De quel fil sont tissés nos relations aux lieux aimés? La terre de son enfance pour certains, un paysage pour d'autres, un arbre ou les murs d'une maison qui a hérité de nos souvenirs. Nous portons tous des lieux auxquels nous sommes singulièrement reliés – des lieux qu'on aime.
Or la manière dont on parle de cette géographie intime n'est pas neutre. Parler de " racines ", par exemple, suppose un certain imaginaire, une certaine idée de votre manière de vous relier. Derrière ces questions de vocabulaire se déploie en vérité une alternative bien connue : celle qui oppose un discours " libéral " postulant un homme rationnel libre de toute attache et idéalement citoyen du monde, ayant toute chose à sa disposition, à un discours brandissant l'idéal d'une osmose entre les humains et leur lieu de vie. Globalisme versus néo-nationalisme, écrivait Bruno Latour.
Il est tout autant nécessaire de proscrire un vocabulaire dont les mouvements d'ultra-droite se nourrissent que de reconnaître l'importance pour les gens de leur lieu de vie, d'en dégager les enjeux éthiques et politiques et de les intégrer dans notre conception de la démocratie. Car moins nous respectons l'affection des gens pour leur milieu, plus ceux-ci éprouvent la frustration et la colère qui font le lit des positions politiques les plus extrêmes. Et plus nous délocalisons l'idée même de " citoyen ", plus notre négligence à l'égard de notre propre milieu augmente. Ce livre, très personnel et dans lequel Joëlle Zask se penche sur sa propre expérience, nous invite en somme à un double chemin politique et esthétique, pour penser une nouvelle manière d'arpenter le monde. ________________________________________
" Une réflexion profonde et originale. (...) Absolument passionnant. " Ali Baddou,Le Grand Face-à-face
" Cette théoricienne, pionnière de la démocratie participative (...), s'inspirant autant de Georges Perec que de l'attachement des Corses à leurs îles, plaide dansSe tenir quelque part sur la Terre, pour revivifier, par les mots, par les gestes ou par l'urbanisme, la fécondité que l'on noue avec les lieux qui nous construisent. " Clémence Mary,Libération
mouais….. je sais pas si je n’ai rien compris ou si je ne suis pas en accord
sur le fond, j’entends la logique de l’enracinement = rhétorique d’extrême droite ok, mais encore ? pareil, j’entends la dissonance dans l’idée de « propriété » quand on parle d’une terre mais alors pourquoi ne pas parler de la logique capitaliste qui fait précisément ça ?
en fait, je trouve la réflexion très auto centrée, et qu’elle manque cruellement d’un traitement systémique. la poésie est tentante pour aborder ces sujets, mais malheureusement elle n’est absolument pas suffisante, voire même nuit à la portée du propos.
Dommage, même si j’aimerais bien tenter la lecture d’autres ouvrages de l’autrice afin de percevoir mes potentielles erreurs de lecture & d’interprétation
J’aime beaucoup l’angle de cet essai que je trouve très poétique. La lecture a éclairé de nouvelles cases dans ma tête puisque l’autrice décrit et pose des mots sur des concepts qui nous semblent naturels, du moins que nous ne questionnons pas : la différence entre un lieu et un espace, par exemple.
J’ai trouvé périlleux voire complexe cette recherche d’une troisième voie entre le discours d’enracinement individuel à un lieu -la plupart du temps celui qui nous a vu grandir- et celui ultra-libéral de l’insularisation. La nuance est souvent une opinion difficile à défendre mais elle est une attitude responsable et éclairée vers la recherche de la vérité.
J’ai particulièrement aimé le chapitre sur « L’expérience du retour » : très clair et juste.
c'était très intéressant, mais je pense que la réflexion est un peu trop "tournée sur elle-même", et qu'il aurait pertinent d'analyser le sujet d'un point de vue plus nettement post-colonial et anti-colonialiste.
Bof, je reste vraiment sur ma fin... on reste en surface. La proposition de parler des lieux en déjouant les discours d'extrême droite est pas vraiment là - écriture assez auto-centrée.
Par ailleurs je trouve le contenu de cette réflexion assez classiste néolibérale et bourgeoise, si ce n'est occidentalocentrée.
L'autrice ne tend pas (c'est mon avis) à produire du sens mais à déplier son point de vue qui prévaudrait sur celui des personnes qu'elle interroge, pour moi ya un soucis déontologique là, dans sa maniere de faire sa recherche de terrain.
J'ai un peu la flemme de produire une critique plus constructive mais c'est pleins d'inpensés, de biais cognitifs et de manquements dans ce qu'elle nous propose (que je trouve plus ou moins intentionnel) pour produire un discours assez attendu et bien-pensant.
Le titre et le sous-titre font espérer la découverte d'un sujet passionnant et à mon sens important. Mais l'ouvrage de Joëlle Zask est qualifié en quatrième de couverture de "très personnel" et c'est bien là le problème. Il donne l'impression d'un mauvais collage entre souvenirs familiaux, notes de recherche sur le sujet et bribes d'échanges avec diverses personnes. Chaque chapitre amène son lot de déceptions et parfois de contradictions. Certaines questions soulevées par l'autrice sont intéressantes. Mais les réponses apportées ne font que survoler le sujet, n'apportent rien de concret.
Très en désaccord avec l'autrice, et cette vision finalement bien néo-libérale du rapport au lieu
Un jour j'écrirais une critique intéressante et constructive qui est encore dans mes brouillons; ce livre a eu au moins le mérite de m'aider à développer mes propres idées sur ces questions
globalement intéressant, j’ai aimé la partie vraiment sur les lieux et les relations qu’on a avec eux, c’était assez juste sur les sensations et un peu poétique sympa. j’ai moins compris les parties politiques, genre l’analyse était pas très profonde jsuis pas ultra convaincu.