Le premier recueil de poésie d'Arthur Teboul, auteur et chanteur du groupe Feu! Chatterton.
Comme chanteur, Arthur Teboul incarne un esprit rock et romantique, entre popanglo-saxonne (Radiohead) et chanson française (Ferré, Gainsbourg, Bashung), entre ambiance feutrée d'un jazz club et néons perçants d'une scène underground ; poétique et inspiré, il est de ces nouvelles voix talentueuses qui parlent à la jeunesse et, brouillant les frontières habituelles entre les genres, redéfinissent de manière originale et séduisante la scène musicale en France. Auteur des paroles du groupe (des paroles au caractère quasiment visionnaire, qui marquent par leur capacité à saisir l'air du temps), Arthur Teboul confesse qu'il est venu à la musique par la littérature. Il plaide pour une existence où la poésie aurait une plus grande part. On devine facilement qu'il porte en lui la dimension d'un écrivain. De fait, entre les phases d'écriture des chansons de ses albums, il a pris l'habitude de composer ce qu'il appelle des poèmes minute, lors de séances de " déversement " ou d'écriture automatique. Entre le poème en prose et le récit onirique, ce sont de courts textes dont les idées et les émotions seraient les protagonistes, riches en inventions, pleins de mystère, de vivacité, de drôlerie, d'étrangeté et de beauté. Ils composent ce recueil, Le Déversoir.
Pour accompagner la sortie de son livre, Arthur Teboul poursuit cette expérience lors de happenings où chaque tête-à-tête donnera lieu à l'écriture d'un poème unique.
Des ambiances, des tourbillons de pensées, des listes, des petites histoires, il y a de tout dans ce recueil hétéroclite mais d'une unité folle. Arthur Teboul nous fait plonger dans sa tête comme dans une piscine. C'est beau !
lire ce recueil c'est entrer dans un rêve, pas de ceux qui sont merveilleux par leur beauté, mais de ceux qui sont beaux et merveilleux tant il est difficile d'en comprendre le sens. ces poèmes-minute sont avant tout une expérience du poète, celle de l'écriture automatique, mais aussi et peut-être surtout de le.a lecteurice : en lisant on est souvent mal à l'aise, on ignore où donner de la tête, on choisit finalement ce que l'on veut et si l'on veut comprendre. j'ai personnellement aimé cet inconfort déroutant, aussi bien qu'il m'a dérangée. en somme, il m'a quand-même plutôt inspirée.......
Une poésie délicate et originale, comme une mélodie. Des poèmes spontanées et contemplatifs écrits de manière automatique. C’est un recueil qui veut installer la poésie dans notre quotidien et comme le dit l’auteur, on ne demande pas à quoi sert une fleur, on le sait. Il souhaite en faire de même avec la poésie.
Pas facile de noter cet ouvrage. J’en attendais beaucoup et je dois avouer que j’ai été déçue : beaucoup de poèmes sont inaccessibles par leur manque de sens (mais cela est dû à la manière dont ils ont été écrits, en écriture libre, donc j’aurais pu le deviner). C’est cependant difficile de me dire que ces textes n’étaient pas faits pour moi quand certains m’ont interpellée, touchée et marquée. Mais cela représente un part si infime du recueil que ça ne suffit pas à relever l’ensemble.
Arthur Teboul s’était fait connaître comme chanteur et parolier du groupe Feu Chaterton. Il revient se déclarant clairement et ouvertement poète avec Le déversoir, ou Poèmes minutes.
En effet, reprenant l’exercice des surréalistes autour des associations libres, Arthur Teboul y excelle. Suivant une méthode simple : laisser venir un mot, n’importe lequel, sans censure. Y associer un adjectif et alors “naît une image nouvelle, inconnue, qui réveille la part magique des mots”.
Alors, Arthur Teboul voyage autant en prose qu’en poésie, parle de réalité ou de rêve, enchante ou pas et touche en plein coeur, quelques fois. Ainsi, les émotions naissent. Ou alors, les mots font la fête à l’absurde. Ou encore l’imagination s’inspire des images.
Au milieu de ce jeu de mots, Arthur Teboul dresse un bel hommage à Christian Boudin. “Les oiseaux libres, les arbres sans maîtres, ce qui est offert sans qu’on le possède. Tu savais le toucher, le cueillir et le montrer. L’accueillir serait plus juste, pour ne pas déraciner. (…)”
Au moment où on redécouvre la poésie, Arthur Teboul nous en fournit un modèle décomplexé et talentueux, dressant des ponts entre les mondes et les époques.
Embarquez-vous pour 98 poèmes, réalisés en moins de dix minutes. Comme une invitation à s’y essayer aussi !
plutôt décevant, mais peut-être avais-je trop d'attentes J'ai l'impression qu'il met des mots jolis mais aléatoires à la suite en espérant que ça passe, mais la plupart du temps j'ai pas trouvé ça ouf, c'est souvent assez désordonné. dommage. Les poèmes auraient mérités d'être travaillés un peu plus que 7 minutes. cela dit j'admire vrmt la richesse du vocabulaire
"Il y a assurément un autre monde, mais il est dans celui ci." -Troxler
"Le monde est remplu de visions qui attendent des yeux. Les présences sont là, mais ce qui manque ce sont nos yeux." -Bobin
"Quand on dispose les mots de tous les jours dans un ordre déconcertant, on résiste ordinairement à l'emploi purement utilitaire de la parole. À l'emploi purement pratique de nos vies."
"Le brouillard qui m'accompagne, en flottant au niveau de mon front, rend les choses plus lourdes, comme avant l'orage."
"Découvre si tu le veux une autre manière de dire l'horizon, de dire la paix, de dire avec pudeur l'oiseau qui gravite à l'intérieur du ventre." (p. 91)
"Mes paumes poussent le ciel Qu'aille l'oisillon bleu." (p. 95)
"Ressac" "J'ai plusieurs choses qui me traversent. Dont toi par instant. Tu es un million de pensées qui sont comme des petits couteaux." (p. 149)
J’aime le concept d’écriture et je pense que c’est une bonne façon de travailler son inspiration. Certains poèmes sont beaux d’autres sympas, drôles. Mais évidemment beaucoup non pas vraiment de sens et donc parfois la lecture perd un peu son intérêt. J’aurais dû écrire cet avis plus à chaud cependant.
Des petits poèmes ou bribes de vie qui se lisent seuls, sans pour autant nous transporter dans un univers lyrique transcendant. Lecture cependant ma foi fort agréable et tendre.
J’ai beaucoup aimé et je reconnais le joli assemblage des mots mais j’ai pas autant été touchée que ce à quoi je m’attendais (exception faite de Boulevard vide où j’ai lâché ma larme si)
Le poète est cuit. Dans un gros pot de terre, il signe sa fin. Empreinte légère, au revoir, adieu. Dans la glaise sculptée, il murmure un peu. Hanté par les parfums profonds, son souvenir s'épuise avant d'arriver à la main qui signe. Au carrefour, il se fait au revoir de la main. C'est lui-même qu'il laisse. Ne m'en veux pas, dit-il au poète qui était là, en lui, et qu'il laisse sur le bord de la route. Ne m'en veux pas, mais c'est trop fatigant tes yeux à l'intérieur de mes yeux, ton avidité, tes alertes, ta détresse momentanée et permanente, tu m'épuises aussi, tu me tords. Je voudrais soulager ta peine, quand tu regardes à l'intérieur de moi, depuis mon intérieur. Je voudrais poser ma main sur ton front que tu t'endormes tranquillement au moins un jour, una nuit, mais tu as peur, toujours peur. De ne pas être à la hauteur. À la hauteur de l'homme, qui veut toujours se hisser au dessus de lui-même. Je suis fatigué de ton désir, poète. Alors je te laisse là. Une empreinte, dans le pot de terre."
"Jusqu'au lieu commun:
Outrepassons la plage épuisée. Tout se cache. Saluons les micropoussières de verre transformé qui se sont perdues en chemin. Ça fera toujours du sable pour les enfants. De quoi dessiner des personnages rudimentaires avec des sourires et des zéros à la place des yeux. Un zéro ça fait de l'espace. C'est le seul moyen de bien voir, dit l'enfant, sentant qu'on ironise à ses dépens. Et il a raison. Une fois encore, il a raison. Il faut toujours recommencer à zéro pour voir clair. Il n'ya que les gens qui se prennent au sérieux qui trouvent insupportable qu'on leur rappelle ces lieux communs. Sauf que ces lineux communs ce sont les seuls où nous habitons ensemeble.Tu me donneras ton code postal que je t'envoie deux-trois pense-bêtes que tu n'es pas d'humeur à écouter tout de suite. Je sais que tu les as entendus Tout un chacun fait son chemin jusqu'au lieu commun. Certains s'arrêtent en route afin de se percher seuls sur la cime d'un tancarville pittoresque. Seras - tu de ceux-là?"
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