Dans le quartier du Guéliz à Marrakech, un mystérieux bruit hante et tourmente, nuit et jour, une vieille dame. Inquiets, sa fille et son petit-fils quittent Paris pour mener l'enquête. Sur place, ils guettent, épient, espèrent, mais aucun bruit ne se fait entendre...
Tout le bruit du Guéliz ne nous livre pas une mais mille histoires : celles des exodes, des traditions, des liens qui se font et se défont, des origines perdues.
À la violence et au vacarme assourdissant de notre époque, ce premier roman aux allures de conte, à la fois tendre, drôle et bouleversant, oppose un bruit. Le bruit du Guéliz. Celui d'un temps révolu, où l'on vivait ensemble.
Que c’est bien écrit! Tellement que j’avais l’impression d’y être et de voir le Maroc raconté par l’auteur. C’est un livre magnifique, mais très peu divertissant!
Le pèlerinage d’un juif Marocain de 2éme génération né à l’étranger dans la ville de Marrakech, ville de ses grands parents…Où il a rendu visite avec sa mère à sa grand mère qui n’a jamais voulu quitter Marrakech…visite qui l’a menée à plusieurs mausolées de saints juifs dans cette région. Ce livre montre comment juifs et musulmans Marocains ont vécu en symbiose durant plusieurs centaines d’années jusqu’à la guerre des 6 jours qui a poussé beaucoup de juifs à partir en Israël. 3 ⭐️
je suis un peu passé à côté je crois j’ai pas tout compris, je pense que le bruit était une métaphore j’ai pas saisi de quoi bonne et sensible représentation de l’identité juive à marrakech i think ?
Difficile de croire que le texte est un premier roman vu la qualité à couper le souffle de la plume de l’auteur. Une véritable prouesse, un enchantement qui nous transporte totalement de la première à la dernière page.
J’ai tout adoré dans ce roman : de l’écriture juste époustouflante et magnifique à l’histoire de ce mystérieux bruit fait de nostalgie et de réverbérations du passé en passant par la rencontre des trois personnages principaux qui nous touchent en plein cœur.
Ce roman, c’est surtout un climat, un aura, une énergie qui s’extirpe des mots et des chapitres pour nous envoûter. L’atmosphère est maîtrisée à la perfection, on oscille entre tendresse et tristesse dans une chorégraphie brillante. L’Histoire, la mélancolie, les fins et les renouveaux s’entrechoquent sans arrêt, le tout expérimenté par un narrateur à la sensibilité à fleur de peau qui parvient à nous émouvoir constamment.
Une claque formidable. Un texte à ne pas manquer pendant cette rentrée littéraire 2024 ♥️
Il est à Marrakech un quartier, le Guéliz, dans le Mellah, la vieille ville. Un quartier qui a connu un grand exode de sa communauté juive après la guerre des 6 jours en 1967 et de la guerre de Kipour en 1973. Il reste peu de monde dans ce quartier, une dame âgée qui souffre d'un bruit qu'elle entend perpétuellement, qui l'empêche de dormir.
Intrigués et inquiets, sa fille et son petit-fils vont faire le voyage de Paris jusqu'à elle. Ensemble il vont chercher ce bruit, qu'elle seule entend. Le bruit des ombres du passé, celui de la mémoire, de l'oubli.
Ensemble ils vont péleriner à travers le Mellah, aller au cimetière des oubliés, vers la vallée de l'Ourika. Son petit-fils ne parle pas l'arabe, il va découvrir les traditions et rituels de sa grand-mère, les fleurs d'oranger pour le thé, les oreilles géantes confectionnées pour la fête du Pourim, les couverts des morts que sa grand-mère dresse pour le repas de Shabbat, l'encens pour exorciser le bruit qu'elle seule entend.
Serait-ce celui de l'absence, de la mémoire par peur de l'oubli ?
Un premier roman touchant, rempli de tendresse, un bel hommage à sa grand-mère, à la recherche de ses racines, du passé.
Un portrait tendre et affectueux, une écriture touchante, poétique, ciselée.
Ma note : 9.5/10
Les jolies phrases
Comme le départ, la souffrance est inacceptable pour celle qui prend le mal, mais n'a jamais appris à accueillir le sien.
Il n'y avait pour elle de chose plus importante, de devoir intime et valable que ce grand pélerinage. C'était pour elle d'autant plus vrai que son fils était là, pour voir et comprendre, et récolter le précieux legs de ces lieux de mémoire, de ces traditions centenaires, avant qu'elles ne s'effacent, ensevelies par les mains de l'oubli.
Un bruit qui bourdonne dans ses oreilles et crie à son coeur de céder. D'arrêter. A son tour, de tout abandonner. de partir. Mais elle ne part pas.
Le bruit condamne l’homme à l’oubli. Mais parfois il arrive qu’il le sauve de l’oubli. Il ne tient qu’à nous de l’entendre.
Le vide ne peut plus exister. Le silence non plus, d'égale considération. Tout doit être. Être là.
Ma grand-mère garde tout près d'elle. En un bruit. Si le bruit devait dire quelque chose, il dirait : C'est la fin. Puisque tu m'entends, tout disparait maintenant.
Je compris alors, en le voyant, pourquoi les choses s'étaient passées ainsi avec les enfants du Mellah. C'étaient des juifs comme cet homme qu'ils avaient l'habitude d'accueillir et de guider dans les ruelles du vieux quartier. des étrangers qui, par ici, cherchaient leur chemin. Car les juifs sont des gens qui ne savent pas où aller. Et c'est à ça qu'on les reconnaît.
Inspired by the author's family history. In 2022, a young Frenchman and his mother fly to Marrakech to visit his 87-year old grandmother. They are worried because she's complaining about an incessant noise in her apartment that makes her life impossible. This sound, which the narrator and his mother can't/don't hear becomes a metaphor for all the Jews who once lived in Marrakech and have left in the decades since the Six Days War in 1967. The young narrator begins to realize that his grandmother is one of the remaining Jews in Marrakech, and as the trio visits the former Jewish quarter, the Jewish cemetery and two sanctuaries dedicated to famous Jewish rabbis, he seems to hear the echos of what was once a thriving community and now survives only in memories and in the isolated Jewish rituals and celebrations that his grandmother observes.
So this is a story about a young person reconnecting with his family's past, both as individuals, such as when he sees the workshop where his grandfather used to work as a tailor, and as a community - the long-departed Jews who once lived in Marrakech.
There is certainly a lot of nostalgia/melancholy in the book, and I felt that the constant attempts to forge metaphors out of the figure of the grandmother and the noise became a little contrived, a little forced. A little goes a long way in that type of thing, especially when the more straightforward narrative, that of an old woman surviving in her own way of life, which involves a mixture of Jewish and Arabic culture/language, was more than interesting enough. This is a world I had known about only via a beautifully illustrated cookbook I bought a decade ago, and for me it was like an inside peep into that world. That's why this book, for me, was as much an exercise in armchair travel as it was a novel.
Bottom line: promising debut. I can see why it's listed for the Goncourt. Let's hope the author will tone down the strained metaphors in future efforts.
J’ai aimé retrouver dans ces pages la ville de Marrakech trépidante et pleine de bruit.
J’ai découvert la communauté juive de la ville, ou ce qu’il en reste, car elle a émigré en Israël ou aux Etats-Unis. Il en semble rester que la vieille grand-mère du narrateur, seule dans son quartier du Guéliz.
J’ai aimé découvrir, au rythme du narrateur, les coutumes et les pèlerinages dans d’anciens cimetières qui commencent à tomber dans l’oubli.
J’ai souri lorsque me narrateur évoque le seul livre qui regroupe tout le savoir d’une famille : Le Livre de la cuisine juive marocaine. Et les personnages mangent beaucoup, la grand-mère cuisinant même pour les disparus.
Le récit se déroule par temps gris et froid, ce qui crée une atmosphère étrange dans cette ville.
J’ai aimé la grand-mère au mouchoir froissé qu’elle ne cesse de triturer, toujours inquiète, toujours quelque chose à faire.
J’ai découvert le palais dans le désert du saint Rav Raphaël Hacohen où les 3 personnages se rendent en pèlerinage.
J’ai aimé que la grand-mère appelle son petit-fils mchikpara : littéralement « je te donne ma vie ». ET j’ai aimé qu’à la fin du roman, ce soit le petit-fils qui prenne la peine de la grand-mère.
Un bémol : le style avec parfois trop d’adjectifs ampoulés, désuets ou inutiles, trop de virgules qui cassent le rythme.
Une citation :
Car les juifs sont des gens qui ne savent pas où aller. Et c’est à ça qu’on les reconnaît. Depuis que l’enfant sait le nommer, le juif est perdu. Il cherche quelque chose. Il va quelque part. Il fouille le monde. (p.108)
L’image que je retiendrai :
Celle de la grand-mère qui se déguise comme les enfants pour Pourim en Reine Esther.
Ce qu’on suppose être l’histoire de l’auteur nous embarque au Maroc à la rencontre de sa grand-mère.
Dès les premières pages, cette femme évoquera un bruit, un bruit de plus en plus gênant pour elle qui la persécutera quotidiennement. Rien à faire cependant, personne ne semble trouver l’origine de ce bruit.
Le bruit n’est finalement qu’un prétexte, une métaphore. Car dans cette recherche de la provenance du bruit et dans ce voyage dans le quartier du Guéliz à Marrakech, c’est finalement un voyage et une quête dans les souvenirs de cette famille mais aussi dans l’histoire du pays et de la communauté juive. On plonge dans le quotidien familial et dans ses origines grâce à une merveilleuse exploration des racines familiales et du souvenir.
Un roman magnifiquement bien écrit, tendre et touchant dont le bruit a résonné en moi durant la lecture.
« Il était fort possible qu’elle l’entende, le bruit. Qu’elle soit seule, condamnée à l’entendre, seule. Quand tous les autres avaient été rendus au silence. »
Pour un premier roman, qui plus est biographique, je trouve que c’est plutôt réussi !
L’auteur nous emmène sur les traces de sa grand-mère, juive au Maroc, et de l’histoire de ce pays. Entre le pèlerinage personnel de la famille et celui plus grand d’un pays et de ses peuple, le voyage est grand. La grand-mère, bien qu’étrange, est attachante. En vérité, je pense qu’elle nous rappelle à tous notre propre grand-mère. Bien plus que l’histoire d’un bruit étrange qu’elle seule semble entendre, c’est surtout le silence laissait pas les absents qu’elle met en lumière. Tout le bruit de Gaeliz, ne nous raconte pas l’Histoire mais l’histoire. L’histoire de peuples, de famille, d’une personne seule avec ses souvenirs. Et c’est ça qui est beau, dans la contradiction même du titre. <3
Nous suivons l'histoire d'une vieille dame qui vit à Marrakech alors que toute sa famille s'est expatriée en France. Une des ses filles vient lui rendre visite accompagné de son fils sous prétexte d'un bruit persistant que seule leur Grand-mère entend. Vient alors une excursion dans le quartier juif du Mellah et des souvenirs de la grand-mère qui nous accompagne tout au long du roman. Le style d'écriture de l'auteur m'a plus mais nous nous perdons dans les descriptions qui n'apportent que trop rarement quelque chose à l'histoire. Si vous cherchez un livre divertissant, vous pouvez passer votre tour.
lu pour Prix Roman Métis. ce roman aborde un séjour au Maroc d une jeune homme né en France chez sa grand mère, qui se plaint d entendre un bruit en continu. j'ai aimé le début, je trouvais ce bruit très mystérieux. cependant j'ai eu du mal à suivre le pèlerinage de la famille à travers les cimetières et mausolée de Marrakech, à la recherche des vestiges de la communauté juive désormais exilée. je n'ai pas bien compris les métaphores ni le sens des rencontrés réalisées.
Que se cache-t-il derrière le bruit du Gueliz, en plein cœur de Marrakech ? L’histoire disparue des Juifs du Maroc racontée avec finesse et tendresse par Ruben Barrouk. Une écriture sublime. On regrette que le récit n’avance pas davantage. Mais les mots de l’auteur nous plongent dans le livre comme dans un cocon. À lire.
J'ai aimé l'immersion dans le quartier juif de Marrakech, la poésie de la langue, la nostalgie sans cliché d'une époque révolue, l'amour du narrateur pour sa grand mère, lui qui décrit sans jamais juger mais avec un regard incroyablement bienveillant.
Roman très bien écrit, presque trop bien mais l’ambiance est bien retracée et on apprend l’exil des juifs marocains et du vide qu’ils ont laissé sur place … et le bruit pour celle qui est restée.
Très belle écriture autour d’un monde disparu, l’histoire de la fin des juifs de Marrakech à travers une grand mère restée seule dans son ancien quartier . Mélancolique et nostalgique