L’album Blue de Joni Mitchell a balisé l’enfance et l’adolescence de Janie. Avocate approchant la quarantaine, elle tombe enceinte, par accident, par hasard, par acte manqué, qui sait ? Cette grossesse tardive l’obligera à renaître à elle-même et aux autres, et, surtout, à renouer avec Édith, sa mère, insaisissable et évanescente, qui a déserté le nid familial pour des raisons obscures. D’un café du Mile-Ex au Musée des beaux-arts en passant par le Golden Gate de San Francisco, avec Richard, Leïla, Claire, Thomas et Gabriel à ses côtés, Janie aura dix mois pour retisser les fils de son passé et choisir son présent. Dix mois en dix chansons. Car, dans ce déroutant parcours, elle trouvera à nouveau refuge dans Blue, qui deviendra la trame sonore d’une maternité inattendue et d’un singulier road trip vers soi, jalonné de doux émerveillements et de troublantes découvertes.
Chaque mois de grossesse est accompagné d'une chanson qui rappelle des souvenirs, qui fait déterrer des racines enfouies et qui répond peu à peu à des questionnements de longue date. Peut-on être une bonne mère malgré un sentiment de rejet par la nôtre ? Peut-on surmonter l'abandon maternel ?
L’écriture est très belle, très douce. L’autrice nous raconte des passages de la vie de sa protagoniste avec une belle simplicité, ça sonne tellement vrai que j’avais parfois l’impression de lire le journal intime de Janie. Là où j’avais un peu de difficulté, c’est sur la finalité de ce roman, c’est-à-dire que je la cherchais un peu. Évidemment, il y a l’ultime naissance de ce bébé, mais je me demandais parfois pourquoi ce choix de nous raconter tel ou tel épisode de sa vie? Comme si j’errais un peu partout à la fois, sans trop savoir pourquoi. Remarquez que je pense que ce livre représente parfaitement cette période de la vie (fin trentaine-début quarantaine) où justement on regarde derrière le chemin parcouru et ensuite devant pour déterminer ce qu’on veut pour la suite. En ce sens, ce livre est réussi.