L’oeuvre de Shakespeare a-t-elle été écrite par une femme ?
S’appuyant sur les recherches de l’universitaire états-unienne Robin P. Williams sur Mary Sidney Herbert, comtesse de Pembroke, Aurore Evain nous embarque dans une investigation passionnante visant à restituer la plus grande oeuvre théâtrale à sa véritable autrice.
Notre enquêtrice dresse d’abord le portrait-robot de la personne à qui l’on attribue une oeuvre traduite dans des dizaines de langues et étudiée chaque année par des millions d’élèves. Elle met ensuite en évidence qu’il n’est pas certain qu’elle ait été écrite par William Shakespeare, le doute sur son auctorialité étant d’ailleurs un truisme dans les milieux universitaires anglais.
La suspecte numéro deux est Mary Sidney, comtesse de Pembroke, femme cultivée, l’une des plus brillantes écrivaines du xvie siècle, parfaitement érudite, influente à la Cour d’Angleterre et en prise directe avec la vie politique de l’Europe de son temps. Une candidate beaucoup plus vraisemblable.
Ainsi, d’indices troublants en recoupements probants, « l’inspectrice » Evain démontre avec rigueur et légèreté que, s’il est assez improbable que William Shakespeare ait écrit la moindre ligne des oeuvres qui lui sont attribuées, il est en revanche très vraisemblable que Mary Sidney, comtesse de Pembroke, en soit la véritable autrice.
Je n'ai pas pu tout suivre avec la même rigueur parce que certains passages sont extrêmement fouillés et demandent une connaissance encyclopédique des pièces de Shakespeare. Mais même lors de ces paragraphes, le propos passe. Ce livre est extrêmement stimulant (et complètement convaincant pour ma part) et très agréable à lire avec son petit côté Cabane magique. J'en parle à tout le monde depuis la première partie et mon intérêt n'a pas faibli.
Un livre qui secoue l'arbre des certitudes! Les oeuvres de Shakespeare auraient-elles été écrites par une femme? Allons donc! Encore une fantaisie de féministe qui défend une thèse improbable, dirons certains! Et pourtant l'enquête sérieuse, très documentée, pleine de détails troublants amène à douter de tout ce que l'on croyait savoir de William Shakespeare. Ce livre se lit presque comme une enquête policière et ne s'adresse pas à un lectorat d'initiés. On n'en ressort pas forcément totalement convaincu mais ébranlé. A découvrir!
3,75 : c’est bien et hyper documenté mais bcp bcp d’infos à digérer d’un coup parfois c’est un peu difficile de suivre ! La touche d’humour est bienvenue ça fair du bien ! Qu’on accepte ou non la thèse de l’autrice (perso j’y crois) on a le mérite de découvrir une autrice oubliée et ça c’est chouette !
Une enquête très sérieuse menée par Aurore Evain, chercheuse et metteuse en scène des autrices de théâtre anonymisées par l'Histoire, sur le barde de Stratford-upon-Avon, William Shakespeare, auteur on ne peut plus mystérieux. Arbre généalogique, analyse de verbatim, concordance de dates et de lieux, tout est examiné à la loupe ; les principaux personnages femmes des pièces de Shakespeare (un pro-féministe avant la lettre ?) sont des mères, des femmes puissantes, agissantes, ses principaux sonnets d'amour sont tous destinés à un homme (mais peut-être Shakespeare était-il gay !). Et si l'oeuvre de Willy était celle d'une femme se demande Aurore Evain appuyée sur une abondante documentation ? La Comtesse de Pembroke, Mary Sidney, 1561-1621, animatrice d'un prestigieux cercle littéraire de son temps, hellénisante, latiniste, lisant plusieurs langues européennes, ses frère, mari, neveux et nièces, tous érudits poètes, alliés pour certains familialement avec Elisabeth 1ère, sa contemporaine, elle-même très éduquée et érudite, taquinant aussi la traduction du latin et du grec vers l'anglais ; à l'époque, les femmes ne pouvaient signer d'oeuvres, ni les faire représenter dans des théâtres, ni les faire imprimer sous leur nom. Et si le très génial Shakespeare était une femme ? Et si cette femme était Mary Sidney et son cercle familial ? Au bout de l'enquête et du livre on est ébranlée. La démonstration est très convaincante, tant il semble improbable que William Shakespeare ait écrit les trente six pièces qui lui sont attribuées. A lire pour le style, l'érudition et le suspense. Il n'est pas nécessaire d'avoir une connaissance approfondie de l'oeuvre du grand Willy pour suivre le déroulé de l'enquête, tellement il fait partie de notre culture générale. En revanche cela donne envie de lire son oeuvre, tellement "Shakespeare est encore aujourd'hui véritablement notre contemporaine", conclut Aurore Evain.
Une lecture qui remet l'Histoire qu'on nous apprend en perspective.
La plume nous prend par la main avec une extrême douceur et nous invite à passer en revue toutes les "preuves" et recherches faites par l'autrice. Ça se lit très très vite.
Je n'ai pas de commentaires particuliers surtout que je ne connais pas assez William Shakespeare et ses œuvres pour avoir du recul mais ça m'a fait réfléchir et mis en lumière certaines choses.
Je ne mets pas 5/5 car j'ai une grosse question à laquelle je n'ai pas eu de réponse mais sinon c'était une excellente lecture que je conseille fortement !
Documentaire fouillé très intéressant (même si on ne connaît pas les œuvres shakespeariennes) mais un peu longuet en seconde partie de livre. En tout cas, l'autrice m'a totalement convaincue.