Au 22e siècle, alors que le réchauffement planétaire plombe la Terre depuis de nombreuses décennies, un sentier de pèlerinage épouse le tracé septentrional formé par la limite des conifères au nord du Canada. C’est à cette latitude que l’on tente désespérément de refroidir le pergélisol à l’aide de moyens technologiques coûteux et sophistiqués, afin d’y garder prisonniers virus et bactéries depuis longtemps enfouis.
Sur ce chemin de Compostelle moderne, Maurane et Einar accompagnent leur amoureuse Tiéra qui, équipée de sa veste climatisée, tente d’ignorer l’angoisse que lui causent ces températures de plus en plus élevées, même si loin au nord. C’est pour aider leur compagne à combattre sa thermophobie que Maurane a proposé ce périple.
Mais ni Einar ni elle ne sont exempts de faille. Alors que le Norvégien a développé une peur pathologique du noir qui l’incite à privilégier la fréquentation en alternance des pôles Nord et Sud afin de bénéficier de leur soleil de minuit, Maurane traîne un passé de dépression et combat au jour le jour la dépendance affective qui l’accable.
Ensemble, tous trois cheminent vers l’océan Arctique, vers la rédemption, la guérison ou le salut, en espérant que le passé, autant le leur que celui de toute l’humanité, ne les rattrape jamais…
Ariane Gélinas est fascinée par la nature. Son œuvre est surtout classée en fantastique, mais pour L’Envers des forêts, j’opterais plutôt pour le futurisme. Pour avoir lu d’autres parcelles de son œuvre, je la qualifierais d’auteure naturaliste car ses personnages évoluent le plus souvent grâce au pouvoir des forces mystérieuses de la nature.
C’est le cas des trois personnages principaux de L’Envers des forêts, Maurane, Einar et Tiéra, en pèlerinage dans le grand nord canadien du XXe siècle devenu trop chaud pour y être toujours confortable. Tiéra, qui souffre de thermophobie, est donc dépendante de sa veste climatisée. Einar, atteint de la phobie du noir, doit s’isoler dans un abri spécial lorsque le soleil disparaît. C’est à travers le personnage de Maurane que la nature s’exprimera d’une manière absolue et sans merci, qui dérange tant sa cruauté se révèle à la fois horrible et d’une beauté à couper le souffle.
L’Envers des forêts est un roman difficile d’accès parce que son univers est singulier et aride. La première partie, narrée du point de vue de Maurane, est aussi empreinte d’une certaine lourdeur dans l’écriture très poétique, très insistante qui agace un peu le flot naturel de la lecture. La seconde partie, où Einar raconte ce qu’il vit avec ses deux compagnes, est écrite plus naturellement et aide à apprécier la profondeur de l’histoire. Enfin, la dernière partie consacrée à Tiéra, la plus vivante et émotive, est celle qui m’a le plus touchée.
J’aime être dépaysée, si le tout en vaut la peine et c’est bien le cas avec L’Envers des forêts. Malgré ma réticence avec le style d’écriture, qui m’empêchait parfois d’apprécier le contenu, riche, dense et fascinant autant que la nature, j’apprécie d’avoir tenu bon car certaines des images proposées par Ariane Gélinas resteront gravées dans mon esprit pour toujours. Et ce n’est pas rien.
Je suis mitigé. C'est lent et c'est lourd. Je comprends pourquoi, mais cette lenteur du récit et cette lourdeur nuisent à mon plaisir de lecture. On apprend plein de trucs sur le monde post réchauffement climatique, mais en même temps, pas assez. J'aurais pris plus de réflexions sur les changements géo-politiques engendrés par les températures extrêmes. On suit trois personnages narrateurs, on essaie de comprendre leurs traumatismes, leurs relations interpersonnelles et leur place dans ce monde en changement, mais en même temps, on en les connait pas beaucoup. J'aurais aimé que leurs vies soient creusées un peu plus, qu'on nous montre comment on grandit dans ce monde futuriste... Mais encore une fois, les rares infos qu'on obtient sont insufisantes. Le filon le plus intéressant concerne les pathogènes qui sortent du sol qui dégèle et qui causent différents problèmes. Mais même si c'est, en quelque sorte, au coeur du récit, c'est esquissé. J'ai eu l'impression qu'on nous résumait une petite histoire se déroulant dans un grand arrière-monde qui me semble plus intéressant que le bout de vie de ces trois étranges personnages.
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C'est très rare que ça m'arrive, mais je ne terminerai pas ce livre.
Je trouve le style très maladroit: des longueurs dans les phrases, manque de concision, répétitions aussi. Et l'utilisation pas toujours heureuse de synonymes pour éviter de répéter un mot... gros comme du gros sel.
Si au moins l'intrigue m'avait happée... mais non. J'étais pas plus intéressée qu'il faut à savoir ce qu'il adviendrait des personnages.
Je me suis demandé pendant un moment si j'arrêtais, mais j'osais pas... jusqu'à cette scène où un personnage tordu plante des aiguilles sur des cochons d'Inde pour en faire des hérissons... puis dans les gencives d'un chien. Ç'a été mon signal: on ferme le livre, on passe au suivant!
Je mets deux étoiles parce que le sujet m'avait semblé intéressant. C'était une bonne idée.
Hâte de voir ici s'il y aura d'autres sons de cloche sur ce roman! J'ai peut-être raté quelque chose.
Le plus récent roman d’Ariane Gélinas nous plonge dans un XXIIe siècle asphyxié par les changements climatiques. La ligne tracée par la limite septentrionale de la taïga dans les Territoires du Nord-Ouest est devenue une sorte de sentier de pèlerinage, où les uns s’efforcent de recongeler le pergélisol à l’aide de nouvelles technologies, tandis que les autres cherchent un recueillement spirituel. Le « trouple » formé de Maurane, Einar et Tiéra entreprend ledit pèlerinage ; chacun des trois protagonistes sera le narrateur d’un tiers du périple, durant lequel il ou elle sera forcé d’affronter sa phobie, ainsi que les traumatismes du passé qui ont engendré cette dernière.
Avec une plume poétique qui dépeint à merveille la majesté sinistre du Grand Nord, en empruntant certains codes à l’érotisme comme à l’horreur, l’autrice signe un roman de science-fiction lucide et sensible, une odyssée essentielle à travers la psyché humaine, à travers la désolation environnementale.
Ça m'a pris pomal de temps passer à travers ce livre pourtant pas très long. J'aime bien ce que fait Ariane Gélinas en général, sans que ce soit des coups de coeur, mais cette lecture-ci a été difficile. Je n'étais vraiment pas motivée à connaître la suite, pas trop attachée aux personnages non plus. J'ai cependant trouvé la fin très belle, et je ne regrette pas d'avoir pris le temps de terminer l'histoire.
Lecture surprenante, je dois avouer que je ne m'attendais à rien et quel surprise dans cette lecture originale avec une fin qui vous laisse dans une réflexion sur l'avenir
J’étais vraiment contente de me faire proposer le nouveau et premier roman de science-fiction de l’autrice Ariane Gélinas. Autrice qui vient de la Mauricie, tout comme moi.
J’ai été très intriguée par l’histoire juste à lire la 4e de couverture. Moi qui n’ai pas l’habitude de lire ce genre littéraire, j’ai trouvé cependant que le récit était également hyper réaliste. En ce sens, j'ai remarqué que les personnages nous ressemblent avec leurs particularités et leurs émotions, que le réchauffement climatique existe bel et bien et nous ne savons pas encore ce à quoi ressemblera le 22e siècle. Ce sera peut-être comme dans le roman, qui sait !
Bien des thèmes qui sont d’actualités sont présents dans le roman. On parle de la perte de gens qu’on aime, mais aussi la perte de sens, de repère. On aborde également l’écoanxiété, les phobies, la dépendance, la quête du meilleur de soi, du bonheur, de la libération de nos peurs et d’avancer malgré un passé trouble.
La plume de l’autrice quant à elle est fluide, détaillée et vraiment très poétique. Il y a beaucoup de magnifiques figures de style tout au long du récit, ce qui donne une lecture riche et très imagée. D’ailleurs, la nature est présente à chaque instant du roman et les descriptions des paysages et de l’ambiance des Territoires du Nord-Ouest tout au long du périple des trois personnages, sont dignes d’une production cinématographique. Je n’ai pas arrêté de m’imaginer le « film » L’envers des forêts tellement les paysages grandioses me semblaient inspirants. Fait intéressant, l’autrice est vraiment allée visiter ce coin de pays et je confirme que ça se sent durant les 270 pages que compte le roman.
Ce fut une belle découverte pour moi, il faut certes aimer le genre, mais la qualité et le style d’Ariane Gélinas en vaut incontestablement la chandelle.
Première œuvre que je lis de cette auteure et j'admets être agréablement surpris par son maniement de la langue. Sa prose est vraiment touchante et elle sait créer chez le lecteur.trice une émotion forte d'attachement aux personnages.
Dans le livre nous concernant, une trouple décide de partir en pèlerinage dans les Territoires-du-Nord-Ouest afin d'aider leur amour Tiéra à vaincre sa phobie de la chaleur. L'histoire se déroulant au XXII ième siècle à la suite de changements climatiques majeurs, le nord canadien est maintenu gelé par un système de tuyauteries ingénieux, mais qui n'empêche malgré tout le pergélisol de se réchauffer. Tranquillement ce dernier devient plus souple et libère des organismes pouvant affecter l'écologie et surtout la santé des humains.
Lentement, Ariane nous amène sur le sentier de pèlerinage et nous fait découvre ce monde fascinant qu'est la toundra. L'écologie de ce futur nous est présenté de manière très concrète et permet d'en saisir les périls et la beauté.
Tout en marchant, nous découvrons chaque membre de la trouple. Maurane qui est une ancienne dépressive, mais qui maintenant représente la force du groupe; Einar qui souffre d'une peur effroyable de la noirceur, fuyant à chaque année cette dernière en vivant aux pôles en alternance; Tiéra qui souffre de thermophobie. Chaque jour nous les voyons affronter leurs peurs et tenter de se surpasser par la force du groupe. Ce contact dans l'intimité est l'élément m'ayant le plus touché. J'admets également qu'Ariane a un talent exquis pour décrire de belles scènes d'érotisme sensuelles.
Une œuvre à ne pas manquer.
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