Trois femmes, une forêt. La forêt c’est la dernière forêt primaire d’Europe, aux confins de la Pologne. Un sanctuaire sauvage peuplé d’une grande faune disparue ailleurs. C’est là que vit Véra, journaliste biélorusse exilée depuis le printemps au milieu des arbres et des bêtes. C’est là qu’est revenue s’installer Nina, elle qui a rêvé que sa beauté lui ouvrirait les portes de l’Occident mais qui, remâchant ses illusions perdues, occupe avec son fils l’ancienne maison forestière de ses parents. C’est là, enfin, dans cette « zone rouge » où patrouillent désormais les militaires, qu’Alma tente de franchir la frontière. Sans qu’elles le sachent, la forêt va entremêler le destin de ces trois femmes. Mais comment traverser ce labyrinthe ? Quelle direction prendre ? Révélée par son formidable Solak, couronné de plusieurs prix littéraires, Caroline Hinault signe ici, sur les traces de la Divine Comédie de Dante, un magnifique deuxième roman inspiré d’événements ayant eu lieu à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie à l’automne 2021. Ses trois héroïnes, plongées au cœur de la forêt primaire, y explorent chacune une part de nos peurs et de nos désirs les plus profonds, et la façon dont le langage peut chercher à se faire contre-frontière poétique.
J'aime trop les histoires entremelées prcq j'ai tjrs envie de lire la suite !!! Les trois histoires sont bien même si j'ai plus accroché a certaines. D'ailleurs j'ai même eu cette impression que l'autrice était différente en fonction des personnages tellement le discours n'est pas le même ! J'ai parfois trouvé les perso un peu trop stereotypés mais la fin est innatendue donc ça vaut 4 !
Hinault’s writing is exceptionally rich, it was really a pleasure to read (and a serious vocabulary challenge). Also so cool to track her references to Dante throughout, it’s a form of intertextuality that feels very fresh and layered.
The 3-character structure was unnecessary I think. Focusing on the contrast between Alma and Nina would have been stronger both in terms of narrative and meaning, and Vera’s blog posts were by far the weakest elements of the book.
~ 2nd read for the prix littéraire des étudiants de sciences po ~
Trois portraits de femmes, dans le cadre exceptionnel de la dernière forêt primaire d'Europe, à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Trois femmes fuyant la guerre (Alma, la réfugiée syrienne), les illusions perdues (Nina, la polonaise) ou « la saleté du monde » (Vera, la journaliste biélorusse). Le cadre, cette forêt primaire de Białowieża, est le 4 e personnage de l'histoire : un véritable piège mortel pour Alma qui tente de la traverser à tout prix, le symbole de sa vie ratée pour Nina, une renaissance pour Vera.
Si les personnages sont fictifs, ils ont été inspirés par une réalité odieuse : Depuis 2021, le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko tente de déstabiliser l'Union européenne en poussant des migrants à sa frontière avec la Pologne. En réaction, Varsovie a mis en place une zone militarisée le long de sa frontière et construit un mur de 200km, au beau milieu de la forêt pour empêcher les passages de migrants. Les associations humanitaires de la région ont dénombré au moins 116 morts le long de cette frontière entre 2021 et mars 2024.
En choisissant trois points de vue, trois personnages aux réalités différentes, Caroline Hinault ne limite pas son sujet à cet aspect de la crise migratoire. « Traverser les forêts » est plus largement une réflexion sur l'identité, les choix de vie, le vivre-ensemble, la peur de l'autre, la quête d'une vie meilleure.
L'auteure adapte son écriture aux personnages et ponctue son récit de citations de la Divine comédie de Dante (que relit Vera) pour, dit-elle, « insuffler une force poétique, rendre toutes les facettes de la forêt, métaphore de l'existence, à la fois paradis mais aussi enfer et purgatoire. »
Un roman prenant, mais un peu inégal pour moi. Si j'ai été émue par le récit d'Alma et ai découvert avec intérêt la description de cette forêt exceptionnelle, je suis plus réservée sur l'écriture , très belle dans l’ensemble mais partant par moment dans de grandes envolées poétiques un peu trop « travaillées » à mon goût . A lire cependant, ne serait-ce que pour contrebalancer le discours ambiant sur les migrants !
Trois récits plus ou moins passifs de femmes qui ne se croisent jamais mais qui sont liées à travers le même site qu’elles occupent ou traversent avec plus ou moins d’urgence et de moyens. Très similaire au roman « la tresse » parce qu’il célèbre l’espoir et la valeur de l’effort pour se construire une vie meilleure :)
Dans le monde contradictoire de la forêt, qu'il peut être difficile d'appréhender, une migrante, une journaliste et une recluse volontaire se lancent dans son exploration. Aux multiples questions posées, ce roman foisonnant livre des réponses engagées.
La fin est assez incompréhensible, même pas volontairement énigmatique, juste vraiment pas claire. On s’attend dès le début à un lien entre les 3 femmes et rien… le seul personnage qui en vaut la peine c’est peut-être Alma et Sikorski, les autres aucun intérêt…
Lecture prenante avec des personnages attachants et bien écrit. Un peu déçue néanmoins, car on n'apprend rien de plus (uniquement ce dont on se souvient avoir compris à l'époque) sur la situation épouvantable qu'a été cette crise migratoire provoquée par la Biélorussie.
Un récit littéraire actuel, référencé, poétique et intelligent, autour de l’histoire de trois femmes aux destins croisés au coeur d’une nature qui rime autant avec liberté qu’avec enfermement. J’ai adoré!!