En 1915, Adrienne Monnier inaugure au 7, rue de l'Odéon une librairie-bibliothèque de prêt d'un genre nouveau, La Maison des Amis des Livres, appelée à devenir le rendez-vous favori du Tout-Paris littéraire, d'Aragon à Walter Benjamin, d'André Gide à Nathalie Sarraute. En 1921, Sylvia Beach installe en face, au no 12, une boutique fondée deux ans plus tôt sur le même modèle, Shakespeare and Company, dont les habitués ont pour noms Gertrude Stein, Francis Scott Fitzgerald, Marianne Moore, Ernest Hemingway, Djuna Barnes... Pendant près de trente ans, de rencontres en lectures publiques, d'expositions en soirées musicales, l'"Odéonie" va constituer l'un des foyers les plus actifs de la vie culturelle de l'entre-deux-guerres, dont la renommée franchira les frontières de la France avec la publication de l'Ulysse de James Joyce, édité en 1922 par les soins de Sylvia Beach, puis traduit et publié en français en 1929 grâce à Adrienne Monnier. Editrices, mais aussi traductrices et revuistes, les deux libraires ont contribué de façon majeure à la circulation des savoirs, des idées et des langues, par leur rôle d'intermédiaires entre les livres, les lecteurs et les écrivains, la France et l'Amérique. Que nous apprennent les registres d'abonnés sur les lectures d'Aragon, de Breton et même de Lacan lorsqu'ils avaient 20 ans, de Sartre ou d'Hemingway ? Comment les réseaux entre auteurs et éditeurs se sont-ils constitués, et quelle fut, finalement, l'identité de la rue de l'Odéon, en regard notamment de la NRF et du groupe surréaliste ? Grâce à Laure Murat et à son exceptionnel talent de chercheuse et de narratrice, ces questions trouvent désormais une réponse, puisée aux sources de milliers d'archives inédites, dispersées entre l'université de Princeton, la bibliothèque Doucet et l'IMEC. En consacrant pour la première fois une étude d'envergure à ces lieux mythiques et largement méconnus, le livre entend non seulement rendre à Adrienne Monnier et Sylvia Beach la place déterminante qui est la leur, mais aussi mettre en lumière l'audace de leur entreprise, que l'on ne saurait réduire à la seule animation d'un salon littéraire, auquel l'image des femmes est traditionnellement attachée
How could so much archival research produce such a mess of a book? The fact is, Murat can't think and she can't write. The introduction and he conclusion are identical, strewn with hyperbole and rhetorical questions. When a plain statement would do, more often than not Murat prefers to turn it into a false question, as if that would make it more exciting or prove her point better. I find it aggravating that in spite of all her research, Murat doesn't seem to know whether La Maison des Amis des Livres and Shakespeare & Co. MADE money or LOST money. Murat does mention profitability, and especially the drain on Sylvia's finances when she set about publishing "Ulysses", which involved financing Joyce's entire family, but she never synthesises the information or reach any kind of assessment on the 2 bookshops as businesses. She is just as incoherent on the subject of the relationship between the principals. She seems so star-struck by Adrienne and Sylvia, and keen to perpetuate their legend, that she gives a cartoonish portrait of their relationship. The most irritating instance is how she deals with the disruption created by the advent of Gisèle Freund, whom Adrienne invited to move into their apartment while Sylvia was visiting her folks in the US. When Sylvia returned, she had to move into the apartment above her own bookshop. Freund spent 4 years in Adrienne's apartment, until she was forced to flee Paris in 1940. After that, Sylvia never went back to live in Adrienne's apartment. What gives Murat the confidence to blithely assert that the reshuffling of their living arrangements, seemingly imposed by Adrienne behind Sylvia's back, was a mere technicality without any impact on their feelings for each other? In other words, a useless piece of poor academic writing.