Un conte sensible et envoûtant, aux frontières de nos animalités profondes
Une jeune fille sourde et aveugle vit dans une ferme isolée après la mort de ses parents. Elle ne communique qu'avec des lettres qu'on écrit dans sa main ou qu'elle écrit dans celles des autres. Entretenant un rapport intime et sensuel à la nature qui l'entoure, elle développe une relation particulière avec ceux qu'elle appelle intérieurement «les chiens du dehors ». Sous l'œil de ses voisins, deux frères aux intentions bien inquiétantes...
Louise Mey is a Paris-based author of contemporary noir novels dealing with themes of domestic and sexual violence, and harassment, often with a feminist slant. The Second Woman is her fourth novel, but the first to be translated into English.
Comme toujours l’écriture de Louise Mey réussi à te faire ressentir tout en si peu de mot et très (trop) peu de pages. Ma seule frustration : c’était trop court.
Ne cherchez pas le prince charmant dans ce conte -- ça serait mal connaître Louise Mey -- mais régalez vous de son écriture poétique et engagée qui remet le chasseur et le loup à leur juste place dans le conte. Encore un pur bonheur 💜
" [...] Geneviève arriva, portant dans sa voix les tessons de cœur qu'Élisabeth reconnut au toucher [...]"
J’adore tout ce que Louise Mey écrit, mais je suis allergique aux délires mystiques quand ils se prennent au sérieux et sont associés au féminisme. On va pas se sortir le cul des ronces en se prenant pour des sorcières, on va juste décrédibiliser la cause. Je ne sais pas trop ce qu’il en est ici, mais le nom de la collection me fait un peu peur. J’ai néanmoins apprécié la lecture de ce roman, parce que ça fait toujours plaisir de voir les porcs souffrir. Et j’aime bien les chiens. Et les loups.
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Elle s’appelle Élisabeth. Elle est aveugle et sourde et elle ne communique qu'avec des signes, tracés dans sa main ou qu'elle écrit dans celle des autres. À sa majorité, orpheline depuis peu, elle a dû quitter l’institut spécialisé qui l’accueillait depuis des années. De retour dans la ferme familiale, elle vit seule, entourée d’un bois et d’un étang, communiant avec la nature et entretenant des liens particuliers avec une meute de chiens errants. Sa sœur lui rend régulièrement visite et veille sur elle comme elle peut. Les voisins les plus proches de la ferme sont deux frères, dont l’un vient de sortir de prison. Une nuit, ils décident de rendre visite à Élisabeth… Louise Mey, qui a remporté le Prix Landerneau du polar l'an dernier avec son roman Petite Sale, signe ici une nouvelle qui a tout du conte moderne. Une touche d’écoféminisme, un soupçon de polar social et un petit rien d’anthropomorphisme, les ingrédients font mouche. L’écriture, qui n'est pas sans rappeler l'univers de Sandrine Collette, sublime le rapport à la nature et souligne la part d’animalité qui sommeille en chacun de nous. Un texte court et puissant, tout en nuance, décrivant un retour à une forme de sauvagerie aussi sensible que subtil.