"Tu n'as pas changé tes habitudes. Tout était pareil. Les cours à l'université, le sport, les sorties, les visites aux amis, la rencontre d'amants. Tu continuerais de remplir tes journées d'obligations. Tu réglerais ta vie comme avant pour qu'elle ne parût pas te contraindre déjà ; tu la plierais toujours ainsi à ton humeur, fixant des rendez-vous et des horaires, t'imposant des rythmes. La permanence de tes projets te sauverait de l'inconnu." Qu'est-ce que la vie quand on n'a que vingt ans et qu'on apprend qu'on est séropositif ? Ce roman nous restitue le temps tel qu'il s'impose alors : au passé, au présent, au conditionnel - le futur est interdit. Après l'obsession des hypocondries et le journal de l'agonie vient ensuite, non pas le temps de la mort, mais celui du rêve. De la chronique à l'imaginaire, de la peur au rêve, ce livre nous fait pénétrer dans l'univers intime de la souffrance et offre une vision impitoyable d'une réalité à la fois proche et inimaginable.
je suis à deux doigts de lire Heartstopper car ça devient dur d'enchaîner les histoires de P🎲 qui meurent du sida 😭😭😭
sans blaguer, ce livre est génial par la forme. l'effort faire sur la construction, les emplois grammaticaux, les pronoms qui se succèdent dans les différentes parties etc. j'ai rarement lu livre aussi bien écrit sur la période.
Le fil est un roman extrêmement impressionnant sur tout ce qui relève de la forme: la structure en trois parties, mettant de l’avant chacun un temps de verbe et une personne pronominale distincts rendent l’œuvre surprenante et novatrice. La prose y est aussi superbe, avec ses longues phrases élaborées (mais très lisibles). J’ai trouvé les première et dernière parties exceptionnelles: la première montre d’une manière si émouvante la réalisation de la maladie et l’état psychologique de celui qui se découvre malade; tandis que la dernière, très courte, est une uchronie lyrique, une rêverie, une poignante description d’une vitalité et d’une beauté volées par la maladie. Malheureusement, la deuxième partie m’a considérablement moins plu: je l’ai trouvée trop longue, répétitive et beaucoup moins captivante. Ce n’est cependant pas cette petite déception qui m’empêcherait de recommander le roman.