Cynisca est une princesse de Sparte, le sang d’Héraclès coule dans ses veines. Éduquée comme un homme depuis l’âge de sept ans, elle est aujourd’hui une combattante d’exception, qui rêve d’un triomphe à sa mesure. Mais, confrontée à l’absurdité de la guerre, elle s’interroge. Qu’y a-t-il de glorieux ou de juste à prendre une vie ? N’y a-t-il pas d’autres batailles à mener et d’autres victoires à offrir à la déesse Orthia, comme elle s’y est engagée ? Depuis que la divinité du monde sauvage l’a mise au défi de battre un cheval à la course, Cynisca est devenue la meilleure cavalière de la cité. Et si c’était là le moyen d’entrer dans la légende ?
« La Mère des mondes » enrichit et développe l'univers mis en place par Laurent Genefort dans son roman « Points chauds ». Son auteur, Jean-Laurent Del Socorro aura 42 ans lorsque les Bouches s'ouvriront et, à l'instar du narrateur de « La Mère des mondes », il aime arpenter les terres étrangères, d'Abidjan à Zadar. Dans le monde réel, il est administrateur d'une compagnie d'arts numériques à Marseille et ses lectures le portent aussi bien vers Clive Barker que Greg Egan en passant par China Miéville et Thomas Day.
L'histoire s'inspire de la première femme à remporter une épreuve des Jeux Olympiques antiques. Je m'attendais à une lecture légère, presque enfantine, mais j'ai été profondément touchée. Ce roman s'adresse à tous : petits et grands, hommes et femmes, mais surtout aux jeunes femmes en devenir.
La plume de l'auteur est véritablement élégante, rendant la lecture particulièrement agréable. J'ai presque regretté que le livre soit si court. C'est une magnifique histoire mettant en scène une déesse, une femme bénéficiant d'une éducation privilégiée normalement réservée aux hommes, et une histoire d'amour entre femmes. En résumé, il s'agit de femmes qui s'aiment de différentes manières : certaines pour se surpasser, d'autres pour trouver la paix, parfois comme des égales, parfois comme des mentors.
Si vous recherchez une touche de mythologie grecque à la fois simple, émouvante et contemporaine, ce livre est fait pour vous. Pour moi, cela a été une excellente surprise. Mamans, n'hésitez pas à le faire lire à vos filles afin qu'elles n'aient jamais peur de ne pas être "assez".
Combinaison gagnante : la plume de Laurent Del Socorro, un épisode de l’Histoire antique et une héroïne tirée d'une personnalité réelle. Je pense que c'est le combo qui m'a le plus séduit dans ses romans ; et après mon énorme coup de cœur (et le premier roman lu de et auteur) qu'a été Boudicca, me voilà à nouveau conquise avec Vainqueuse. (Et petit plus, la note de fin de roman sur le choix du titre.)
Comme tout roman initiatique, Vainqueuse aborde les thèmes chers au passage de l’enfance à l’âge adulte : la quête de soi et de celle qu’on veut devenir ; le dépassement de ses propres peurs ; l’identification de ses entraves (internes comme externes) et son émancipation ; rester dans les mémoires, etc. Mais ce qui fait tout son sel, évidemment, c’est bien le cheminement emprunté pour y parvenir.
Fille du roi de Lacédémone, sœur des deux rois qui succèderont au père, héroïne d’Orthia à qui elle promet de rapporter la victoire, elle s’engage grâce à la confiance de son père dans la formation qui doit faire d’elle une Spartiate, voie normalement réservée aux garçons. Rapidement, l’occasion se présente à elle : le roi Cléon d’Athènes déclare la guerre et tente de reconquérir la Thrace.
De là devait démarrer sa gloire guerrière, mais Cynisca se rend rapidement compte de ce que la réalité de la guerre diffère de la victoire qu’elle se voyait ramener. S’agissait-il vraiment de ce combat dont elle devait triompher ? Et pour quoi, une gloire individuelle ? En faisant tout pour être parmi les hommes comme un homme, peut-elle devenir vraiment elle-même, une femme libre et leur égale ? Ou bien, ses actes individuels pourraient-ils prendre un tournant collectif ?
C’est un très beau roman féministe à l’adresse d’un lectorat adolescent, jeune adulte, mais qui évidemment s’apprécie à tout âge. Pour autant, c’est une héroïne puissante et inspirante que j’aurais adoré pouvoir m’identifier, quand j’étais jeune lectrice avide de modèles. Ce qui m’a également plu, c’est de voir, dans cette quête initiatique individuelle de Cynisca, la place donnée à la sororité et le sens que cela prend dans son propre cheminement.
L’autre originalité du roman, c’est le sens donné à la quête initiatique, qui n’est pas cantonnée à la période de la jeunesse, comme j’ai tendance à l’imaginer. Ce n’est pas simplement « devenir adulte » ; puisqu’une fois adulte, dans le sens que lui donne la société, on peut très bien ne pas avoir trouvé la réponse de cette quête. Pour quoi on se bat, qui on est et ce qu’on veut devenir, accomplir, obtenir, etc.
Le roman se découpe en deux grandes parties : dans la première, Cynisca est encore jeune quand elle se lance dans la formation pour devenir Spartiate, et puis peu après, quand elle s’engage aux côtés de Brasidas pour défendre la Thrace. Et après une ellipse de plusieurs dizaines d’années, Cynisca est dans la quarantaine, retournée auprès de son plus jeune frère devenu roi de Sparte après la mort de leur père et de leur frère aîné. Malgré la victoire contre Cléon à laquelle elle a contribué, on y retrouve une héroïne toujours percluse de doutes, qui semble stagner et incapable de respecter la promesse faite à Orthia.
Ainsi, l’évolution dans la première partie est bien celle d’un roman initiatique tel qu’on l’imagine : une jeune fille grandit et tente de conquérir sa place dans un monde où les rôles, genrés, sont ancrés dans les mœurs. Mais la seconde partie en rompt immédiatement le mouvement ou plutôt le déplace. Là où l’évolution était interne à l’héroïne, dans la suite, celle-ci semble s’être propagée, comme l’onde sur l’eau d’un lac dans lequel on a lancé un pavé, aux autres femmes. C’est dans cette sororité que j’évoquais que Cynisca va finir par trouver la réponse qu’elle cherchait.
Et c’est un très beau fil que tisse le roman du début à la fin.
Comme pour Boudicca, j’ai découvert des personnes et faits historiques dont je n’avais jamais entendu parler. J’ai aimé la personnification des personnages, et pas seulement des femmes. Au-delà de la sororité, il y a aussi la relation compliquée, touchante, de Cynisca avec ses frères, qui est une histoire d’amours sincères, désirés mais contredits par la pression indue parce qu’ils sont devenus rois et par l’éducation donnée aux hommes.
Bref, c’est encore un très beau roman, une belle réussite littéraire et un agréable moment de lecture. Je serai aussi curieuse de voir cet auteur travailler sur un roman similaire avec un personnage cette fois masculin (ou autre), comment avec son regard féministe, il pourrait donner un portrait aussi riche et moderne sur une figure historique masculine, comme il l’a fait avec Boudicca et avec Cynisca. (C’est peut-être déjà le cas, je n’ai pas encore tout lu.) Il y a certes le point de vue d’Arthur dans Morgane Pendragon, mais c’est là une narration partagée, dans laquelle, malgré tout, le personnage central reste Morgane. Je ne parle pas non plus de romans choraux, comme dans Je suis fille de rage. Si vous savez si un de ses romans existants mettent en scène un narrateur unique, je suis curieuse de le lire !
Cynisca, fille d'Archidamos II, roi de Lacédémone, âgée de 7 ans, entreprend la formation qui fera d'elle une Spartiate, un privilège que seuls les garçons peuvent en temps normal recevoir. Victorieuse, elle promet à la déesse Orthia qu'un jour, elle portera une victoire en son nom. Devenue la meilleure cavalière de sa nation, Cynisca croit qu'elle pourra remporte une victoire sur le champs de bataille, mais la guerre, dans toute son absurdité, ne lui semble pas la voie à suivre. Que faudra-t-il à la guerrière et princesse pour trouver à la fois le moyen de tenir sa promesse et sa place dans une société encore si profondément divisé entre hommes et femmes?
J'avais déjà lu "une pour toutes" du même auteur, alors je reconnais ce style "biographique" teinté de fantasy basse. Dans Une pour toutes, le Diable tenait compagnie à intermittence à Julie D'Auvigny, la personnage historique, et ici, nous avons Cynisca, princesse de Sparte, dont la vie est liée à la déesse de la fertilité et du monde sauvage, Orthia, déesse antérieure au panthéon grec et dont le nom est couplé à celui d'Artémis, ce qui ne lui plait pas du tout.
Tout comme je l'ai vu avec le récit de Julie d'Auvigny, le style de narration de Jean-Laurent Del Soccorro, auteur italien, diverge du style narratif plus conventionnel. Dans Une pour toutes, qui avait une plume théâtrale, Vainqueuse a une plume royale, un peu tragique. J,ai du mal à mettre des termes précis, m'étant pas experte du monde des lettres, mais la façon qu'ont les personnages de se parler a quelque chose de très noble, de très classe. On n'a pas de mal à les imaginer droits de posture et soucieux de leur locution. Quand au temps, tout comme dans l'histoire de Julie, il s'agit de relater une histoire à saveur biographique, il y a donc un long espace temps, des 7 ans de Cynisca à ses 42 ans. Donc, dans sa structure, l'histoire est quelque peu atypique. Ce n'est pas forcément le livre le plus addictif, mais assurément un livre intéressant. Je pense que certains lecteurs et lectrices seront rebutés par son aspect narratif général, parce qu'il ne ressemble pas à un roman standard. On prend le temps de parler des normes sociales, des traditions et des enjeux politiques, car en demi-biographie, il faut remettre les choses en contexte. À cela s'ajoutent les termes étrangers et historiques, qui sont le propre des romans d'Histoire et qui ralentissent le rythme de lecture. Personnellement, ça me plait, car quand on plonge dans une histoire avec un contexte réel ou inspiré fortement du réel, on s'attend à être dépaysé et surtout, informés.
Il faut cependant que je ramène ici ce que Del Socorro lui-même a précisé. L'histoire de Cynisca n'est pas dénué de libertés historiques ou d'une certaine "magie". Dans Vainqueuse, les Dieux existent, même s'ils et elles ne semblent guère se mêler aux mortels. Orthia, la déesse dont Cynisca veut auréolée de gloire, passe par de nombreux intermédiaires, objets et animaux, pour lui parler. Quand au contexte historique, s'il semble construit de solides recherches, reste que Del Socorro a prit certaines libertés quand au féminisme de cette époque. On peut penser notamment au fait que Cynisca, bien que réellement considérée comme la première femme a avoir gagné aux Jeux Olympiques, a probablement été représentée par une tierce personne, n'ayant pas participer elle-même. Euryleonis, une jeune spartiate qui apparait dans le roman , a cependant réellement remporté les Jeux à la cours de chars, en 396 et en 368 avant l'ère commune. Vous trouverez les précisions historiques à la fin et elles sont très intéressantes. L'une d'elle spécifie que rien ne prouve que l'agogée, formation réservée aux jeunes hommes, a pu être suivie par une femme, mais dans le roman, elles sont au moins deux ( Cynisca et Euryleonis).
N'empêche que ça fait plaisir de lire sur ce groupe de femmes audacieuses et courageuses qui se sont unies pour s'élever contre un patriarcat tout-puissant et des règles extrêmement injustes. Épaulée de la Reine Cléora, ses deux filles, Prolyta et Eupôlia, la conjointe de longue date de Cynisca, la thrace Stratonice, et la jeune apprentie Euryleonis, Cynisca apprend à déjouer les limites imposée à son genre et gérer ses appréhensions. Elle a beau incarner la force si chère aux Spartiates, reste que c'est une femme vulnérable qui craint des choses, comme tout le monde. Ses quatre chevaux qui firent avec elle une course importante portent d'ailleurs les noms des Dieux associés à chacune des craintes qu'elle veut surmonter ou des vertus qu'elle souhaite défendre. Les liens qu'elle entretient avec ses frères, son amour pour son père et sa conjointe, sa promesse de remporter une victoire au nom d'Orthia et son désir de liberté sont autant d'enjeux qui habitent sa vie et qui sont au cœur de ses conflits intérieurs et des actions qu'elle entreprend. Il y a donc une grande composante psychologique et philosophique dans cette histoire, entre les difficulté du rôle royal, celui d'être une femme dans un monde sexiste et la crainte de sombrer dans l’oubli ( autant pour Cynisca que pour Othia, d'ailleurs). Il y a assurément une quête initiatique dans l'histoire de Cynisca, mais elle n'a pas le mauvais gout d'impliquer une solution simpliste ( comme de tuer un Gros Méchant). Cynisca tâche de trouver sa place et de défendre se convictions, et cela ne se fait pas en une fois, ni rapidement.
Entre autres éléments qui m'ont plus, je note la grande complicité et complémentarité du couple composé de Cynisca et Stratonice, pas seulement amantes, mais aussi meilleurs amies et camarades de guerre. Elles évoluent ensemble et ne se chamaillent pas pour des futilités. Au contraire, je les ai trouvées matures, bonnes communicatrices et capables d'une confiance aussi grande que leur tendresse. Ça fait toujours du bien de voir des couples dont les enjeux sont en-dehors de leur couple et non dedans ( parce que plus souvent qu'autrement, ça devient toxique). Être conjoint.e.s, il me semble, c'est tenir un rôle complexe, mais qui, à terme, fait avancer les gens sur la voie de l'auto-actualisation. Et c'est que les deux femmes semblent s'être apporté.
Petite mention spécial à Agésilas, le frère cadet de la fratrie de Cynisca, un personnage qui a su passer par-dessus une certaine tendance sexiste et qui rappelle que le patriarcat fait aussi des victimes chez les hommes.
C'est donc un autre beau roman pour cet auteur qui affectionne les personnages féminins d'exception et leur apporter l'éclairage qu'elle aura bien méritées sur la scène historique. Un roman truffé de poésie grecque et doté d'un joli phrasé, qui présente une histoire réellement féministe.
Pour un lectorat adolescent, à partir du premier cycle secondaire, 13 ans+
Deuxième incursion de notre troubadour moderne dans le domaine du roman pour la jeunesse aux côtés de l’équipe de l’Ecole des loisirs et je dois dire que comme la première fois, son choix de personnages féminins haut en couleur fut excellent !
Fini l’époque des mousquetaires, place à celui des Hoplites et des Spartiates, voici le cadre du nouveau récit, que dis-je, de la nouvelle aventure signée Jean-Laurent Del Socorro. En tête de proue, une princesse spartiate, nommée Cynisca, éduquée comme un homme, excellente cavalière, qui sera, selon les sources, la première femme à remporter une épreuve aux jeux olympiques antiques !
Une fois de plus, on peut dire que l’auteur a bien fait les choses. Bien épaulé, avec une chouette documentation à la clé, il fait vraiment revivre cette époque lointaine où les cités grecques étaient encore bien souvent en guerre mais se retrouvaient le temps d’une pause au cours des Jeux d’Olympie. Sauf que ces jeux sont en général réservés aux hommes, il faudra bien des aventures et du courage pour que Cynisca puisse y participer, et le petit coup de pouce de l’auteur 😉
Car si la reconstitution est fidèle dans l’ensemble : décor, société, religion, bataille, la patte de l’auteur est quand même là pour pousser les choses et notamment pour réhabiliter une figure historique féminine effacée comme bien souvent et dont on sait peu de choses avec certitude. Mais l’imagination de l’écrivain est là pour ça et il le fait très bien ici, imaginant une histoire mélange de fiction historique et de mythologie.
C’est donc avec un réel plaisir que j’ai suivi le rapide récit de la vie de Cynisca, de son enfance quand elle commence son apprentissage des armes et de la course, jusqu’à son adolescence où elle participe à une grande bataille, sans oublier de pousser jusqu’à sa maturité où elle encouragera d’abord sa nièce à participer à une course de char avant de le faire elle-même au cours de Jeux. C’est un personnage plein de souffle et de fougue, qui a quelque chose à prouver et le fait. J’ai aimé le choix de l’auteur d’en avoir fait une compagnonne et non une épouse, trouvant chez une cavalière thrace l’amour de sa vie, mais sans jamais renier son statut et l’assumant. Le récit de ses relations avec ses père et frères, chacun Roi de la cité à tour de rôle est intéressant, de même que son rapport à la religion, ou plutôt en la foi de la seule Orthia, celle qui lui a promis la gloire.
Cependant, format court oblige, ou public oblige, je ne sais pas. J’ai trouvé que dans l’ensemble, l’auteur survolait un peu son sujet. On n’est pas totalement immergée dans les pensées de l’héroïne, ni dans son époque. Malgré le grand nombre de termes grecs (et merci le glossaire final indiqué dès le début ;)), je n’ai pas pleinement vécu avec elle, manquant pour cela de scènes et d’échanges du quotidien. Je n’ai pas non plus complètement ressenti le vécu de ce personnage car on passe très vite d’un épisode à l’autre de sa vie sans vraiment prendre le temps d’approfondir sa psychologie, préférant l’action et les revendications égalitaires.
Néanmoins, je pense que pour le public visé cela ira très bien, car ce n’est pas trop long, c’est intense, bien conté, avec piquant ou plutôt panache. Ce portrait de femme qui en veut et ne lâche rien, donne envie et sait émouvoir aussi. Elle fait également de belles rencontres à l’image de ce stratège et de sa compagne, et sait aussi faire changer d’avis ceux qui ne l’apprécient pas au début, comme son »promis », grâce à la force de son caractère et ses actes. C’est vraiment une très belle proposition engagée de l’auteur dont l’ensemble des explications finales sur l’oeuvre, sa genèse, ses choix d’écriture m’ont plus que convaincue.
J’ai toujours eu un faible pour les romans historiques de l’auteur. Le premier, Boudicca, a été un coup de cœur. Une femme forte et captivante qui m’a passionné. Vous imaginez donc ma joie quand il a annoncé la sortie d’un nouveau roman sur, cette fois, une femme grecque !
Je ne connaissais pas du tout cette figure historique. Honte à moi, je sais. Mais ne me jugez pas trop vite parce que je pense que vous non plus. J’ai donc découvert cette incroyable personne à travers la plume de l’auteur, qui m’a fait apprécié Cynisca dès les premières pages. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. C’est une personnalité qui m’a tout de suite accroché. Sa détermination, sa force mêlée à une certaine douceur, une vulnérabilité et un manque de confiance en soi. Sa complexité m’a frappé dès le début de son histoire.
Cynisca est une guerrière. C’est une princesse Spartiate, qui a eu l’exceptionnelle occasion de suivre l’agogée, l’éducation guerrière réservée aux hommes. Et elle y était douée. C’était une bonne combattante et une cavalière d’autant plus douée. Jusque là, traditionnelle dans l’image la figure de l’héroïne féministe avec un peu de rébellion en elle (oui, je pense à toi Katniss ♥).
Mais Cynisca est aussi une jeune femme qui doute. Vulnérable. Elle enchaîne les pertes et développe une peur de l’abandon qui va la suivre une bonne partie de sa vie. Elle tente de toutes ses forces d’être à la hauteur des hommes qui l’entourent, d’être à la hauteur de sa cité, d’être à la hauteur de sa déesse, Orthia. Mais elle ne cesse de douter et d’avoir peur. Classique vous me direz aussi. Et vous auriez raison.
Ce qui fait la complexité de Cynisca, c’est qu’elle est tout cela, mais qu’elle fait aussi preuve d’une douceur et d’une féminité qu’elle embrasse au fur et à mesure de son développement. On la voit passer de jeune fille qui veut devenir comme les hommes à jeune femme qui embrasse sa féminité, tout en gardant la force qu’elle s’est construite en voulant devenir comme un homme. C’est donc un magnifique méli-mélo de masculinité et de féminité qui s’harmonise à merveille pour donner une femme incroyablement attachante.
Cynisca est également une femme qui n’a pas peur d’aimer. Elle a certes peur de l’exprimer, notamment à ses frères, mais elle n’a aucune peur d’aimer. Elle tombe assez vite amoureuse de la mercenaire Stratonice, qu’elle choisit d’aimer et qu’elle ne quitte plus. Les relations que noue Cynisca avec les autres personnages sont toutes aussi belles : tout d’abord Brasidas, qu’elle rencontre en allant au secours de la cité Amphipolis, mais aussi sa belle-soeur, Cléora, ses nièces, Euryleonis… C’est toute une famille qu’elle s’est construite et qu’elle entretient avec un amour fabuleux.
Revenons donc à l’intrigue principale : les Jeux Olympiques ! Roman qui sort à point nommé avec les JO en France cette année. Je le disais plus tôt, Cynisca est une excellente cavalière. Si excellente, qu’elle finit par penser aux Jeux Olympiques. Or, les JO ne sont accessibles qu’aux hommes. Et quand je dis accessibles qu’aux hommes, je parle du côté des participants ET des spectateurs. Une femme ne peut pas entrer dans l’arène, qu’elle soit athlète ou spectatrice. Sexiste hein ? Attendez que je vous dise qu’elle peut encourir si elle transgresse cette loi : elle est jetée du haut d’une montagne. Les Grecs ne plaisantent pas avec leurs jeux sacrés.
Mais cela n’empêche pas Cynisca. C’est après tout la première femme à avoir passer l’agogée, ce ne sont pas les JO qui vont l’arrêter. Son entraînement suit sa croissance en tant que femme et la construction de son émancipation. Emancipation qu’elle étend aux autres femmes dans sa vie et dans sa cité.
Je ne vais pas m’attarder plus longtemps, je pense que vous avez compris que c’est un coup de coeur et qu’il vous faut le lire dès que possible. Sinon je fais très mal mon job et je devrais songer à changer de voie… Ne me faites pas changer de voie !
: Attirée par la couverture, ce livre semblait m’appeler dans les rayons de la médiathèque. Et en lisant le résumé, ça a conforté mon envie de l’emprunter. Résultat ? Une chouette lecture ! 😍
L’auteur remonte le temps et nous emmène en Grèce antique, à Sparthe. Nous suivons Cynisca, princesse de Sparthe qui a reçu une éducation d’homme. Elle promet à la déesse Orthia une victoire en son nom mais il semble que cette bataille n’arrive jamais… 😮
J’aimerais commencer en soulignant la beauté de ce livre. La couverture est une merveille et la mise en page aussi. Les chapitres sont courts, la police utilisée est agréable aux yeux ; le voyage peut donc débuter. Je découvre ici la plume de l’auteur et je l’ai trouvée fluide, poétique et d’une beauté apaisante. Lorsqu’il fait parler ses personnages, on décèle un message – caché ou non – dans leurs propos. Tout pousse à la réflexion sur soi et j’ai trouvé cela très intéressant 😌
Évidemment le point fort de ce livre à mes yeux, c’est l’époque et le lieu choisis. Moi qui suis passionnée de mythologie grecque, bien que l’histoire ne se passe pas parmi les dieux, cela reste au centre de l’intrigue. J’ai d’autant plus appris sur la guerre du Péloponnèse, sur le quotidien de Sparthe et surtout, sur la famille royale 👑 Nous sommes catapultés au cœur de cette famille royale dont l’éducation interdit toute démonstration de sentiments.
Mais Vainqueuse, ce n’est pas seulement ça. C’est aussi des messages forts, véhiculés à travers des passages et des personnages touchants. On parle avant tout des femmes et de leur place dans la société de cette époque où elles n’avaient pas le droit de faire grand-chose. On évoque l’amitié, l’amour entre deux mêmes sexes, la famille, le deuil. Tant de sujets importants et qui auraient certainement mérité davantage de place dans cette histoire 🥺
On aborde aussi nos propres entraves, nos peurs en découvrant l’histoire de Cynisca. D’une princesse pleine de fougue et de détermination, elle devient prostrée dans sa peur de l’abandon. C’est le seul moment où je me suis vraiment reconnue en elle. Elle est un personnage qui m’a paru souvent égocentrique, aveugle dans son désir de briller et de satisfaire la déesse. Je n’ai pas vraiment su quoi penser d’elle. Et, forcément, je n’ai pas su m’y attacher 😕 J’ai davantage réussi à m’attacher à des personnages secondaires tels que Cléora, sa belle-sœur, ou Brasidas, le stratège d’Amphipolis.
J’ai beaucoup aimé le côté historique de même que le féminisme qui se dégage de ces pages. Même si j’ai eu l’impression qu’il y avait peut-être trop de combats à mener à la fois. Les femmes prennent ici la parole, et leur sororité m’a touchée. Ensemble, pour être plus fortes 💪🏻
Ma découverte s’est révélée payante et je suis curieuse de lire d’autres titres de l’auteur. Je recommande ce livre court aux appréciateurs de romans historiques, de féminisme et de belles plumes 🖋
Voici venue Cynisca, descendante d’Héraclès et princesse de Lacédémone.
Voici venue la première page d’un voyage littéraire qui nous portera au travers des années au côté de notre héroïne qui ne craint ni Phobos ni Thanatos et qui nous emmènera dans une Grèce trop longtemps rêvée, maintenant à portée de sabots.
Guidé par l'artisan des mots qu’est Jean-Laurent Del Socorro, le récit entrelace les fils de ces rois, de ces pères et des ces frères avec celui de cette championne méconnue, femme aux traits anguleux et aux cheveux noirs se battant pour ne pas être oubliée dans un monde modelé par les hommes et les dieux à leurs images. Dans une histoire à la résonance féministe exhortant à combattre les ombres du préjugé, nous parcourons les cités antiques méticuleusement reconstituées et côtoyons des personnages marquants au côté de cette cavalière rebelle que nous accompagnerons dans son apprentissage des connaissances interdites aux jeunes filles jusqu’à ses exploits au milieu du tumulte de la guerre et de ses combats qui ne forgent pas les légendes. Pourtant, au-delà de son courage sur le champ de bataille, c'est sa croisade pour la parité et l'honneur des femmes spartiates qui donne constamment le rythme de ces pages.
Comme un appel ponctué de mots et de sang, les mots distillés par l’auteur dans ce texte immense comme le ciel et vaste comme la terre dressent fièrement une odyssée captivante à travers les âges, nous invitant à parcourir un bout de chemin sous la pluie pour poser les fondations d’une victoire assez grande pour qu’un nom ne soit pas oublié et d’une gloire assez mûre pour être cueillie, pour que ce demain incertain devienne enfin aujourd’hui et que l’étincelle d’hier devienne le brasier de demain.
Tout me faisait envie dans ce roman. La couverture est magnifique et clairement le résumé m'a donné très envie d'en découvrir le contenu.
J'ai beaucoup aimé les personnages féminins que dépeind ce roman. Toutes sont différentes mais font preuve de force à leur manière et d'une belle sororité face à l'adversité. Les messages que véhicule ce roman est très positif surtout venant d'un auteur.
Pour autant je n'est pas réussie à me plonger corps et âme dans ce roman. J'ai eu la sensation de survoler l'intrigue sans jamais réussir à rentrer dedans totalement...
J'ai été relativement surprise par ce récit. Je ne m'attendais pas à autant de justesse et d'intelligence dans la plume. L'auteur ne prends pas son jeune lectorat pour des imbéciles, il utilise des termes de la Grèce antique, ce base sur des sources sûres. Le glossaire permet de comprendre ce vocabulaire. L'ambiance est assez bien retranscrite. Les personnages sont attachants, forts et ambiguës. J'aime beaucoup le message féministe, le choix du vocabulaire féminin, tout comme l'important de la réflexion sur la liberté. Un très bon roman adolescent !
Je n'ai pas vraiment adhéré à ce livre. Le plus intéressant est spoilé dans le résumé et la plume ne m'a pas du tout touchée et j'ai trouvé que tout se passait très vite sans qu'on plonge de manière plus profonde dans les sentiments, les actions, ce qu'il se passe, on a juste un enchaînement d'actions. J'ai néanmoins découvert une histoire dont je n'avais jamais entendu parler auparavant.
Et dire que je ne connais que Del Socorro pour ses œuvres jeunesses.. mais quels romans ! Si on aime la mythologie et l'antiquité grecque alors c'est un super 4/5, avec une héroïne forte et à la recherche d'elle même, intense et qu'on ne peut qu'aimer !
Un pur plaisir de retrouver la plume de Jean-Laurent del Socorro. Un récit prenant qui (encore une fois, et pour notre plus grand bonheur) conte l'histoire de femmes fortes.
Habitué des romans de fantasy historiques, Jean-Laurent Del Socorro écrit autant pour les adultes que les plus jeunes. Ayant adoré Boudicca, centré sur une figure celte qui me fascine, je me suis intéressée à Vainqueuse, qui nous entraîne dans l’Antiquité (une période historique que j’aime bien), et plus exactement à Sparte, où nous faisons la connaissance de Cynisca, princesse qui entrera dans l’Histoire pour être la première femme à gagner un prix aux jeux olympiques antiques. Publicité Réglages de confidentialité
Je ne connaissais rien de cette figure historique, dont on connaît finalement peu de chose. Jean-Laurent Del Socorro lui offre un roman qui permet de découvrir son histoire et, dans le même temps, toute une société. J’ai apprécié le glossaire, à la fin, permettant de mieux appréhender cette culture disparue. Plusieurs sources citées permettront aux personnes désireuses de creuser le sujet d’approfondir leurs connaissances.
Mais Vainqueuse est, avant tout, un roman. Avec son regard contemporain, l’auteur offre au lectorat de suivre la vie de cette femme, de son enfance à l’âge adulte, lorsqu’elle accompli l’exploit qui lui valut d’entrer dans l’Histoire. Une touche de fantasy s’y ajoute par le biais de son lien à la déesse Orthia. À travers le destin de Cynisca se dessine un récit invitant à prendre confiance en soi, à suivre sa voie, malgré les obstacles et les doutes. J’ai tourné les pages avec plaisir, marchant dans les pas de Cynisca, la voyant évoluer, grandir, faire ses choix.
Si j’ai regretté un manque d’immersion émotionnelle, j’ai trouvé le propos captivant, les aspects historiques bien amenés (ils n’étouffent pas le côté divertissant de la fiction), et la présence d’Orthia a ravi la passionnée de mythologie que je suis. Un roman pour les bons lecteurs à partir 13 ans, et bien sûr les plus grands !
Le petit plus : la note explicative quant au choix du titre.
Sublime. Je n'ai rien d'autre à dire de cette lecture. Il me manque un petit quelque chose pour le coup de cœur, mais le cinq étoiles est mérité. On suit la vie de Cynisca, princesse de Sparthe, guerrière et participante aux Jeux. On découvre une femme forte, entourée d'autres femmes tout aussi vaillantes. Point intéressant, on la suit durant une très large partie de sa vie! Contrairement à de nombreux livres jeunesse, son histoire ne s'arrête pas passé ses vingt-cinq ans. On est plongé dans la Grèce Antique, de part le vocabulaire précis, l'utilisation de noms écrits en Grecs, et la question des dieux qui changent au fil des temps. C'était particulièrement intéressant d'en découvrir plus dans ce roman fictif. Bien évidemment, il manque de réalisme était donné la place des femmes dans la société à l'époque, mais ce n'est pas le cœur du sujet. Le récit est plein de questions, tournées autour de la sexualité, la liberté, l'esclavage, la place des femmes, l'amour et l'amitié. Si vous cherchez une lecture qui peut être légère et instructive, je vous le recommande.