Le 12 novembre 2020, mon père apprenait qu’il était atteint de la SLA, une maladie dégénérative qui ne lui accorderait pas plus de cinq ans de sursis. C’était pour moi la fin de l’innocence. Je verrais bientôt mon père mourir, et ce dernier ne verrait pas ma fille grandir. Démuni, je devais maintenant affronter ce fait d’une simplicité désarmante : les personnes qu’on aime sont promises à la mort. Quatorze mois plus tard, dans une chambre de l’Hôpital de l’Enfant-Jésus, nous nous faisions nos adieux.
Les pages de Chaque blessure est une promesse ont été écrites dans la tristesse, mais aussi avec l’impression heureuse d’arracher, par la puissance du souvenir, quelque chose à la mort. C’est un livre de larmes et de joie, le livre que je m’étais promis d’écrire pour mon père.
Simon Brousseau est né en 1985 à Québec et vit à Montréal. Il a reçu le prix Adrienne-Choquette en 2019 pour son recueil de nouvelles Les fins heureuses (Cheval d’août, 2018). Chez Héliotrope, il a fait paraître le récit Chaque blessure est une promesse, sélectionné au Prix des libraires 2024.
J'ai fait cette lecture le cœur serré. Il est difficile de ne pas constamment penser à nos propres parents et à la Mortalité avec un grand M en plongeant avec Simon au coeur de cette histoire horrible, mais malheureusement inévitable. Je lisais encore récemment dans Triste tigre de Neige Sinno que quand on enfante, c’est déjà une tragédie, car notre enfant nous verra mourir ou on le verra mourir.
Ça parle de la mort, du deuil, de philosophie, de tristesse, c’est à la fois beau, lucide et maîtrisé, courageux et impudique. Ça m’a plongé dans un lac d’empathie et d’inquiétude. Ça ne vous laissera pas indifférent, car parmi toutes les qualités de la bonne littérature, il y a entre autres la certitude qu’elle vous bouleversera.
Du transparence qui touche. Venant de perdre ma mère, il y a un an.. le livre m’a permis encore une fois de me remémorer des souvenirs, tristes et heureux. J’ai pu, à travers son écriture, retrouver les émotions qui m’ont habités du début de la maladie au dernier jour de sa vie. Et l’ouragan de sentiments qui m’habite encore aujourd’hui. Les yeux humides, je finis ce livre, mais avec le bonheur de pouvoir me souvenir.
Un homme qui raconte avec humanité son vécu en lien avec le diagnostic de SLA de son père et trace finement le portrait du processus de deuil, du diagnostic à l’aide médicale à mourir. L’avant, l’après, et toutes les émotions en montagnes russes.
Il y explore le sens de la vie devant la mort et certainement la perte d’innocence qui l’accompagne, le lien filial, l’injustice et l’impuissance, l’arrivée de nos propres enfants qui nous font inévitablement remettre en question nos racines et notre héritage. Ce qui reste de nos disparus une fois qu’ils nous quittent.
J’ai apprécié lire et sentir toute l’empathie extrême dont il faisait preuve pour son père. Ma mère a eu la sclérose en plaques toute sa vie et j’avais un peu l’impression d’être la seule à être autant bouleversée par sa perte d’autonomie. Cette solidarité littéraire m’a été riche.
J’ai vu ce livre comme une main tendue pour découvrir le deuil de quelqu’un d’autre et réfléchir aux nôtres. Tout ça sur un fond d’hommage à l’amour parent-enfant.
Cela reste inévitablement triste. Ce n’est pas un bouillon de poulet pour l’âme.
Livre vraiment touchant qui réussit à mettre des mots sur les sentiments qui nous habitent lorsqu’on apprend le triste sort que la maladie réserve à nos parents. L’auteur nous raconte son histoire face à la maladie dégénérative de son père, son impuissance, les souffrances vécues, la vulnérabilité, la perte d’autonomie, mais aussi les beaux moments. Triste et lumineux à la fois, difficile de ne pas verser quelques larmes en le lisant surtout lorsqu’on a passé par le même type d’épreuve. Le livre est divisé en courts chapitres et malgré le sujet difficile, il se lit très bien.
Ouf quelle lecture! C’est avec les frissons et les larmes aux yeux que j’ai découvert les souvenirs que nous partage l’auteur, dont le père reçoit un diagnostic fatal.
Je n’ai pas encore perdu un de mes parents, mais j’ai senti toute l’angoisse et la douleur de l’auteur. Au risque de sonner ésotérique sur les bords, j’espère que Serge a pu ressentir tout l’amour qu’il y a pour lui dans ces pages. Moi je l’ai ressenti.
Dans Chaque blessure est une promesse, l’auteur s’ouvre sur le choc qu’il a ressenti lorsqu’il a apprit que son père était atteint de la sclérose latérale amyotrophique.
« Le monde est instable quand on sait que son père va mourir. L’époque où mon père était immortel me manque. »
Il nous parle à coeur ouvert de sa relation avec lui, de ses craintes face à l’avenir et des deniers moments en famille qu’il partage avec son père.
C’est une lecture touchante qui nous rappel sans cesse la fragilité de la vie et l’importance de s’arrêter pour passer du temps avec ceux que l’on aime.
Ouf quel beau livre, très triste mais rempli de beauté à la fois. J'ai beaucoup aimé la division en plusieurs dizaines de courts chapitres comme ça, chacun un morceau composant la mosaïque d'émotions que traverse l'auteur au fur et à mesure qu'il apprivoise la mort prochaine, et trop hâtive, de son père. Apprendre à voir son père dépérir, changer mais rester le même malgré tout, partager chaque dernière parcelle d'éternité déchiré entre le bonheur d'être ensemble et le tragique de la "dernière fois"... ouf!
Lu d’un trait. Je sors touché·e mais pas accablé•e de ce récit des derniers mois de vie du père de l’auteur. Le sujet est grave, mais il y a plusieurs belles réflexions sur la tristesse, sur la vie, le don de la parentalité, l’héritage, sur l’amour.
Quand il apprend que son père, un homme actif et en forme, a reçu un diagnostic de sclérose latérale amyotrophique (SLA), Simon Brousseau est en état de choc. Cette maladie neurologique dégénérative, sans pitié, affaiblit les muscles de manière considérable au point où ils en viennent à ne plus fonctionner. Pour monsieur Brousseau, comme pour 80 % des personnes atteintes, le temps est compté, car l'espérance de vie est de 2 à 5 ans. Il nous raconte comment il compose avec l’idée de la mort prochaine de son père. Ça le bouleverse, bien sûr. Perdre un parent est déchirant, mais ce qui attriste le plus l’auteur, c’est que sa petite fille d’à peine un an ne connaîtra pas son grand-père et que celui-ci ne la verra pas grandir. Toute la situation donne bien sûr lieu à des questionnements philosophiques, notamment sur le sens de la vie. Il les aborde en toute simplicité.
« La maladie infléchit le sens du monde jusque dans ses moindres détails »
« La question du sens de la vie a une concrétude nouvelle, un poids effarant. » Chaque blessure est une promesse est le témoignage poignant d’un fils face à la mort imminente de son père, mais surtout un appel à savourer le temps que l’on a avec nos proches.
En globalité, j'ai bien aimé vu que c'est un fait réel mais c'est toujours triste lors d'un décès d'un proche... J'ai aimé l'écriture et les chapitres courts de l'auteur. L'histoire se déroule pendant la pandémie due au COVID-19.J'ai beaucoup été ému lors des moments forts de la famille comme la date limite de la demande de l'aide à mourir, moi qui travaille dans le domaine de la santé et qui en a vécu aussi, ce n'est pas facile tous les jours... J'ai trouvé un paragraphe particulièrement touchant et vrai, [Dans son essai "On Freedom, Maggie Nelson"cite Chögyam Trungpa, nous rappelant avec une lucidité désagréable que, lorsque nous mettons un enfant au monde, cela signifie inévitablement l'une ou l'autre de ces choses: soit il assistera un jour à notre mort,soit nous assisterons à la sienne.] En bref, ce fut une lecture bouleversante d'une famille qui n'a pas mérité d'affronter la maladie si tôt, cela m'a touché énormément.J'ai quand même mis la note de 3 sur 5 car c'est une histoire personnelle et qui n'est pas faite pour tout le monde.
Dernièrement, un de mes clients si inspirant de 54 ans m’a annoncé sa maladie SLA. J’ai toujours eu peur de ce dragon qui a touché mon grand-père maternel, médecin de famille passionné par son métier.
En quête de sens ces temps-ci, je me suis procurée ce livre. Car la mort m’entoure ayant perdu 5 femmes dynamiques autour de moi dans les 5 dernières années.
Ce livre a été écrit comme un journal intime par un fils qui décrit les derniers 18 mois vécus dans la phase d’accompagnement de son père atteint de la SLA.
J’applaudie le fait que ce livre permet d’ouvrir la discussion sur la SLA. De décrire crûment ses effets. De dire tout haut ce que l’on refuse de partager.
Toutefois, le style d’écriture est peu développé, trop direct et centré sur soi avec un manque de partage de réflexions sur des sujets significatifs comme l’aide médicale à mourir, et surtout peu d’empathie pour sa maman-l’épouse dédiée et les proches.
Je cherchais un livre pour m’aider dans mes questionnements. Je continue ma quête…Ouf….
Ce livre d’une douceur infinie, je l’ai lu quelques pages à la fois. Comme s’il me fallait respecter le rythme lent des départs définitifs que l’on peut inscrire dans le calendrier.
Les récits comme celui de Simon Brousseau sont des repères précieux dans cette vie qui n’a pas toujours de sens, mais que nous traversons tous de la même manière : la naissance, le deuil, la joie, l’amour.
« Je voudrais écrire un texte capable de guérir mon père ». Assurément, cette histoire ne guérit pas les maladies incurables, mais répare en nous des p’tits bouts d’humanité.
J’aurais aimé ne pas me reconnaître autant dans ce personnage qui accompagne son père dans la mort. L’auteur a su mettre les mots sur l’inexplicable qu’on traverse durant ce moment. Il m’a arraché beaucoup de larmes. Un livre rempli de beauté et d’humanité.
Si on a déjà perdu un être cher, cette lecture fera résonner les souvenirs et les deuils que nous avons faits.
Plus de 15 ans après avoir perdu mon père, ce livre fait vibrer les cordes de cette expérience et me replonge dans cette vision de la vie où chaque instant compte.