Mélusine Reloaded est un livre très exigeant, pour plusieurs raisons. D’abord, parce que le style de l’autrice est très poétique, profondément littéraire, ce qui devient aussi fascinant que difficile à suivre. Un texte aussi exigeant par le choix de l’histoire et le type de narration. On se place dans une récit d’anticipation, en seulement 100 pages. Un monde complexe, travaillé dans le moindre détail par l’autrice mais qui, en conséquence, nécessite une quantité de descriptions faramineuse. Cela donne au lecteur une impression de contre-rendu, de schéma sur un monde inconnu, sans que ce schéma ne puisse être étendu sur une narration plus agréable à lire. S’ajoute à cela le développement d’un type de communication réduit qui complique énormément la lecture et la hache : la communication par sigles et acronymes, ceux-ci étant totalement inventés, et ayant un sens flou (qu’est-ce qu’un TT, Touriste Traversant par exemple ?). Encore du fait de la littérarité et d’une réflexion très poussée sur le lien entre le fond et la forme, l’autrice choisit de ne mettre de majuscules qu’aux termes qui font l’objet d’acronymes. Les noms propres, de villes, de personnages, n’ont plus de majuscules.
Mais cette littérarité, éprouvant parfois le plaisir de lecture, fait aussi la force des propos et convictions qui nous sont transmis. C’est une œuvre littéraire qui dit quelque chose des angoisses de notre temps, de l’écologie, mais aussi (et c’est toujours lié) du tourisme, de l’usage des technologies, des relations humaines, du féminisme ou des normes de genres et du races. C’est une œuvre qui mériterait d’être étudiée et sur laquelle il y aurait des tas de choses pertinentes et passionnantes à dire !
De bonnes idées, mais très dur à suivre. J’ai l’impression que le style d’écriture nous pousse à toujours être dans le flou, à survoler ce qui est raconté. Je ne sais si c’est fait exprès, mais c’est ce qui m’a perdue.