Alors qu’un étrange vent de sable ensevelit le pays, deux hommes se croisent chez tante Fátima. Dans Jérusalem, ville labyrinthe, on se séduit chaque nuit en imaginant des histoires de jinns, de lions et de chevaliers.
En cette saison démoniaque, Gabriel et Isaac s’aiment, se perdent et se retrouvent, puis décident, en dépit du sable et des checkpoints, de partir en vacances… Mais n’est-ce pas un projet fou dans un pays morcelé ?
un génie du réalisme magique, des textes poétiques magnifiques dont je ne suis pas sûr d’avoir saisi toutes les subtilités et une histoire d’amour magnifique et très très triste tout ça en Palestine Coup de cœur
Coup de coeur. Peut être ma meilleure lecture de l'année, et à coup sûr dans le top 5 des plus beaux livres que j'ai pu lire.
L'Eden à l'aube est un livre bouleversant. Bouleversant de beauté, de poésie, de lumière, de magie, d'amour, de paysages, de traditions et de folklore. Mais bouleversant aussi d'injustice, de colère, de noirceur, et d'inhumanité.
L'Eden à l'aube nous raconte l'histoire d'amour de deux Palestiniens : Isaac et Gabriel. Nous les découvrirons enfants, ados, puis adultes, avant de suivre leur amour d'un été. Été durant lequel une tempête de sable sans précédant s'abattra sur la Palestine. Au delà de l'amour; l'injustice et la cruauté des colons viendra briser des vies, et salir toute la beauté partagée par la plume de Karim Kattan.
J'ai été complètement emporté, et bouleversé donc par cette histoire, mais aussi par cette narration si spéciale. En effet, le livre, qui emprunte au réalisme magique et au folklore palestinien, est intégralement narré par une entité. La nature ? le ciel ? dieu ? Je ne sais pas. Toujours est il que le témoin de l'histoire d'Isaac et Gabriel possède un talent de narrateur hors pair, et je n'oublierai jamais ce qui m'aura été conté durant ces 329 page.
très très très beau, très très très marquant, très très très recommandable, à faire circuler de mains en mains absolument. toute la justesse, et toute la marque finalement que le livre a été écrit par quelqu'un dont c'est une réalité connue, vécue, éprouvée, témoignée, c'est la façon dont le gros problème d'Isaac et Gabriel dans la vie, ce n'est pas tant leur homosexualité que la colonisation de leur terre et la violence de l'armée israélienne. I'll just say that - car on vous voit, les auteurices blanch.es qui adooooooorent écrire des bouquins situés dans des pays arabes où des femmes sont violées et ou des personnes homosexuelles sont violentées, comme si c'était propre à ces pays-là seulement, comme s'il n'y avait que ça à y raconter, comme si vous le racontiez de façon pertinente et non pas imprégnée par des biais aussi ignorants que dangereux. ça ne veut pas dire que l'homophobie n'existe pas là-bas. juste que pitié, je pense qu'on peut aussi apprendre le concept d'humilité d'écriture et se dire que parfois, on ne sait juste pas de quoi on parle, et que non, lire des articles, ça ne suffit pas. bref. je reprends.
L'Eden à l'aube est vraiment très très tenu, très beau, le pari d'avoir le ciel pour narrateur était d'une casse-gueulerie sans nom, et pourtant qu'est-ce que ça fonctionne, qu'est-ce que c'est bien trouvé ! une complexité, une nuance qui donne des frissons et décortique chaque émotion en de grands pans de sensibilité littéraire. certains effets de style à mon sens étaient parfois dispensables, je crois que parfois le lyrisme est d'autant plus fort que retenu, mais c'est du goût personnel et franchement c'est un très très très beau livre que je vous encourage FORTEMENT à lire. dès désormais !!!!
le chapitre qui propose d'imaginer la fuite du temps d'un village tout entier est parmi les morceaux de bravoure littéraires qui m'ont le plus marquée ces derniers temps. quatre pages qui font histoire à elles toutes seules.
j'ai du mal à comprendre à quel moment ce livre est du réalisme magique ? c'est un roman qui baigne dans la poésie, l'oralité, la transmission d'histoires, contes et légendes mais je ne vois pas vraiment de réalisme magique.
quand je dis que le roman BAIGNE dans la poésie, c'est en partie ce qui m'a dérangé. autant certains images sont belles autant l'auteur oublie de laisser respirer son lecteur, j'en étais presque étouffé. il maîtrise l'énumération, la répétition et la métaphore et nous le fait comprendre... trop souvent.
l'alternance de ton entre le familier/vulgaire et le soutenu m'a interpellé plusieurs fois et je n'ai pas trop saisi ce que l'auteur voulait faire passer avec cela.
j'ai très peu aimé l'histoire d'amour, je n'y crois pas, un des deux personnages est abject et égoïste et l'autre est... "beau". 🤨 La prostitution d'un des deux personnages est presque eclipsée et quasiment pas discutée.
et enfin, le narrateur omniscient qui nous raconte cette histoire est très présent, il prend plus de place que les personnages principaux, il se perd en histoire et anecdotes un peu futiles qui m'ont fait lever les yeux.
je suis un peu déçu, après avoir tellement entendu parler de l'auteur pour Le palais des deux Collines, j'en attendais beaucoup plus. Je ne m'arrêterai probablement pas là et tenterai de lire l'autre roman, en espérant un style plus léger.
je n’ai pas les mots pour décrire ce bijou 🤍🇵🇸probablement ma lecture la plus marquante depuis longtemps, Karim Kattan était déjà un grand à mes yeux mais là il devient Titan. Quelle écriture et quelle magie, je vous en conjure lisez le !
Magnifique livre à l’écriture ciselée, miroitante - de ces livres qui vous font dire “mais oui c’est CELA écrire, c’est CELA être écrivain”. Travailler les mots comme une matière première, comme le vase bleu des premières lignes qui m’aura fait comprendre dès le début que cette écriture là est un bijou. Je ne sais pas comment qualifier ce roman - ce n’est pas un roman d’amour… Sa poésie crue m’a brisé le cœur. Ce monde me brise le cœur… Il y a dans toute cette beauté déployée si longtemps puis abîmée quelque chose de si sinistre et désespérant que l’on suffoque, nous aussi, lecteurices, dans la poigne de l’Ifrit, les poumons pleins de sable.
Une de mes plus belles lectures de 2024 ! Je referme ce livre bouleversée, le cœur lourd. Mais du début à la fin, ce livre est un enchantement, et pourtant cela raconte une histoire d'amour entre deux hommes sous fond de colonisation ! La tension dramatique est là, se fait sentir mais on est vraiment emporté par la beauté de ce conte par ce grand romancier-poète palestinien Karim Katttan !
c'est à regret que je dnf cette lecture et après 2 coups de cœur pour les autres textes de l'auteur. on baigne ici dans de la poésie pure mais qui me transporte peu, idem pour l'histoire d'amour. et pour le réalisme magique, où est-il ? bref un roman aux ambitions trop grandes pour moi mais j'espère qu'il trouvera son public.
Lisez des auteur•ices palestien•nes. Déjà. Ensuite, ce livre est extrêmement bien écrit. Il réenchante un monde cruel et violent (sans pour autant l'éluder) par sa poésie. C'est une histoire d'amour formidable. Je compte offrir ce livre plus d'une fois les prochains mois, les prochaines années.
Un récit magnifiquement écrit. Poignant et cru. Je ne crois pas avoir perçu toutes les subtilités littéraires de l’auteur mais j’ai tout de même apprécié cette lecture si importante dans le contexte mondial actuel. Comme dit le narrateur, il tente d’épargner le lecteur du mal mais comme pour ceux qui évitent de voir la souffrance du peuple palestinien, l’auteur démontre qu’on ne peut se fermer les yeux éternellement.
Un livre étrange. Un style étrange. Tout est étrange dans ce livre mêlant le réel et l'irréel. Est-ce l'âme de la Palestine ? En tous cas l'amour d'Isaac et de Gabriel est touchant.
Ce roman est intéressant de par sa multiplicité sur plusieurs aspects. Le premier est le genre littéraire. En effet, L’Eden à l’aube semble mêler les genres. On retrouve bien sûr les caractéristiques d’un roman de fiction assez classique, avec des personnages récurrents dont on suit l’histoire avec un fil rouge : le fameux road-trip d’été. Les points réalistes sont très détaillés et nous entraînent vraiment dans l’intrigue. Dès les premières pages, le khamsin, la tempête de sable, prend forme parce qu’elle est décrite précisément. On perçoit la chaleur, la sécheresse, l’état d’esprit qui sont liés à ce phénomène («La journée était rythmée par des femmes qui battaient les tapis au balcon afin de se débarrasser du sable, des hommes qui gémissaient car leurs voitures s’étaient arrêtées net. Et le pays entier était sur les nerfs» pages 14-15). De même, les personnalités d’Isaac et Gabriel paraissent tangibles, parce qu’ils ne sont pas parfaits. Isaac est jaloux, têtu et buté, et lorsque son adolescence est décrite on voit son éveil à la sexualité de manière honnête plutôt que idéalisée («C’est là qu’ils sont les beaux garçons, et leur beauté fait très mal parfois» page 53). Il a même un «léger strabisme» (page 24), minuscule détail qui le rend vrai. Quant à Gabriel, même s’il est présenté presque comme un ange, il a aussi ses petits défauts. Il est timide («il se fait un ami, un, unique, singulier» page 62), craintif, semble avoir du mal à imposer son opinion et a un léger zézaiement. C’est cet ensemble de petits traits de caractères, tous ces détails sur leur vie, qui les rend particulièrement attachants. C’est un rappel que ça pourrait être n’importe quel Palestinien, voire même n’importe quel homme. Pour autant, le réalisme se mêle au conte, au fantastique. Plusieurs aspects semblent rappeler les Mille et une nuits, ou au moins les légendes arabes. Premièrement, à la page 50, la ville de Jérusalem est montrée comme étant vieille et multiple, rassemblant tous les âges, toutes les cultures dans une sorte de lieu magique où on trouve des «jinns», «mille langues» et «des femmes plus vieilles que la terre». De manière plus large, la description des lieux est souvent appuyée par des éléments fantastiques et c’est un de mes éléments préférés du roman. La ville d’enfance de Gabriel et Isaac semble être bloquée dans le temps, à l’écart de tout, et le village où ils vont en vacances semblent au contraire exister pour l’éternité. En plus de rompre la monotonie que l’on retrouve parfois dans la description d’un paysage, ces légendes permettent de découvrir comment les personnages perçoivent ces endroits. Le village où ils ont grandi est hors du temps, un peu préservé de l’effervescence de la guerre mais aussi éloigné de l’actualité. Leur paradis de vacances représente un moment de calme et de sérénité qu’ils auraient aimé connaître pour toujours. Quant à Jérusalem, c’est à la fois un rêve et un cauchemar : seul point où tous les peuples se rencontrent mais aussi catalyseur de tous les conflits. Cette magie représente aussi une échappatoire. Pour Isaac, c’est un moyen de garder Gabriel près de lui en lui racontant des histoires, en les sortant un instant du monde qui les entourent. Dans une réalité balayé par la violence et par le khamsin, qui semble d’ailleurs illustrer cette confusion, ce tourbillon, les légendes expliquent et consolent. Mais pour le lecteur aussi, la magie atténue. Elle permet en quelque sorte de multiplier les façons d’illustrer la complexité de la vie en Palestine. Pour moi, cela crée aussi un contraste qui renforce l’impact des aspects plus réalistes. Le Ciel, narrateur lui aussi un peu magique, conte de beaux récits, et la page suivante illustre les combats et la mort. Comme pour montrer que tous les beaux aspects de cette région, ses traditions, ses habitants, ne peuvent échapper complètement à la guerre. La multiplicité des registres de langue et le rythme du récit contribuent aussi à cet effet. L’intrigue est rapide et saccadée, avec des retours en arrière réguliers, ce qui illustre bien la vie morcelée pendant un conflit mais aussi le rythme effréné d’une relation amoureuse qui se construit. La majorité du roman est rédigé dans un registre entre courant et soutenu, avec un vocabulaire poétique et éthéré («Tout s’est calmé. Tout dort. Demain, il pleuvra beaucoup.» page 326) et le lecteur est vouvoyé. Ces passages sont ceux où le Ciel exprime son point de vue. Mais bien que ce soit le seul narrateur, on discerne malgré tout les pensées des personnages humains par le langage. Le vocabulaire est alors plus familier, plus vulgaire et les tournures de phrases reflètent une façon de parler plus courante («vivre dans des endroits comme ici, pour ces gens nés dans des pays où rien ne les oblige à venir dans ces coins de merde, ça fait classe à raconter et ça paye un bon pactole de thunes» page 34). Cela permet de revenir au réel, au fait que de vraies personnes vivent des situations similaires. Un bon exemple est la façon dont Monsieur Wargrave, diplomate étranger qui se veut bon samaritain aidant les Palestinien, est évoqué. Il est dit de manière claire qu’il attend des faveurs sexuelles d’Isaac en échange de ses papiers pour Jérusalem. Le récit ne laisse pas Monsieur Wargrave se dédouaner. Il n'aide pas la Palestine par altruisme mais par égoïsme, pour se sentir généreux et qu’on lui soit redevable. Cela m’amène à un autre point essentiel du roman, qui m’a touché : la remise en question de la perspective que les étrangers, et surtout en Occident, ont de la Palestine. On voit dès les premiers chapitres que même les soldats israéliens grandissent parfois avec les Palestiniens. Il n’y a pas de frontière claire, pas de meurtrier né («je me souviens de sa plus grande innocence» page 38), ce qui rend encore plus difficile la situation. Beaucoup se désintéressent, comme le mari de Wargrave, pour qui «c’était, vraiment, trop difficile ici» et qui est reparti en Angleterre. D’autres, comme Wargrave lui-même, aiment défendre une cause, sans se soucier réellement de la cause elle-même, où du fait qu’ils font parfois plus de mal que de bien en n'essayant pas de comprendre réellement les victimes. Enfin, la majorité n’y connaît pas grand-chose, pense que, comme le répète le Ciel, «c’est comme ça». Dans ce roman, on découvre à la fois l’omniprésence du conflit, «la violence qui coule dans les veines de leur pays» (page 319), mais aussi tous les autres éléments qui font ce territoire. Karim Kattan évoque les légendes, l’architecture, les traditions de la Palestine, rappelant qu’elle ne se réduit pas à la guerre, mais existe par ses peuples, sa géographie et son histoire. J’ai beaucoup aimé ce roman, parce qu’il souligne que cette violence n’est pas si éloignée de nous, n’importe qui, peu importe la personnalité, le genre ou l’orientation sexuelle peut avoir le malheur de naître dans une zone de violence. Personne ne naît soldat ou victime, ces personnes ont des rêves, des souvenirs et des proches.
This entire review has been hidden because of spoilers.
This book is political, like every other, but sets aside the arduous task of documenting suffering that we sometimes ask or have come to expect of oppressed peoples, and, instead, Kattan offers us gay, literary magic in a bottle.
The language ranges from elegiac to playful to folkloric in the way that clouds can suddenly form and cast great shadows or else linger in the sky, scudding lazily through the air; the characters are vivid, some flesh-and-blood and some, well, the sky itself, omni(?)scient and omni(?)present; and the scenery is a cast of characters in itself: sandstorms, tropical oases, enchanted villages of grape-eating centenarians, the twisted side streets of Jerusalem’s old town; but also: checkpoints, skyscrapers over the ruins of Palestinian villages, Israeli-only highways, ancient sites plagued with pilgrims, more checkpoints.
By writing this book from the mostly-capable point of view of the sky, the author takes a heartwarming gay romance, which would be compelling on its own merits, and places it on a geological scale, as inseparable from the natural beauty of Palestine’s millennia-old deserts and seas as it is from the quotidian brutality of occupation. He also injects levity into an admittedly heavy story when, for example, the sky admits that it couldn’t quite make out someone’s face, or that it was just as dumbfounded by a character’s actions as the reader. The sky gives us all the benefits of an omniscient narrator, namely knowing both characters’ backstories and what one does while apart from the other, but without a curiosity-killing, too-easy omniscience. While not necessarily of cosmic importance, this romance does join the canon of countless timeless tales of desire, love, freedom, that we hear Isaac invent and exaggerate throughout the novel and that make up the fabric of humanity.
Un livre brillant, magnifique et bouleversant qui raconte une histoire d’amour en Palestine. C’est un récit profondément politique et ancré dans son contexte. L’auteur ne nous laisse jamais oublier OÙ se déroule son histoire et dans quel contexte évoluent nos personnages.
Ces deux personnages principaux sont absolument merveilleux à suivre, et leur relation est juste magnifique et sublimée par la plume incroyable de Karim Kattan. L’auteur nous raconte cette histoire et à travers ces personnages l’histoire d’un pays colonisé, la Palestine, et de la violence qui traverse l’entièreté de cette société.
En prenant pour narrateur le ciel, pari risqué mais indiscutablement réussi, l’auteur nous force parfois à entrer dans l’esprit de personnes détestables mais qui nous permettent de saisir en partie les mécanismes sur lesquels reposent ce système de violence et de massacre. On découvre les moyens tordus et pervers par lesquels les différents types de violences s’infiltrent au sein de la société et des vies des personnages.
Si le récit trouve quelques moments de pause, ces derniers ne durent jamais longtemps et ne nous laissent pas oublier dans quel contexte se passe l’histoire. L’auteur parle terriblement bien de l’amour, décrit des sentiments, des emotions et des ressentis sur lesquels je n’avais encore jamais mis de mot, mais sans jamais trahir le cœur de ce qu’il souhaite raconter.
On pourrait passer des heures à analyser chaque mot de ce récit, tant il est complexe. Tantôt conte, tantôt teinté de réalisme magique, tantôt profondément violent mais toujours excessivement politique, c’est un récit qui me parait essentiel à la vue du génocide en cours.
Ce roman est narré à la première personne par un narrateur omniscient, dieu ou romancier. Il raconte l'histoire d'Isaac et Gabriel, deux jeunes palestiniens qui vont vivre une histoire d'amour. J'ai trouvé ce style narratif original, mais malheureusement souvent aussi pénible et lourd (par exemple quand le narrateur développe des choses complètement absurdes comme par exemple le village de Birzeit qui change de fuseau horaire ou le village de raisins avec ses centenaires). J'ai globalement été hermétique à la poésie du texte, aux métaphores développées comme celle du vent, aux histoires alambiquées racontées par Isaac. Le style est très pompeux, il y a des descriptions sous forme de listes interminables, parfois confuses. J'ai trouvé la lecture laborieuse et globalement pénible. Les personnes manquent de profondeur, surtout Gabriel qui est un personnage quasi irréel et réduit à sa beauté extraordinaire. L'histoire d'amour est parfois touchante. Néanmoins la relation homosexuelle est parfois stéréotypée. Je n'ai pas aimé la métaphore du cannibalisme. La transexualité de Gabriel est esquissée mais peu développée. L'exploitation sexuelle d'Isaac par M. Wargrave et le colon au chekpoint est euphémisée et minimisée, normalisée. Le contexte de la domination coloniale israelienne / du pouvoir militaire est en toile de fond. Je n'ai pas été touchée par cette fin qui vient clore le récit de façon un peu trop facile et artificielle. mais bon comme dit le narrateur "C'est comme ça ! "
Quelle déception! A la hauteur de mes attentes. Ce livre acheté dès sa parution et gardé bien au chaud pour le lire à tête reposée et le déguster.... C'était d'autant plus frustrant... La poésie on l'a sans aucun doute. On virevolte entre envolées lyriques, contes, histoires imaginaires tant et plus que j'en ai perdu le fil de l'histoire. L'histoire en elle-même est d'une banalité... Deux hommes qui se cherchent eux-même et qui se cherchent, se découvrent et s'aiment. Ok. aucune originalité. l'un aurait été palestinien, l'autre israélien peut être y aurait il eu un peu plus de profondeur. Mais là, rien de transcendant, rien qui ne m'a fait ressentir de l'affection pour les personnages. Entre celui qui veut gommer tout ce qu'il est jusqu'à changer de prénom pour Isaac, qui se prostitue et qui est guidé par ses pulsions et l'autre, Gabriel, qui est "beau" mais aussi effacé et fade qu'on l'oublie aussi vite la page tournée. Où est le réalisme qu'on m'a vendu? Où est le livre engagé? Hormis 3 lignes en début, au milieu et à la fin du livre on en oublierait l'enfer que vivent quotidiennement les Palestiniens. Vraiment tout m'échappe. Quel message a voulu faire passer Karim Kattam et que j'ai a priori raté en beauté ?
Un roman que je ne suis pas près d’oublier. Histoire teintée de réalisme magique aux mille contes et légendes bercée par ce vent chargé de sable, le khamsin qui recouvre tout, étouffe et masque. L’auteur évoque la Palestine dans une carte volontairement floue, mais ancrée à la réalité avec ses check point, ses injustices, ses restrictions et la mort. Même si ce n’est pas là, le cœur du roman, ça demeure en embuscade. On y retrouve tour à tour, Jérusalem, la tentaculaire, Jéricho, l’historique ou Tel Aviv, la moderne, ces villes qui les toisent, eux les pestiférés. Et ces villages palestiniens qui résistent malgré la convoitise par les colons israéliens. On voyage avec Isaac et Gabriel, ces hommes qui s’aiment le temps d’un été, avec le ciel comme unique témoin, ce même ciel qui nous narre leur histoire. Quatre parties où on fait la connaissance de nos héros, on les voit s’apprivoiser, se quitter, se retrouver et s’aimer. La plume est magnifique, envoutante, onirique, poétique mais aussi dure et sans concession. C’est rempli de tendresse et de désespoir, de rêves et de cauchemars. De larmes aussi. ( A savoir : le manuscrit a été rendu avant les événements de 2023 ) A lire…
Un livre incroyable, tout comme le précédent. L'Eden à l'aube est fin, subtile, poétique. Incontestablement l'un des meilleurs romans que j'ai jamais lus. J'ai particulièrement aimé la narration de ce ciel divin qui ne voit pas tout, plein d'amour et de compassion : je n'ai jamais vu ça ailleurs. J'ai aussi aimé la manière dont les rapports de domination s'expriment dans la sexualité : on le voit avec le soldat, avec Sebastian - c'est cruellement réel et parfaitement contre-balancé avec ce Jérusalem sous-terrain, magique, invisible, que se créent Gabriel et Isaac. L'homosexualité y est plus universelle que jamais, et pourtant bien ancrée dans des particularités si douloureuses : le vent, le sable, cette privation de liberté qui tue.
C'est un livre tellement intelligent, et chaque paragraphe ou presque donne lieu à des réflexions profondes sur les grandes questions humaines qui nous traversent tous et toutes. Il y a des phrases qui frappent, dont j'espère me souvenir longtemps.
poétique à souhait le narrateur, qui n’est autre que le ciel, ne nous raconte que ce qu’il peut voir, donc oui le développement des personnages est mis de côté (mais bon parfois il vaut mieux ça qu’un développement a deux balles) dans tous les cas leur personnalité et même leurs sentiments ne comptent pas parce que chaque aspect de leur vie est dicté par l’occupation israélienne de leur pays, c’est ça le message (oui certains avis m’ont vraiment énervée) et ils auront beau s’aimer ou pas, vivre le jour ou la nuit, être beau ou sauvage, ils seront toujours des citoyens de seconde zone sur leur propre terre, obligés de se soumettre et se prostituer pour obtenir la moindre chose j’ai adoré c’était très beau, j’ai eu beaucoup de mal à poser le livre pour faire autre chose tellement le rythme est prenant
tellement de choses à dire.. l’auteur n’a pas de réseaux sociaux à ma connaissance mais j’aurais adoré lui envoyer un message pour lui dire à quel point la manière dont il pose et joue avec les mots est magique! c’est absolument pas le style de livre que je lis d’habitude et je me suis donnée comme objectif d’essayer des choses nouvelles et je me remercie vraiment (lol) parce que c’était si beau et si juste. cru et subtil, léger et si lourd, douceur mais une gifle.. tout était poésie. j’espère qu’il sera traduit un jour car j’ai tant d’amis à qui j’ai envie de l’offrir mais qui ne parlent pas français, le reste du monde passe à coté d’une pépite!!
La narration - du point de vue d'une sorte de dieu omniscient qui revient sur l'histoire d'amour entre deux palestiniens - nous emmène d'emblée dans le registre de la tragédie. Il y a des envolées lyriques et j'y suis assez hermétique habituellement mais ça ne m'a pas dérangé ici, c'était bien dosé. Il y a de très beaux passages et tout au long du récit on ressent un danger presque invisible qui n'attend qu'à frapper. "Presque", car le narrateur nous prévient, même s'il ne veut pas revenir trop souvent sur cette question : le colon est toujours là, et à certains passages bourrés de tension, il réapparaît avec toute sa puissance et sa violence.
Magnifique écriture. J'ai refermé ce livre avec la terrible envie que le narrateur continue à nous raconter dans sa langue poétique et onirique, les vies pleines de tourments, d'amour et de douleurs de Gabriel, Isaac, et de tous les autres, envie de parcourir cette terre de Palestine, d'aller aux trois mers, au désert, de retourner à Jérusalem. Car, malgré l'horreur et la violence, malgré les humiliations, l'auteur nous fait accéder à la beauté d'une relation amoureuse, avec ses silences, ses interrogations, ses désirs. Je n'ai pas tout compris des contes magiques mais qu'importe ! J'ai été touchée. Les poèmes en fin de livre sont bouleversants.
Honnêtement j’allais mettre 3 étoiles au debut parce que je trouvais le livre long sur les 100 dernières pages. Au final j’en ai rajouté une car la fin m’a bouleversé. À la fois je m’y attendais et j’étais choquée.
Comme quoi, on ne peux pas s’attendre au mieux sous l’occupation, meme quand on parvient à oublier ou à se voiler la face.
« Je le jure que je l’ai vu, Wallahi, De mes milles astres Je le jure, Je l’ai vu. » #pourm’abattre
Khamsin = allégorie de l’occupation ? Tempête qui brouille les esprits et tue les jeunes gens dans les rues…
This entire review has been hidden because of spoilers.
Karim Kattan raconte une histoire d'amour passionnée, brûlante, parfois naïve, dans un monde cru, violent et dangereux. Il nous fait voyager dans une Palestine morcelée en nous remémorant l'histoire de ces terres et ses légendes oubliées.
Un livre agréable à lire, dont la narration oscille habilement entre poésie lyrique et crudité du réel, pour nous rappeler que malgré la violence et le conflit, subsiste la beauté et l'amour.