«Il n'est plus possible de continuer à vivre comme j'ai vécu jusqu'à présent, et comme nous vivons tous. Voilà ce que m'ont révélé la mort d'Ivan Ilitch et le journal qu'il a laissé. Je veux donc décrire ma conception de la vie et de la mort avant cet événement, et je transcrirai son journal tel qu'il m'est parvenu.»
Ces lignes de Tolstoï définissent le propos qui lui a dicté ces trois nouvelles. La maladie d'un magistrat, la mort et la rédemption d'un négociant pris dans une tempête de neige, Trois morts, incarnent dans des personnages et des événements simples et poignants la même interrogation : «"Et la mort ? où est-elle ?" Il chercha son ancienne peur et ne la trouva plus. "Où était-elle ? Quelle mort ?"» Et la découverte finale, qui permet de répondre : «Il n'y avait pas de peur, parce qu'il n'y avait pas de mort.»
Lev Nikolayevich Tolstoy (Russian: Лев Николаевич Толстой; most appropriately used Liev Tolstoy; commonly Leo Tolstoy in Anglophone countries) was a Russian writer who primarily wrote novels and short stories. Later in life, he also wrote plays and essays. His two most famous works, the novels War and Peace and Anna Karenina, are acknowledged as two of the greatest novels of all time and a pinnacle of realist fiction. Many consider Tolstoy to have been one of the world's greatest novelists. Tolstoy is equally known for his complicated and paradoxical persona and for his extreme moralistic and ascetic views, which he adopted after a moral crisis and spiritual awakening in the 1870s, after which he also became noted as a moral thinker and social reformer.
His literal interpretation of the ethical teachings of Jesus, centering on the Sermon on the Mount, caused him in later life to become a fervent Christian anarchist and anarcho-pacifist. His ideas on nonviolent resistance, expressed in such works as The Kingdom of God Is Within You, were to have a profound impact on such pivotal twentieth-century figures as Mohandas Gandhi and Martin Luther King, Jr.
(Il est minuit flemme de faire une review plus détaillée)
"Un an, deux ans, dix ans, vingt ans... toujours la même chose !... De moins en moins de vie. Comme s'il avait régulièrement dévalé la pente qu'il croyait gravir ! Mais oui, c'était bien cela."
Ces 3 nouvelles sont des histoires de mort, des corps y sont exposés aux regards; Ils ont gardé l'ultime expression humaine de leur vie, figée sur leurs visages et dans leur dernière posture.
Butant sur le corps d'un mort, le regard de Tolstoï commence par l'embrasser dans le décor qui l'environne puis le scrute passionnément au lieu de s'en détourner.
En faisant ainsi du mort le clou du spectacle, l'auteur entame le processus de la création artistique qui aboutit à ces nouvelles et échappe momentanément à la hantise stérile de la mort.
Une fois que la mort a choisi son heure, rien ni personne ne peut la changer. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles le corps médical et le clergé sont traités avec mépris, dans la mesure où ils prétendent, l'un par des traitements, l'autre par des miracles, détourner ou suspendre la fatalité.
Une fois la mort décrétée, la conduite la plus logique consiste à admettre sa fatalité, en considérant qu'elle fait partie de l'ordre naturel des choses. Les êtres qui y parviennent le mieux sont ceux dont l'existence s'est toujours confrontée avec la grande vie de la nature soumise à des rythmes cycliques (alternance des saisons, du travail et du repos, des naissances et des morts); Ce sont les végétaux, les animaux et les paysans, ceux qui vivent avec la nature et connaissent la pauvreté. Au contraire, pour les hommes dont la civilisation a détruit l'enracinement naturel et hypertrophié le moi, la mort est une épreuve terrible...
Tolstoï montre que la mort est un passage de cette vie dans un autre état où prennent fin les souffrances, le mensonge et la peur.
Ceci est un recueil de trois nouvelles qui parlent de la mort et surtout l'attente de la mort. En gros on suit nos personnages alors qu'ils sont suspendus entre la vie et l'au delà. Tout au long du récit et juste avant la chute finale de chaque nouvelle, nos personnages ne sont pas complètement en vie car ils savent que la mort est tellement proches d'eux et ils ne sont pas tout à fait morts non plus car, bon, ils sont encore vivants mais juste condamnés. La mort est certes un thème central dans l'œuvre mais à mon avis ce n'est pas un travail sur la mort mais sur son attente et sur le fait de se retrouver suspendu entre la terre et le ciel ce qui est encore pis. L'attente de la mort nous force à faire le bilan, des introspections et des réflexions sur la vie que nous avons passée, et c'est ce que Tolstoi avait fait avec chacun de ces personnages surtout Ivan Ilitch, qui a toujours cru mener une vie "comme il faut" jusqu'à ce que la mort frappe à sa porte déguisée d'une maladie incurable.
Malgré une interruption de 5 jours (grand week-end, et bouquin oublié chez moi...), j'ai dévoré ces trois nouvelles de Léon Tolstoï.
Trois morts Probablement celle que j'ai le moins appréciée. Je l'ai lu vite. Je n'ai pas grand chose à dire dessus.
La mort d'Ivan Ilitch J'ai été littéralement bluffée par cette nouvelle. L'écriture est merveilleuse, la fin splendide. Un véritable chef d’œuvre. « Et la mort? où est-elle ? » Il chercha son ancienne peur et ne la trouva plus. « Où était-elle ? Quelle mort ? Il n'y avait pas de peur, parce qu'il n'y avait pas de mort ».
Maître et serviteur Je crois que j'ai préféré Maître et serviteur à La mort d'Ivan Ilitch. Les descriptions sont parfaites, l'ambiance est vraiment restituée, on s'y croirait. J'avais peur, j'avais froid avec eux. Et je dois avouer avoir été surprise par la fin, je ne m'attendais pas à ça.
Une vision concrète du corps mort. "Trois Morts" 1859 "La mort d'Ivan Ilitch" 1886 "Maître et serviteur" 1895 Trois nouvelles sur la mort, chronologiquement éloignées mais jumelles de thème.
La Mort d'Ivan Ilitch: inspirée d'une histoire vraie. Tolstoï trace le processus qui fait du vivant un corps mort avec une fontaine de sentiments: Dénigrement, Colère, Refus, Résistance, espoir, Acceptation, résignation... L'agonie de la mort selon la religion Tolstoïenne. Dans, sa biographie Tolstoï décrit une crise d'angoisse vécue dans son état de conscience a l'encontre de la mort et c'est probablement la source de cette description aussi réelle.
Maître et serviteur: c'est celle qui m'a plu la plus, une histoire qui vire tantôt a un thriller, tantôt un conte fantastique, tantôt une fable. La mort a souillé d'un personnage à un autre (je considère le cheval comme un personnage) pour choisir enfin sa proie.
Trois Morts: je n'ai pas compris a quoi vise Tolstoï par la description d'une mort physio/pathologique. La mort est inéluctable.
Magistral. Tolstoï dessine l'approche de la mort et les réflexions profondes et autres futiles, qu'elle entraine. Il présente de manière crue comment les proches égoïstes et hypocrites prétendent le regret du défunt, et comment le défunt les maudit et prétend de ne pas les maudir, avec une hypocrisie tout aussi importante. L'Homme est accros à la vie et à ses futilités et est condamné à le rester même face à la mort. Il l'était à l'époque de Tolstoï, et il l'est encore plus à la nôtre.
pas mon préféré jusqu'à présent, les deux nouvelles à la fin font un peu trop je trouve même si c'est toujours très bien écrit c'est un peu chargé... Sinon c'est chouette, les gens sont tristes, malades et meurent bref so russian 😍
"Pour la première fois, il avait conçu l'inconcevable et admis qu'en réalité sa vie pouvait être manquée."
La Mort d'Ivan Illitch dessine la longue agonie du protagoniste éponyme. Nous accompagnons la putréfaction du corps, le refus lancinant d'une mort qui s'annonce et entraîne son lot de souffrances insupportables.
Ivan Illitch incarne le médiocre fonctionnaire de la Russie impériale. Ni intelligent ni bête, il franchit toutes les étapes menant à la respectable notabilité. Aucune métaphysique ne ponctue cette terne existence placée sous le signe de l'obéissance à l'ordre établi. Un jour cependant, une saveur désagréable en bouche frappe ses sens : les prémices d'une maladie dont il périra de façon foudroyante. Alors, outre un corps dont il ne soupçonnait pas les infinies possibilités de douleurs, le personnage réalise, dans une longue réflexion hallucinée, la valeur d'une vie dont il considère rétrospectivement l'insignifiance. Hélas - et telle est la cruauté de l'existence humaine -, c'est au moment où elle est sur le point de se terminer que la vie gagne en profondeur et fait chatoyer des beautés que l'être mourant ne connaîtra jamais...
On se plonge dans un roman russe de la fin du XIXe siècle avec le projet de se dépayser, on se retrouve dans le salon d'un voisin en 2022. Ce qu'on y lit n'est en effet ni daté ni exotique : la mesquinerie bourgeoise, la solitude, la vanité, le désir de plaire et d'apparaître éclatant, et puis bien sûr la mort, bref des thèmes universels qui forcément traversent les siècles, surtout racontés avec autant de (Xavier) malice.
Peut-on donner sa vie pour autrui après avoir consacré sa vie à sa propre personne ? Comment accueillir la mort? La vie de celui qui a davantage à perdre mérite-t-elle davantage d'être prolongée ? Peut-on choisir qui doit survivre dans une situation de mort imminente ? Quels sont les devoirs d'un maître envers son serviteur et d'un serviteur envers son maître ?
La nouvelle "Maître et serviteur" tente une réponse saisissante. Coup de cœur pour cette nouvelle psychologique pleine d'espérance. La grâce peut toucher bien des âmes à l'approche de la mort.
très bien écrites, ces trois nouvelles abordent le thème de l'homme face à la mort de manière simple. cela nous permet ainsi de réfléchir sur ce moment inévitable de notre vie.
Je viens de finir la troisième nouvelle. Un peu mieux que la première mais pas autant que la deuxième. On parle un peu plus de la religion je trouve qui est d'ailleurs un peu critiquer. Pour autant j'ai trouvé qu'il y avait différents détails dont on se serait passé. 3,5 ⭐️ Note globale : 3,5⭐️
La mort d’Ivan Illitch est particulièrement bien écrite, et reflète de façon crue l��angoisse existentielle de l’auteur, et nous rapporte à la notre. À ne pas lire dans un moment de déprime.
On retient de Tolstoy surtout le fait qu'il appartenait a un secte agro-socialiste de sa propre creation et qu'il possedait un optisme sans borne à l'égard de l'humanite. La mort d'Ivan Illitch qui est d'un noirceur sans pitié se cadre donc tres mal avec l'oeuvre de Tolstoy pris dans l'ensemble de carrière.
La mort d'Ivan Illitch raconte l'histoire d'un functionnaire qui avait avait bien monte les grades dans le service civile et qui pouvait encore esperer monte aux plus grades quand l'on constate qu'a l'age de 45 ans qu'il est attaint d'un maladie mortelle.
Ivan Illitch se faiblit et s'arrete de travailer ce qui lui donne de le temps de reflechir a sa vie. Il arrive a la conclusion que ses reussites professionelles etaient tres mediocres et qu'il subira sa mort comme sa vie entouré des gens qui ne l'aimaient pas.
Voila. C'est grace a Ivan Illitch que les critiques d'un vingtieme siècle ont toujours regarde Tolstoy comme un contemporaine.
Ce livre est un compendium de trois nouvelles écrites par Léon Tolstoï à des périodes complètement différentes de sa vie et pour être de franc à des périodes où son "humeur" différait de ce qu'elle était lorsqu'il a écrit la nouvelle précédente (Tolstoï a adopté des attitudes changeantes, extrêmes et intransigeantes au cours de sa vie - surtout dans sa vieillesse - dans le sens d'un grand mysticisme, d'une critique non dissimulé d'un système, au demeurant autocratique, etc...). La raison pour laquelle ces trois nouvelles là sont choisies pour ce recueil est qu'elles traitent toutes d'un thème commun : la mort.
Et il en parle de façon complètement différente, c'est dire que ces nouvelles, à mon avis, ne se ressemblent pas tant que cela. Dans La mort d'Ivan Illitch par exemple, cette mort est une mort "rationnelle", celle des gens de la ville, c'est qu'on voit approcher, sur laquelle on réfléchit ce dont on tire des conclusions logiques (sur un événement qui pourtant ne l'est pas) : pourquoi cela m'arrive à moi maintenant ? Je n'ai pourtant rien fait de mal ! C'est profondément injuste, on ne veut pas la voir - comme le bûcheron de La Fontaine - donc on en vient à détester tout le monde. La mort est ici une fin qu'Ivan Illitch en vient même à "analyser".
Dans Maître et serviteur au contraire, les protagonistes ne sont en aucun cas des urbains mais des paysans, y compris Vassili Andréivitch, un paysan riche, ex-serf certainement enrichi par l'abolition du servage -. Ce qui veut dire qu'il ont une attitude plus fataliste, plus empreinte de religiosité vis à vis de la mort. La mort, c'est quelque chose qui arrive, et qu'il faut accepter de toute façon. C'est particulièrement flagrant chez la serviteur Nikita qui "accepte" la mort et cela bien qu'il aurait jamais dû y être confronté (c'est la femme de son maître qui l'a forcé à partir, c'est l'obstination de son maître qui a créé la situation désespérée dans laquelle ils sont).
Autant Ivan Illitch exprime une attitude face à la mort et à l'adversité en général qui nous est familière (Job dans la bible fait exactement la même chose), un universalisme (cette situation russe s'applique en vérité à tout le monde) qui fait penser à Tchékov, autant les héros de Maître et serviteur exprime vraiment la résilience de l'âme russe plus dans le style de Dostoïevski. C'est d'ailleurs ce côté Russie éternelle qui m'a le plus séduit dans le recueil, secondé par le style précis de Tolstoï : on est vraiment dans cette isba en train de boire le thé au samovar, on est vraiment au milieu de cette tempête de neige prisonnier de la congère.
Un très bon livre, J'ai mis quatre étoiles. Pourquoi seulement quatre ? Parce je réserve les cinq pour le tsar de la nouvelle russe : Tchékov. Certes Ivan Illitch nous parle à tous mais cela ne rivalise cependant pas avec les écrits aussi simples que profonds quand il s'agit d'explorer la nature humaine ce ceux de maître Anton. Une lecture cependant hautement recommandable.
Mais quelle excellente surprise ! Ce livre m'a été offert par ma copine Kat, avec qui j'avais discuté de mon ennui profond (et de mon DNF) des "Frères Karamazov" de Dostoievski. Elle m'a offert ce recueil de trois nouvelles de Tolstoi dans une tentative de me réconcilier avec la littérature russe. J'ai failli bouder, mais je suis plus joueuse que ça, et je me suis donc empressée de lire ces trois textes.
Trois morts m'a laissée un peu sans opinion. On ne s'attache pas aux personnages, on ne comprend pas bien ni d'où le texte vient ni où il va. Par contre, il était déjà fun pour sa description du mode de vie russe au XIXème siècle, par exemple le fait que les vieillards et les malades dorment "sur la chaudière" (!). Eh oui, toute la société (famille, gens de passage...) est réunie dans une seule pièce à vivre qui est la seule chauffée, par un énorme poele au-dessus duquel est aménagé une couchette... bien au chaud. Malin ! On visualise tout de suite les hivers russes !
La mort d'Ivan Ilitch était intéressante elle aussi pour cet aspect documentaire sur la société russe et ses rouages. Ça m'a fait penser à "Bel-Ami" de Maupassant, où on assiste à l'ascension d'un homme via des pistons et du réseautage.
Maître et Serviteur a été ma découverte et mon coup de coeur du mois. J'ai vécu une tension pas possible à me demander qui va mourir et comment (parce qu'on est spoilé dans ce recueil : les trois nouvelles parlent de la mort.). La relation maître et serviteur, le traineau, le cheval, la neige, la campagne, les vêtements qui tiennent bien chaud même sous les raffales, les flocons et les bourrasques, et le manteau blanc qui recouvre tout, progressivement. On VOIT presque la poudreuse monter, monter monter, le ciel et le sol qui se confondent... La mort va frapper, elle hésite... Le Maître ? Le serviteur ? Le cheval ? (qui est le plus vaillant des trois personnages, et de loin le plus sympathique)... Danse macabre autour d'eux, leurs reflexions alors qu'ils se résignent, leurs tentatives désesperées. j'avoue avoir ressenti un plaisir coupable de "justice" quand le mort est celui par qui toutes les mauvaises décisions ont été prises ; j'aurais ressenti un sentiment d'aigreur, d'injustice, sans cela, qui m'aurait un peu gâté le plaisir de cette lecture.
Vraiment, un plaisir que cette découverte de la campagne russe, de ses hivers, de ses rudes paysans taiseux et de ses samovars de thé bouillant. Et ça donne carrément envie de lire d'autres Tolstoi.
Pour ce premier livre de Tolstoï, contenant trois nouvelles, dont "La mort d'Ivan Ilitch" qui m'intéressait en premier lieu, j'aurais préféré mettre 3,5.
L'écriture m'a paru dans un certain sens "cynique", "plate" dans le sens où elle était descriptive, précise (parfois trop à mon goût) mais froide, comment un rapport. Difficile de se plonger dans un de ses récits par elle.
J'ai préféré la nouvelle concernant Ivan Ilitch, qui bien qu'elle ait pris du temps à vraiment me plaire (comme toutes les autres), dans sa fin, m'a vraiment laissé un sentiment particulier, agréable, alors même qu'Ivan réalise ce qui aurait dû être. À ce moment là, c'est comme si on ressentait un propre épanouissement en nous même. Je l'ai retrouvé dans la nouvelle "Maître et esclave", avec Vassilli le maître. J'ai vraiment eu l'impression de sentir l'influence de Rousseau dans ses écrits qui mettent en valeur l'humanisme, le souci de l'autre, au milieu d'une société qui réduit les individus à leurs propres egos. Les paysans et autres personnes "simples" représentent véritablement cette simplicité, cette fraternité profonde qui nous rattache tous fondamentalement. Lorsque certains personnages le réalisent, c'est comme s'ils avaient trouvé ou retrouvé quelque chose d'inestimable qui les met en phase avec eux même, les rend heureux. L'enfance est aussi défendue comme une période d'innocence où les choses simples rendent heureux, et où l'apprentissage, la richesse, éloignent l'humain de ce qu'il est vraiment.
Je n'ai pas du tout accrocher à "Trois morts" la première nouvelle, tout me paraissant beaucoup plus abstrait, confus, et désagréable, sans sentir un véritable dénouement.
La mort joue toujours un rôle révélateur, surgissant depuis les entrailles de chacun, elle ne peut être effacée par tout ce que nous intériorisons, et réduit les valeurs attribuées par la société à néant pour laisser l'individu face à lui même et aux autres, dans un certain sens, "nus" de valeurs mais qui attirent irrémédiablement une compassion qui soigne l'ego de sa propre folie.
La religion occupe une place très importante ici, tous les personnages s'y ramenant, ainsi que les médecins. La vision de l'auteur vis à vis de ceux ci me paraît essentielle pour mieux comprendre ses nouvelles, ainsi que d'autres éléments comme ses influences, ses expériences...une introduction est enrichissante et éclairante.
J’ai beaucoup aimé lire ces nouvelles de Tolstoï, parce qu’elles forment un triptyque sur la finitude où la question morale dépasse la simple description de la souffrance. En tant que lectrice, je me suis sentie poussée à examiner non seulement la manière dont chacun meurt, mais ce que la mort révèle de la vie qu’on a menée.
Dans La Mort d’Ivan Illitch j’ai été particulièrement frappée par la mécanique sociale de l’aveuglement. Ivan réalise trop tard qu’il a « vécu de travers », et la froideur des relations autour de lui rend son agonie d’autant plus cruelle. La figure du paysan Gerasim, humble et disponible, est pour moi le contrepoint moral : il incarne une vérité humaine simple face à l’hypocrisie bourgeoise, et c’est cette vérité qui donne à l’œuvre sa force émotive.
Dans Maître et serviteur je lis la métamorphose éthique comme une parabole du salut par le don. Le maître, d’abord soumis à l’intérêt et à l’orgueil, accède à une sorte de révélation en se donnant physiquement pour sauver l’autre. Cette inversion des rôles sert une lecture chrétienne et humaniste typique de Tolstoï, où la vraie vie apparaît dans l’offrande de soi.
Dans Trois Morts Tolstoï pratique une mise en miroir plus sobre et presque symbolique. La mort de l’aristocrate, du paysan et de l’arbre met en évidence des attitudes différentes face à l’inévitable : déni, acceptation simple, et enfin une fin purement naturelle. J’ai trouvé fascinant que Tolstoï oppose l’artifice social à la sérénité de la nature, montrant que c’est souvent la « nature » qui meurt le plus dignement alors que les humains se débattent dans le mensonge.
Globalement, ces trois textes m’ont émue parce qu’ils transforment l’angoisse de la mort en exigence éthique. Tolstoï ne se contente pas de décrire la fin: il interroge la qualité morale de la vie qui précède la mort. Après leur lecture, je suis restée avec une impression à la fois grave et apaisée, convaincue que la littérature peut nous ramener à l’essentiel.
Sembla que en Tolstoi hagi treballat també a l'AECC. Descriu temes propis del procés de malaltia i de mort d'una manera molt fiel a la realitat. Lluitar contra el dolor i conviure-hi, lluitar contra la idea de la mort i conviure-hi ("y ella le miraba tras las flores"), el preguntar-se el per què de la vida, el per què de la mort i el patiment... El repàs vital de la infància, la joventut i l'adultesa, la ràbia cap als demés i l'agraïment cap a alguns d'ells. El tracte de la gent amb els moribunds, a vegades empàtic i a vegades fent un teatre que els permeti continuar amb el seu dia; "su hija, fuerte, sana, enamorada a todas luces e indignada contra la enfermedad, los sufrimientos y la muerte, que se oponían a su felicidad".
"El silogismo aprendido en la Lógica de Kiezewetter: «Cayo es un ser humano, los seres humanos son mortales, por consiguiente Cayo es mortal», le había parecido legítimo únicamente con relación a Cayo, pero de ninguna manera con relación a sí mismo. Que Cayo -ser humano en abstracto fuese mortal le parecía enteramente justo; pero él no era Cayo, ni era un hombre abstracto, sino un hombre concreto, una criatura distinta de todas las demás: él había sido el pequeño Vanya para su papá y su mamá, para Mitya y Volodya, para sus juguetes, para el cochero y la niñera, y más tarde para Katenka, con todas las alegrías y tristezas y todos los entusiasmos de la infancia, la adolescencia y la juventud. ¿Acaso Cayo sabía algo del olor de la pelota de cuero de rayas que tanto gustaba a Vanya? ¿Acaso Cayo besaba de esa manera la mano de su madre? ¿Acaso el frufrú del vestido de seda de ella le sonaba a Cayo de ese modo? ¿Acaso se había rebelado éste contra las empanadillas que servían en la facultad?"
Les frissonnnnnssssss j’ai mis 2 étoiles parce que j’ai serré les dents beaucoup trop de fois en le lisant et que j’ai failli me faire engloutir par la noirceur de son mal-être :,) Toutes les thématiques sont amenées de façons très prenantes telles que la mort, l’attachement aux futilités, l’acceptation de sa condition… J’ai été subjuguée mais le sentiment d’étouffement a pris le dessus…. 2 étoiles sorry tu m’as épuisé émotionnellement Léon 😔🤚
Je n’ai pas particulièrement apprécié "Trois Morts" :/ J’ai peut-être manqué quelque chose ?
< Par contre j’ai été assez déçue des descriptions de la femme d’Ivan (nom super compliqué) surtout lors de sa grossesse…un peu trop mise en avant comme la méchante et l’instable… bien que l’hypocrisie des proches d’Ivan soit regrettable, chacun.e avant son lot de culpabilité et malhonnêteté >
Les descriptions… je m’en remets pas… j’ai failli partir en crise d’angoisse et transcrire à mon tour cette frayeur soudaine face à la mort. Mais je veux pas risquer de lui voler la vedette.
Face à la mort, l'impuissance et le désespoir règnent. Toutes les questions existentielles n'ayant pas été posées durant la vie s'enchaînent et tourmentent sans répis.
Ai-je bien vécu?
Ai-je bien aimé et été bien aimé?
Ce livre démontre que ce n'est pas tout le monde qui passe doucement. La mort à la fois épeurante, délivre de la douleur malgré ce qu'elle entraîne.
Tolstoï fait justice à tous ceux qui sont mort dans de longues souffrances et qui n'ont pas pu recevoir l'amour qu'ils auraient espéré.
Ivan aurait eu besoin d'un peu de tendresse et de pitié pour comprendre qu'il a mené une vie bien et combler d'amour
Que ceci soit un message à vous et à moi-même que lorsque nous côtoyons la mort, que ce soit à travers d'un parent, d'un ami, d'un inconnu ou directement, la tendresse permettra d'alléger le coeur lourd et apeuré de celui que la mort vient chercher.
Trois morts: 3 étoiles. Il ne s’y passe pas grand chose, mais c intéressant que la 3e mort soit un arbre, sacrifié pour faire la croix et honorer un mort (symbolisme stylé) mais sinon… Mort d’Ivan Ilitch: 5 étoiles. Tellement stylé, la progression de la vie du protagoniste et la description psychologique de l’approche de la mort est hyper stylé j’ai kiffé. Maître et serviteur: 3 étoiles. C’est cool de comprendre les dynamiques sociales mais c’est quand même un peu chiant.
Si court et si prenant. Tout un contraste, pour ce qui est de la longueur des textes, avec Guerre et Paix. Et pourtant, on vit les émotions des personnages, on angoisse sur leurs morts. Pour plus d'impact, je conseillerais de lire la préface après avoir lu les 3 histoires. Elle présente une analyse intéressante quand on a lu, et on s'évite les "spoilers" qui gâchent un peu la lecture.