Une enquête sur les féminicides qui rend compte d’une violence systémique et de la défaillance de l’État face aux violences conjugales.
Laurène Daycard a été l’une des toutes premières journalistes à écrire sur les féminicides conjugaux pour les faire sortir des rubriques « faits-divers » et les réinscrire dans le récit social et politique des violences sexistes. Dans cette enquête à la première personne, l'autrice nous emmène à la rencontre de survivantes et de familles endeuillées, mais aussi auprès des auteurs de ces actes. En observant et en échangeant avec ces derniers, Laurène Daycard tente d’aller à l’origine des féminicides et propose une réflexion personnelle sur la notion de réparation.
« La relation hétérosexuelle est l’un des principaux facteurs de risque d’homicide pour une femme en France. Pourtant, encore aujourd’hui, malgré l’évidence chiffrée, ce fait reste inaudible. Il est fréquemment censuré sur les réseaux sociaux comme s’il s’agissait d’un discours de haine. Les hommes, en tant que catégorie sociale, tuent les femmes qu’ils sont supposés aimer. Parler de ‘violences faites aux femmes’ est un euphémisme, une délicatesse pour ne pas brusquer les premiers concernés. Il s’agit de violences masculines. Les hommes sont d’ailleurs avant tout leur propre prédateur. Ils s’entre-tuent et, parfois, ils assassinent aussi des femmes. »
Je l'ai dévoré, parce qu'en plus de son sujet poignant qui rend la lecture difficile à lâcher, c'est un essai remarquablement bien écrit. Laurène Daycard s'adresse directement à nous, lecteurices, dans une langue simple et directe mais également pleine d'empathie. C'est ce ton chaleureux malgré la violence du sujet abordé qui permet de surmonter l'horreur de ce qu'on y lit.
J'ai beaucoup entendu parler d'un autre livre, une enquête sur les hommes violents menée par un homme journaliste, et Nos Absentes me semble en comparaison être passé relativement inaperçu, alors qu'il est tout aussi important, sinon encore plus. Il se concentre sur les victimes de violences conjugales, victimes ou survivantes de feminicides. Ce n'est pas seulement une enquête approfondie, c'est aussi un hommage rendu à ses femmes, qui retrouvent une identité et une intégrité par l'intérêt que leur porte la journaliste et le nom, réel ou emprunté, par lequel elle désigne chacune d'elles. C'est un ouvrage qui mérite d'être mis en avant, d'être lu, d'être transmis, non seulement pour faire circuler la connaissance sur le sujet et faciliter la prévention, mais aussi pour permettre empathie et mémoire vis-à-vis des femmes victimes. C'est cet aspect, qui dépasse le journalisme et s'incarne dans le propre témoignage de l'autrice, qui rend il me semble ce texte si nécessaire.
Laurène Daycard part à la rencontre de familles de victimes et de survivantes de féminicides. Elle nous partage des bouts de témoignages poignants en y mêlant son histoire personnelle et les raisons qui l'ont poussées à enquêter sur ce sujet. Elle intègre également un centre de suivi psy d'auteurs de violences conjugales pour nous livrer ce qui s'y passe. Un bon rafraichissement de mémoire sur l'ampleur du phénomène des féminicides en France et dans le monde!
Une vraie lecture coup de poing, que j'ai dévorée en moins de 24h.
Journaliste qui s'est "spécialisé" dans les féminicides, Laurène Daycard parle de plusieurs cas, donne des statistiques éclairantes sur le sujet, mais aborde aussi sa vie personnelle pour expliquer ses choix de carrière.
Elle a rencontré des familles de victimes, des survivantes, a assisté à des procès.
J'ai été absorbée par son style, j'ai même dû m'obliger à arrêter de lire à cause de l'heure tardive ! Evidemment, c'est une lecture difficile qui me suit encore depuis quelques jours. Une lecture qui met en colère, qui fait mal au ventre. Mais indispensable.
J'ai été complètement happée par cette lecture. L'autrice réussit à nous plonger dans la mémoire des femmes victimes, nous donner les clés de compréhension de l'ampleur et de la diversité de ces violences. Bref, un livre très bien construit et une excellente écriture au service de la mémoire des femmes victimes de feminicides et de la lutte contre les violences masculines!
Contente d'y retrouver la pensée de Rita Laura Segato et tout ce qu'il manquait de perspective féministe et politique à la démarche de Mathieu Palain (dans "Nos frères, nos pères, nos amis") Pensées aux femmes que nous n'oublierons pas 💔
Un livre de référence pour comprendre et lutter contre les violences masculines. La journaliste Laurène Daycard a accompli un travail d’utilité publique pour rendre leur voix aux victimes et à leur famille.
Elle a aussi rencontré des hommes violents, enquêté sur sa propre famille et raconté son passé "en hétérosexualité". Le résultat d'années d'enquête se lit en quelques jours. J’ai été happée par son écriture.
Merci Laurène pour Nos absentes, une œuvre féministe que tous.tes les Français.es devraient lire.
Je ne m'attendais pas à apprécier ce livre autant (3 étoiles, je l'espérais, bien sûr). Le récit personnel entremêlé est un très bon choix, à la fois pour faire des "pauses" dans les statistiques et les horreurs meutrrières, et pour la profondeur apportée par l'expérience personnelle de l'autrice face à des hommes lambdas, comme tous les hommes lambdas dans la vie de toutes les femmes, qui se placent sur ce continuum de violence. Ceci dit, les sections qui relèvent moins de l'expérience personnelle et plus du récit journalistique restent "intimes", si je puis dire, et touchantes (parfois trop, bien sûr, impossible à éviter vu le sujet). Un livre bien ficelé donc, sur un sujet important, marquant, touchant pour toutes les femmes et les non-hommes, mais aussi pour les hommes.
À travers nos absentes, Laurène livre le récit de nombreuses femmes et de leurs familles. De celles qui ne sont plus, celles qui ont survécu, celles et ceux qui restent après ces pages racontent la violence de l'intime et ouvrent la voie de la réparation. Laurène nous raconte ces histoires entremêlées de la sienne. Ce livre est magnifiquement bien écrit malgré la dureté des mots qui ne sont que le reflet de la violence des féminicides. Lisez-le!
Un livre sur les feminicides au sein du couple absolument bouleversant. La journaliste humanise les victimes et nous raconte leur histoire. C’est parfois difficile à lire mais il me semble important de connaître les mécanismes qui amènent aux feminicides au sein du couple pour pouvoir reconnaître les signes et prévoir ces tragédies. C’est aussi un fait de société qui est souvent ignoré et minimisé.
"J'en veux à celles et ceux qui ne se sentent pas concerné.e.s. Comme si ça ne pouvait arriver qu'aux autres, à l'autre, l'étranger, le pauvre, le poisseux. Je les déteste mais, en l'écrivant, je réalise combien je jalouse aussi leur ignorance."
Cet extrait ne peut être plus vrai. Travaillant sur les féminicides, cette boule au ventre et cette colère sont toujours présentes.J'ai adoré cette lecture poignante et douloureusement vraie.
Excellent reportage sur l'impunité des violences conjugales qui mène aux féminicides. Un témoignage qui ne brosse pas dans le sens du poil, même quand on le voudrait. Chapitre intéressant sur l'influence de la justice restauratrice, mais aussi le manque de confiance qu'elle inspire. À lire, si vous avez le coeur solide et de quoi débriefer.
J’ai dévoré ce livre en quelques jours. J’ai beaucoup aimé son style : une enquête journalistique solide, soutenue par un respect et une vraie compassion pour les victimes. Je recherchais un livre qui parle de la « ré-éducation » des auteurs de violences conjugales pour diminuer le taux de récidive. Je n’ai pas été déçue : ce sujet est traité en profondeur dans un des derniers chapitres.
Malgré la difficulté du sujet, j'ai adoré ce livre. Laurène Daycard est une excellente autrice. Elle dépeint avec précision, clarté mais aussi délicatesse les affaires qu'elle a suivi dans le cadre de son travail de journaliste. C'est un livre à mettre dans toutes les mains.
Extrêmement brillant. Une enquête qui se mêle à l’histoire personnelle de la journaliste, j’ai dû poser plusieurs fois le livre car les réalités sont extrêmement difficiles, mais son travail est phénoménal, incroyablement intelligent et définitivement pas suffisamment médiatisé.