« Il est arrivé, à l'automne 2022, qu'un petit tas d'ordures suscite mon attention au point que je m'agenouille sur le trottoir pour les considérer. En vue d'un déménagement dont l'échéance approchait, l'essentiel de mon temps était alors occupé au tri et à l'empaquetage de mes affaires. Triant laborieusement, j'ai passé plusieurs mois à discriminer ce qui a de la valeur et ce qui ne vaut rien. D'un côté ce qui est destiné au paradis des archives ; de l'autre ce qui est voué à disparaître dans le néant des ordures. » Qu'est-ce qui compte ? Comment déterminer la valeur d'une chose ? En s'appropriant les affaires d'une inconnue, en les mettant en miroir à sa propre vie, la narratrice nous plonge dans une suite de réflexions et de pensées tour à tour drôles, étranges, poignantes, vertigineuses. C'est finalement l'essence même de notre condition humaine, vouée à la disparition, qui est interrogée dans ce texte sans équivalent et d'une incroyable puissance.
Texte étonnant: parfois très prenant, profond, parfois plus obscur et ennuyeux. Je suis mitigée même si j'ai aimé la démarche intellectuelle et littéraire.
Une femme qui passe devant un tas de détritus décide de le rapporter chez elle. On comprend très vite qu'il s'agit d'une métaphore, un prétexte pour l'autrice pour se lancer dans une interrogation sur la notion vaste que recouvre le terme déchet. Déchet de la société, déchet intellectuel, déchet physique naturellement, et l'autrice y inclus le corps humain qui en sera un... Des associations d'idées et des allusions autobiographiques d'un intérêt limité... Ce qui sauve ce roman peu passionnant est l'autodérision de l'autrice.
Quel est le sens d’une existence vouée à la disparition ? En devant faire le travail de trier ses affaires personnelles, l’autrice juge ce qui fait mémoire ou ce qui n’est rien. Questionnant notre attachement à l’indicible et le pouvoir de l’infime, elle révèle en nous les piliers invisibles de notre quotidien.