"À l’examen il y a les mots : péquenaud, plouc, beauf, cul-terreux. Campagnard. Je remarque : même dans les insultes, je n’existe pas. Mais en les féminisant, je glisse une première pierre à l’édifice du retour. Péquenaude. Un vent chaud dans les troènes, une haleine de stabule. Il faut savoir de quelle rugosité on émerge, pour en sentir le goût en bouche."
Après le succès de La Vie têtue, Juliette Rousseau continue de creuser les liens entre corps et territoire. Depuis la campagne agro-industrielle où elle vit, elle interroge la ruralité, les questions de classe et de genre, l’industrialisation, la relation au vivant, l’enfance, les traditions, la transmission… Dans une langue puissante et bouleversante, elle explore ce que signifie habiter une terre abîmée.
Ok j’ai pas du tout accroché et perçu la beauté de l’écriture. Je crois que j’ai eu ma dose d’écrivain.e transfuge de classe qui t’étale leur milieu d’origine si bucolique et miséreux en sachant très bien quelle classe sociale va le lire… Aussi ça m’agace tout ces livres avec 4 lignes écrites sur chaque page, quand le fil poétique est pas assez bien tissé on s’y perd A retenter peut être quand je serai moins une rageuse parce que je suis sur que c’est beau en vrai
J'ai surligné et décortiqué chaque ligne, ainsi que les mots entre les mots et les espaces vides mais non vide de sens. La plume de Juliette Rousseau est brutalement poétique et viscérale, ses textes devraient être lus à voix haute. Un vrai bijou. Une de mes lectures préférées de 2024 💖
« C’est peut-être ça vieillir, finalement : enfin accueillir ce qui, en nous, murmure une histoire occultée ».
je me suis retrouvé dans la plupart de ces textes qui m’ont fait me souvenir d’où je viens, un petit bled de campagne où on compte plus de vignes que d’humains
ces petits textes intimes sur son enfance à la campagne et de sa vie vécue nous rappellent à quel point cette « campagne » est belle, et ce livre est une ode à ce territoire, territoire que l’on est en train d’industrialisé à l’extrême, mais qu’il faut chérir et comprendre, se reconnecter aux terres, au vivant et à notre propre essence
plein de petits détails m’ont touché car ils avaient une résonance particulière, alors j’ai tangué entre les sourires et les yeux humides
langue merveilleuse. poésie charmante et envoûtante. la ruralité qui glisse dans chaque mot, chaque phrase comme un courant d’air. la campagne, les odeurs, les souvenirs, les mots. sublime récit.
Je suis assez mitigée, pas évident d’attribuer une note à ce texte… D’un côté, la structure est, selon moi, assez décousue et j’ai parfois eu du mal à savoir comment appréhender ces fragments. De l’autre, on ne peut nier que la plume de l’autrice est très soignée et aucun mot n’est choisi au hasard. Il a une poésie indéniable et j’ai apprécié la richesse du champ lexical des saisonnalités et de la terre.
Plus globalement, je n’ai pas réussi à m’attacher au récit et je pense malheureusement que ce texte ne me marquera pas spécialement. Néanmoins, certains passages m’ont frappé de justesse et de poésie et c’est pour cette raison que je mettrai 2,5⭐️. Peut-être que je reviendrai à ce texte dans quelques années et que celui prendra plus de sens..
C’était magnifique! Une poésie qui mélange les thèmes de l’agriculture intensive et son impacte sur les cultures des régions rurales, la réalité sociale, l’isolement. Le texte reste malgré tout ça positif et encourage à contempler ce qui nous entoure : les changements comme les habitudes, les agriculteurs qui nous permettent de nous nourrir mais aussi la biodiversité de la ruralité. Le sentiment d’appartenance à ces zones isolées est aussi évoqué d’une manière très touchante. Bref j’ai sacrément bien aimé.
À la fois délicat et rugueux, sensible et incisif, juste et déchiré. Une ode à la campagne, à l’enfance, à une Bretagne mémorielle. Une analyse de notre rapport d’extranéité avec la nature, arrivé avec l’urbanisation et l’avènement de la modernité. Un magnifique rapport au langage. De la poésie résolument singulière!
Je suis restée assez hermétique, cette fois-ci, au style de l'autrice, ce qui m'a également tenue très écartée du propos. Quel dommage. "La vie têtue" fut un tel coup de cœur que je ne comprends pas du tout mon détachement par rapport à ce texte.
2.5 Quelques fulgurances poétiques, mais livre abscons dans l’ensemble. J’ai eu la sensation d’une ébauche de texte, pas encore abouti. J’ai le souvenir inverse du précédent livre de Juliette Rousseau. Fort, maîtrisé. Il n’y a eu que quelques passages que j’ai lu avec fluidité, les autres, c’était comme des mots jetés au hasard sur la page. Comme si je lisais le journal de l’autrice, pas encore édité pour des lecteurices extérieur.e.s. Je crois qu’une partie de son intention est de signifier un rapport au monde désorienté. Mais c’est pénible à lire. Je m’attendais sans doute à un livre comme Mon corps de ferme, avec des fragments qui arrachent des bouts de vérité, qui vous percutent. Ici, c’est vraiment décousu, il y a même des infos de contexte qui arrivent à la fin (par exemple, d’où parle l’autrice exactement). Cela rend la lecture trop raide. C’est dommage, car ce texte offre des intuitions passionnantes, que j’aurais aimé voir étoffées, notamment cette idée d'incapacité à habiter le monde tel qu'il nous a été légué.
Non fiction - Sélection de Novembre - Grand Prix des Lectrices Elle 2025 🏆
Une lecture saisissante, originale et engagée à l’écriture puissante et poétique.
Que vous viviez à la campagne, que vous y ayez grandi ou simplement pour l’ouverture d’esprit, ce livre vous percutera.
Ici il est question de sujets provinciaux : l’agriculture, la désertion des territoires qui peinent à attirer de nouveaux habitants, le tiraillement entre modernité et ruralité, mais aussi la générosité de ses habitants. Le tout se mêlant à des sujets plus personnels et anecdotes de l’autrice revenant sur des histoires familiales et le témoignage de sa fuite pour revenir aux sources. Entre réflexions philosophiques, pensées personnelles et poésie, l’autrice met en avant la campagne et ses habitants, des territoires et populations souvent oubliés et mis en lumière dans ce court récit.
Cet écrit est une ode à la nature et à la vie rurale dans tout ce qu’elle comporte. Un beau texte singulier et personnel qui est pourtant universel. Cependant, la forme très libre de l’écriture ne m’a pas permise de saisir l’entièreté du propos.
La beauté des mots est indéniable, mais j’ai souvent eu la sensation que le fil se coupait entres les différents fragments. Je me questionne aussi sur le fond et la forme qui m’ont paru parfois trop éloigné. Peu être que trop de poésie pour parler de la ruralité et de notre rapport à la terre me semble superflue. Cela reste personnel, mais je saisis sûrement moins en ce moment une certaine romanisation par les mots de sujet qui mérite d’être moins prétentieux.
Je crois que la poésie permet de toucher la réalité, parfois elle en éloigne. Ici je m’en suis éloigné.
Cela reste un très beau texte et sujet que j’ai lu d’une traite.
Dès le début, les associations de mots sont très imagées, très parlantes. Juliette Rousseau revient dans le lieu où elle a grandi, en Bretagne. À travers ce retour, elle témoigne de son rapport à son milieu d'origine et dresse en parallèle le portrait d'un milieu rural méprisé, dénaturé et détruit ( en parlant notamment des effets du remembrement). Elle entremêle ainsi la manière dont habitants et milieux sont malmenés. Elle essaie ainsi de déterrer en avant une généalogie effacée. Si certains passages sont très beaux on peut se poser la question du point de vue de l'auteure, qui incarne encore le retour de la transfuge. L'ouvrage est aussi difficile à lire en raison de la langue très poétique employée et de la discontinuité du récit.
Campagne, poésie et identités. Ou comment questionner son rapport à sa terre et ses origines. Mon cœur de picarde a adoré cette œuvre, je m'y suis beaucoup reconnue. Au début c'est très émouvabt. Ensuite on tombe dans le rythme des saisons et les découvertes lentes d'une vie à la campagne qui ne peut que apporter de la sagesse, sans même qu'on s'en rende compte. Je ne suis pas loin du tout du coup de cœur, j'ai trop perdu en concentration pour que c'en soit un but it's a me problem. Ce livre est parfait. Merci.
des textes d’une puissance étonnante, je me suis retrouvée dans la plupart de ces textes qui m’ont fait me souvenir de là où je viens. ces textes intime d’une enfance et d’une vie vécue à la campagne me rappelle à quel point la campagne est belle. ce livre est clairement une ode à la vie de cul-terreux, mais aussi à la tristesse et la désolation actuelle de ce qu’à fait l’industrialisation à nos campagnes. les textes regorgent de petits détails qui m’ont fait sourire et parfois m’ont presque donné envie de pleurer.
Je choisis de ne pas mettre de note car 1) le français n’est pas ma première langue et par conséquent je crois être passée à côté de certains nuances au niveau de la langue et 2) j’ai lu ce livre pendant une période de fatigue et de stresse, et je pense que pour en profiter il vaudrait mieux être reposé-e (et non d’être en fin de thèse…). Ayant dit cela, j’ai quand même apprécié la lecture et elle a nourri ma pensée !
Le sujet me passionne et pourtant, la poésie de Juliette Rousseau a mis beaucoup de pages à me soulever de terre. J'ai fini par recopier un passage dans mon carnet jaune, ça veut quand même dire qu'il y avait de la beauté dans ce texte, de la vraie.
Difficile de noter ce livre, car le sujet m'a beaucoup intéressée mais j'ai pas accroché avec l'écriture, du coup j'ai eu du mal à le lire et le finir, du coup j'étais un peu déçue, alors que j'étais hyper hypée de le lire (notamment vu qu'il est recommandé dans toutes mes librairies préférées) 😔
Chaque page a suscité un moment de réflexion intérieure surprenante et bienvenue. L’écriture de Juliette Rousseau est de la véritable poésie. Ses observations et pensées sont délivrées de manière franche. A lire et relire.
C’est fort, c’est poétique, c’est beau ! Certains passages trop abstraits peut être pour que je puisse les saisir (je ne suis pas assez familière du style) mais beaucoup de belles punchlines. Juliette Rousseau arrive à articuler héritage familial, condition féminine, traditions bretonnes, territoires agricoles meurtris, abîmés. C’est poétique et politique. Ça m’a bcp plu et m’a donné envie de lire le reste de son œuvre ! ⭐️