Les récits de Mme de Murat s'adressent à un public adulte, à même d'entrevoir derrière les voiles de l'humour ou du merveilleux, l'irrévérence et la transgression. Ce qui, dans sa vie réelle, suscite la désapprobation morale et sociale de ses contemporains (le choix de quitter un mari violent, de vivre seule à Paris, ses amours lesbiens) peut, dans ses fictions, se laisser dire, à travers les motifs récurrents du travestissement, du trouble de l'identité sexuelle, de l'inversion des rapports de domination entre hommes et femmes.
4 courts contes écrit en 1690 par Madame de Murat dans lesquels fées et princesses prennent le pas sur les hommes. Bien que contemporaine de Perrault, les contes de l'autrice transgressent.
Par certains aspects j'ai beaucoup pensé aux films de Demy, aux pièces de théâtre camp des années 60 du NY Underground.
Même si les contes restent anecdotique c'est la volonté de remettre le matrimoine littéraire en avant qui me touche ainsi que le court dossier en préface des écrits.
J’ai lu en sautant la préface parce que c’est toujours mon move chaotique. Et à la fin de ma lecture j’étais bien embêtée : à part le deuxième conte (sur quatre !) qui avait effectivement un petit côté queer (avec même un changement de pronom !!!), je ne comprenais pas comment on pouvait qualifier les autres comme tel.
Donc j’ai mis mon ego plus loin, et j’ai lu la préface qui m’a éclairée sur ce que je n’avais vraiment pas vu à la lecture des trois autres. Conclusion : parfois les préfaces c’est grave utile, et clairement dans cette petite anthologie je n’aurais pas pu m’en passer.
4 étoiles pour revaloriser le matrimoine littéraire, la vie de l’autrice et du coup, sa manière de rendre les contes de fin du 17ème siècle plus queers… mais pas 5 parce qu’on reste quand même sur des écrits assez datés, qui ont eu un peu de mal à me convaincre tout à fait.
C'était cool ! Ce sont des contes de fées originaux bien qu'ils reprennent les grands tropes du genre, il y a de l'espièglerie et de belles choses à analyser.
Bémol : l'emploi abusif du terme "queer" par la préfaciere/éditrice dans le titre. Certe, les contes choisi sorte des cadres traditionnels et l'autrice a été enfermé pendant 13 ans pour lesbianisme, mais de la à utiliser un terme aussi fort et connoté que queer.... 🙄
Ne passez pas à côté de la préface, il faut à mon goût impérativement la lire! Cela dit, même en tenant compte du contexte historique et de la volonté de Madame de Murat d’écrire des contes subversifs où les femmes prennent le dessus, l’emploi du terme « queer » dans le titre me laisse un peu perplexe... Sur les 4 contes, un seul m’a réellement semblé correspondre à cette idée (le deuxième). Ne commencez pas à lire ces contes en vous attendant à lire des récits ouvertement lesbiens ou homosexuels car il n'y en a pas! Les dynamiques de genre sont bel et bien questionnées, mais elles restent à mon sens, trop en surface. Je pense que le titre du livre et le marketing autour reposent d'avantage sur la vie de l'autrice, avec ses scandales et son emprisonnement lié à son orientation sexuelle, plutôt que sur les contes en eux mêmes et je trouve ça dommage. Je reconnais bien évidemment la qualité ainsi que la portée féministe avant l'heure du livre, mais si vous vous attendez à une lecture explicitement queer (dans le sens où on l'entend aujourd'hui), vous risquez d'être déçu.es..
Contente de découvrir l'existence de Madame de Murat, et ce qu'elle a apporté à la littérature en tant que femme lesbienne au 17e siècle, en revanche je ne comprends pas très bien pourquoi la personne de la préface va jusqu'à qualifier ses récits de 'queer'. Certes j'imagine que pour le 17e siècle ses écrits sont probablement subversifs et différents des contes écrits par les auteurs hommes de l'époque (pour des raisons évoquées dans la préface), mais je n'ai pas su saisir la dimension 'queer' de ses récits. C'était quand même sympa comme lecture mais le titre est peut-être un peu trompeur. Ça m'a quand même donné envie de faire des recherches sur la vie de De Murat, pas autant sur ce qu'elle a pu écrire.
Des contes intéressant et avec des codes qui changent des contes « classiques » de l’époque!
J’ai hésité à lire la préface, ce que j’ai finalement fait sans regret car elle permet d’ajouter plus de contexte sur le cadre dans lequel les contes on été écrit et également sur la vie de Madame de Murat. De plus, la préface permet d’expliquer l’utilisation du mot queer, plus associé à son sens premier de « bizarre » dans ce livre que son sens actuel associé à la communauté LGBTQIA+.
J’ai eu une préférence pour le conte « Le sauvage » et l’histoire de Constantine.
L'usage du mot "queer" pour vendre ces contes est mensonger. Je comprends la définition et le sens que met l'universitaire qui préface les contes derrière ce mot, mais il n'empêche que vendre cet ouvrage aujourd'hui avec ce titre ne m'apparaît que comme une tentative de queerbait pour que la communauté achète, alors que le contenu même des contes n'est pas du tout queer au sens commun du mot. Sinon, en vrai, les contes sont chouettes et j'etais contente de découvrir cette autrice, mais il aurait été plus honnête de présenter ce recueil comme des contes féministes et une oeuvre de matrimoine. J'aurais acheté quand même...
Je reconnais l’importance de ces contes et de l’autrice qui vécut à une époque où écrire des histoires queer était quasi impossible à réaliser, et je l’admire pour son accomplissement. Pourtant, ça ne change pas que les contes ne sont pas bien écrits. Ils sont bourrés de clichés répétitifs et de détails qui n’y trouvent pas leur sens. Je m’attendais à plus, mais à part le deuxième conte, j’ai été déçue.
Mmh c'était un peu bizarre... J'ai bien aimé la deuxième nouvelle, et le fait que l'autrice introduise de la queerness au 17eme siècle c'est fou ! Ce que j'ai moins aimé dans les nouvelles c'est que la princesse veut pécho le prince et inversement après s'être aperçu une fois... Mais bon en même temps c'est des contes de fées quoi
c’était intéressant de découvrir un texte qui était révolutionnaire pour le 17e siècle à travers ce remaniement des contes de fée avec un ton humoristique et des situations un peu farfelues, une construction de l’histoire à la manière des textes médiévaux
Ce que j’ai appris de Madame De Murat, c’est que quand ton/ta crush ne te kiffes pas en retour, laisses tomber. Tu risques sinon de te faire transformer en oiseau stylé ou encore de te faire envoyer au pays des miskin.as
Le recueil Contes de fées queer est un petit délice. Non seulement, il met en avant une autrice et une femme qui ne mérite vraiment pas l’oubli mais il nous offre aussi une entrée dans le merveilleux féminin du XVIIIème où l’exploration des genres et de leurs limites est très vivifiante. J’ai eu grand plaisir à la découverte de ces textes, en particulier Le sauvage pour son optimisme.