«Non, vous ne m'avez pas détruite.»Le 15 décembre 2011, la caporale Stéphanie Raymond, une employée modèle et destinée à une longue carrière dans les Forces armées canadiennes, est agressée sexuellement par un supérieur de son régiment dans un manège militaire. Malgré une preuve accablante, l'armée souhaite étouffer l'affaire. Il faudra presque trois ans à la jeune femme pour que sa plainte soit entendue, période durant laquelle elle sera ridiculisée, humiliée, victime de représailles.Son combat lui coûtera sa réputation et sa carrière militaire. Elle mettra au total dix longues années pour faire entendre sa version des faits, notamment en cour martiale et en Cour suprême, et voir son agresseur condamné. Cet ouvrage raconte son histoire, qui non seulement a ouvert une véritable boîte de Pandore sur les inconduites sexuelles au sein de l'armée, mais a aussi mené à une réflexion sur les jeux de pouvoir et les conséquences des violences faites aux femmes dans des milieux principalement dirigés par des hommes.Voilà le récit troublant et choquant d'une combattante. Une vraie.
Détail du combat de Stéphanie Raymond, agressée sexuellement par un supérieure, qui aura passé plus de 10 ans dans l'appareil judiciaire militaire puis civil pour faire reconnaître les faits et obtenir un aveu de culpabilité.
La biographie de cet épisode dans la vie de l'ex-militaire détaille un peu tout, de l'agression aux longs procès, en passant par les enquêtes militaires bâclées, son renvoi odieux des Forces armées canadiennes (Fac), les impacts psychologiques que ça aura sur Stéphanie Raymond, mais aussi la force et la persévérance qu'elle aura dans une lutte qui aura permis d'alerter, au moins au Québec, sur l'horrible traitement des femmes dans les Fac, la structure complètement désuète et inadaptés des plaintes au militaire et le besoin de transférer ces institutions, jugements, etc. au civil le plus rapidement possible (un survol des recommandations d'enquêtes sur les Fac sont d'ailleurs présentes en fin d'ouvrage et viennent supporter l'expérience personnelle de Raymond).
Je suis vraiment content· que ce chapitre soit fini pour elle et qu'elle a eu l'aide et les soins qu'elle méritait après toutes ces années où elle a été ostracisée et traitée de manière odieuse par des professionnel·les et les Fac pendant beaucoup trop longtemps.
Cette biographie est aussi très intéressante, au-delà du récit personnel, pour en savoir plus sur l'appareil judiciaire militaire que je dois avouer ne pas connaître du tout (même si c'est loin d'être mon premier livre d'ex-militaires ou sur les Fac) et qui éclaire vraiment comment le système est vraiment établi pour ne pas favoriser certaines personnes.
cette histoire me touche incroyablement. je ne peux croire qu’autant de femmes passent par ce chemin degeulasse afin d’être crues et entendues. je comprends maintenant mieux la différence entre la cour martiale et la cour criminelle au QC. je conseille fortement
Une culture insulaire qui, prévaut traditionnellement, apprend que la trahison d’un frère d’armes est pire que le crime en soi. Une chaîne de commandement tissé serré, un processus judiciaire qui demeure un obstacle majeur. Être victime c’est aussi être violemment questionné, voir sa version des faits remise en doute et qu’une victime sur cinq déclare que ses proches l’ont fait sentir responsable de cette situation.
Biographie ; Grande force et grande persévérance de Stéphanie anciennement dans les Forces armées canadiennes qui fut agressée par un supérieur. On en apprend sur l'armée, mais on voit également l'envers du décor d'une agression. Très très bon livre !
j'ai rapidement arrêté de compter les frissons que j'ai eu pendant ma lecture. j'ai été tellement impressionnée par la force et la persévérance de Stéphanie.
3,5⭐️ Tu t’écriras NON dans le front, c’est le combat interminable et essoufflant de Stéphanie Raymond contre les Forces armées canadiennes. Les pages dépeignent une culture sexiste et misogyne bien ancrée dans les rangs qui promeut le silence des victimes, des témoins et des autorités.
« C’est pour ça que je me suis acharnée: j’avais la conviction profonde que ce n’était pas juste moi, mon agression. C’était tout un système. »
Stéphanie, suite à l’agression sexuelle qu’elle subira de son supérieur hiérarchique, se lèvera contre le système, contre le mutisme dont fait preuve l’armée et ne baissera pas les bras tant et aussi longtemps que justice ne sera pas rendue.
« Il faut beaucoup plus que du courage pour dénoncer une agression sexuelle. »
J’ai bien aimé ma lecture. Bien que le récit soit raconté de manière très factuelle - presque impersonnelle-, j’ai été grandement sensibilisée aux horreurs que subissent les femmes et les minorités dans ce milieu. Un long chemin demeure à parcourir pour concrètement améliorer le système militaire et la gestion des plaintes et des accusations. La voix de Stéphanie Raymond fut tout de même *finalement* entendue et son témoignage a secoué le cadre rigide et traditionnel des Forces armées canadiennes.
« Et ces histoires - les nôtres - ont des croisements avec celles de milliers d’autres. »