Irland, Herbst 1994. Die Kriegsreporterin Sinead McKeown überlebt als Einzige das Bombenattentat, bei dem sie ihr ungeborenes Kind verliert und ihr Mann stirbt. Als die Polizei herausfindet, dass er bereits vor der Explosion erstochen wurde, gerät Sinead selbst unter Verdacht. Auf der Flucht hat sie nur noch ein Ziel: sich an dem wahren Mörder zu rächen, der ihre Familie umgebracht hat. In ihrem Haus entdeckt sie eine erste Spur: ein Glas mit merkwürdig tätowierten Augenlidern. Sie ahnt nicht, dass dieser Fund sie an einen bedrohlichen Ort führen wird, der dem tiefsten Wahnsinn der Menschheit entspringt – dort, wo die Tränen nie aufhören zu fließen und eine schreckliche Wahrheit auf sie wartet …
Jérôme Delafosse est grand reporter. Il parcourt la planète à la recherche des peuples de l’eau dans le cadre de l’émission « Les nouveaux explorateurs » diffusée sur Canal Plus et Travel Channel. Fort de ces expériences passionnantes, il se met à l’écriture et publie en 2006 son premier roman, Le Cercle de sang, un thriller qui raconte l’aventure d’un amnésique qui doit faire face à une malédiction qui traverse le temps. Il nous revient cette année avec Les larmes d’Aral dont il est question ici, et que j’ai eu l’occasion de découvrir grâce à Livraddict et aux éditions Robert Laffont.
Bien qu’habituée à lire du fantastique et de la fantasy, j’affectionne aussi un bon thriller de temps en temps, et il s’avère que ç’en est un ! J’ai particulièrement apprécié la première partie du roman, la manière dont on alterne entre le récit de la tragédie que vit Sinead en Irlande et les balbutiements de l’enquête de Raphaël à Paris. Les éléments historiques ayant trait à l’IRA et au terrorisme islamiste m’ont beaucoup intéressée, c’est une période de l’histoire que je connais assez peu, bien qu’elle soit très proche. Jérôme Delafosse nous propose ici un aperçu bien documenté sans être rébarbatif car il fait pleinement partie de son intrigue.
La seconde partie m’a un peu moins emballée, je l’avoue. Pourtant, les personnages sont finement ciselés, et pas seulement Sinead et Raphaël. Très aboutis, ils sont façonnés par leur histoire, leur passé, ils sont dotés d’un caractère et de réactions qui leur sont propres. Très vite, on les considère comme de vieilles connaissances, on se sent concerné par ce qui leur arrive, on s’inquiète de leur sort. Non, le problème, c’est un peu l’intrigue elle-même, tellement vaste, faisant appel à tellement d’éléments qui n’ont a priori absolument rien à voir les uns avec les autres, qu’on finit par s’y perdre. J’ai lu que certains avaient été désarçonnés par les sigles, s’étaient perdus au sein des organisations gouvernementales, ce n’était pas mon cas. Je ne voyais juste pas où l’auteur voulait en venir.
Au final, l’histoire tient plutôt bien debout et nous réserve même une surprise de taille que je n’avais pas vue venir. J’en garde néanmoins une impression un peu confuse où tout se mélange, la politique, le terrorisme, la science et même un certain mysticisme… Un peu tiré par les cheveux, me direz-vous ? Aucune importance en réalité, parce que l’auteur a su m’embarquer et me scotchée complètement sur les toutes dernières lignes. Quel talent !
En Irlande, Sinead voit ses rêves de famille brisés par l'explosion de sa maison et la mort de son mari. Comme il semble y avoir anguille sous roche, elle utilise ses contacts dans l'IRA pour fuir le pays, emportant son seul indice une fiole contenant des paupières humaines ornées de mystérieux tatouages. A Paris, l'inspecteur divisionnaire Raphael Zeck, ancien commando de marine, enquête sur de mystérieuses sources radioactives. C'est un livre dense et touffu : on passe de la conspiration millénariste au serial killer, en passant par la menace terroriste, les guerres entre polices et services secrets (au nom du secret défense, ou pour s'assurer la gloire) et les conséquences de l'éclatement de l'URSS. En effet, si le livre a été publié en 2012, l'auteur a choisi de placer l'action en 1994. C'est un peu déstabilisant initialement d'ailleurs. En tout cas, cela part dans tous les sens, et j'ai eu bien du mal a prévoir les changements d'orientation de l'intrigue,ce qui est toujours positif. Et puis dans ce livre, j'ai appris l'existence du Glaive, une organisation secrète chapeauté par l'OTAN pour créer (en toute illégalité et hors contrôle démocratique) des cellules de résistants en cas d'invasion par l'URSS : voir ici ou la pour la France (mais en anglais) Au final un bon thriller, bien documenté, et dense.