Annie Le Brun a participé aux dernières années du mouvement surréaliste. Parallèlement à des poèmes réunis dans Ombre pour ombre, elle a publié des essais, dont Les Châteaux de la subversion (1982) et Soudain un bloc d’abîme, Sade (1986) en introduction à l’oeuvre de celui-ci, avant de concevoir l’exposition « Sade, Attaquer le soleil » au musée d’Orsay (2014). Menant une réfl exion sur la poésie à travers Appel d’air (1988) ou Si rien avait une forme, ce serait cela (2010), elle s’est livrée à une analyse critique de ce temps dans Du trop de réalité (Stock, 2000). Ce qui n’a pas de prix peut en être considéré comme la suite.
Je ne peux pas dire que j'aie tout aimé. Le recours fréquent au complément du nom pour générer une image m'a gênée dans ma lecture. Mais tout de même ! 1. Certaines phrases ont fait mouche, particulièrement dans le recueil "Tout près, les nomades" 2. Les textes en prose qui servent d'introduction (l'un général, l'autre à "Pour en finir avec la représentation") sont impressionnants de maîtrise intellectuelle et linguistique. Un régal ! 3. Ma découverte de cette poétesse a été l'occasion d'autres découvertes (la peintre Toyen, en particulier), cette lecture m'a ouvert des horizons, des pistes à suivre, prometteuses.