Né dans une « famille d’enfants morts », le narrateur de Garçon désamorcé tente de se libérer des tragédies qui parsèment son arbre généalogique. À l’aube de la trentaine, il se fait jouer des tours par sa colonne vertébrale, ses genoux et ses jointures, par sa tête et son estomac, mais il survit, il résiste ; face à la mort et ce qu’il croit être son destin, oui, mais aussi face à un monde qui intègre difficilement les personnes autistes comme lui et duquel il voudrait parfois, d’une façon ou d’une autre, se soustraire. En dialogue avec sa grand-mère décédée et Lana, la seule personne qui ait réussi à s’immiscer dans son petit univers, il apprend à apprivoiser le monde qui l’entoure et à ne plus fantasmer sa propre disparition.
Plus qu’un livre sur la neurodiversité, Garçon désamorcé est un roman où l’autisme informe le fonctionnement de la prose d’un bout à l’autre, mimant le langage et la pensée autistiques et permettant de donner voix à une expérience du réel décalée. À travers les drames familiaux, la maladie, l’anxiété et différents chamboulements, le narrateur découvre qui il est, hors des diktats sociaux et par-delà l’héritage qui pèse sur lui, et réfute l’idée fausse et malheureusement répandue selon laquelle les personnes autistes sont incapables de tisser des liens avec autrui. En effet, « l’amour a des dialectes plus variés que ce que l’on croit ».
Avec mon travail auprès d’enfants sur le spectre de l’autisme, il n’y aurait rien de plus intéressant pour moi que de pouvoir me plonger dans la tête de ceux-ci. Si je pouvais comprendre chacun d’eux, savoir comment ils ressentent et voient la vie, je le ferais sans hésiter. C’est un peu ce qu’on vit dans cette lecture! Le narrateur nous partage, à travers des textes et de courts poèmes, ses frustrations, ses pensées plus sombres, des fragments de sa vie, etc.
Ce fut vraiment un récit court et intéressant, qui ne m’a toutefois pas captivé autant que je l’aurais aimé. Parfois, dépendamment de mon « mood » lecture, ce sont des choses qui arrivent, tout simplement.
J’ai particulièrement apprécié les citations d’autres oeuvres littéraires qui nous étaient partagées et qui cadraient parfaitement avec l’histoire. Surtout que certaines d’entre elles venaient de romans que j’ai lu et adoré, dont « chienne » et « y’avait-il des limites si oui je les franchies mais c’était par amour ok ».
Beau moment lecture. P.s. Est-ce qu’on peut se parler de la page couverture? C’est 100% mon style d’art. Elle est parfaite ! 👌🏻
Ça fait du bien et le truc pour les multiplications avec 9 c’est que la somme des deux chiffres fait toujours 9 et est dans la dizaine précédente: 9x7: 63, 9x8: 72, etc.
"Je voudrais parfois mettre les voix à off tout autour."
Avec Garçon Désamorcé, on nous invite à entrer dans l'univers d'un narrateur neurodivergent. J'ai eu l'impression d'être quelque part entre le roman et la poésie. Ça donne un amalgame vraiment très intéressant. Plusieurs passages m'ont donné envie d'applaudir et rapidement, on a envie de continuer à entendre ce que le protagoniste a à dire.
"Mon estomac savait mieux que moi identifier les émotions qui me traversaient."
« mes yeux se gorgent de sève, je vois au loin quelque chose comme une lumière grisâtre, ni lumineuse ni terne, quelque part dans un entre-deux confortable. »
Wow! J'ai adoré la poésie fine de Kunst. Les mots sont justes et les images fortes. Même si chargée et difficile par moments, cette lecture m'a fait du bien.
C'est en célébrant la richesse poétique des perspectives atypiques que nous abattrons la honte!
Fabuleux premier roman! Un texte d’une remarquable précision et doté d’une sensibilité très forte! En se mettant dans la peau d’un narrateur autiste, Gabriel Kunst parvient d’une manière stupéfiante à imbriquer le récit d’une fragilité déconcertante, avec un ton parfois violent qui pousse la forme du récit à un niveau plus haut. L’utilisation de références littéraires actuelles renforce une mainmise sur un vouloir de bien cadrer dans la société actuelle, ce qui est audacieux mais bien calculé, particulièrement avec les textes choisis. Avec des courts fragments poétiques et une prose vibrante et éclairée, Gabriel Kunst démontre un potentiel énorme de par sa plume évocatrice de sentiments multiples et d’un contrôle de la narration des plus soignées et maîtrisées.
Je veux simplement lire tous les livres de la collection de @poètedebrousse. Prose c’est une collection que j’adore avec des livres simplement excellents et celui-ci ne fait pas exception. On se plonge dans la tête d'un garçon autiste, comme dans les livres de @ValerieJessicaLaporte. Ces œuvres sont tellement importantes afin de nous faire comprendre en partie ce qui se déroule dans leurs têtes. À chaques œuvres de ce genre je me sens toujours plus compréhensive de leurs ressenties. @GabrielKunst à vraiment bien réussi son travail, j’ai particulièrement apprécié les passages plus poétiques et les références culturelles des dernières années, j’ai trouvé que c’était très bien équilibré.
« Je suis le garçon en quête du don de se rendre invisible. »
Valsant entre prose et poésie, Garçon désamorcé nous fait découvrir les revers, les nuances et les subtilités du trouble de l’autisme. « Plus qu’un livre sur la neurodiversité, Garçon désamorcé est un roman où l’autisme informe le fonctionnement de la prose d’un bout à l’autre, mimant le langage et la pensée autistiques et permettant de donner voix à une expérience du réel décalée. »
À travers ces pages, on suit le narrateur dans son cheminement personnel bordé de drames familiaux, de peurs, d’anxiété, d’adaptation à son propre corps et à son identité. ❤️🩹
« Pourtant, l’amour a des dialectes plus variés que ce que l’on croit. »
J’ai beaucoup aimé ma lecture. J’ai apprécié d’en apprendre davantage sur ce sujet dont je n’entends pas beaucoup parler, dont peu d’œuvres témoignent. Le récit est parfois difficile à lire, parfois triste et déchirant, mais il est vrai et authentique. L’auteur nous fait découvrir le monde à travers son regard. Je vous recommande assurément cette nouvelle découverte !
« Je t’ai vue disparaître comme j’ai toujours voulu disparaître et ça m’a donné envie de rester un peu, de me déseffacer, de prendre consistance. » ✨