Dans un village du Périgord, après un violent orage, un instituteur découvre que le monde qui l’entoure, ainsi que tous les êtres vivants, sont figés, immobiles comme si le temps s’était définitivement arrêté. Livré à lui-même et évoluant en permanence sur une scène de théâtre dont les acteurs et le décor seraient aussi froids et fragiles que du verre, l’instituteur essaye de mener une vie normale dans son village et de survivre à la folie qui le guette. Il décide finalement de rejoindre Paris à pied pour tenter d’y retrouver son seul ami d’enfance. C’est en chemin qu’il rencontrera un autre être mouvant, une loutre, qu’il tentera d’apprivoiser...
Ce genre de bouquin vicieux qui te dresse les poils sur les bras, et qui te serre la gorge quand tu y repenses après avoir fermé sa dernière page quatre heures auparavant. Quel vicelard ce Lucien. Va falloir faire péter le 5/5.
L'avis pompeux ici les lascars (no spoil, c'est juste pour raccourcir l'affichage) :
On est en 1935, à Vignolles, au milieu de la Charente quand tout à coup le temps s'arrête. Notre narrateur qui se prélassait dans une source cachée se retrouve dans un monde qui ne bouge plus, qui ne vit plus mais qui ne meurt pas non plus, à défaut d'être touché, tout reste. C'est une forme d'enfer subtil dans lequel on se retrouve, pourquoi vivre si rien n'advient ? Si tout est froid et non vivant ? Souvent au bord de la folie, notre protagoniste reprend espoir en découvrant son premier être vivant ; une loutre.
C'est un livre un peu inégal, qui est parfois très lent puisque par définition, rien ne se passe et que ce n'est pas tant la plume qui est poétique que la situation. Il y a de jolis moments, notamment tout un flashback avec son ami et une partie dans une ville à la fin. Une lecture hors du temps.