Je m’y attendais mais j’ai quand même été déçue. La partie sur l’abaya n’a aucun sens. Pour justifier l’interdiction du voile, utiliser l’exemple de pays oppressifs où les femmes luttent pour l’enlever n’a aucun sens non plus. Le féminisme se bat justement pour permettre aux femmes de choisir et de disposer librement de leur corps. Rien de féministe dans ce texte. Simplement une justification de l’exclusion des femmes musulmanes voilées de notre société (écoles, sport, etc) C’est dommage parce qu’on y trouve un début intéressant basé sur des faits et non sur une opinion 🤷🏻♀️
Un récit en demi teinte pour ma part. Intéressant dans son historisation de la laïcité (bien qu'on pourrait la nuancer avec le cas du Royaume-Uni, par ex.) et pour certaines clarifications d'ordre législatif et constitutionnel mais dont les exemples choisis offrent aussi pléthore de contre-exemples pouvant tout aussi bien remettre en cause la liberté de choix des individus et/ou d'échapper à une condition sous couvert de la sacro-sainte laïcité (et inversement)... En somme, sans totalement condamner le parti pris, peut-être aurait-il fallu plutôt aller sur une narration en forme de pour/contre ou exemple/contre-exemple. Car, bien que ne faisant pas partie des communautés aujourd'hui les plus visées par les principes de laïcité, certains arguments offrent une vision unilatérale qui font l'éloge d'une forme d'universalisme dont les interprétations, usages et pratiques se sont avérés/s'avèrent excluants voire discriminatoires pour une certain pan de la population française souvent invisibilisée (et ayant, par conséquent, tardivement fait partie de l'équation... Peut-être que c'est cela qu'il faudrait questionner au-delà du principe de laïcité...). De fait, pas toujours convaincue par ce récit qui, même si ça ne semble pas être le but de l'autrice, fournit malheureusement plutôt un bon pamphlet aux politiciens cherchant le moindre argument pour stigmatiser les populations de confession musulmane. Mais bon, voyons le verre à moitié plein, ça va peut-être avoir le mérite d'ouvrir le dialogue dans les écoles... Ou pas.
3🌟 Alors j'ai emprunté ce livre en pensant qu'il allait défendre la liberté de porter le voile islamique notamment à l'école, mais en fait non lol. Ceci dit ça m'a fait réfléchir, et ça c'est super.
Ce que j'ai aimé : - Un rappel de ce que c'est que la laïcité et comment elle a été pensée telle qu'elle est aujourd'hui en France (hashtag guerres de religion hashtag liberté de culte) - Le fait que ce soit un petit essai assez nuancé et qui m'ait fait réfléchir d'une manière moins binaire que la position que j'adoptais jusqu'à présent (l'autrice mentionne d'ailleurs une étude selon laquelle 60% des jeunes de 18 à 30 ans considèrent que "la défense de la laïcité est instrumentalisée par des politiques et journalistes qui veulent en fait dénigrer les musulmans" et je fais clairement partie de cette population) - M'interroger sur le rappel que l'extrême droite utilise à foison le principe de laïcité pour être islamophobe (l'autrice écrit aussi que la gauche utilise ce même principe pour autoriser les musulmanes à porter le voile mais à cause de sa "haine de la France". Ça me fait penser que les gens d'extrême droite comme les gens en droit aiment trop adorer notre République aveuglément en mode c'est mère nature mdr calmez-vous)
Ce que j'ai moins aimé : - Le féminisme universaliste : l'autrice dit bien que dans la sphère privée comme dans la rue, le fait de porter tel ou tel vêtement religieux fait partie du droit de chacun.e, et que l'Etat n'a pas à intervenir. Jusque là tout va bien. (Sauf que séparer vie privée et publique c'est déjà très abstrait pour moi pour être honnête). Toutefois, elle évoque quand même la notion de pudeur comme vertu féminine selon certaines religions en insistant parfois sur le fait qu'être libre de ne pas porter le voile islamique est vraiment important en gros (ce qui est vrai, mais j'aurais aussi aimé un rappel plus affirmé sur le fait que c'est aussi vraiment important de pouvoir le porter sans que les autres partent du principe qu'un homme te force à le faire...) Je suis aligné avec l'autrice sur le fait que chaque personne devrait avoir le droit de porter ce qu'elle veut, et qu'elle ne devrait pas se voir forcer tel ou tel vêtement, mais je suis toujours à l'affut sur les discours qui partent du principe que le port du voile islamique est une entrave à la liberté, alors que 1 : ce n'est pas forcément le cas, et 2 : il n'appartient pas aux féministes blanches et leurs allié.es de décider ce à quoi devrait ressembler la liberté pour toutes les femmes. Il n'y a pas de modèle universel de se vêtir et de disposer librement de son corps.
L'essai est de mon point de vue plutôt nuancé pour ne pas *trop* tomber vulgairement dans cette vision stigmatisante du voile islamique, mais à force d'entendre des discours reac sur la question il peut à mon sens être interprété comme tel (ci-joint les commentaires goodreads mdr)
- Ce qui m'amène au dernier point et pas des moindres : malgré ma lecture, je ne comprends pas en quoi c'est si difficile de permettre aux femmes (puisque c'est surtout d'elles dont l'autrice et les nombreux débats publics parlent) de porter ce qu'elles veulent, notamment en termes de symboles religieux. L'autrice mentionne par exemple que dans le sport il est important de rappeler qu'on joue pour son pays, pas sa religion (ok...? C'est d'ailleurs ce que font les meufs musulmanes comme les autres sportives mais ok) et elle cite aussi l'exemple d'une championne d'échecs iranienne qui a fui l'Iran parce qu'elle y était menacée de mort par refus de porter le voile (pas acceptable obviously) et que maintenant la République lui a permis d'obtenir l'asile et de jouer pour la France. Pour moi c'est typiquement le genre d'histoire qui peut être interprétée de manière très manichéenne en mode "regardez comme cette femme est courageuse" (ui 100%) "c'est à ça que ressemble la liberté féminine car le voile est nécessairement oppressant et misogyne donc interdisons le voile pour permettre aux femmes d'être libres" (non).
Je ne vois pas ce qui est incompréhensible dans le fait qu'une joueuse de handball, une meuf au travail ou autre ne puisse pas porter son voile si elle le souhaite. Je sais que les règles des compétitions sportives sont sexistes et arbitraires de base mais ouais je galère à comprendre la logique. Le voile n'est pas une croisade mdr
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La possibilité de faire évoluer la laïcité vers un modèle plus pluraliste, comme dans les pays anglo-saxons ou nordiques (là où la laïcité à la française est plus universaliste), a été évincée dès le début sous prétexte que mais euh quand même aux USA y'a le Ku Klux Klan et ils ont aboli l'avortement... ah ok, merci pour la subtilité de l'analyse.
Prendre un exemple de cas extrême ou de meurtre ne fait pas un argument, on peut démontrer tout et son contraire comme ça.
Quant à la défense du blasphème, je la trouve absolument primordiale mais pas sûre que ça lui soit bénéfique d'aller toujours de paire avec un discours aussi arc-bouté sur cette définition de la laïcité.
Bref pas d'accord, ma take c'est qu'on devrait pouvoir vivre harmonieusement entourés de signes religieux et blasphématoires ❤️🔥
Les explications sur la laïcité et en quoi cela est utile sont superbes et bien expliquées. Bémol: l'explication sur le voile ne me satisfait pas trop; en effet je n'ai pas l'impression que l'autrice vers la fin explique le voile dans les espaces publics mais plutôt tout cours alors qu'avant elle expliquait que toutes les femmes devraient avoir le droit de s'habiller comme elles veulent avant d'expliquer que le voile était un frein à pour que les femmes puissent s'émanciper (et donc de porter ce qu'elles veuillent ce qui me semble être un peu contraire à ce que l'autrice disait avant) alors que cela n'a rien à voir avec le thème sur la laïcité mais de la critique du voile.
Il serait utile que l'autrice se renseigne et échange avec les personnes qui portent le voile et/ou l'abaya au lieu de donner son avis sans savoir de quoi elle parle.