Jump to ratings and reviews
Rate this book

Le culte de l’auteur: Les dérives du cinéma français

Rate this book
Ce livre propose « d’aller plus loin » dans l’analyse de la crise que vit actuellement le « cinéma d’auteur » français. Si les comportements abusifs d’un certain nombre de réalisateurs – qui se posent comme des héritiers de la Nouvelle Vague – remontent souvent aux années 1980-1990 et sont donc prescrits, de nombreux témoignages dénoncent des faits récents et tout porte à croire que les harcèlements et abus sexuels n’ont pas cessé sur les plateaux de tournage. Au-delà des récentes dénonciations, cette crise doit nous amener à nous interroger sur les représentations que propose ce cinéma d’auteur : « À partir de la Nouvelle Vague, la tâche des critiques de cinéma en France consiste à faire l’éloge et l’exégèse des œuvres, en les référant au génie de leur auteur, dont on analyse le style et les “obsessions”, en laissant soigneusement dans l’ombre les déterminations sociales, qu’elles soient de genre, de classe ou de race, qui structurent aussi toute œuvre artistique. » « La liberté de création artistique qui consiste en “la capacité de matérialiser, sans contraintes, une ou plusieurs œuvres, de formes diverses, dans un domaine artistique” a été réaffirmée en France par la loi du 7 juillet 2016. Elle aboutit à légitimer le fait que l’artiste puisse se placer au-dessus des lois, sous prétexte d’exprimer le caractère “transgressif” de son génie. Dans les faits, cette assimilation du réalisateur de films à un artiste dont il faut protéger la liberté de création a permis à Polanski de continuer à faire des films en France dans un cadre plus que confortable alors qu’il est toujours poursuivi pour agression sexuelle sur mineure aux États-Unis. » Geneviève Sellier passe au crible des dizaines de films, en féministe et en cinéphile. Cet œil neuf dénote aussi une volonté de prendre en compte le caractère collectif de la conception et de la production des films distribués dans le circuit commercial : « La “politique des auteurs” que François Truffaut et sa bande des Cahiers du cinéma ont réussi à imposer comme critère exclusif de jugement, est sans doute la plus grande supercherie de l’histoire du cinéma. »

264 pages, Paperback

Published September 13, 2024

7 people are currently reading
128 people want to read

About the author

Geneviève Sellier

22 books1 follower
Geneviève Sellier is Professor of Film Studies at the University Michel de Montaigne in Bordeaux. She is the author of several books in French, as well as Masculine Singular: French New Wave Cinema, published by Duke University Press.

Ratings & Reviews

What do you think?
Rate this book

Friends & Following

Create a free account to discover what your friends think of this book!

Community Reviews

5 stars
8 (13%)
4 stars
24 (40%)
3 stars
24 (40%)
2 stars
4 (6%)
1 star
0 (0%)
Displaying 1 - 14 of 14 reviews
Profile Image for malinka.
208 reviews14 followers
July 16, 2025
Un ouvrage très intéressant. L'écriture est fluide, la lecture se fait vraiment bien. Puis c'est un livre important, qui manquait réellement dans le paysage éditorial (malgré quelques points faibles). Les exemples cités sont nombreux, le travail est creusé, c'est très instructif. Les mécanismes de domination et de violence sont pernicieux, bien ancrés et acceptés. En refermant le livre, on se sent dégoûté de cette industrie, tout aussi violente dans son caractère patriarcal que les autres (mais à sa manière).

Je n'ai juste pas compris où l'autrice voulait en venir, dans le chap. 12, lorsqu'elle se focalise sur Les Enfants des autres, et qu'elle parle de la judéité d'une partie des personnages. J'étais vraiment en désaccord avec les deux arguments mobilisés dans ce passage.
Profile Image for Amélie.
Author 4 books40 followers
January 27, 2025
Je suis très déçue par ce livre avec qui je partage pourtant la thèse principale. L'essai semble avoir un problème d'édition : il y a énormément de redites comme si on avait ressemblé des articles indépendants. C'eut été pourtant simple de gommer ces répétitions. À part les réalisateurs les plus problématiques comme Allen, Polanski, Jacquot et Doillon, les arguments pour nous convaincre de l'aspect problématique des cinéastes sont souvent trop simples ou fallacieux. L'autrice résume les carrières de cinéaste à une seule œuvre. La démonstration est trop mince pour traiter Christophe Honoré d'« homosexuel misogyne » alors qu'elle donne le bon rôle à Catherine Corsini qui a pourtant été accusée d'abus sur une mineure dans un film où elle contournait les règles concernant les scènes de sexualité avec des adolescents. Elle attaque aussi très gratuitement Iris Brey qui a pourtant redonné ses lettres de noblesse au concept de « male gaze » et qui a fait un travail remarquable sur la culture de l’inceste. Ça manque énormément de sororité. C'est au final un livre étrange et bâclé. Dommage.
Profile Image for Orphée.
63 reviews
June 7, 2025
Je suis assez triste d'avouer d'entrée de jeu que j'ai été assez déçu par cette lecture... Je suis reconnaissant que le sujet ait cette visibilité, je rejoins la plupart des constats et ne peut que saluer l'entreprise de faire un état des lieux global jusqu'à des événements très récents.

Je ne vais pas faire QUE la fine bouche. La première moitié replace avec justesse le contexte cinématographique singulier de la France afin de démontrer qu'il a été le terreau fertil d'une culture créative nauséabonde, misogyne et complaisante vis-à-vis de quantité de violences. Le chapitre qui détricote le fonctionnement des aides du CNC est tout à fait édifiant sur la manière dont un système peut tenter de pallier des inégalités et tout de même présenter des logiques économiques perverses.

Je suis beaucoup moins à l'aise sur la sélection des exemples qui constituent l'argumentaire. J'ai l'impression qu'il y a du cherry picking là-dedans. Des contre-exemples me venaient en tête, alors même que ceux-ci auraient justement pu permettre de cibler des nœuds paradoxaux ou tendances plus sous-terraines (comme la fascination bouregoise pour une forme de lutte sociale fantasmée ou un positionnement d'allié•e uniquement cosmétique). La structure de la démonstration, qui passe par l'analyse brève d'une série d'œuvres me semble aussi rater le coche : le sentiment fatal de redondance fait perdre un peu le fil. Je trouve que ça manque de mise en perspective avec la question du racisme et de la LGTBQphobie malgré quand même (ce serait pas chic de ma part d'être injuste) un véritable souci de l'âgisme et du positionnement politique des artistes.

Autre grosse interrogation : le discours de l'autrice au sujet de la représentation de la sexualité au cinéma. Je n'ai pas réussi à comprendre exactement son positionnement. Il y avait, je crois, un souhait que les scènes de sexe soient systématiquement motivées narrativement. Je comprends que la multiplication de ces scènes dans un contexte où on maltraite et réifie les actrices n'est pas anodin. Toutefois, il me semble que la question tourne beaucoup plus autour de leur mise en pratique au moment du tournage (coordination d'intimité, cocréation avec les acteurices, etc) et des enjeux de représentation en tant que tels que de leur fréquence dans l'ensemble des œuvres filmiques et sérielles.

TL;DR : groumpf
7 reviews
February 23, 2025
Thèse et intention intéressante mais malheureusement ultra bancal sur l’argumentaire, dévoiement du female gaze à son compte qui nous fait douter de sa rigueur d’entrée de jeu et c’est confirmé par la suite: l’utilisation du nombre d’entrée d’un film pour qualifier sa « qualité artistique » est à côté de la plaque et donnerait raison à des logiques de la demande complètement bêtes et inapplicables à l’art en général. Dommage mais a l’avantage au moins de questionner la place de l’auteur
Profile Image for Sophie Jacquier.
56 reviews
September 4, 2025
3./5 ⭐
Instructif comme souvent avec ces essais. J'ai eu du mal avec le dernier tiers qui s'embourbe un peu dans des listes interminables d'exemples. Mais sinon, clair, précis... édifiant !
Profile Image for salomé.
34 reviews4 followers
November 2, 2025
Assez déçue par ce livre, au delà de quelques remarques avec lesquelles je suis franchement en désaccord, je trouve qu’il parvient pas vraiment à expliquer les rouages de son postulat de base - à savoir qu’il y aurait une plus grande complaisance de la part de l’industrie et du public cinephile envers les réalisateurs dits de “cinéma d’auteur” qui ont commis des vss/vehiculent des narratifs sexistes et patriarcaux

L’autrice dresse quelques pistes intéressantes : rôles des critiques, des institutions publiques et de la recherche, mais ça se perd dans pleins d’exemples qui parfois donnent lieu à des remarques pas pertinentes

Un point de départ interessant et un état des lieu déprimant mais nécessaire, cependant j’ai pas appris grand chose malheureusement
Profile Image for Ludo.
60 reviews1 follower
January 24, 2025
le sujet global est super intéressant, la domination masculine au sein du cinéma français, mais ça ne va peut-être pas assez loin à mon goût. si le début est pertinent en remettant notamment en question la nouvelle vague et ce qu’elle a apporté, le reste semble souvent découler du bon sens : pas besoin de plusieurs chapitres pour qu’on comprenne que oui, les femmes n’ont pas les mêmes opportunités que les hommes dans l’industrie cinématographique. de plus, facilement la moitié du livre n’est finalement que des résumés de films choisis pour exemples et on s’ennuie vite. plutôt que de nous résumer tel ou tel film, pourquoi ne pas approfondir une réflexion (la précarité des femmes au cinéma par exemple) ? au final, je garderai en mémoire certains points mais sûrement pas le livre dans son entièreté
Profile Image for Flavie.
84 reviews19 followers
January 12, 2025
꧁༒Le culte de l’auteur - Geneviève Sellier༒꧂

Dans cet essai, l’autrice explique comment le cinéma d’auteur tel que l’a définit la Nouvelle Vague, a contribué à mystifier la figure de l’auteur comme seul à l’initiative d’un film. L’autrice insiste sur le fait qu’un film naît pourtant d’une collaboration collective. Ce cinéma d’auteur contribue à l’asymétrie genrée au cinéma : à l’écran, ce sont toujours des femmes jeunes et belles, blanches, castées pour leur seul physique, alors que des hommes plus âgés sont castés sur des critères plus « artistiques ».

Ce cinéma d’auteur instruit un regard définitivement masculin et dans des cas, sexistes. Les films, majoritairement à portée biographiques, sont le reflet des désirs incestueux de leurs réalisateurs. La loi, sous prétexte de l’expression artistique et de l’intégrité de « l’auteur » tolère ces dominations patriarcales, incestueuses et non féministe. Ce qui caractérise autrement le cinéma dès la NV, n’est autre que la non prise en compte des déterminations sociales des individus, ne mettant en scène que des classes sociales majoritairement bourgeoise.

Cette fatalité est restée, puisque l’autrice met en avant le fait qu’aujourd’hui, le cinéma dit d’auteur en opposition au cinéma « populaire » est destinée à une certaine classe cultivée.

L’autrice met également en avant MeToo en revenant sur l’affaire de Polanski et Woody Allen, reprochant à la France de laisser ces réalisateurs exploiter le territoire et conquérir le public français car ils bénéficient, de par leur nom, d’un prestige en France, les protégeant de toute loi et morale.

En ce sens, l’autrice évoque le cinéma des années 80, utilisé par des réalisateurs sous couverture de la séduction et emprises sur des jeunes filles et adolescentes. En outre, elle démontre que les femmes sont sous représentées aux sélections et remises de prix des académies financées par des institutions qui encouragent et pérennisent la domination masculine.

Avec beaucoup d’exemples de films que l’autrice chronique de la NV à aujourd’hui, ce livre intéressera davantage les cinéphiles. J’ai apprécié ce livre qui invite à se poser des questions sur ce que l’on regarde à l’écran. Le but n’étant, à mon sens, pas d’arrêter de regarder ces oeuvres qui ont tracé l’histoire du cinéma, mais plutôt de les envisager d’un oeil plus critique et moderne en faisant preuve d’esprit critique.

On peut évidemment ne pas être d’accord avec tout le propos, néanmoins, cet essai est très intéressant à lire pour en savoir plus sur le féminisme au cinéma, les solutions à envisager pour confronter le patriarcat et laisser davantage de place aux femmes et au collectif.

Flavie

(Btw j’adore la nouvelle vague, très particulièrement Truffaut)
21 reviews
April 4, 2025
Essai sur le sexisme dans le cinéma particulièrement éclairant, qui s’étend sur de nombreux sujets : discrimination des femmes réalisatrices / comédiennes / techniciennes, participation du cinéma français à la propagation et normalisation du sexisme, différences entre les films réalisés par des hommes et les films réalisés par des femmes
Au fil des chapitres, cet essai propose de multiples analyses de films plus ou moins récents, qui ne m’ont pas toutes convaincues mais sont pour la plupart très parlantes
Profile Image for emma ♡.
49 reviews2 followers
September 1, 2024
Plus un 3 et demi qu'un 4 car pas d'accord avec tout. Mais le gros avantage du livre c'est qu'il est au fait de tout ce qu'il s'est passé ces derniers mois dans le cinéma français et qu'il est du coup très complet
Profile Image for Lila.
3 reviews1 follower
March 31, 2025
en vrai la classe, détruisons le cinéma d’Homme svp
Profile Image for Laure G.
40 reviews1 follower
May 3, 2025
L’idée est bonne. La façon de la faire passer un peu moins. Dommage car l’éditeur est de confiance. La forme dessert le fond.
Profile Image for Enora.
14 reviews1 follower
May 6, 2025
ultra intéressant dans la thèse et la documentation, mais très partial dès le début ce qui rend l’argumentaire répétitif et parfois même un peu bancal
Profile Image for Amine.
4 reviews
September 4, 2025
j’allais mettre 5 initialement mais certains passages auraient etre plus détaillés imo, super livre tho
Displaying 1 - 14 of 14 reviews

Can't find what you're looking for?

Get help and learn more about the design.