"Je le sais, moi, que l'aumône est un tunnel infini, un cycle infernal où la manche d'aujourd'hui cultive celle de demain. Je sais que les pièces achètent notre calme, qu'il n'y a pas de plus grande gamelle à chien docile qu'un petit pot rempli de pièces. Mais il se trouve que je crève la dalle. J'ai faim, j'ai froid, je suis seul ; trio de malheur qui, depuis l'éternité, emporte violemment les sans-abri du monde dans le piège de ce cérémonial, le jeu de la petite monnaie glissant chaque jour de mains propres en mains sales, et lie fatalement le destin de mon cul à celui du trottoir. La manche m'attache au sol, m'installe et me ligote." Dans le cinquième arrondissement de Paris, un jeune homme nous parle. À seulement vingt ans, il vit à la rue. Sa famille s'est désintégrée après une série de malheurs et, depuis, il tente de survivre avec une bande de compagnons hauts en couleur. Ensemble, ils affrontent le regard des passants : ceux qui font semblant de ne pas les voir, qui ont mauvaise conscience ou témoignent du mépris. Un soir, le narrateur rencontre Élise, une SDF poète à ses heures. Les mots et les poèmes d'Élise éveillent chez lui le besoin de lutter. Il pressent, et il sait, que son monde doit changer.
Quelle claque ! Dans ce roman, Max de Paz décrit le quotidien d'un sans-abri avec ses difficultés, les (rares) petits plaisirs qui n'ont pas de prix, les rapports avec les autres sans-abris et surtout le rapport aux passants qui ont de multiples profils : entre ceux qui ignorent (voire méprisent) les sans-abris, ceux qui les regardent comme des bêtes curieuses et ceux qui les aident sincèrement. Du point de vue du style, c'est tout simplement explosif : aucune fioriture de langage, aucun enrobage, mais un langage brut, voire brutal et trivial, avec des phrases dont l'intensité monte crescendo glissant par moments, doucement mais sûrement de la colère à la folie, mais la lecture n'en demeure pas moins agréable et captivante. Un très bon premier roman qui remue et qui permet de rendre visible ceux que la rue rend généralement invisibles.
Après un départ plutôt intéressant, ce livre a rapidement perdu de l’intérêt. On se retrouve dans une série d’anecdotes, et comme plusieurs livres en lien avec l’itinérance que j’ai lus récemment, on appondit assez peu les choses. Manque de profondeur, de philosophie, de psychologie. J’avais bon espoir, mais j’ai malheureusement été pas mal déçu. Je ne le recommanderais pas.
De très bonnes choses, des passages percutants. Le langage parlé fonctionne très bien. Néanmoins, je voyais trop l'auteur écrire et pas assez les personnages exister, surtout dans les réflexions parfois simplistes. Auteur à suivre !
Texte poignant sur la condition inhumaine des sans abris. L'auteur nous offre, avec dextérité et intelligence, une vision intérieure du glissement insidieux vers la précarité extrême. Marquant !
un bon livre, qui parle d'un groupe de sdfs vivant à Paris. L'écriture est très prenante et dynamique, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Les personnages sont crédibles et attachants, même si j'ai trouvé la fin très peu réaliste. J'ai beaucoup aimé le fait que l'auteur parle des clochards et leur donne une voie à travers son écriture. Il y a plusieurs phrases très percutantes, notamment celle dans le premier chapitre sur les riches qui choisissent leur pauvre. A lire absolument. Curieuse de lire plus de livres de cet auteur, j'espère qu'il en écrira d'autres.
C'est un livre très poignant sur ces gens qui touchent le bitume quotidiennement, les plus bas de l'échelle sociale, les sans-abris, les clochards quoi !
"La manche" vous empli d'une honte aiguë, de dégoût, envers vous même qui pouvez vous reconnaitre dans ce lycéen qui s'accommode d'un paysage où se fondent les SDF en allant tous les jours en cours; dans ce "M'SIEUR", "M'DAME" qui ignore, passe son chemin, sans oser poser le regard la misère.
"La manche" vous empli de honte même quand vous offrez une pièce à ce clodo; n'est-ce pas là, d'une part, une charité intéressée ? Pour vous donner bonne conscience, une bonne image de vous même, ou pour vous assurer une place au paradis ? Mais quelle humiliation, d'autre part, pour celui qui reçoit cette pièce ! Cette pièce offerte, c'est une façon d'asseoir sa domination sur la vulnérable personne qui la reçoit. Le lecteur fait inévitablement face à une impasse: "si je l'aide pas, j'suis un connard, et si je l'aide, je suis quand même un connard !". Une scène frappante qui illustre ce propos est celui où .
C'est donc un livre politique, qui aborde plusieurs autres sujets sociaux dont le racisme et la situation extrêmement dangereuse des femmes à la rue, notam. à travers le personnage très percutant d'Elise... Un livre politique qui pointe du doigt les responsables; 3 milions de logements sont vacants en France, c'est 10 fois plus le nombre d'SDF dans le pays, donc pour reprendre les propos de l'auteur: si on voulait vraiment éviter que les sans abris meurent de froid misérablement dans les rues ( au lieu d'installer des pics partout...), on le pourrait !
Il va sans dire que le style d'écriture est au point selon moi, il n'embellit pas les paroles de ce gosse, SDF à 20 qui vous balance ses pensées froides du fait de sa condition, directement.
En attendant de voir ce que Max de Paz, auteur de notre génération, a à nous proposer à l'avenir... :)
"Se c'è una cosa che ho imparato dalla strada, è che non devi mostrare la paura sennò è la fine, così provo con la rabbia. È quasi altrettanto pericoloso, ma in fin dei conti la strada è la strada e sbraitare è l'unico modo per farsi portare rispetto [...]."
Solitamente i romanzi d'esordio (tranne pochi, di autori la cui carriera successiva sfolgora nell'Olimpo letterario) hanno una caratteristica: sono costruiti attorno ad un'idea ottima, se non geniale, ma la trattano con poca chiarezza o con uno stile non adeguato. È il caso di questo esordio, "Mendicare", di Max De Paz, giovane autore francese. L'idea è quella di portare il lettore nei bassifondi della società, ad immedesimarsi in un barbone e a vedere il mondo con i suoi occhi, ricavandone un'immagine personale ed esterna del tutto nuova. Il romanzo è una sorta di diario quotidiano delle esperienze del protagonista, viste secondo episodi frammentati. Proprio la frammentazione è il punto debole della scrittura di De Paz: le vicende si perdono, complice una volontà di offrire contesti diversi e nuovi personaggi, senza costruire un legante che non sia sempre e solo la vita di strada; inoltre, manca una prospettiva completa sul passato e sulla sorte precedente del protagonista, tanto che rimane un po' l'amaro in bocca (non sarebbe forse interessante e più socialmente utile comprendere le cause della vita per strada?); infine, anche lo stile narrativo sembra ondivago, a tratti popolare e scurrile, in altri forse un po' troppo elevato per il contesto di utilizzo. Insomma, un autore da rivedere in prove successive. Sperando che gli venga data un'altra possibilità.
Gran bella voce quella di questo giovane scrittore nato nel 2002. Esordio molto promettente. Una prima parte eccellente, in cui la vita di strada è raccontata senza quell'epica stucchevole e quella retorica vittimista che caratterizzano spesso questo tipo di narrazioni. Anche qui, però, come in molti romanzi di recente uscita sto notando, la seconda parte (dall'entrata in scena di Elise) si perde. In questo caso cede allo stereotipo e a una certa retorica di fondo. Nel complesso un bell'esordio di un autore che toccherà tenere d'occhio.
La manche vue de près, la vie dans la rue et nos lâchetés quotidiennes devant les clochards. Heureusement que ce livre est court car il vous brise le coeur.
De super passages très touchants, d'autres pas très bien écrits : un roman inégal mais pas pénible pour autant. J'ai trouvé la fin très réussie, ce qui n'était pas gagné d'avance !
C’est typiquement le genre de livre qui me parle. Le sujet est engagé, il est question de sans-abrisme. Et donc de précarité, de marginalisation, de notre société capitaliste et individualiste, de celles et ceux que nous laissons mourir dans la rue et de nous qui nous complaisons dans notre hypocrisie et notre petit confort.
C’est un livre qui dénonce et qui nous accroche grâce à un style cash et nerveux. Je me suis attachée aux personnages et j’ai été convaincue par l’approche directe de l’auteur. Le livre est court et efficace. Tout est dit dans un nombre de pages minimal et je suis curieuse de voir ce que ce jeune auteur prometteur nous réserve pour la suite. S’il a un autre coup de gueule à faire passer à travers la littérature, je suis preneuse.
Mais il ne faut pas croire que ce livre est dénué de sensibilité et c’est aussi ce qui m’a beaucoup touchée. J’ai passé un très bon moment de lecture et il faut maintenant que cette conscientisation que permet la lecture se concrétise en actions, histoire que mon engagement ne se limite pas qu’à des chroniques sur instagram.