Un anciano rema a bordo de una barca, solo en mitad de una extensión de agua. Bajo él, la casa de su infancia, devorada por el lago el-Assad, consecuencia de la construcción de la presa de Tabqa, en 1973.
Haciendo oídos sordos a los rugidos de la guerra, equipado con unas gafas y un tubo, se pone a bucear y ahí reaparece toda su vida, sus hijos antes de haber partido a la guerra, Sarah, su mujer impregnada de poesía, la cárcel, su primer amor, la sed de libertad.
Mahmoud Elmachi est aujourd'hui un vieil homme. Certains le surnomment le vieux fou. Chaque jour inlassablement, il prend sa barque et son tuba et plonge au milieu du lac el-Assad. Il y plonge de plus en plus profondément jusqu'à l'engloutissement.
Il s'enfonce sur ce qu'était son village, la terrasse du café Farah, la maison de son enfance, de ses amours.
L'eau monte un peu plus chaque jour, le sommet de la mosquée ne sera bientôt plus visible.
Ce lac créé artificiellement suite à la construction du barrage de Tabqa, non loin de Raqqa de 1968 à 1973, a englouti les souvenirs de la vie d'antan, une vie meilleure, celle de son enfance, les dattiers, les siestes, les nouvelles du monde écoutées à la radio. Tout cela c'était avant !
Le barrage devait selon Hafez apporter à la Syrie, berceau des civilisations, la force, le travail et la prospérité. Changer le cours du fleuve c'était pour irriguer les terres, donner à chacun la prospérité... de belles promesses... mais hélas ce barrage c'est aussi un enjeu stratégique et les combats font rage et l'eau monte chaque jour !
Mahmoud en plongeant se souvient et lâche prise. L'absence lui pèse plus que tout.
Il se souvient de sa jeunesse, de son travail, lui l'instituteur qui devait écrire les louanges du régime, muselé, se taisant jusqu'à manquer d'air et crier l'appel à la liberté !
Il se souvient de ses amours; Leila, Sarah.. et ses enfants partis en quête de liberté. Il pense à l'horreur, la répression mais aussi à l'espoir, celui du printemps...
Il reste seul avec son grain de beauté qui lui fait mal.... et les combats qui font rage.
C'est un roman magnifique écrit en vers libres d'une force incroyable. Une pépite comme le reste de l'oeuvre d'Antoine Wauters. Une écriture poétique qui dénonce la dérive de notre monde, qui donne voix aux victimes et aux opprimés du régime syrien.
C'est puissant, émouvant. Certains passages sont à lire à voix haute apportant encore plus de puissance, de force à un espoir, un cri de liberté.
Les larmes sont montées comme les eaux à la fin de ce récit magnifique.
Un roman percutant de la rentrée, incontournable à mon sens. Une claque ! Un récit qui permet de comprendre , de découvrir ou approfondir l'histoire du peuple syrien.
Il est dans la première sélection de trois prix : Prix du roman Fnac, Prix littéraire du journal Le Monde et Prix Marguerite Duras.
Ο Μαχμούντ, ένας ηλικιωμένος ποιητής, έχοντας απομείνει μόνος, είναι στη λίμνη Αλ Άσαντ με τη βάρκα του...κωπηλατει κι αναπολεί τη ζωή του, τη χώρα του και τα δεινά της, τον πρώτο του έρωτα, τα χαμένα παιδιά του... κωπηλατει και μιλά στη Σάρα, τη γυναίκα του..τη γυναίκα του, που τα λόγια της συμπλήρωναν τα δικά του, διορθωναν τα ποίηματα του, ημερευαν το φουρτουνιασμένο μέσα του. Με γραφή λυρική, ο συγγραφέας μιλά για την ιστορία του λαού της Συρίας, τα δεινά του εμφυλίου πολέμου και την δίψα για ελευθερία...
"Λιγοστές αναμνήσεις έχουν απομείνει. Μόνο μερικές λέξεις, που έγραψα. Όμως τι σημασία έχουν οι λέξεις. Τι σημασία έχουν αυτά που μπόρεσα να γράψω. Οι λέξεις δεν είναι παρά τα οπλισμένα χέρια της σιωπής, κι εγώ δεν έχω πια διάθεση να πολεμήσω. Τελείωσε."
Bella, emotiva, triste, melancólica… la presa de Taqba se erige sobre los restos de una de las primeras civilizaciones de la historia, y también sobre el lugar en el que Mahmud Elmachi crece. Ya anciano, toma la costumbre de remar su barca y bucear entre la superficie del agua y las ruinas sumergidas de su infancia. Mientras habla con su mujer, Sarah, y su primer amor, Leila, sobre la guerra y la consiguiente ausencia de todo: esperanza, futuro, su país, sus hijos.
3,5 - Une jolie plume, j’ai beaucoup aimé en apprendre davantage sur l’histoire de la Syrie, mais ça partait dans beaucoup de sens, comme si on essayait de couvrir toutes les subtilités et horreurs de l’histoire syrienne récente. Les moments sur le lac aidaient à ajouter une belle poésie à l’ensemble.
Vraiment beau et émouvant !! il y a pas vraiment d'action à proprement parler, il se passe rien mais on apprend le passé du personnage au fur et à mesure et en fermant le livre on est vraiment ému, c'est à la fois super triste et super poétique et j'adore l'écriture, vraiment personnelle à l'auteur et qui nous fait entrer dans la peau des personnages :)
Entre mémoire et oubli, Mahmoud se rappelle, et s'adresse à sa bien-aimée Sarah. Il n'a plus les mots pour se souvenir."Comme des filets à papillons pour mes causes perdues", il raconte l'histoire de la Syrie, la violence et la tragédie, mais aussi "les sorbets au goût de liberté". Antoine Wauters crée un ballet de mots pour parler de l'horreur et nommer les oubliés, de ce "monde, cette beauté détruite par la peur", et rappelle que la poésie est à elle seule un rempart face à la barbarie.
Belle plume et j’aime l’image du barrage qui engloutit un village entier et du vieil homme qui y reste attaché (vieil homme et la mer vibe (en moins bien)). La forme du vers libre est sympa mais globalement je trouve qu’on se perd pas mal dans le récit à cause de ça. Sinon pas convaincue par les milliers d’intrigues qui s’emmêlent et qui semblent surtout être là pour nous appitoyer sur le personnage principal (cancer, mort de ses deux femmes, mort de ses enfants, viol, terrorisme etc). Surtout comme c’est écrit par un européen c’est difficile de ne pas y voir une forme d’orientalisme un peu déplacé qui ne correspond pas forcément à la réalité 🤷🏻♀️
J’aimais beaucoup le concept et certains passages sont très beaux, mais je ne suis pas 100% convaincue. Par contre je lirai peut-être d’autres livres de Wauters. Ça m’a fait un peu l’effet Les Années où je trouve le concept intéressant mais dans les faits c’est un peu aride. Et je rejoins l’avis qui disait que le fait que ce soit écrit par un Européen c’est un peu bizarre, mais ça m’a donné envie de lire un.e auteur.ice syrien.ne
Court texte à vocation poétique que j'ai trouvé particulièrement ambigu. On croit tout du long lire les mots d'un poète syrien qui, au milieu de la guerre, se souvient des temps heureux. On croit qu'au milieu de ces vers libres viennent d'autres vers de ses livres passés. On tourne quand même beaucoup autour de la nostalgie de l'enfance et du "c'était mieux avant". Mais, en fait, tout cela est artificiel puisque l'auteur est juste un jeune francophone belge qui se cache, sans que l'on comprenne la logique de l'ouvrage, sous cette identité d'auteur syrien. Quand aux vrais poèmes cités, ils sont de provenances diverses mais réellement syriennes.
" Les mots sont comme des filets à papillons pour nos causes perdues. Une barque à mi-chemin entre les mondes. J'ai écrit. Je me suis allongé sur le miroir des mots. L'eau des mots. J'ai plongé. L'écriture comme une barque entre mémoire et oubli. C'est reparti."
Un très beau livre mais qui n’a pas réussi à me toucher plus que ça, peut-être à cause du style (pourtant la poésie en vers libres fonctionne bien sur moi d’habitude mais pas là, pour le coup). J’ai par contre vraiment aimé en apprendre plus sur la Syrie (le livre amène l’envie de faire des recherches).
3,5 étoiles. Une belle plume! J’ai beaucoup aimé l’ambiance, la narration des souvenirs et ce que ça m’a appris sur l’histoire de la Syrie! C’était un peu décousu, mais une fois que j’ai accepté de simplement me laisser porter, j’ai beaucoup apprécié!
Je viens de finir ce livre et je suis hébétée ! Comment une langue aussi belle, proche de la poésie peut elle dire une histoire politique désastreuse, un tyran, une vie détruite et des vies abattues ? Je ne connais pas la Syrie mais j’ai trouvé ce texte très juste et que ce soit la voix d’un poète si singulier. Les poèmes cités donnent envie de découvrir la poésie syrienne. À lire absolument !
Poème sous forme de roman, récit sous forme de poème. Un merveilleux chant désespéré. Un désespoir ciselé dans la finesse, la délicatesse, la douceur, l'amour. Dans un décor de l'horreur absolue, le pays des tyrans baasistes, de l'impitoyable famille sanguinaire El Assad, avec la bénédiction de nos honteuses démocraties. La fin d'un poète écartelé, à qui on a tout volé, son âme dans la prison, ses enfants, son épouse aussi (davantage?) lettrée que lui, son village englouti vivant pour lui donner le nom du tyran sous la forme d'un beau grand barrage admiré par l'Occident qui l'a aidé à l'ériger pour hériter de quelques vestiges archéologiques du berceau de l'humanité. Raconter l'odieux par un chant d'amour, admirable prouesse du Liégeois Antoine Wauters.
Maman a dit que c´etait un roman tres poetique. Je pense qu´elle se trompe. C´est une poesie en prose. Sur un recit de guerre. C’est magnifiquement insoutenable. Délicatement horrible. C’est lire un antagonisme.
Ce livre est bon pour ceux qui apprennent le français parce que bcp des phrase sont courte et dans les temps qui sont facile à comprendre. L’histoire et intéressante aussi bien sûr!