Voici neuf ans que le haut roi Ambigat m'a admis à la cour du Gué d'Avara. Voici neuf ans que j'ai trouvé ma place parmi les héros bituriges.
Toutefois, quoiqu'il demeure redoutable, le souverain vieillit. Sa force vitale s'épuise et les royaumes de la Celtique déclinent. Nos troupeaux sont malades. Nos blés pourrissent sur pied. Les jeunes fils du souverain meurent… La disette et le mécontentement grondent au sein des tribus. Si les dieux se sont détournés du haut roi, que feront les chefs des nations clientes ? Certains ne rêvent-ils pas de renverser Ambigat, de s'emparer du pouvoir, de restaurer la prospérité ?
Et moi, Bellovèse ! Moi qu'Ambigat a jadis privé de son père et de son royaume ! Moi qu'Ambigat a naguère voué à la mort ! Moi qu'Ambigat a fini par admettre parmi les siens ! Quel parti épouserai-je ? Deviendrai-je un chasseur de roi ? Ou serai-je le jeune roi traqué par la meute ?
Bellovèse a désormais trouvé sa place parmi les guerriers Bituriges depuis plusieurs années. Cependant, lorsque les signes du destin semblent désavouer le roi Ambigat, il lui faudra choisir : sera-t-il un chasseur de roi ou bien restera-t-il loyal ?
Mais quelle suite !! J'avais terminé Même pas mort avec un très bon avis mais l'impression d'une lecture parfois un peu plus dure à suivre que le Vieux royaume qui avait ma préférence. De meute à mort chasse toute mes appréhensions concernant le cycle de Rois du Monde. J'ai été happé par cette intrigue du début jusqu'à la fin.
Nous suivons ici Bellovèse dans un moment charnière qui voit les autres peuples commencer à contester le pouvoir des Bituriges, et principalement de leur roi Ambigat. Intrigues, complots, combats, banquets... Tout est présent pour emporter le lecteur dans cette histoire qui ne dure pourtant que sur une période de quelques jours mais nous faisant passer d'une émotion à une autre, de l'exaltation face à une charge héroïque aux larmes lors de morts tragiques en passant par la peur la nuit ou au plus profond des forêts.
Comme à son habitude, la plume de Jean-Philippe Jaworski est impeccable et nous plonge en immersion dans ce monde celte, à l'aide d'un vocabulaire précis (prévoyez une ou deux recherches pour certains mots) et d'une ambiance à couper le souffle. Que dire par exemple de cette forêt dans laquelle des pendus semblent avoir été sacrifiés et dont nous ressentons toute la moiteur étouffante. Ou de cette chasse à courre du début de roman, qui n'en finit pas, à tel point que nous finissons par nous demander si le cerf existe seulement. Le roman mêle avec beaucoup d'habileté mysticisme et réalisme pour une ambiance des plus réussies. A plusieurs reprises nous ne savons plus ce qui relève de l'occulte ou non.
De meute à mort est sans conteste un roman formidable que je recommande à tout le monde. Si vous n'avez pas été entièrement convaincu par Même pas mort, il me semble indispensable de persévérer au moins sur celui-ci avant de vous décider sur la série !
Dans Même pas mort, nous faisions la connaissance de Bellovèse, fils de Sacrovèse, à travers le récit de son enfance très mouvementée au milieu des tribus gauloises. Nous l’avons accompagné à travers son initiation, ses tragédies familiales, ses premiers combats et son retour d’entre les morts. Avec Chasse Royale, Jean-Philippe Jaworski attaque l’âge adulte du jeune homme revenu de l’île des vieilles.
Nous retrouvons Bellovèse marié et père, évoluant parmi les héros du haut-roi Ambigat, ce même oncle qui avait tué son père et l’avait envoyé à la guerre. Ce second tome se déroule sur une durée beaucoup plus réduite que son prédécesseur. Le gros de l’action se condensera sur quelques jours alors qu’Ambigat se rend à la traditionnelle fête de l’été avec ses hommes. Mais le souverain n’est pas super haut dans les sondages en ce moment : maladies, famines, décès de ses héritiers, beaucoup murmurent qu’il n’a plus la faveur des dieux. Face aux conflits qui approchent, Bellovèse devra choisir son camp et défendre sa position au milieu de ses compagnons.
L’auteur s’amuse quand même un peu à faire des sauts périlleux dans les souvenirs et les légendes au début, mais dans l’ensemble, Chasse royale est beaucoup plus linéaire et direct. On change aussi pas mal de ton pour cette suite qui se révèle beaucoup plus guerrière. Bellovèse a grandi et fait ses premières armes, on passe donc de la magie de l’enfance aux récits de guerriers féroces. Le parcours initiatique de l’enfant laisse place à la geste des héros, et j’ai adoré ça. J’avais été légèrement frustré dans Même pas mort parce que le roman nous annonçait une ambiance de ce genre dès le début mais le laissait de côté pendant tout le roman, mais là on rentre en plein dedans, tête la première, le choc est rude !
Ce qui va être en jeu ici c’est allégeance de Bellovèse, il devra choisir son camp dans un conflit où il a des amis ou de la famille des deux côtés. Pendant ces quelques jours tragiques où tout va basculer, nous allons assister à des poursuites, des duels, des combats armés, des charges héroïques et des hauts faits qui couvriront les hommes de gloire, et potentiellement les mèneront à leur mort. Évidemment on a pas des champs de batailles avec 40000 soldats, les bastons se règlent avec quelques dizaines de gars qui se foutent sur la gueule, mais les personnalités n’en ressortent que mieux. Chacun des personnages est décrit avec soin et a son rôle à jouer, certaines scènes impressionnantes restent forcément en mémoire. On va éviter de spoiler mais cette longue descente vers la rivière avec Sumarios et surtout Bouos qui s’illustrent au combat, bon dieu que c’est épique ! On alterne les moments de gloire, de désespoir, les retournements de situation, les drames, tout ça en quelques minutes !
Même s’il évoque un contexte très guerrier ici, Jean-Philippe Jaworski garde une écriture irréprochable, à la fois percutante, subtile et évocatrice. Il nous conte cette saga par les yeux de ces héros et nous offre donc leur vision du monde, chaque évènement est l’œuvre des dieux, les rêves et les signes influencent les hommes. On balance toujours entre vraie magie, superstition, rêves, l’auteur nous laisse presque interpréter ça un peu comme on veut. Tout a l’air extrêmement documenté (mais j’y connais que dalle en histoire alors on va dire que oui) et nous propose une œuvre sur une période historique de notre pays qui reste très floue, mais ça permet justement aux écrivains talentueux de combler les trous avec leur imaginaire donc on va pas se plaindre !
J’ai plongé dans cette aventure à travers la version audio du roman, lue par Jean-Christophe Lebert. J’avais déjà écouté Même pas mort juste avant histoire de me remettre dans le bain, et je pense sincèrement que le bonhomme est le meilleur lecteur de roman audio que j’ai eu le plaisir d’entendre jusqu’ici. On est littéralement transporté dans la fureur des combats ou l’exaltation des courses en forêt, on est plongé dans l’étrangeté et la brutalité de ce monde où tout est un peu magique. Il fait un boulot formidable sur cette série, donne une identité forte aux personnages et fait honneur à la plume si raffinée de Jean-Philippe Jaworski. J’ai ma petite préférence pour son interprétation de Bouos qui me faisait rire à chacune de ses réparties de gros bourrin, contrastant de manière cocasse avec la voix fluette du colosse.
Chasse Royale est un vrai régal, une épopée au cœur des tribus gauloises, avec ses guerriers, ses druides et ses mystères. Plus homogène et plus direct que le premier tome, il frappe juste et envoute le lecteur qui a bien hâte de découvrir la suite des aventures de Bellovèse.
Suite du déjà très bon Même pas mort, Chasse royale est un petit bijou.
Le récit se déroule plusieurs années après les événements contés dans le premier volume et on y retrouve un Belovèse à la tête de sa maison et père de famille. Toujours au service de son oncle, le roi des rois celtes, on le retrouve alors qu'ils sont en route pour la capitale du royaume carnute pour la cérémonie du début de l'été.
Là où Même pas mort étalait son action sur plusieurs années, tout se déroule cette fois sur une poignée de jours (pas plus de trois). Dans ce laps de temps, Jean-Philippe Jaworski réussit à nous faire entrer dans la psychologie de ses personnages et à nous livrer un récit haletant. Car les dilemmes et les drames sont au rendez-vous pour ce deuxième volume ! J'ai même versé ma petite larme, snif.
L'écriture est toujours impeccable, et l'impression de réalisme qui se dégage des scènes décrites est impressionnant. Tout comme pour le premier tome, le travail de documentation semble avoir été conséquent, et c'est tant mieux !
Cette fois encore, le roman baigne dans le mysticisme celte, sans qu'on sache vraiment ce qui relève de la magie réelle (si j'ose dire) ou des croyances des personnages, même si la piste magique semble se préciser.
Encore un superbe roman à mettre au crédit de cet auteur, et j'attends la suite de pieds fermes !
Un excellent tome, je l'ai plus apprécié que le premier. Une fois que l'on connait bien les différents peuples et personnages la lecture est vraiment fluide et on apprécie d'autant plus le travail et la plume de l'auteur.
Un tome vraiment épique, j'ai hâte que le tome 3 sorte.
A cause de son verbiage trop important, j’avais apprécié mais pas été totalement emportée par Même pas mort, l’histoire qui précède Chasse Royale et qui nous amenait à faire la connaissance, dans un brouillard confus, de Bellovèse, fils de Sacrovèse, roi des Biturges, sacrifié sur l’autel des ambitions politiques de son oncle Ambigat. Avec le début de cette nouvelle aventure, Jarworski, dont j’apprécie toujours autant la plume riche, trouve un nouvel équilibre entre magie poétique et magie de la nature, qui m’a conduit cette fois à vivre une très belle expérience.
Nous retrouvons donc, à peine quitté, l’univers de conte au coin du feu de Même pas mort et de son héros que la mort refuse d’accueillir dans ses bras malgré ses sombres pensées et ses sombres menées. Bellovèse est désormais adulte et aux côté de son frère, affilié à celui qui a tué son propre père, mais rien n’est fini. Dans une belle ambiance crépusculaire, sous les ramages des arbres des forêts qu’ils arpentent, notre auteur-conteur nous emmène dans une histoire ancestrale, une histoire de haine et de vengeance, une histoire d’ambition. Et là où le premier volet m’avait un peu perdu et pas totalement emportée dans l’ambiance mythologique et celtique qu’il souhaitaient mettre en place, j’ai tout trouvé ici.
Retrouver Bellovèse adulte est une excellente idée. Le retrouver en plus en proie aux difficultés qu’il a lui-même créées en bon anti-héros qu’il est encore mieux. J’ai adoré naviguer avec lui entre les alliances, contre-alliances, trahisons et complots ourdis à chaque fois par des hommes qui se connaissent bien les uns les autres et sont pétris d’ambition. J’ai adoré me faire surprendre par le récit, non pas de la destinée d’un héros, mais juste de la vie bien compliquée d’un ancien fils de roi bien maladroit, qui ne comprend toujours pas le poids de ses décisions inconséquentes. Jaworski ne cherche pas à nous offrir un texte lumineux, avec un élu porteur d’avenir. Il veut nous offrir un récit bien plus proche de nous, crasse et pesant, où les personnages se font petits et sont moralement bien gris. J’ai adoré cette contre-proposition.
Mais surtout ce qui m’a fait chavirer, c’est cette ambiance. Du début à la fin de ce premier volet du deuxième tome de sa trilogie Rois du monde, nous sommes sous les couverts de la forêt, une forêt sombre, ancestrale, inquiétante où tout peu arriver. Avec sa plume riche, l’auteur nous fait sentir celle-ci, la fait vibrer et trembler autour de nous, et nous en fait vivre les dangers. J’ai adoré cette immersion au plus près de la vie des Celtes, qui étaient eux au plus près de la nature. Les paysages et ambiances qu’il évoque sont totalement dépaysantes, crues, brutales et violentes. On vit vraiment à leurs côtés la chasse terrible par laquelle cette nouvelle aventure s’ouvre, on galope et court à leur côté, on se fait surprendre également et on tremble comme eux. Cela se poursuit lorsque les chefs se perdent, se fuient et se retrouvent, à travers les méandres des chemins et trouées de cette forêt qui semble recouvrir toute la lecture. Elle est là, entêtant, inquiétant, partout autour de nous et avec elle, c’est vraiment l’univers Celte qui revit. Magique !
Ce n’est pourtant pas une fantasy remplie de magie que Jaworski développe ici, mais une fantasy plutôt historique, réinterprétant ce que devaient être la vie de ces Celtes croyants aux esprits de la nature, mais surtout forts de leurs propres capacités physiques et cherchant toujours par un jeu d’alliances très vif et changeant à être les gagnants de l’histoire. Car ce que nous allons vivre, ce n’est ni plus ni moins qu’un jeu perpétuel de chaises musicales avec des personnages stratèges parfois fins parfois grossiers dont la force de l’intellect va venir contrebalancer la force terrible des armes. J’ai adoré suivre Bellovèse et ses compagnons dans ces multiples guêpiers, avec cette place inconfortable qu’a notre protagoniste à cause de son passé et son statut. Il vivote, vacille, sans cesse d’un côté ou de l’autre au gré de ses besoins et cela rend la lecture comme l’oeuvre d’un funambule, pleine de surprises et toujours en recherche d’équilibre précaire. Les surprises furent régulièrement au rendez-vous, à venir nous frapper, et parfois à nous ravager, comme dans les ultimes événements de ce tome qui viennent bouleverser le destin tranquille de Bellovèse par un drame imprévu.
Aussi à l’aise dans la peinture de la nature que dans l’élaboration d’une mythologie d’inspiration celtique, Jaworski pénètre enfin dans les futaies de son oeuvre avec ce tome qui fera date. Une écriture immersive, des scènes percutantes et crues, des personnages très gris, des émotions à fleur de peau et une intrigue complexe faite de complots et trahisons, « les rois de ce monde » ont décidément maille à faire et l’auteur a bien décidé de nous entraîner à leur suite au plus près de leurs exploits et méfaits. Cette contre édification d’un héros a parfaitement fonctionné avec moi, j’ai passé un excellent moment. C’était passionnant et terrible à la fois.
On s'y croirait presque. Ça sent l'humus et le sang, on est transporté dans les pays celtes du centre de la France, et on vibre à chaque rebondissement. Bravo l'artiste
J'AI ADORE!!! Je ne sais pas comment Jean-Philippe Jaworski s'y prend mais c'est le 3ème roman que je lis de cet auteur et la même chose m'arrive à chaque fois. Un début où je dois "m'adapter" à son style et puis je plonge complètement. Après des lectures un peu décevantes ou qui m'ont laissées sur ma faim en ce début d'année, je retrouve enfin un roman qui me satisfait complètement autant sur l'histoire que sur l'écriture. Dans ce tome, nous retrouvons Bellovèse, quelques années après la fin du tome 1 où il avait prêté allégeance à son oncle. Il est à présent un des héros du clan, un homme marié et père de deux filles. Le clan est dans une période difficile voire déclinante, et nous le retrouvons sur le chemin de retour d'une compagne où ils vont effectuer les rites du début de l'été. Si vous avez lu le 1er tome, vous savez qu'en fait Bellovèse raconte à un ami son histoire, et du coup c'est cette histoire là qui est narrée, une histoire importante car c'est celle où il perd son frère Ségovèse. (Il l'annonce dans les 15 premières pages) et toute l'action se passe en quelques jours. Le roman débute donc par cette annonce, la perte de son frère et les événements qui ont amené à ce destin. L'histoire commence doucement pour finalement monter crescendo. L'action se déroulant sur 3 jours à peine, le dernier tiers du roman est à couper le souffle. Les situations s’enchainent de plus en plus rapidement. Bellovèse sentait que quelque chose ne tournait pas rond, et du coup nous aussi mais on était aussi aveugle que lui. Et quand finalement la vérité éclate, on ne peut que subir les conséquences avec lui et quelles conséquences. Les rapports de force bougent, de nouvelles alliances se créent, le passé revient sur le devant de la scène, qui tirent les ficelles.... Et puis il y a les morts et même si je ne savais plus qui était qui au départ, certaines m'ont beaucoup impactées/touchées. En conclusion, j'ai complètement été emportée. Tout comme le 1er tome, là où Jaworski est très fort est la manière dont il immisce les éléments de fantasy. Cela pourrait être juste un roman sur les celtes et les croyances et ne pas entrer dans le genre, mais il arrive à donner sens et forme à ses croyances. La limite entre les rites, les cultes et la magie est si mince finalement. Ce mysticisme est tellement bien maitrisé. J'avais du lire le tome 1 il y a presque 4 ans, donc certains événements avaient complètement disparu de ma mémoire. Je pense que l'éditeur pourrait penser à rajouter un mini résumé au début des tomes pour nous rappeler les grandes lignes car il y a tellement de personnages et de rapports de forces différents. Un catalogue de personnages avec leur clan et leur statut ne serait pas surperflu non plus. Surtout que finalement ici, nous avons que la 1ère partie du tome 2 qui sera découpé en 3. La 2ème partie est sortie l'an dernier et la 3ème est n'est toujours pas annoncée. Du coup, même si cette première partie à une fin en elle -même. Bellovèse se retrouve dans une situation telle que je n'aimerai pas perdre tout ce que j'ai appris en attendant les différentes parties.
D'ailleurs, j'avais attendu si longtemps car à l'époque le tome 2 était annoncé en 2 parties et je voulais attendre que les 2 soient sorties alors quand j'ai su que ce serait finalement en 3. J'espère qu'elle sortira cette année. Enfin bref, pour une série qui aurait du se terminer en 2016 (cf le tome 1) on en est loin. Mais, ce n'est pas un problème (vu la qualité de l'histoire), c'est juste que l'éditeur devrait penser à ses petits pense-bêtes pour nous lecteurs... Bref, je ne peux que vous conseiller cette série et les oeuvres de Jaworski en général. Je dis toujours que je dois aimer les personnages pour adorer un roman et que je ne suis pas fan des descriptions, il me fait mentir. Pas que les personnages ne soient pas attachants (au contraire) mais je n'ai pas la même empathie que pour d'autres ce n'est pas cet élément qui a été déterminaant. C'est un tout : sa plume, l'ambiance, les actions, les personnages qui prennent forment. On est complètement plongé dans l’histoire comme si on y était. Pas de fausses notes dans l'écriture qui nous sortiraient de l'histoire, pas de longueurs, et surtout une palette d'émotions et de questionnements qui nous donnent envie de savoir la suite. Bref, cet auteur est génial, cette histoire est géniale. 5/5 +++
L’action, les combats, la mort et, surtout, la trahison, ne prennent pas de vacances dans ce deuxième tome de la série Les rois du monde! Wow… c’était brutal!
Pourtant, à travers tous ces massacres, le monde continue d’être illustré à coups de pinceau fins, subtils et particulièrement ingénieux. Les coutumes sont si originales; j’en suis constamment impressionné. Les rites autour du feu, des changements de saison, le pouvoir des druides sur le monde naturel, mais aussi sur le soutient que les dieux offrent aux rois, tous sont des éléments recherchés et travaillés pour offrir un tableau fourni au lecteur.
L’histoire de Bellovèse devient intéressante sur deux flancs ici. Tout d’abord, au niveau des exploits qu’il accomplit à la fin du récit. Alors que dans les mains d’un autre auteur, de tels accomplissements pourraient sembler exagérés, ici ils sont mérités par le protagoniste. Puis, la « framing story » semble gagner en importance. Bellovèse s’adresse plus directement à son interlocuteur (qui, je crois comprendre, est un visiteur d’un royaume lointain?) et fait même référence à certains compagnons nommés dans ses histoires qui doivent les rejoindre… ils auront donc survécu?
Ma principale crainte avec cette série est que chaque tome va finir par se ressembler et leur intrigue à se mélanger. Ça fait du sens aussi, comme la deuxième branche est divisée en quatre tomes… c’est comme si l’auteur avait écrit un seul énorme livre, qui avait été divisé pour fins de publication.
On plonge dans l'univers de la fantasy celtique. Quel bonheur d'être en immersion dans le monde de Bellovèse ! Toutefois, je dois admettre que la chasse en quête du Grand cerf m'a parue, parfois, un peu longue mais les autres tomes permettent de mieux comprendre ce que représente ce cerf...
Sacré plume que voilà. C'est toujours un délice de reprendre les aventures du jeune et fougueux futur roi de la Celtie. J'attends avec impatience de lire la suite, j'espère que la bibliothèque va rapidement faire l’acquisition du tome suivant.
Very good follow-up to Meme pas mort. The rhythm is a bit slower and the book is clearly setting up the stage for the rest of the series. But still fantastic book.
Peut-être ai-je trouvé que ce deuxième opus s'égarait en quelques longueurs. Je me permets de faire le difficile; c'est Jaworski après tout. Lecture somme toute superbe.
Du même auteur, "Gagner la guerre" est un chef d'oeuvre. "Même pas mort", dans un registre celtique, poétique, historique, presque occulte, est une oeuvre remarquable, complexe par son language et sa construction mais puissant par l'empreinte qu'elle laisse dans l'imaginaire ; "Chasse royale" poursuit la piste esquissée par "Même pas mort" et livre un récit également puissant, rythmé, nerveux, sous tension constante qui décrit 36 h d'évènement avec maestria rare. Violent, sanglant, magique, inquiétant, j'aime cette ambiance de jeux de rôles où les points de vies du héros descendent peu à peu au gré des bataille quand la fatigue fait place à l'épuisement. "Chasse Royale" malmène, tient en haleine, surprend et prend aux tripes. Je regrette autant que j'aime le peu de concessions sur le vocabulaire et le language. On entre dans ce livre comme un visiteur, au lecteur de s'adapter à ce monde, les personnages eux vivent leurs aventures. Chaque mot inconnu, spécifique de l'époque ou de la situation (et il y en a beaucoup) oblige a marquer un temps, chercher une définition et retourner à l'action. Du coup la lecture est un peu hachée et l'on rentre et sort en permanence en première lecture. Mais le jeu ne vaut la chandelle et livre au final une impression d'avoir lutter pour suivre, de faire un réel effort pour rejoindre la celtique, avec pour récompense une plongée qui donne le vertige, à l'image de l'apogée offerte par la fin de ce livre que je recommande à tous les fans de fantasy.
La suite de la série des "Rois du monde". Petite déception : il ne s'agit pas du deuxième roman en entier, mais de la première partie d'un récit qui a été séparé en deux pour des raisons "techniques". Tout de suite commence la peur que Jaworski nous fasse une RR Martin.
Le récit continue sur sa lancée : Belovèse a bien grandi et est devenu un homme, un héro, appartenant à la suite du haut roi Ambigat malgré les réticences qu'il aurait pu avoir. Il s'est marié, à deux filles et même une maîtresse de noble naissance.
Ce qui rend ce volume à mon sens légèrement inférieur au premier, même si je l'ai dévoré, c'est la structure narrative : le premier nous proposait une narration imbriquée, à souhait onirique qui, si on devait la comparer à un film se rapprocherait d'"inception". Ce volume là, c'est "Mad Max : Fury Road", en témoigne le retour de Bélovèse sur la fin du livre venu défier à lui-seul toute une armée de traîtres. Bon, ce que l'on perd en subtilité, on le retrouve en jouissance, à condition d'aimer le sang.
Sinon, on retrouve les éléments qui ont fait le succès du premier : un vocabulaire riche parfois quasi-inaccessible, des pointeurs culturels jamais académiques. Pour être chagrin, on pourrait relever parfois un peu de répétition dans l'écriture (est-on obligé de rencontrer autant de "massacre de cerf" ?).
Vivement la suite...
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La suite de l'excellent "Même pas mort" est tout aussi excellente.
On retrouve Bellovèse neuf ans après les événements de ce dernier; héros de l'armée de son oncle, le haut roi Ambigat; et l'accompagnant pour célébrer l'arrivée de l'été à Autricon, la capitale Carnute, ou les attendent les rois et les héros de toutes les tribus du monde Celte. Là, les jeux du pouvoir vont se mettre en marche, des alliances vont se nouer et se dénouer, le sang va couler et d'anciennes batailles vont se rejouer...
Chasse Royale est toujours narrée par un Bellovèse âgé, contant sa jeunesse afin d'en perpétuer la mémoire après sa mort. Le récit est plus dense que celui du premier volume, se déroulant dans l'espace de quelques jours et non sur plusieurs années, le gros du récit représentant la soirée de la fête de l'été et la matinée du lendemain. C'est l'occasion de se familiariser un peu plus avec les traditions et croyances d'un peuple ancien, à une époque ou la violence fait partie de la vie de tous les jours.
Dans la lignée du tome 1. Attention, c'est un tome 2.1, et pas 2 complet, si j'ai bien tout compris...
C'est de la Fantasy française, écrite comme de la SF à la Française. Le style est très travaillé, le lecteur pas guidé par la main, la chronologie décousue. Mais ça m'a plu, j'aime me faire des nœuds dans la tête. Je réserve toutefois mon avis définitif jusqu'à avoir lu la série complète (encore en cours de publication).
Les deux tomes constituant la première moitié de cette série m’ont rappelé à quel point Jean-Philippe Jaworski m’avait manqué ! Son style parfait, la gouaille qu’il prête à ses personnages et les mondes qu’il recrée forment un ensemble prenant et particulièrement agréable à lire. Je ne vis plus que pour une chose : la suite ! Chronique complète sur http://ambremc13.tumblr.com/post/1323...
Plus incisif et moins sinueux que l'excellent premier tome de la série, Chasse Royale confirme que Jaworski est en train de signer une oeuvre majeure et essentielle de la fantasy française. Gagnant en férocité page après page, Chasse Royale nous prend au collet et nous traîne dans la boue pour ne nous lâcher qu'une fois totalement hébétés. Génial !
L'univers celte est toujours aussi bien rendu et passionnant, par contre j'ai beaucoup moins apprécié le rythme du récit et la succession des combats. Je reste avec l'impression d'avoir lu (avec plaisir) l'introduction d'un roman qui aurait pu se contenir en quelques chapitres.