Deux fois j'ai regardé la mort en face. Je n'en reviens pas d'être encore là. Ce que j'ai appris se résume en un mot : la joie. C'est une vie ponctuée de " pourquoi ? ". Pourquoi Jean-Philippe Blondel a-t-il décidé ce jour-là de prendre le train et non la voiture familiale, échappant ainsi à l'accident qui a emporté sa mère et son frère ? Pourquoi un deuxième accident coûta la vie à son père, le laissant, à vingt et un ans, formidablement libre et terriblement seul ? Pourquoi, quatre décennies plus tard, le destin le rattrape-t-il, l'obligeant à regarder de nouveau la mort en face ? D'une histoire qui aurait pu être racontée avec des sanglots, Jean-Philippe Blondel tire un récit empreint de tendresse et d'autodérision, le livre joyeux et lumineux d'un homme qui a traversé le feu et qui relève la tête, une ode à tous ceux qui prennent soin des autres, qu'ils soient enseignants ou soignants.
Jean-Philippe Blondel was born in Troyes, France, in 1964. His mother was a schoolteacher and his father worked for the National Railways. Jean-Philippe still lives in Troyes today after attending university in Paris and travelling around the world, including South and Central America, Nepal, India, and most of Europe.
Writing has always been Jean-Philippe’s way of expressing himself. He started writing poems when he was seven, then moved on to short stories as a teen. He wrote his first novel when he was 19. One book that had a profound effect on him as a child was Alice in Wonderland: he tended to identify with the White Rabbit…
Jean-Philippe’s favorite subjects at school were languages: French, English, and Spanish. He remembers telling his parents, at the age of 12, that he wanted to be an English teacher, which he’s been for the last 20 years in a high school.
Since no one in his family was particularly interested in literature, Jean-Philippe often wonders how reading and writing took on so much importance in his life—and at such an early age. However, books became his life-support when, at the age of 17, he lost his mother and brother in a car crash, and his father in another crash four years later.
His novels—for adults, young adults, or teenagers—are always based on everyday life. He writes in the first person because he wants readers to identify closely with the narrator, whom he tries to portray as the person next door. His novella, A Place to Live (2010), takes place in a high school. It is a very special text for him and reading it aloud always evokes strong emotions. He dedicated it to a class which he taught for three years: he had so enjoyed watching his students grow up and evolve that he wanted to offer them something special when they graduated. He read it to them during their last period together, and even now, several years later, thinking about the moment moves him deeply. Jean-Philippe writes with the earplugs of his MP3 player in. He carefully selects one song before writing, and it becomes the original soundtrack of the novel. He listens to it over and over, sometimes forgetting everything else, including where he is and what he’s doing there. It gives him the opportunity to live two lives at the same time—a fictitious one (because he so identifies with his narrators) and a real-life one. In the latter, he is married to a primary school teacher and has two daughters, aged 8 and 11. His favorite activities are teaching, writing, reading, and rock music. He is working on his eighth novel for adults, which also explores the boundaries between teenagers and “so-called” grown-ups.
Il y a des gens qui n'ont pas de chance dans la vie, des gens sur qui le destin semble s'acharner, des gens qui sont nés sous une mauvaise étoile. On pourrait dire que Jean-Philippe Blondel fait partie de ces gens. Ce professeur d'anglais, marié, père de deux filles, a vécu à 17 ans puis à 19 ans ans deux "traversées du feu" : la perte de sa mère et de son frère dans un accident de voiture, puis celle de son père dans un autre accident de voiture, deux ans plus tard. Dans cette autobiographique, il raconte son cancer, un lymphome, qui a pris possession de son corps à 56 ans, en 2021, à l'heure où débute la première campagne de vaccination Covid. Envisager cette troisième traversée du feu le terrasse. "Il y a des gens qui ont un drôle de karma, et apparemment je devais en faire partie". Avec une écriture minutieuse et un sens aigu de l'observation, il retranscrit avec beaucoup de justesse les émotions sur le visage de ses interlocuteurs comme celles qui le bousculent. "Je suis devenu expert dans l'art de dévisager les autres et de remarquer les détails, les colorations indésirées, le tremblement des membres, la légère cassure dans la voix. C'est par ces failles-là que j'entre dans leur intimité, que je scrute le mouvement de leur pensée et leur façon d'appréhender la situation. Je sais depuis longtemps que le vrai pouvoir réside dans l'écoute et non dans la prise de parole. C'est sans doute cette attachement à l'émotion infinitésimale qui a fait de moi un romancier." L'écriture précise de Jean-Michel Blondel, qui dépeint les affres de la maladie, les peurs et les fantômes qu'elle réveille, m'a profondément touchée. L'autobiographie est un genre que j'affectionne tout particulièrement. J'adresse un grand merci aux éditions de L'Iconoclaste et à Babelio de m'avoir permis de découvrir cet auteur et ce livre, reçu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
J'ai eu du mal au début, j'ai trouvé ça trop personnel. Je connaissais sa vie et des tourments (enfin ce qu'il veut en montrer) alors même que je ne le connais pas. C'est comme avoir accès aux secrets et aux "méthodes" de pensées d'un auteur, pourquoi? Quel intérêt littéraire ? La seconde partie elle se lit plus rapidement, puisqu'on retrouve un ami, on le connait déjà un peu mieux.
Au début j’avais bien commencé le rythme de lecture était régulier puis vers la fin j’ai eu du mal à m’y mettre pour le finir mais anyway un livre très inspirant sur la résilience et la manière de gérer l’irruption de la maladie dans le quotidien.
Voilà déjà presque vingt ans que je côtoie Jean-Philippe Blondel ... presque comme un ami même si seules les pages de ses livres nous relient.. et quelle amitié !
Traversée du feu est sans conteste un texte à part. Jean-Philippe Blondel parle de lui sans rien nous cacher ou presque. IL courait, on lui a annoncé, il a absorbé, marché, écouté et enfin joui... Un récit autobiographique , un lymphome, la machine médicale s'est enclenchée ... Une fois encore la plume s'est faite la plus légère possible et pourtant le cercle de feu s'est rapproché... Ni pathos, ni trémolos, un récit pétillant mêlant tendresse et auto-dérision . Plaise à tous ceux qui suivent un chemin similaire puiser dans ces mots le petit quelque chose qui les gardera vaillants sur le chemin.
Traversée du feu raconte la vie et ses sales coups avec une simplicité et une sincérité extrêmement touchantes. Si "la lumière au bout du tunnel" était un texte, ce serait celui-là. Merci monsieur Blondel pour votre histoire, votre sensibilité, votre douceur dans les ténèbres.