À trente-six ans, Janis Otsiemi est en train de se faire un nom parmi les rares auteurs de thrillers africains à écrire depuis leurs propres pays. Son dernier roman, African Tabloïd, est sorti le 23 septembre aux Editions Jigal. Une sombre histoire de meurtre de journaliste d’investigation, au Gabon, à un an des élections.
Ses romans noirs viennent tout droit de Libreville, et ils ont d’abord été reconnus chez lui. L’auteur a en effet reçu en 2010 le Prix du roman gabonais pour La Vie est un sale boulot (Jigal, Marseille, 2009). Il a publié coup sur coup, en 2012 et 2013, La bouche qui mange ne parle pas, Le chasseur de lucioles et African Tabloïd. Des polars remarqués en France, et qui ont valu à Janis Otsiemi d’être décrit par le quotidien français Libération comme « l’écrivain qui fait des bébés à la langue française ». Loin de démentir, Otsiemi explique : « La langue française n’est pas ma langue maternelle, et elle me parvient souvent avec son histoire, ses senteurs gauloises qui ne sont pas les miennes. Alors, je suis contraint de la brutaliser un peu pour la posséder comme on possède une femme, peut-être aussi pour prendre ma revanche sur le colonisateur, pourquoi pas ».