What do you think?
Rate this book
De délicieux enfants
Depuis des jours, les écuelles sont vides, tout comme les estomacs. Dans leur maison au fond des bois, le père et la mère désespèrent de nourrir leur chère progéniture. Sept bouches voraces. Sept enfants espiègles qui ont déjà bien grandi. Sauf Tipou. Difficile de trouver sa place, quand on en prend si peu… Du haut de ses treize ans, Tipou rêve d’aventure. Cela tombe bien : la forêt noire et profonde cache d’inquiétants mystères. Qui sème ces feuilles et baies sanglantes ? Pour le découvrir il vous suffit, à vos risques et périls, de suivre les traces…
224 pages, Paperback
Published March 20, 2024
7 people are currently reading
228 people want to read
Ratings & Reviews
Friends & Following
Create a free account to discover what your friends think of this book!
Community Reviews
Displaying 1 - 30 of 67 reviews
April 7, 2024
Tipou, sa fratrie et leurs parents survivent comme ils peuvent dans leur maison au fin fond de la forêt. Il faut dire que nourrir sept enfants n’est pas forcément chose aisée. Pourtant, lorsque des visiteurs affamés viennent toquer à leur porte, le patriarche n’hésite pas à les inviter pour le repas.
⠀
Après D’or et d’oreillers, Flore Vesco frappe à nouveau très fort avec cette réécriture du Petit Poucet. Je dois avouer que je connaissais finalement assez mal ce conte, mise à part les petits cailloux semés dans la forêt, et j’étais donc vraiment dans la découverte pendant ma lecture. D’autant que l’autrice enchaîne les plot-twists pendant tout le roman, ce qui rend la lecture d’autant plus surprenante (même si, ayant lu un petit résumé du conte d’origine entre temps, j’imagine qu’une fois passée la première révélation, le reste doit être moins surprenant pour les personnes qui connaissent bien cette histoire).
⠀
Quoi qu’il en soit, c’est surtout les thématiques abordées par l’autrice, et leur traitement, qui sont importants dans ce roman. J’aimerais tout détailler, surtout que certaines choses m’ont vraiment mis en colère par moment, mais je trouve qu’il serait dommage de tout gâcher en vous en disant trop. Je me contenterai donc de dire qu’il s’agit d’un roman résolument féministe, à la fois assez critique sur notre société mais aussi plein de messages très positifs et importants. Attention cependant, comme c’était le cas pour D’or et d’oreillers, je ne conseillerais pas ce roman pour des ados trop jeunes compte tenu de certaines des thématiques.
⠀
Bon, et sinon je n’en ai pas parlé mais c’était évidemment un régal en termes d’écriture. J’ai eu un peu plus de mal à rentrer dedans au début à cause des points de vue multiple, mais j’ai, comme toujours, été vite séduit par la langue.
⠀
Je vous conseille vraiment de découvrir ce titre, et Flore Vesco d’une manière générale !
⠀
Après D’or et d’oreillers, Flore Vesco frappe à nouveau très fort avec cette réécriture du Petit Poucet. Je dois avouer que je connaissais finalement assez mal ce conte, mise à part les petits cailloux semés dans la forêt, et j’étais donc vraiment dans la découverte pendant ma lecture. D’autant que l’autrice enchaîne les plot-twists pendant tout le roman, ce qui rend la lecture d’autant plus surprenante (même si, ayant lu un petit résumé du conte d’origine entre temps, j’imagine qu’une fois passée la première révélation, le reste doit être moins surprenant pour les personnes qui connaissent bien cette histoire).
⠀
Quoi qu’il en soit, c’est surtout les thématiques abordées par l’autrice, et leur traitement, qui sont importants dans ce roman. J’aimerais tout détailler, surtout que certaines choses m’ont vraiment mis en colère par moment, mais je trouve qu’il serait dommage de tout gâcher en vous en disant trop. Je me contenterai donc de dire qu’il s’agit d’un roman résolument féministe, à la fois assez critique sur notre société mais aussi plein de messages très positifs et importants. Attention cependant, comme c’était le cas pour D’or et d’oreillers, je ne conseillerais pas ce roman pour des ados trop jeunes compte tenu de certaines des thématiques.
⠀
Bon, et sinon je n’en ai pas parlé mais c’était évidemment un régal en termes d’écriture. J’ai eu un peu plus de mal à rentrer dedans au début à cause des points de vue multiple, mais j’ai, comme toujours, été vite séduit par la langue.
⠀
Je vous conseille vraiment de découvrir ce titre, et Flore Vesco d’une manière générale !
April 21, 2024
Sans être un coup de coeur, j'ai retrouvé avec un immense plaisir l'écriture de Flore Vesco, maitresse dans l'art de manier les mots ! Le récit est savoureux, surprenant et passionnant, c'est une excellente lecture !
September 18, 2024
Une très belle réécriture moderne de conte, avec la plume accessible et percutante de Flore Vesco
April 11, 2024
De délicieux enfants - Flore Vesco
L’école des loisirs/M+ - 2024
Dans la forêt, vivent 7 enfants et leurs parents. Dans la forêt, un danger semble rôder. Dans la forêt, 7 garçons perdus frappent à la porte. Et si les craintes étaient fondées et prenaient un visage inattendu ?
Dans ce nouveau roman Flore “the queen” Vesco s’attelle à la réécriture du Petit Poucet en adoptant
un angle différent de celui que l’on connaît tous.tes.
J’ai été complètement happée par les 2ers tiers du roman mais moins convaincue par la dernière partie qui s’inspire d’un autre conte. J’y ai trouvé le propos plus confus et j'ai personnellement été un peu perdue. Et le parallèle avec les règles et le pouvoir m’a un peu débarqué car il ramène pour moi aux notions de féminin sacré auxquelles je n'adhère pas trop (trop essentialisant à mon goût). Mais peut être que je suis à côté de la plaque car comme je l’ai dit je pense être passée à côté du message de ce dernier tiers.
Point intéressant de la réécriture, Poucet n’est ici qu’un personnage secondaire, et c’est tant mieux car je l’ai trouvé pénible. Honnêtement je m’attendais presque à ce qu’il nous sorte un “not all men” ! Certes il est martyrisé par ses frères car ne répondant pas aux schémas de la masculinité toxique et délaissé par des parents peu aimants, mais son attitude passive et en retrait face aux actes graves de sa fratrie m’insupporte. Il ne cesse de répéter à Tipou, personnage principal, de ne pas s’en mêler et de laisser faire. En revanche, une fois “libéré” de ses frères Poucet révèle une autre facette de sa personnalité, prêt à mettre en péril la quête de Tipou et même à lui voler ce qu’elle aura acquis par elle-même au prix d’efforts et d’affirmation de soi, estimant que lui en ferait un meilleur usage.
Le roman aborde aussi la difficulté pour les parents (ici principalement le père) de protéger et voir grandir leurs enfants. Les couver, les tenir à l’écart du monde est-il la bonne solution ? Cela est-il vain de toute façon ? Tout parent doit accepter de voir son enfant s’individualiser (en cela l’utilisation de la figure des jumeaux est parfaite), s’émanciper et s’éloigner pour faire ses propres expériences, y compris du danger et de la peine.
Comme toujours chez Flore Vesco, la langue est belle, maligne et joueuse.
SPOILERS ALERT!!!!
ATTENTION JE SPOILE UN PEU
Et ici parfaitement exploitée puisqu’elle parvient à nous convaincre que les enfants sont des garçons alors que ce n’est jamais dit. C’est justement cette absence de définition du genre de ces personnages et l’utilisation de descriptions ou de comportements que nous avons intégré comme étant masculin qui nous créé cette image. Et le plus intéressant, c’est que c’est quand Poucet et ses frères entrent en scène que les 7 enfants sont explicitement désignés comme des filles. Par ce procédé, c’est donc à travers le regard masculin que Tipou et ses sœurs sont considérées comme “filles”. C’est le regard stéréotypé de l’autre qui genre. Et c’est d’ailleurs avec l’arrivée des frères que les sœurs vont se voir différemment, vouloir changer pour se conformer et plaire au regard masculin, être complexées là où elles s’épanouissaient auparavant. Mais par là même, elles vont commencer à s’individualiser, elles qui n’avaient toujours été que par paire, et à s’émanciper de leurs parents et sœurs.
SPOIL FINI
Même si De délicieux enfants n’est pas un coup de cœur comme l’ont été Mirella ou D’or et d’oreillers, j’ai une fois de plus été charmée par la plume, l’imagination et le regard de cette talentueuse autrice qu’est Flore Vesco.
L’école des loisirs/M+ - 2024
Dans la forêt, vivent 7 enfants et leurs parents. Dans la forêt, un danger semble rôder. Dans la forêt, 7 garçons perdus frappent à la porte. Et si les craintes étaient fondées et prenaient un visage inattendu ?
Dans ce nouveau roman Flore “the queen” Vesco s’attelle à la réécriture du Petit Poucet en adoptant
un angle différent de celui que l’on connaît tous.tes.
J’ai été complètement happée par les 2ers tiers du roman mais moins convaincue par la dernière partie qui s’inspire d’un autre conte. J’y ai trouvé le propos plus confus et j'ai personnellement été un peu perdue. Et le parallèle avec les règles et le pouvoir m’a un peu débarqué car il ramène pour moi aux notions de féminin sacré auxquelles je n'adhère pas trop (trop essentialisant à mon goût). Mais peut être que je suis à côté de la plaque car comme je l’ai dit je pense être passée à côté du message de ce dernier tiers.
Point intéressant de la réécriture, Poucet n’est ici qu’un personnage secondaire, et c’est tant mieux car je l’ai trouvé pénible. Honnêtement je m’attendais presque à ce qu’il nous sorte un “not all men” ! Certes il est martyrisé par ses frères car ne répondant pas aux schémas de la masculinité toxique et délaissé par des parents peu aimants, mais son attitude passive et en retrait face aux actes graves de sa fratrie m’insupporte. Il ne cesse de répéter à Tipou, personnage principal, de ne pas s’en mêler et de laisser faire. En revanche, une fois “libéré” de ses frères Poucet révèle une autre facette de sa personnalité, prêt à mettre en péril la quête de Tipou et même à lui voler ce qu’elle aura acquis par elle-même au prix d’efforts et d’affirmation de soi, estimant que lui en ferait un meilleur usage.
Le roman aborde aussi la difficulté pour les parents (ici principalement le père) de protéger et voir grandir leurs enfants. Les couver, les tenir à l’écart du monde est-il la bonne solution ? Cela est-il vain de toute façon ? Tout parent doit accepter de voir son enfant s’individualiser (en cela l’utilisation de la figure des jumeaux est parfaite), s’émanciper et s’éloigner pour faire ses propres expériences, y compris du danger et de la peine.
Comme toujours chez Flore Vesco, la langue est belle, maligne et joueuse.
SPOILERS ALERT!!!!
ATTENTION JE SPOILE UN PEU
Et ici parfaitement exploitée puisqu’elle parvient à nous convaincre que les enfants sont des garçons alors que ce n’est jamais dit. C’est justement cette absence de définition du genre de ces personnages et l’utilisation de descriptions ou de comportements que nous avons intégré comme étant masculin qui nous créé cette image. Et le plus intéressant, c’est que c’est quand Poucet et ses frères entrent en scène que les 7 enfants sont explicitement désignés comme des filles. Par ce procédé, c’est donc à travers le regard masculin que Tipou et ses sœurs sont considérées comme “filles”. C’est le regard stéréotypé de l’autre qui genre. Et c’est d’ailleurs avec l’arrivée des frères que les sœurs vont se voir différemment, vouloir changer pour se conformer et plaire au regard masculin, être complexées là où elles s’épanouissaient auparavant. Mais par là même, elles vont commencer à s’individualiser, elles qui n’avaient toujours été que par paire, et à s’émanciper de leurs parents et sœurs.
SPOIL FINI
Même si De délicieux enfants n’est pas un coup de cœur comme l’ont été Mirella ou D’or et d’oreillers, j’ai une fois de plus été charmée par la plume, l’imagination et le regard de cette talentueuse autrice qu’est Flore Vesco.
October 6, 2024
5⭐
Un Flore Vesco comme un autre : parfait.
Un Flore Vesco comme un autre : parfait.
June 24, 2025
Comme toujours avec cette grande autrice, c'est de l'Art. Une écriture sublime, superbe et déliquescente comme on aime... C'est macabre, morbide, dangereusement instillé... et magnifique ! J'ai beaucoup aimé, je laisse cependant L'estrange malaventure de Mirella en premier dans mon top. Quoi qu'il en soit c'est une très belle lecture à découvrir.
August 28, 2024
Allez je mets 4, j'enlève une étoile parce que je pense que ça mériterait un warning quand même.
November 5, 2024
Un livre étrange et dérangeant. Fait pour bousculer et déplacer ses curseurs. C'est quand point le malaise que la lecture se fait d'une traite. Ça aussi c'est bien étrange et dérangeant. Tout comme le fait que c'est au moment où on ne s'y attendait plus que l'on est pris par surprise. Un livre où les monstres ne sont pas ceux que l'on croit, oû tout le monde héberge une part de monstruosité et qui infuse délicatement sa sagesse. Un livre pour les filles, pour apprendre à se méfier, à s'affirmer.
April 1, 2024
flore vesco je t’aime même si je suis un peu confuse
April 2, 2024
3,5 étoiles
TW (sous spoilers, si besoin):
C'est rare qu'un livre me laisse aussi confuse et j'ai carrément du mal à dire si au final j'ai aimé ma lecture ou non.
Je vais commencer par ce qui m'a plu :
- le style de Flore Vesco, fidèle à lui-même, était exquis. C'est plein de mots que je ne connaissais pas (et dont je ne garderai sûrement aucun souvenir 😂). Ses tournures de phrase, son rythme, ses mots, tout participe à la poésie du texte. À noter toutefois que c'est un style qui me parait "ça passe ou ça casse".
- Flore Vesco est sans aucun doute extrêmement douée pour écrire la féminité d'une manière atypique qui me plait.
- la ré-écriture du conte du Petit Poucet : je dois avouer que je n'avais plus trop de souvenirs de ce conte et que ça a mis du temps à me revenir lors de ma lecture 😅 en tout cas, j'ai bien aimé ce que l'autrice en a fait et j'ai particulièrement beaucoup aimé l'ambiance horrifique qu'elle a su construire dans son récit. Je dirais que le livre se découpe en 3 grandes parties et le bouleversement entre la 1ère et la 2ème partie m'a donné l'effet d'une claque :
- la famille de Tipou : l'amour dans cette famille m'a énormément touchée. J'ai beaucoup aimé le personnage du père, la relation entre les parents, celle entre les enfants et le fait que Tipou ne soit pas réellement à l'écart.
Ok ça fait beaucoup de choses positives mais tout se gâte pour moi à la 3ème et dernière partie 🥲
Un second bouleversement arrive et là, l'histoire part dans une direction que je n'attendais pas et qui m'a pas vraiment convaincue. L'autrice a fait le choix de mixer le Petit Poucet avec un autre conte et ça m'a juste donné une impression de "mais je lis toujours le même livre là?"
Je pense que je peux résumer en deux points pourquoi je n'ai pas été transportée par cette partie :
- il y a comme un "glissement" du focus de l'histoire de la famille de Tipou vers Tipou. En soi, c'est un personnage que j'ai beaucoup aimé mais pendant les 2/3 du livre, ce n'était pas pour moi le focus de l'histoire ? Il faisait partie d'un tout ? Bref, ça m'a déstabilisée.
- la métaphore sur la faim : j'ai juste pas compris 😶😂 À un moment je me suis dit "eat the rich???" puis "place aux femmes????" ou encore "à la sexualité?!?" et cette phrase énigmatique qui apparait en 4ème de couverture "il ne faut pas manger pour vivre, mais vivre pour manger le monde" hein??? oskour aled mdr je suis perdue 😭😂 bref.
Je suis complètement passée à côté de cette dernière partie. J'ai eu le sentiment paradoxal que c'était à la fois très obscur mais que ça manquait de subtilité? Et ça a malheureusement gâché ma lecture. Pas au point de détester le livre. Mais j'en suis ressortie malgré tout déçue 😞
TW (sous spoilers, si besoin):
C'est rare qu'un livre me laisse aussi confuse et j'ai carrément du mal à dire si au final j'ai aimé ma lecture ou non.
Je vais commencer par ce qui m'a plu :
- le style de Flore Vesco, fidèle à lui-même, était exquis. C'est plein de mots que je ne connaissais pas (et dont je ne garderai sûrement aucun souvenir 😂). Ses tournures de phrase, son rythme, ses mots, tout participe à la poésie du texte. À noter toutefois que c'est un style qui me parait "ça passe ou ça casse".
- Flore Vesco est sans aucun doute extrêmement douée pour écrire la féminité d'une manière atypique qui me plait.
- la ré-écriture du conte du Petit Poucet : je dois avouer que je n'avais plus trop de souvenirs de ce conte et que ça a mis du temps à me revenir lors de ma lecture 😅 en tout cas, j'ai bien aimé ce que l'autrice en a fait et j'ai particulièrement beaucoup aimé l'ambiance horrifique qu'elle a su construire dans son récit. Je dirais que le livre se découpe en 3 grandes parties et le bouleversement entre la 1ère et la 2ème partie m'a donné l'effet d'une claque :
- la famille de Tipou : l'amour dans cette famille m'a énormément touchée. J'ai beaucoup aimé le personnage du père, la relation entre les parents, celle entre les enfants et le fait que Tipou ne soit pas réellement à l'écart.
Ok ça fait beaucoup de choses positives mais tout se gâte pour moi à la 3ème et dernière partie 🥲
Un second bouleversement arrive et là, l'histoire part dans une direction que je n'attendais pas et qui m'a pas vraiment convaincue. L'autrice a fait le choix de mixer le Petit Poucet avec un autre conte et ça m'a juste donné une impression de "mais je lis toujours le même livre là?"
Je pense que je peux résumer en deux points pourquoi je n'ai pas été transportée par cette partie :
- il y a comme un "glissement" du focus de l'histoire de la famille de Tipou vers Tipou. En soi, c'est un personnage que j'ai beaucoup aimé mais pendant les 2/3 du livre, ce n'était pas pour moi le focus de l'histoire ? Il faisait partie d'un tout ? Bref, ça m'a déstabilisée.
- la métaphore sur la faim : j'ai juste pas compris 😶😂 À un moment je me suis dit "eat the rich???" puis "place aux femmes????" ou encore "à la sexualité?!?" et cette phrase énigmatique qui apparait en 4ème de couverture "il ne faut pas manger pour vivre, mais vivre pour manger le monde" hein??? oskour aled mdr je suis perdue 😭😂 bref.
Je suis complètement passée à côté de cette dernière partie. J'ai eu le sentiment paradoxal que c'était à la fois très obscur mais que ça manquait de subtilité? Et ça a malheureusement gâché ma lecture. Pas au point de détester le livre. Mais j'en suis ressortie malgré tout déçue 😞
April 30, 2024
Contexte : je passe à la librairie. Normal. Rayon enfant. Tranquille. Rayon BD. Sympa. Rayon jeunes adultes. Une couverture que j'entre-aperçois, comme ça. Mon coeur loupe un battement. Je vacille. Je m'approche. Mais c'est déjà trop tard ; c'est le coup de foudre.
Je n'ai regardé ni le titre, ni le nom de l'autrice, ni le résumé. Le livre était déjà dans mes mains.
.
Plus sérieusement :
Une version bien féministe du célèbre conte du Petit Poucet, que j'ai tout simplement adorée. Avec, en prime, quelques petits messages politiques par-ci par-là, pour couronner le tout, et c'était parfait.
C'est la première fois que je lis Flore Vasco, et je n'ai pas été déçue du tout ! J'ai quand même D'Or et D'Oreillers depuis un bon moment dans ma PAL, et maintenant je suis impatiente de la trouver et de la lire !
.
Le texte est beau, plein de jeux de mots (fin/faim/feint), parfois très cru aussi.
Il y avait une ambiance mystérieuse, parfois chaleureuse, parfois presque cauchemardesque, comme si quelque chose ne tournait pas rond.
.
Il y a des livres qu'on a du mal à expliquer, a résumer simplement, à raconter en seulement quelques mots, mais qu'on à adoré ; celui-ci en fait partie, pour moi tout au moins.
.
// Attention par contre : il n'est pas pour les jeunes lectrices et lecteurs !
Je n'ai regardé ni le titre, ni le nom de l'autrice, ni le résumé. Le livre était déjà dans mes mains.
.
Plus sérieusement :
Une version bien féministe du célèbre conte du Petit Poucet, que j'ai tout simplement adorée. Avec, en prime, quelques petits messages politiques par-ci par-là, pour couronner le tout, et c'était parfait.
C'est la première fois que je lis Flore Vasco, et je n'ai pas été déçue du tout ! J'ai quand même D'Or et D'Oreillers depuis un bon moment dans ma PAL, et maintenant je suis impatiente de la trouver et de la lire !
.
Le texte est beau, plein de jeux de mots (fin/faim/feint), parfois très cru aussi.
Il y avait une ambiance mystérieuse, parfois chaleureuse, parfois presque cauchemardesque, comme si quelque chose ne tournait pas rond.
.
Il y a des livres qu'on a du mal à expliquer, a résumer simplement, à raconter en seulement quelques mots, mais qu'on à adoré ; celui-ci en fait partie, pour moi tout au moins.
.
// Attention par contre : il n'est pas pour les jeunes lectrices et lecteurs !
February 28, 2025
Agréable lecture.
January 4, 2025
L’écriture de Flore Vesco est à l’image de la réécriture qu’elle fait du conte du Petit Poucet : savoureuse <3
J’ai beaucoup aimé avancer dans l’histoire à travers les différents regards et points de vue des personnages (père, mère, enfants…).
J’ai adoré le fait qu’à l’arrivée des garçons les filles se découvrent filles (coucou Wittig ahaha) et elles qui avaient toujours été un ensemble, une communauté, s’éloignent peu à peu, entrent en compétition et c’est à celle qui sera la plus différente, la plus belle ; etc. Alors même que les garçons se servent de cette condition pour les affaiblir et que c’était leur solidarité qui faisait leur force.
J’ai bcp aimé aussi le fait qu’au début on sache pas qu’il s’agisse de filles, on nous parle juste d’enfants (avec des surnoms mixtes) qui travaillent la terre, manient la hache etc.
Et plus la fin approche plus il y a de petits twists donc c’était très cool à lire !
J’ai beaucoup aimé avancer dans l’histoire à travers les différents regards et points de vue des personnages (père, mère, enfants…).
J’ai adoré le fait qu’à l’arrivée des garçons les filles se découvrent filles (coucou Wittig ahaha) et elles qui avaient toujours été un ensemble, une communauté, s’éloignent peu à peu, entrent en compétition et c’est à celle qui sera la plus différente, la plus belle ; etc. Alors même que les garçons se servent de cette condition pour les affaiblir et que c’était leur solidarité qui faisait leur force.
J’ai bcp aimé aussi le fait qu’au début on sache pas qu’il s’agisse de filles, on nous parle juste d’enfants (avec des surnoms mixtes) qui travaillent la terre, manient la hache etc.
Et plus la fin approche plus il y a de petits twists donc c’était très cool à lire !
This entire review has been hidden because of spoilers.
July 3, 2025
4.5
Encore une réécriture de conte très réussi. J'ai adoré, l'écriture est simple et fonctionne bien. le seul petit bémol, la fin.
"Ce sont toujours les mêmes qu'on écoute: les rois soucieux, les reines en mal d'enfants, les princes en quête d'une épouse étonnamment spécifique. Parfois, oui, on veut bien s'intéresser à un pauvre, s'il est jeune et part à l'aventure. Mais les parents coincés dans leur chaumière, qui grattent la terre pour nourrir leurs enfants, et qu'on accable encore de taxes: eux n'ont pas voix au chapitre."
"On craint le loup. La nuit, en rêve, on tremble devant l'ogre ou la sorcière. Je les ai côtoyés, ces monstres. Le loup, dont les babines ont soufflé à un pouce de mon visage, a fini dans la marmite. L'ogre n'est qu'un pauvre père de famille, désespéré de sauver ses enfants. La sorcière est une vieille folle gloutonne."
Encore une réécriture de conte très réussi. J'ai adoré, l'écriture est simple et fonctionne bien. le seul petit bémol, la fin.
"Ce sont toujours les mêmes qu'on écoute: les rois soucieux, les reines en mal d'enfants, les princes en quête d'une épouse étonnamment spécifique. Parfois, oui, on veut bien s'intéresser à un pauvre, s'il est jeune et part à l'aventure. Mais les parents coincés dans leur chaumière, qui grattent la terre pour nourrir leurs enfants, et qu'on accable encore de taxes: eux n'ont pas voix au chapitre."
"On craint le loup. La nuit, en rêve, on tremble devant l'ogre ou la sorcière. Je les ai côtoyés, ces monstres. Le loup, dont les babines ont soufflé à un pouce de mon visage, a fini dans la marmite. L'ogre n'est qu'un pauvre père de famille, désespéré de sauver ses enfants. La sorcière est une vieille folle gloutonne."
March 26, 2024
2,5/5 ou 3/5
ahhhhh je suis super déçue de ne pas avoir aimé, surtout après d’or et d’oreillers que j’avais adoré :( j’avais super hâte de retrouver la plume de flore vesco mais j’ai vite trouvé que la première partie du roman traînait en longueurs, je ne voyais pas où l’autrice voulait en venir
la deuxième partie est plus intéressante car les événements s’enchaînent et le rythme s’accélère mais je ne suis pas sûre d’avoir compris les messages de l’œuvre
bonne réécriture en soit mais en demi-teinte pour moi
ahhhhh je suis super déçue de ne pas avoir aimé, surtout après d’or et d’oreillers que j’avais adoré :( j’avais super hâte de retrouver la plume de flore vesco mais j’ai vite trouvé que la première partie du roman traînait en longueurs, je ne voyais pas où l’autrice voulait en venir
la deuxième partie est plus intéressante car les événements s’enchaînent et le rythme s’accélère mais je ne suis pas sûre d’avoir compris les messages de l’œuvre
bonne réécriture en soit mais en demi-teinte pour moi
April 30, 2024
« Mes cauchemars ont repris. Aviez-vous compris, quand j’avouais rêver de loups et de sang, que je ne suis pas la proie? Dans ces songes, c’est toujours moi qui dévore » (Vesco, Flore. De délicieux enfants, p.194)
Brillante relecture des contes traditionnelles, De délicieux enfants nous entraîne dans des contrées cruelles où nous acceptons d’être déjoués en raison de la plume et de l’imaginaire intelligents de Flore Vesco.
Brillante relecture des contes traditionnelles, De délicieux enfants nous entraîne dans des contrées cruelles où nous acceptons d’être déjoués en raison de la plume et de l’imaginaire intelligents de Flore Vesco.
May 6, 2024
J'ai adoré la plume, et globalement l'histoire, qui nous mène par le bout du nez. J'ai néanmoins quelques réserves sur certaines scènes... D'où ma note peut-être un peu salée
January 10, 2025
Je hais les hommes
July 16, 2025
réécriture du petit poucet but with a twist… multiple twists and also feminist kinda
August 1, 2025
3,5. c'était un peu bizarre, mais le point positif c'est que rien n'était prévisible
April 10, 2024
"J'ai trouvé quelqu'un avec qui me perdre."
June 20, 2024
J'ai cru être déçue et finalement pas. Du tout.
October 23, 2024
Découverte il y a 3 ans avec D’Or et D’oreiller, un revisite de la Princesse au petit pois qui avait été un grand et immédiat coup de coeur, Flore Vesco récidive en proposant à nouveau des contes de notre enfance revus et corrigés par son regard perçant. C’est toujours aussi bon et grinçant !
J’avais un peu peur lors de la sortie de ce nouveau court roman jeunesse où l‘autrice reprend la même recette, que ce ne soit pas aussi bon, pas aussi percutant, pas aussi frondeur. J’ai donc attendu d’être dans la bonne ambiance : celle des lectures spooky que j’aime faire à l’automne et j’ai eu totalement raison. Dès les premières pages, la même aura étrange m’a enveloppée pour ne pas me lâcher.
L’autrice nous invite cette fois au coeur d’une forêt où vit une famille remplie de surprises. Nous y suivons un père chasseur qui vit en autarcie avec sa femme et ses enfants. Il a appris à ces derniers, trois paires de jumeaux + un solitaire, à chasser et se débrouiller dans la vie. Mais Tipou, le dernier, détonne et c’est souvent à travers son regard que l’histoire va venir nous percuter. Cette famille vit tranquille et suit sa philosophie de vie jusqu’à ce qu’une bande bien connue de 7 garçons menés par un certain Poucet débarque dans leur vie. Tout va alors basculer.
J’ai beaucoup aimé plein de choses dans cette histoire, à commencer par la force que l’autrice met dans l’atmosphère étrange et singulière du lieu. Elle enveloppe ses personnages et ses lecteurs dans une sorte de brouillard flou qui cache bien des secrets et qui permet de prendre le temps de découvrir quels contes seront revisités. Quand on le réalise, c’est un vrai bonheur de voir comment elle les a travestis et réinterprétés, leur offrant une nouvelle lumière fort maligne et ajoutant une profondeur nouvelle aux oeuvres.
J’ai beaucoup aimé, comme la dernière fois, les touches modernes qu’elle apporte à son récit : ici sur l’image que la société nous impose de nous-même et contre laquelle il est dur de lutter, ce qui résonne bien avec cette société des apparences qu’on dénonce très souvent, mais aussi sur la société masculiniste dans laquelle on vit qui tort bien trop vite et facilement le destin des filles et femmes qui se sentent obligées de s’y conformer pour plaire et trouver leur place. C’était terrifiant et pénétrant à la fois tellement on sentait la logique de cela. Brr.
L’histoire fut ainsi portée par une très belle narration puissante, immersive et pénétrante, où grâce à l’originalité des points de vue qui nous interpellaient directement, on entendait aussi bien la voix du père, de la mère, des six, de Tipou que de Poucet ou ses frères. C’était très intelligent pour nous donner la main et nous conduire au sein de cette histoire connue et méconnue à la fois. L’écriture des personnages fut en cela très intelligente avec un détournement de bien des codes de figures clés des contes qu’on redécouvre totalement ici.
En revanche, ça n’empêche pas l’autrice de faire quelques erreurs formelles pour moi. J’ai ainsi eu le sentiment d’une narration un peu à trou parfois, avec des scènes qui ne s’agencent pas toujours avec la fluidité voulue. J’ai aussi été un peu déçue qu’elle suggère certaines turpitudes sans jamais totalement les montrer et dire, sans les pousser jusqu’à son terme, notamment en matière de souffrance ou de désir, mais j’imagine que c’est lié au public visé. J’avais cependant trouvé qu’elle allait plus loin et plus finalement sur le désir féminin dans son précédent roman.
C’est donc à nouveau une très belle réussite que la nouvelle proposition de revisite des contes de notre enfance par une Flore Vesco qui leur offre un habillage plus moderne avec des questions actuelles de l’emprise des hommes sur les femmes, de la société à étiquettes sur les êtres… J’ai adoré ce qu’elle a fait de ces contes et archétypes bien connus. J’aurais aimé cependant qu’elle aille un peu plus loin sur certaines scènes pour pousser le vice jusqu’au bout. Mais ça reste déjà un superbe exercice pour un titre jeunesse. J’ai rarement vu une autrice (hors Aurélie Wellenstein ou Aurélie Luong) assumer autant sa part de noirceur pour ce public.
ARticle complet : https://lesblablasdetachan.wordpress....
J’avais un peu peur lors de la sortie de ce nouveau court roman jeunesse où l‘autrice reprend la même recette, que ce ne soit pas aussi bon, pas aussi percutant, pas aussi frondeur. J’ai donc attendu d’être dans la bonne ambiance : celle des lectures spooky que j’aime faire à l’automne et j’ai eu totalement raison. Dès les premières pages, la même aura étrange m’a enveloppée pour ne pas me lâcher.
L’autrice nous invite cette fois au coeur d’une forêt où vit une famille remplie de surprises. Nous y suivons un père chasseur qui vit en autarcie avec sa femme et ses enfants. Il a appris à ces derniers, trois paires de jumeaux + un solitaire, à chasser et se débrouiller dans la vie. Mais Tipou, le dernier, détonne et c’est souvent à travers son regard que l’histoire va venir nous percuter. Cette famille vit tranquille et suit sa philosophie de vie jusqu’à ce qu’une bande bien connue de 7 garçons menés par un certain Poucet débarque dans leur vie. Tout va alors basculer.
J’ai beaucoup aimé plein de choses dans cette histoire, à commencer par la force que l’autrice met dans l’atmosphère étrange et singulière du lieu. Elle enveloppe ses personnages et ses lecteurs dans une sorte de brouillard flou qui cache bien des secrets et qui permet de prendre le temps de découvrir quels contes seront revisités. Quand on le réalise, c’est un vrai bonheur de voir comment elle les a travestis et réinterprétés, leur offrant une nouvelle lumière fort maligne et ajoutant une profondeur nouvelle aux oeuvres.
J’ai beaucoup aimé, comme la dernière fois, les touches modernes qu’elle apporte à son récit : ici sur l’image que la société nous impose de nous-même et contre laquelle il est dur de lutter, ce qui résonne bien avec cette société des apparences qu’on dénonce très souvent, mais aussi sur la société masculiniste dans laquelle on vit qui tort bien trop vite et facilement le destin des filles et femmes qui se sentent obligées de s’y conformer pour plaire et trouver leur place. C’était terrifiant et pénétrant à la fois tellement on sentait la logique de cela. Brr.
L’histoire fut ainsi portée par une très belle narration puissante, immersive et pénétrante, où grâce à l’originalité des points de vue qui nous interpellaient directement, on entendait aussi bien la voix du père, de la mère, des six, de Tipou que de Poucet ou ses frères. C’était très intelligent pour nous donner la main et nous conduire au sein de cette histoire connue et méconnue à la fois. L’écriture des personnages fut en cela très intelligente avec un détournement de bien des codes de figures clés des contes qu’on redécouvre totalement ici.
En revanche, ça n’empêche pas l’autrice de faire quelques erreurs formelles pour moi. J’ai ainsi eu le sentiment d’une narration un peu à trou parfois, avec des scènes qui ne s’agencent pas toujours avec la fluidité voulue. J’ai aussi été un peu déçue qu’elle suggère certaines turpitudes sans jamais totalement les montrer et dire, sans les pousser jusqu’à son terme, notamment en matière de souffrance ou de désir, mais j’imagine que c’est lié au public visé. J’avais cependant trouvé qu’elle allait plus loin et plus finalement sur le désir féminin dans son précédent roman.
C’est donc à nouveau une très belle réussite que la nouvelle proposition de revisite des contes de notre enfance par une Flore Vesco qui leur offre un habillage plus moderne avec des questions actuelles de l’emprise des hommes sur les femmes, de la société à étiquettes sur les êtres… J’ai adoré ce qu’elle a fait de ces contes et archétypes bien connus. J’aurais aimé cependant qu’elle aille un peu plus loin sur certaines scènes pour pousser le vice jusqu’au bout. Mais ça reste déjà un superbe exercice pour un titre jeunesse. J’ai rarement vu une autrice (hors Aurélie Wellenstein ou Aurélie Luong) assumer autant sa part de noirceur pour ce public.
ARticle complet : https://lesblablasdetachan.wordpress....
April 26, 2024
Après la revisite de la Princesse au petit pois, Flore Vesco nous entraîne cette fois-ci au pays du Petit Poucet. Que se passe-t-il lorsque les 7 frères perdus rencontrent les 7 soeurs recluses de l'ogre ? Leurs nombreux points communs vont-il les réunir ? Ou leurs différences vont-elles se confronter et faire exploser les groupes et duos ?
J'avais beaucoup aimé D'or et d'oreillers et je suis ravie que Flore Vesco s'attaque à présent au Petit Poucet et ses frères, et surtout aux ogresses, qui sont au centre de son conte. Car à chaque personnage abandonné correspond une personne aimée et chérie... Flore Vesco nous rappelle qu'il faut se méfier des apparences, que la beauté extérieure n'a de sens que dans un cadre socio-normé et que les sentiments ont plus de valeur que les ambitions.
En nous immisçant dans la tanière de l'ogre et de l'ogresse, l'autrice met en exergue les liens qui unissent les êtres, entre fraternité, entre sororité, entre parents et enfants... bref, en famille. le père m'a beaucoup touchée, surtout dans ses angoisses de dépossession vis à vis de ses enfants. Il est beaucoup question de parentalité, d'entraide, de féminité, de survie et de famine. Car tous les personnages ont tellement faim, tout le temps, au propre comme au figuré. Faim de nourriture avant tout, évidemment, mais aussi faim d'émancipation, d'amour, de rédemption, de résilience...
La narration est absolument parfaite : les personnages racontent les événements de façon chronologique, chacun leur tour (Le père, la mère, les six enfants, Tipou...), nous donnant ainsi une version très personnelle et subjective de leur réalité. Les courts chapitres s'enchaînent à un rythme haletant. Même si les premières pages m'ont paru un peu lente, l'intrigue se met en place doucement, et tout s'accélère au fils des coups de théâtre (qui m'ont parfois bluffée !). L'ambiance est sombre, réaliste avec juste ce qu'il faut d'enchantement et de désenchantement, portée par la belle plume de Flore Vesco. L'autrice fait à nouveau preuve d'une maîtrise de la langue hors du commun. le style est fluide, travaillé, moyenâgeux, en totale harmonie avec l'époque et les personnages.
J'ai adoré dévorer ce conte revisité avec l'intelligence, l'acuité et toute l'élégance des mots dont est capable Flore Vesco !
J'avais beaucoup aimé D'or et d'oreillers et je suis ravie que Flore Vesco s'attaque à présent au Petit Poucet et ses frères, et surtout aux ogresses, qui sont au centre de son conte. Car à chaque personnage abandonné correspond une personne aimée et chérie... Flore Vesco nous rappelle qu'il faut se méfier des apparences, que la beauté extérieure n'a de sens que dans un cadre socio-normé et que les sentiments ont plus de valeur que les ambitions.
En nous immisçant dans la tanière de l'ogre et de l'ogresse, l'autrice met en exergue les liens qui unissent les êtres, entre fraternité, entre sororité, entre parents et enfants... bref, en famille. le père m'a beaucoup touchée, surtout dans ses angoisses de dépossession vis à vis de ses enfants. Il est beaucoup question de parentalité, d'entraide, de féminité, de survie et de famine. Car tous les personnages ont tellement faim, tout le temps, au propre comme au figuré. Faim de nourriture avant tout, évidemment, mais aussi faim d'émancipation, d'amour, de rédemption, de résilience...
La narration est absolument parfaite : les personnages racontent les événements de façon chronologique, chacun leur tour (Le père, la mère, les six enfants, Tipou...), nous donnant ainsi une version très personnelle et subjective de leur réalité. Les courts chapitres s'enchaînent à un rythme haletant. Même si les premières pages m'ont paru un peu lente, l'intrigue se met en place doucement, et tout s'accélère au fils des coups de théâtre (qui m'ont parfois bluffée !). L'ambiance est sombre, réaliste avec juste ce qu'il faut d'enchantement et de désenchantement, portée par la belle plume de Flore Vesco. L'autrice fait à nouveau preuve d'une maîtrise de la langue hors du commun. le style est fluide, travaillé, moyenâgeux, en totale harmonie avec l'époque et les personnages.
J'ai adoré dévorer ce conte revisité avec l'intelligence, l'acuité et toute l'élégance des mots dont est capable Flore Vesco !
June 26, 2024
Il était une fois, une forêt noire, suintante, attirante et risquée.
Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne.
Il était une autrefois, une famille plus nombreuse encore.
Mais assez de « il était une fois », nous allons maintenant vous raconter ces enfants crus et ces filles turlupines. Nous allons ranger la plume délicate de Perrault et vous raconter des larmes, des méchancetés et les hommes.
Tendez l’oreille et écoutez cette histoire.
Une histoire qui commence fort simplement par « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Sept exactement.
Dans une forêt périlleuse, dédale ténébreux, nous rentrons dans l’une des mille histoires que celle-ci a à nous raconter. Une histoire qui nous sera contée par une petite fille sage et sauvage mais sans aucun talent exceptionnel, sans pouvoirs magiques et avec si peu de force. Une petite fille au sourire noir et pointu avec une petite tête se posant toutes les questions de ce monde et d’ailleurs. Une moitié avec qui nous plongerons dans la gueule du loup, avec qui nous aurons deux fois moins peur, et avec qui nous nous perdrons.
Dans cette famille où les enfants ont les yeux songeurs, dans cette maison où les traces de bottes réveillent secrets et peurs, dans cette fratrie où l’on mange les souvenirs d’une saveur depuis longtemps passée, tout va pour le mieux ! Jusqu’à ce que le verrou saute, que la serrure du coffret se fende, que la porte vers l’extérieur s’ouvre. Et que notre récitation devienne bancale, la strophe incomplète.
Une histoire écrite d’une main de maitre par Flore Vesco, grâce à une prose à la fois fluide et lyrique qui nous embarque dans un banquet pour l’esprit et pour l’âme. Un banquet que ces bouches affamées et ces voix qui piaillent aimeraient dévorer, eux qui se nourrissent d’ordinaire de l’air du temps !
Un véritable régal littéraire où nous craignons le loup sous notre toit et tremblons devant l’ogre ou la sorcière.
Un conte bizarre et inventé qui contient peut-être quelques vérités.
Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne.
Il était une autrefois, une famille plus nombreuse encore.
Mais assez de « il était une fois », nous allons maintenant vous raconter ces enfants crus et ces filles turlupines. Nous allons ranger la plume délicate de Perrault et vous raconter des larmes, des méchancetés et les hommes.
Tendez l’oreille et écoutez cette histoire.
Une histoire qui commence fort simplement par « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Sept exactement.
Dans une forêt périlleuse, dédale ténébreux, nous rentrons dans l’une des mille histoires que celle-ci a à nous raconter. Une histoire qui nous sera contée par une petite fille sage et sauvage mais sans aucun talent exceptionnel, sans pouvoirs magiques et avec si peu de force. Une petite fille au sourire noir et pointu avec une petite tête se posant toutes les questions de ce monde et d’ailleurs. Une moitié avec qui nous plongerons dans la gueule du loup, avec qui nous aurons deux fois moins peur, et avec qui nous nous perdrons.
Dans cette famille où les enfants ont les yeux songeurs, dans cette maison où les traces de bottes réveillent secrets et peurs, dans cette fratrie où l’on mange les souvenirs d’une saveur depuis longtemps passée, tout va pour le mieux ! Jusqu’à ce que le verrou saute, que la serrure du coffret se fende, que la porte vers l’extérieur s’ouvre. Et que notre récitation devienne bancale, la strophe incomplète.
Une histoire écrite d’une main de maitre par Flore Vesco, grâce à une prose à la fois fluide et lyrique qui nous embarque dans un banquet pour l’esprit et pour l’âme. Un banquet que ces bouches affamées et ces voix qui piaillent aimeraient dévorer, eux qui se nourrissent d’ordinaire de l’air du temps !
Un véritable régal littéraire où nous craignons le loup sous notre toit et tremblons devant l’ogre ou la sorcière.
Un conte bizarre et inventé qui contient peut-être quelques vérités.
November 18, 2024
Réécrire des contes est à la mode et les auteur.rices sont nombreux.ses à s’y mettre, avec plus ou moins de succès. Mais Flore Vesco ne se contente pas de « réécrire », elle s’assure d’en extraire la moelle, de la retourner et de le rendre de manière à ce qu’on ait cette impression folle de le redécouvrir et d’en apercevoir pour la première fois certaines des strates les plus profondes. C’est ce qu’elle a fait entre autres avec D’or et d’oreillers et ce qu’elle nous livre avec De délicieux enfants.
Le titre donne le ton et la suite est dans la même veine : ce sera croquant comme de petits os sous la dent, épicé de ce gout ferreux du sang et… par pour tous les publics. Pour l’histoire elle-même, qui ne tait pas certaines horreurs, mais aussi pour la plume, exigeante, avec un vocabulaire relevé (et charnel), chacune des phrases étant ciselée, chacune des voix résonnant d’une tonalité propre alors que l’autrice offre la parole à celles et ceux qu’on ne pensait pas entendre.
Ce n’est pas mon préféré, je dois l’avouer, parce qu’il y a une certaine lourdeur dans la forme, tant dans la voix narrative qui entoure l’ensemble que dans les répétitions, inévitables, alors que tou.tes et chacun.e reviennent sur les mêmes évènements, mais ça reste un récit savoureux, notamment pour cette réflexion sur la domination masculine et ses ramifications multiples. Difficile de sortir du roman sans être ébahi.e, rassasié.e, un peu sonné.e aussi. Vous êtes prévenu.es !
Le titre donne le ton et la suite est dans la même veine : ce sera croquant comme de petits os sous la dent, épicé de ce gout ferreux du sang et… par pour tous les publics. Pour l’histoire elle-même, qui ne tait pas certaines horreurs, mais aussi pour la plume, exigeante, avec un vocabulaire relevé (et charnel), chacune des phrases étant ciselée, chacune des voix résonnant d’une tonalité propre alors que l’autrice offre la parole à celles et ceux qu’on ne pensait pas entendre.
Ce n’est pas mon préféré, je dois l’avouer, parce qu’il y a une certaine lourdeur dans la forme, tant dans la voix narrative qui entoure l’ensemble que dans les répétitions, inévitables, alors que tou.tes et chacun.e reviennent sur les mêmes évènements, mais ça reste un récit savoureux, notamment pour cette réflexion sur la domination masculine et ses ramifications multiples. Difficile de sortir du roman sans être ébahi.e, rassasié.e, un peu sonné.e aussi. Vous êtes prévenu.es !
November 27, 2024
« Les femmes ont un héritage de souffrances qui, à lui seul, justifierait qu'elles se mettent toutes à engloutir ceux qui les brident. »
On va essayer de parler de ce roman sans gâcher ses délicieux plot-twists.
Déjà, je pense qu’on devrait le mettre entre les mains de tous ceux et celles qui pensent (et disent) que dans la langue française le masculin fait office de « neutre » et qu’il n’y a aucun problème à cela.
Bref.
Encore une fois, Flore Vesco nous livre une délicieuse réécriture de conte avec un style dont chaque mot semble avoir été pesé et sous-pesé. Elle a une écriture « bijou » même si ce compliment pourrait laisser entendre que c’est joli et donc superficiel. Non, pas du tout. C’est beau, profond, cruel (au sens étymologique du terme). Et on ne peut pas prétendre qu’on ne nous avait pas prévenu.es ! La vieille du prologue avait annoncé la couleur…
Il y aurait des tas de fils (l’homographie est fortuite mais fort à propos) à démêler dans cette histoire… je vais juste tirer de la pelote la métaphore patriarcale qui m’a donné mal au ventre avant de me faire sentir un appétit d’ogresse.
En résumé ? Le fait qu’elle soit l’une de mes autrices préférées est confirmé. Lisez les romans de Flore Vesco !
« Je n'ai plus peur du sang. J'ai mes règles. Et je suis mes propres règles. Je suis libre… »
On va essayer de parler de ce roman sans gâcher ses délicieux plot-twists.
Déjà, je pense qu’on devrait le mettre entre les mains de tous ceux et celles qui pensent (et disent) que dans la langue française le masculin fait office de « neutre » et qu’il n’y a aucun problème à cela.
Bref.
Encore une fois, Flore Vesco nous livre une délicieuse réécriture de conte avec un style dont chaque mot semble avoir été pesé et sous-pesé. Elle a une écriture « bijou » même si ce compliment pourrait laisser entendre que c’est joli et donc superficiel. Non, pas du tout. C’est beau, profond, cruel (au sens étymologique du terme). Et on ne peut pas prétendre qu’on ne nous avait pas prévenu.es ! La vieille du prologue avait annoncé la couleur…
Il y aurait des tas de fils (l’homographie est fortuite mais fort à propos) à démêler dans cette histoire… je vais juste tirer de la pelote la métaphore patriarcale qui m’a donné mal au ventre avant de me faire sentir un appétit d’ogresse.
En résumé ? Le fait qu’elle soit l’une de mes autrices préférées est confirmé. Lisez les romans de Flore Vesco !
« Je n'ai plus peur du sang. J'ai mes règles. Et je suis mes propres règles. Je suis libre… »
Displaying 1 - 30 of 67 reviews