En avril 2022, la mère de Julia Deck est victime d’un accident cérébral. Selon les médecins, ses chances de survie sont infimes. Mais la patiente déjoue les diagnostics. Commence alors un long cheminement, dans l’espoir d’une convalescence, à travers le dédale des établissements de soins. En parallèle, Julia Deck raconte, sur un rythme vif et non dénué d’humour british, la vie de cette femme issue d’une famille ouvrière anglaise, passionnée de littérature, qui s’est élevée socialement, est venue habiter en France, tout en continuant d’entretenir un rapport complexe avec sa famille d’Angleterre. Car au milieu de son histoire, Julia décèle une étrangeté, peut-être un secret – un point aveugle dans le récit de sa filiation. Mais à cette interrogation, seule sa mère, précisément, pourrait répondre. Ce texte splendide, qui questionne les liens entre l’écriture et la vie, est aussi un geste d’amour bouleversant d’une fille envers sa mère.
Née à Paris d’un père français et d’une mère britannique, Julia Deck a précédemment publié cinq romans dont Viviane Élisabeth Fauville (2012), Propriété privée (2019) et Monument national (2022), traduits en plusieurs langues.
4/5 Je suis hyper surprise je pensais vraiment pas aimer et finalement j’étais intriguée dès les premières pages L’écriture est prenante et on veut savoir la vie d’Ann et de Julia et les secrets qui sont enfouis dans le passé
Uno dei libri più veri e sinceri che ho letto nella mia vita
"è il corso della vita, una successione di incidenti non avvenuti."
TRAMA
Ann d'Inghilterra di Julia Deck si apre con l'autrice che si reca a casa della madre - Ann - per una visita di routine e la scopre distesa sul pavimento del bagno, dove è rimasta per le precedenti 28 ore a seguito di un malore.
Da qui ha inizio un'alternanza di capitoli che sviluppano parallelamente due storie: (a) quella del ricovero d'urgenza e della degenza di Ann, e (b) quella della sua vita, che viene sapientemente ricostruita dalla Deck sulla base dei ricordi personali e dei frammenti che riesce a recuperare circa il vissuto di questa donna.
TEMI PRINCIPALI
I temi principali che emergono sono i seguenti:
- rapporto madre-figlia: complesso e caratterizzato dalle classiche discordanze generazionali, viene riscoperto grazie all'incidente di Ann, che funge da lente di ingrandimento su tutto quello che la figlia non aveva mai visto ancora, nel bene e nel male;
"Mi innervosisco perché rovescia la tisana e le dico di mettersi spesso gli occhiali. Ha l'aria triste. Ho fretta di rivederla l'indomani per farmi perdonare. L'indomani, quando la rivedo, ha passato ventotto ore sul pavimento del bagno."
- il mondo degli ospedali francesi: è presente una marcata denuncia nei confronti della cattiva amministrazione del settore ospedaliero francese e della mancanza di empatia del personale medico, accompagnata da quel tipico senso di impotenza e smarrimento di chi si deve affidare a qualcuno di estraneo per qualcosa che non si conosce.
"Che una soluzione sia migliore per i medici non vuol dire che sia migliore per la paziente."
"Il tecnico è assente, in ferie o su Marte."
- regressione di un genitore: inevitabilmente legato ai primi due temi, la regressione di un genitore è un qualcosa a cui i più fortunati di noi sono destinati ad assistere. Sicuramente è il tema più difficile da digerire nel corso della lettura; la Deck esprime infatti con straziante lucidità questa inversione delle parti, dove chi era indipendente si trova a dover dipendere dall'altro e chi era solito chiedere consigli deve invece sedersi al tavolo delle decisioni.
"Per me è la cosa peggiore, quella a cui non riesco ad abituarmi, ritrovare mia madre, che era sempre così in ordine, in uno stato da far pietà."
C'è poi questo immenso amore per la lettura che sembra legare a doppio filo le donne della famiglia Deck (o Frayter, prima di Julia). Da Olivia, che si ritaglia un momento nel caos delle incombenze della famiglia, ad Ann, che comunica con la figlia attraverso i consigli di lettura, fino a Julia, che trova nei libri di Ruth Rendell un rifugio sicuro. Tutte loro vivono dei libri che leggono, ognuna nel modo in cui può farlo.
"I shall have to read it again one of the days."
Una vera e propria ricchezza di questo testo è poi il fatto di essere tempestato di riferimenti storici - l'ingresso in guerra della Gran Bretagna, l'incoronazione di Elisabetta II, gli Swinging Sixties, il matrimonio di Lady D - e culturali - so già per certo di voler leggere A Dark-Adapted Eye di Ruth Rendell, Il mondo nuovo di Aldous Huxley e Sigma della stessa Julia Deck.
SCRITTURA
Lo stile di scrittura è incredibilmente spontaneo e riesce a integrare momenti di grande intensità emotiva con altri connotati da una sottile ironia, che stempera la tensione ma senza mai risultare forzata, trasmettendo l'idea di ciò che può succederci mentre elaboriamo un trauma, l'insorgere di quell'esigenza di funzionare, di plasmare la realtà per sopravvivere.
"Sono geriatre nell'équipe mobile, cioè non appartengono a una specifica unità operativa, ma si muovono volando dall'una all'altra grazie ai loro sandali di plastica alati."
Infatti, in maniera analoga a Viviane Élisabeth Fauville, anche questo libro ruota intorno al concetto di verità, non sempre accessibile o esplorabile, che finisce per coincidere con la storia che raccontiamo a noi stessi per ricalibrarci e riabituarci alla vita, come un occhio che "si è abituato alla penombra".
CONSIDERAZIONI FINALI
Non so chi arriverà in fondo a questo sproloquio (in caso, grazie!) ma vorrei semplicemente dire che questo libro mi ha resa riconoscente di avere la lettura nella mia vita, della fortuna di potermi riempire la testa ogni giorno di storie, emozioni e piccoli frammenti di verità. Spero che questo libro possa essere un degno compagno di viaggio per voi come lo è stato per me.
Très bonne lecture, où l'autrice nous raconte sa mère, celle qu'elle a été, et celle qu'elle est devenue suite à un AVC. Prise dans le dédale des services en gériatrie, elle se souvient. Bien écrit, intime sans être too much, j'ai beaucoup aimé.
« Or les mots doivent avoir un sens ou c'est, avant l'extinction de masse, l'absentement de l'existence qui s'abat sur l'espèce humaine. »
« Les parents donnent la vie en promettant de se tenir toujours à vos côtés, et ils vous abandonnent au milieu de la route pour un monde meilleur, à moins que pour rien du tout. »
De la reine Anne d’Angleterre née en 1665 et morte en 1714, il ne sera jamais question dans ses pages. Parfois de feu la reine Elisabeth.
L’auteure y parle de sa mère Ann, anglaise venue s’installer en France par goût des langues.
J’ai eu un peu peur en commençant ma lecture de lire un livre sur le Grand Age, la maladie et les EHPAD.
Oui, il en est bien question, mais raconter par Julia Deck, j’ai aimé suivre cette fille aux prises avec les institutions hospitalières.
J’ai adoré les mots déformés : la Pitié Salpêtrière devient la Charité Arbitraire ; un de médecin est le Dr Ficace…
J’ai aimé découvrir la mère de Ann, sa soeur Betty, ses nièces Kate et Alice.
J’ai aimé que fasse parfois irruption des faits historiques : l’élection de François Mitterrand, la révolte des gilets jaunes.
J’ai aimé que mère et fille aient toujours un livre en cours, dans le sac, pas loin.
Malheureusement, suite à son accident cérébral, Ann souffre de troubles de la parole. Elle utilise beaucoup le mot Molécule, ce qui prête à rire parfois.
L’auteure nous entraine également dans les coulisses de l’entrée en EHPAD, pressé par le Dr Ficace qui ne fait que son travail administratif, mais face au consentement de sa mère parfois difficile à obtenir.
L’auteure nous parle également de ses débuts d’auteure aux Editions de Minuits, ses rencontres avec les lecteurs et les lycéens.
Le sujet ne me disait rien qui vaille, mais j’ai fait confiance à la plume de l’auteure, et je n’ai pas été déçue.
L’image que je retiendrai :
Celle de Julia fouillant l’appartement de sa mère à la recherche de ses cahiers de 1952-1953 que jamais elle ne trouve.
Beaucoup de mal à accrocher, surtout parce que le cadre est assez déprimant (difficile de trouver un moment dans sa journée pour se plonger dans des hôpitaux et des ephad). La fin est intrigante mais comme prévu, n'apporte aucune réponse. Un peu frustrant.
L AVC qui met sa mère à terre est le point de départ de l exploration de l autrice . Au fil des pages et de ses errances à la recherche de solutions, elle décortique l vie de sa mère et leur relation , alterne présent et passé, joie et tristesse...Elle découvre l' histoire de sa mère et se découvre elle-même... Beaucoup de thèmes essentiels abordés : le vieillissement, la fin de vie , les secrets familiaux, l émancipation d un milieu ouvrier , la condition féminine ...une leçon de vie . Texte autobiographique à l' écriture fluide ,très touchant.Je recommande !
Il y avait des bons éléments qui malheureusement n’ont pas suffi à me rendre particulièrement investie
L’écriture et la narration étaient plutôt agréables mais ce qui a péché pour moi c’était l’analyse du fond/thèmes du livre et la fin ne m’a pas convaincue non plus
→ L’idée du livre m’intéressait mais son exécution m’a laissée plus perplexe, après ça reste un plutôt bon livre qui pourrait vraiment plaire à d’autres mais il ne m’a pas spécialement charmé
"J'étais déjà prête à nous trahir, ma mère et moi, pour une bonne histoire."
Etant un récit biographique, je passe rapidement sur le fond de l'histoire. Dans une interview pour librairie mollat, Julia Deck avoue avoir écrit ce livre sur une quête de vérité envers l'identité de sa mère que, bien qu'elle la connaisse pour avoir vécu avec elle, elle la considère comme *étrangère* à elle. Or, en lisant le livre, ce n'est pas la première chose que l'on retient. Cette relation nous apparaît comme secondaire dans un décor où la crise hospitalière se fait grandement ressentir, où on pourrait presque y percevoir une critique des institutions, un témoignage sous-jacent datant de la crise du Covid, l'éprouvante galère de trouver un Ehpad confortable. Toutefois, on sait que quelque chose ne va pas. Que la relation entre Ann et Julia n'est pas au beau fixe. Il y a des disputes, des non-dits. Ann nous apparaît comme une mère distante, froide, voire rancunière. Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant, c'est que cette même distance entre les deux femmes est redéplacée sur nous, lecteur, qui observons alors les scènes avec recul. Dans les parts du récit contant la vie de Ann après la naissance de sa fille, Julia Deck ne se place pas en narratrice. Nous avons alors la sensation à notre tour d'être étrangers à elles, bien que nous sommes littéralement en train de lire sur leur vie. Ensuite, il y a toute cette intrigue autour de ce certain secret que Ann ne doit "surtout pas emporter avec elle". Un secret qui, au final, restera un mystère. J'ai eu, dès le début du roman, quelques soupçons quant à ce secret et la révélation ne m'a pas été bien choquante. Néanmoins, là où l'intérêt du lecteur est pris, là où Julia Deck a fait un travail magnifique, c'est dans cette comparaison avec *Un tramway nommé Désir*. Ainsi, dans le suspense et les spéculations, se dessine une potentielle explication autour de ce mystère qui tracasse Julia. Enfin, j'ai grandement apprécié cette dualité que Julia place dès les premières pages, sur cette tortueuse question de "faut-il souhaiter le rétablissement ou espérer la mort ?" après un tel accident. Je m'attendais presque à ce qu'elle développe un peu plus le sujet, partir sur une approche philosophique de la question. Cette dualité finit par s'enfuir, grâce aux progrès de "la patiente". Pour finir, le geste d'"enfermer" la vie d'Ann dans un livre, elle qui était une grande amatrice de romans et de littérature, est un magnifique hommage.
Un récit intelligent et pétri d'humour, qui mêle les codes de la fiction, du récit de soi et l'invention. Croisade de la recherche d'une place en Ehpad, et dans ses souvenirs, Julia Deck nous offre un livre poignant et drôle (qui l'eut cru !), sur la liberté de se raconter, et la force des liens qui nous unissent à ceux qu'on aime, malgré le chaos.
excellente lecture, stylistiquement parlant c’est élégant, fluide, rythmé, et riche d’un humour british et subtil qui illustre toute la complexité de la relation d’une femme à sa mère. vraiment un grand texte plein de tendresse qui dresse une superbe portrait d’une mère et de sa fille 🩷
J'ai beaucoup l'alternance des chapitres pour décrire la vie d'Ann et sa déchéance : que ce soit du point de vue de sa famille après l'accident ou du sien, toujours, mais d'un angle plus distant, on construit peut à peu le chemin d'une vie.
Je trouve incroyable que ce livre ait reçu un prix litéraire assez important, alors qu'il est bourré de phrases bancales qui n'ont ni queue ni tête, rédigées en un français approximatif.
Par exemple, au chapitre 5: l'auteur explique qu'elle cherche à parler à des docteurs qui semblent vouloir éviter de lui répondre 'Elles répondent qu'elles s'entretiendront avec le chef de service, qui me causera à son tour.' Mais ça veut dire quoi ça, il lui causera quoi? Causer, transitif, veut dire 'être cause de', 'produire'... Par contre, causer, intransitif, qui veut dire 's'entretenir avec quelqu'un' - donc, on cause DE quelque chose AVEC quelqu'un.
Plus loin, au chapitre 6: 'Betty tient tête aux adultes, qui prétendent imposer leur loi au motif qu'ils la supplantent dans le nombre des années.' C'est quoi ce charabia???
On dirait que certains passages ont été transposés de l'anglais, pas traduits, juste transposés... un mot pour un mot... Et rien ne suggère que cela est intentionnel, afin de faire passer un message quelconque sur, qui sait peut-être le manque de compréhension des situations dans lesquelles se trouvent l'auteur ou sa mère qui évoluent dans une culture, un langue qui leur est, après tout, étrangère (quoi que la fille ait fait des études à la Sorbonne)... Non, on a vraiment l'impression que ce bouquin n'est qu'un brouillon, qu'il n'a même pas été lu par un éditeur... Certainement même pas relu par l'auteur elle-même.
Chapitre 9: 'Jusqu’à l’accident, ma mère était parfaitement autonome. À en croire l’interne, c’était un prodige. Quoi, pas d’aide ménagère, pas d’aide à la toilette, pas de « protections » ? Non, jusqu’à ce jour, ma mère se rendait aux commodités par ses propres moyens, si miraculeux que ce fût.' Sa mère se rendait aux commodités??? Qu'es aco?
-------- J'ai arrêté de prendre des notes sur Les bizareries de language.... je voulais arriver au bout de ce truc aussi rapidement que possible! mais franchement, quelle horreur de livre!!!
Déjà le sujet est pas des plus gais mais là avec ces relations mère-filles coincées au possible, c'est d'un inintéressant.......
Alors, le livre a été récompensé en tant que roman, mais cela n'a rien d'un roman! C'est un récit autobiographique, qui n'a rien de romanesque, un mélange de journal mal écrit, tenu par une ado, des bribes d'une histoire industrielle de l'Angleterre qu'on est censé relier à Ann, bien que cela soit présenté comme des bribes de morceaux d'histoire glanés à droite à gauche dans des coupures de journaux...
Personne, et je veux dire pas un seul des personnages, n'est développé, et donc reste sans aucun intérêt.
Absolument détesté!
Une seule étoile parce que j' en ai marre de faire des efforts pour trouver des points positifs à des nullités, et je ne suis arrivée au bout de la lecture que parce que le bouquin est super court.
L'histoire n'est pas folle et j'ai pas spécialement aimé les différents caractères de l'histoire. Cependant le livre se lit assez bien même si des fois l'Autrice tout a coup utilise des mots ou phrases plus compliqué que nécessaire. Ce livre m'a donné l'impression qu'il se passe plein de choses dans l'histoire et en même temps il se passe rien du tout. En tout cas c'est sûr je ne le relirai pas.
J'ai commencé dans la joie et l'allégresse et je n'ai pas pu finir. J'ai arrêté à la page 200 environ et je n'ai toujours pas su quel est le secret d'Ann.
On se retrouve cette fois-ci pour un livre de la sélection du prix littéraire des étudiants France Culture 2024. Et non des moindres, car il s’agit de mon préféré, même si ce n’est pas celui élu à mon grand dam !). D’abord, j’ai plutôt bien aimé l’univers et la façon dont il est présenté. On se retrouve certes dans notre propre monde, avec nos propres repères plus ou moins familiers, mais on a tout de même une belle présentation, au fur et à mesure de la plume, de cet univers, au fil des changements réguliers de cadres et autres. C’est un élément que j’ai particulièrement aimé, surtout quand c’est amené d’une façon très agréable et élégante. Le lecteur apprécie de ce fait les descriptions qui sont certes importantes, mais qui apportent beaucoup à la narration.
L’histoire est également très réussie, puisqu’on peut très (voire trop facilement s’imaginer à la place de l’héroïne. Et pourtant, ce n’est pas une histoire facile ! Basée sur la déchéance de nos familles, et particulièrement de nos parents, il apporte son lot de joies et de tristesses entre ces pages. On est très facilement pris dans cette narration pourtant dénuée d’actions surprenantes qui viennent sans cesse ponctuer le récit. Ce dernier est à l’image de la guérison de la mère : difficile, et laborieux, mais toujours important. Néanmoins, ce qui permet au lecteur de ne pas s’ennuyer, ce sont les éléments qui soulignent le passé de la mère, que l’on a, à l’instar de l’héroïne, très envie de découvrir et d’éclaircir.
Les personnages sont vraiment divinement bien écrits. On a en effet, le personnage principal, également la narratrice est par ailleurs l’autrice, qui retrace une partie de sa vie, un fragment difficile l’accident de sa mère. Ainsi, il nous parait évident que son caractère et sa personnalité est extrêmement bien travaillée. En effet, on nous offre ce personnage à nu, avec tous ces défauts et ses qualités. En revanche, et ça reste vraiment frappant, mais ça entre parfaitement dans l’histoire, on ne sait strictement rien de sa mère. Alors on apprend à la connaitre par le biais des différents points de narration du passé, mais globalement, on apprend à la connaitre uniquement par le biais de ces preuves, un peu comme le fait sa fille qui ne connait finalement pas tout de sa mère.
La plume de l’autrice est également exceptionnelle. C’est la première fois que je découvre un de ses romans, et il faut avouer que je n’ai été à aucun moment déçue. En effet, elle apporte de nombreux éléments qui font que la lecture de ce livre est très agréable. Elle arrive à façonner avec aisance une atmosphère qui vient parfaitement englober le récit et le rendre très agréable. De plus, elle aborde avec poésie et philosophie de nombreux thèmes qui ne sont pas forcément faciles et qui portant sont admirablement bien soulignés. De ce fait, le lecteur prend du plaisir à découvrir cette œuvre à son rythme, mais avec une infinie tendresse que l’on ressent au travers de ces mots.
“È aprile. È domenica. È la sera del primo turno delle presidenziali (…) Ho un programma preciso per la serata (…) Andarmene a letto con Edith Wharton.” La voce narrante è quella della stessa autrice, Julia Deck, e la protagonista è sua madre: Eleanor Ann, una inglese di Billingham, a nord-ovest di Londra. Nacque nel 1937, l’anno in cui quel piccolo borgo si trasformò da paesino rurale a complesso industriale che produceva sostanze chimiche: “catrame, cemento, plastica, poliestere, nylon, coloranti.” Ann porta il nome della nonna materna, la cui invalidità cambiò la vita confortevole e tranquilla della figlia Olivia e delle sue figlie: Ann e Betty. Ho empatizzato molto con Olivia, la nonna di Julia, per il suo immergersi nei libri, unico svago di una vita dura e monotona. Viaggiava con la mente e la fantasia. Ritagliava anche degli articoli che parlavano delle scoperte archeologiche. Sulla sua poltrona di casa, con un gatto acciambellato sulle ginocchia, trascorreva qualche ora in Egitto o in Mesopotamia, per poi essere riportata alla realtà quando, di sera, rientravano a casa il marito con le bambine. “Sperimenta attraverso le pagine quel che non ha la possibilità di vivere di persona (…) tante sono le fatiche e le difficoltà inflitte dal reale.” Il periodo preferito dalla piccola Ann era la primavera, quando poteva correre a giocare in campagna con le sue amiche. È davvero piacevole leggere degli svaghi e degli interessi di Ann, adolescente studiosa e diligente. Era talmente brava negli studi che, nel 1949, venne ammessa, come borsista, alla Cleveland School, un prestigioso Istituto femminile. Al contrario di Ann, Betty diede solo preoccupazioni ai genitori, facendo scelte discutibili e sbagliate per tutta la vita. Sposò un ragazzo violento che la tradiva in continuazione. Dal loro matrimonio nacquero due figlie: Kate e Alice. Ann, invece, era ambiziosa. Non trovava alcuno stimolo nel luogo in cui è nata. Inoltre, si sentiva addosso il marchio del proletariato, come se fosse visibile, evidente, in una scuola frequentata da ragazze borghesi. Le due sorelle avevano cinque anni di differenza. Un lustro che pesava perché Ann era di un’altra generazione, “liberata dai fardelli della guerra, più istruita, più ambiziosa.” Si laureò in Bachelor of Arts, in discipline umanistiche. A cosa si riduce la fine di un’esistenza, se non nell’impacchettare i ricordi vissuti? Questo romanzo è un lungo viaggio della memoria. I capitoli si alternano tra il passato e il presente, in pieno lockdown, ambientati perlopiù in ospedale dove è stata ricoverata una ormai anziana Ann che ha avuto un ictus. Proprio quella lunga degenza, permette alla figlia di rivangare i ricordi suoi, di sua madre e della loro famiglia.
Ayant moi-même été confrontée à la difficulté de trouver une oreille attentive et compréhensive pour prendre en charge les difficultés de ma mère gravement malade au moment où je lisais ce roman, j'ai été profondément touchée par le récit de Julia Deck qui dénonce avec pudeur et cynisme parfois toutes les incohérences, toutes les difficultés qu'on peut traverser quand on est malade ou vieux, ou les deux ! Le récit de Julia Deck, dont j'avais beaucoup apprécié le style grinçant dans Propriété privée, alterne entre le récit des difficultés d'une femme seule chargée d'accompagner sa mère, victime d'un grave AVC et une biographie d'Ann d'Angleterre, sa mère, issue d'un milieu social défavorisé qui s'élève grâce à son intelligence et sa personnalité. J'ai trouvé une résonnance particulière avec mon parcours dans le récit des galères d'une malade qui survit à un AVC alors que l'accident était censé la faire mourir en quelques jours… Comment trouver des solutions adaptées à sa situation, malgré les nombreux freins du milieu médical ou des administrations de maisons de retraite ? Comme le dit bien J. Deck : « La gériatrie n'est le lieu d'aucun triomphe. Dans cette spécialité, il y a peu d'espoir de guérison, beaucoup de pathologies chroniques, et rien qui aille vite . » […] et les aidants sont parfois confrontés à des murs d'incompréhension ou administratifs : « Comme les plumes des parures amazoniennes, les éléments de langage revêtent ceux qui les possèdent du masque de la compétence et de l'autorité. Ils gouvernent par la feinte et la fascination, mais on aperçoit bientôt que la sécheresse continue de régner sur la terre. » Ces pages sont empreintes de pessimisme, de lucidité mais aussi de délicatesse pour aborder un sujet tabou. Les pages biographiques, elles, allègent le roman car on y lit un bel hommage à une mère : celui d'une femme qui entretient des rapports plutôt conflictuels avec elle mais l'admire aussi pour son parcours professionnel autant que personnel. L'écriture de ce roman me paraît une belle occasion de se réconcilier et, semble-t-il, de percer les mystères de ses rapports complexes avec sa famille anglaise, voire d'y dénicher des secrets.. Malgré les hauts et les bas de leurs relations, on sent beaucoup de complicité et une réelle affection entre la mère et la fille, c'est ce qui m'a plu dans ce roman. Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour l'envoi de ce roman dont la lecture m'a souvent touchée.
Coup de cœur pour ce roman qui m’a beaucoup touchée. À sa lecture, j’ai eu l’impression que l’autrice m’enfonçait une pointe émoussée dans la poitrine, et j’ai décidé, ironiquement, de profiter plus de ma propre mère.
En effet, Julia Deck emprunte à l’auto-fiction, ce genre singulier entre narration du réel et nécessités romanesques, pour aborder un terrain sensible : la famille, et surtout les relations mère-fille.
La structure du roman est originale ; en consacrant un chapitre au passé, un chapitre au présent, l’autrice reconstitue tous les fils qui ont déterminé l’écheveau de leurs existences, à la fois minimes et universelles. Sa mère, nommée “Ann d’Angleterre” d’après le titre, et sujet principal du roman, est une figure emblématique et mystérieuse, qui a régenté et inspiré le parcours de Julia. Ann a eu une vie admirablement menée de front, malgré la misère sociale, les carcans de la société et les trahisons. Des gènes, à l’éducation, en passant par la douleur pernicieuse des non-dits, il est question de transmission filiale et d’amour comme unique ressource éternelle. Ann est marquée au fer rouge sur la peau de Julia comme seules le sont les mères pour leurs filles.
Julia Deck a un style à la fois simple et très marqué : elle raconte mais assène, elle décrit puis déplore, dans un style affirmatif. Ses questions n’ont pas de point d’interrogation, et même si elle n’énonce jamais ses sentiments, elle parvient à nous les transmettre par sa franchise blessée. On vit avec elle l’effroi, la peur, l’attente, la colère, les doutes et puis la libération : il nous est si facile d’éprouver ces sentiments quand on a, nous aussi, une mère, et que notre monde pourrait basculer comme elle.
Les passages les plus navrants à lire sont sans doute ceux qui nous confrontent à une réalité qu’on ne veut pas voir ; ce qu’on devient après la perte d’autonomie, aux mains des services de santé. Julia se bat contre des professionnels débordés et désintéressés, et un système qui broie les restes d’humanité par son efficacité pragmatique.
Enfin, Julia Deck apporte une réflexion sur la littérature. La littérature comme terrain d’enquête et support de reconstitution, comme journal intime, et puis comme univers des possibles, perméable ou imperméable, où ce qui n’a pas pied dans la réalité peut exister en flottement, une terre d’accueil où le créateur peut toujours revenir.
On aborde un livre de différentes façons, parfois, on connaît l'auteur et on espère retrouver un univers qui nous a captivé précédemment, parfois, on a entendu parler de l'auteur ou de l'oeuvre et on souhaite se faire une idée par soi-même, ou encore, on a sélectionné sa lecture au hasard, sur la base d'un titre ou d'un résumé. En abordant ce roman, j'étais dans la dernière configuration et pensais lire un livre historique sur une souveraine méconnue ... Depuis, j'ai appris que l'ouvrage a été primé et ai pris la mesure de ma méprise. Mais cela me convenait bien de découvrir à la fois l'auteur, le contexte et le sujet sans idée préconçue. D'autant que ce récit bien construit, qui avance en parallèle, un chapitre au présent alternant avec un autre en flash back, est à la fois universel et personnel. On suit ainsi le parcours de la fille qui se bat pour une prise en charge digne de sa mère et celui de cette femme, comprenant ainsi comment elle en est arrivée à ce point douloureux de sa vie. J'ai retrouvé des interrogations et des craintes par lesquelles je suis passée avec ma propre mère. Même si les histoires, les milieux sociaux, les pathologies et les contextes familiaux sont différents, j'y ai retrouvé la mère venue de l'étranger, la maladie, le questionnement intime sur son propre égoïsme ou sur sa volonté de "prendre en charge" celle qui nous a porté dans nos premières années, elles partageaient également leur année de naissance, donc, un parcours historique . Ce récit est plein de questionnements universels tout en étant éminemment personnel. La langue est précise, drôle, et ne cherche pas à cacher les fêlures ni intimes ni publiques, comme celles du système de santé français ou de la prise en charge défaillante des personnes âgées dépendantes. Une lecture plaisante et édifiante à la fois
“L’inglese ha due parole per dire straniero: -foreigner-, chi viene da un altro paese, e -stranger-, chi viene dall’esterno. (…) Mia madre viene dall’esterno, straniera alla figlia, al marito, agli amici, alla famiglia in Inghilterra. A dispetto di tutte le informazioni che posseggo, rimane la persona più opaca che io conosca. “
Il libro, con un intelaiatura molto originale che dedica i capitoli dispari al presente e i pari al passato fino a congiungersi alla fine, è dedicato alla storia di Ann. A raccontare la storia è la figlia, Julia, tra domande senza risposte e sensi di colpa per il rapporto un po’ intermittente che ha sempre avuto con la madre. La vuole viva, ma da sempre si è preparata alla sua morte. La desidera vicina, tanto da desiderare di condividerne i più remoti segreti e la intimità, ma da sempre ne ha preso le distanze. Opaca, così la figlia definisce questa madre, un pò eclettica e un po’ bacchettona, un pò misteriosa ma mai completamente trasparente, tanto da alimentare da sempre diversi interrogativi. Uno tra tutti: Julia, è davvero figlia unica? Julia non ha il coraggio di chiedere chiarimenti. Sì strugge, crea collegamenti insoliti, va in terapia, nei suoi libri ( è una scrittrice) libera soluzioni probabili che non ha il coraggio di presentare alla madre. Fino a quando, di fronte all’ineluttabile corso della vita, arriva alla determinazione che forse non è importante come sono andate davvero le cose, ma soltanto quale forma, queste, hanno preso. Una storia di una donna e di una famiglia intera, quasi tutta al femminile e un monito su tutti: forse nei rapporti familiari, per amare é necessaria una giusta distanza.
Julia, romancière, est au chevet de sa mère Ann après une attaque cérébrale. Cette dernière a quitté une ville ouvrière et une vie morne toute tracée en Angleterre pour venir étudier et vivre en France. Le narrateur omniscient alterne les époques et nous fait vivre l’évolution de Ann, esprit éclairé et émancipé, dans la seconde partie du tourmenté mais libérateur 20eme siècle en miroir de sa situation présente, de patiente apathique dans un système hospitalier français débordé et déroutant. J’ai beaucoup apprécié la progression du récit et le passage au « je » final. Quête sur sa propre histoire et hommage magnifique de l’autrice à sa mère, Anglaise maintenant impénétrable suite à son accident, qu’elle ne comprendra jamais vraiment qu’à travers les livres.
« Le Dr Astral aussi est coincée dans une logique absurde. Son travail ne consiste pas à pratiquer la médecine mais à faire tourner les lits. Or les mots doivent ravoir un sens ou c’est, avant l’extinction de masse, l’absentement de l’existence qui s’abat sur l’espèce humaine. » (p. 126) « Je ne rejoindrai jamais ma mère parmi les Anglais. Je la rejoins dans les livres. La fiction est une langue que nous parlons couramment toutes les deux. » (p. 146)
«Ma le parole devono avere un senso, altrimenti, prima ancora dell’estinzione di massa, ad abbattersi sulla specie umana sarà la vacatio dell’esistenza».
Nel 2022 la madre ottantaduenne della scrittrice francese Julia Deck ha un ictus, sviene in bagno e di qui sua figlia l’assisterà in una peregrinazione tra case di cura francesi, nel contempo la scrittrice ripercorre la vita di sua madre, un’esistenza variamente avventurosa tra Inghilterra e Francia. Come incipit non mi incoraggia, anzi tendo a scappare, ma mettiamoci nei panni delle sinossi, che ci devono dire queste povere sinossi? Dopo alcune pagine capisco, con soddisfazione, che questo libro ha un alto intento, Julia Deck sostiene che non ha alcuna interesse per l’autofiction: questo è un romanzo-romanzo. Per me è importante che lo affermi con convinzione, questo è un romanzo, lei crede nel romanzo, nei lampi di poesia che non sapevano esistessero fino a quando non ci siamo messi a scrivere. Libro molto bello, una scrittura tra lo sdegnato e l’umoristico.
In un’intervista Julia Deck dichiara: «”Ann d’Inghilterra” è esattamente il libro che pensavo non avrei mai scritto. E infatti l’ho scritto. Essere sicuri di una cosa è il modo migliore di mentirsi».
Ce récit m’a beaucoup rappelé l’année qui vient de passer. Ma grand-mère était très malade depuis septembre 2023 et son état s’aggravait à fur et à mesure que le temps passait. Ainsi, ma mère a été obligé d’affronter les hôpitaux, les médecins, les visites d’Ehpad… en dehors de ça l’intrigue sur Alice, Ann et l’auteur pousse le lecteur à continuer. Cependant personnellement j’ai eu du mal à suivre la narration lorsqu’on parle du passer de Ann puis de Julia et vis versa. Cela manquait un peu de clarté à mon avis, à part si cela fut intentionnel ce qui est très probable. À part cela c’était un superbe récit passionnant, personnel et que je conseille aux autres.
Livre qui nous plonge dans la vie d'une femme qui se retrouve à s'occuper de sa mère après un AVC. Entre les souvenirs de vie de sa mère et sa propre existence; on oscille entre une anglaise qui a espéré une belle vie loin de ses origines populaires et sa fille qui se retrouve perdue dans son existence tout en devant se battre pour donner une belle fin de vie à sa mère. Poignant par la difficulté des épreuves traversées et mystérieux par les secrets familiaux bien gardés.