"Ce geste ne disait rien du désir de Bertrand, dont elle ne savait pas grand-chose, mais il parlait du jeune homme consciencieux qu'il était, de ceux qui avaient bien noté que les experts considéraient le rapport matinier, en ce qu'il rompait la chasteté de la nuit, comme le meilleur pour le métabolisme. Laetitia voyait que son amoureux mettait un point d'honneur à suivre les recommandations officielles et qu'il baisait donc équilibré, ne s'autorisant que peu d'écarts." Dans ce monde où la place du sexe et celle de la nourriture sont inversées, le sexe rythme les journées de tous, tandis que la nourriture est une affaire de l'intime, d'amants, qu'il faut taire et qui fait rougir. Véritable expérience de lecture, Dès que sa bouche fut pleine est aussi un premier roman initiatique, l'histoire d'une jeune femme entraînée malgré elle par son désir, un désir défendu qu'elle va transformer en une force intime capable de la protéger contre toutes les formes d'aliénation. D'ailleurs, le désir et l'appétit sont-ils vraiment si différents ?
Bon alors... Le concept m'a beaucoup plus, inverser deux éléments aussi essentiels et sensuels de notre société que sont la nourriture et le sexe, vraiment j'adorais l'idée. Au début j'étais gênée par les scènes de sexes qui sont, du coup, totalement normalisées, puis je m'y suis habituée. C'était leurs codes, leur quotidien. Donc l'autrice a réussi, chez moi en tout cas, à atteindre son but de base. En plus les scènes de dégustation de nourriture sont très belles, alléchantes même. C'est vraiment bien écrit et la promesse est tenue. Mais alors pourquoi 3 ? L'histoire est ultra basique, il ne s'y passe pas grand chose et une fois la surprise et l'assimilation de l'inversement de situation réalisé, je me suis ennuyée. C'est l'histoire d'une femme emprisonnée dans un couple avec un mec macho bien nul et qui cherche à se découvrir, se réaliser. En soit c'est un bon sujet mais c'est pas du tout mon type de lecture, mon type d'histoire donc c'était long pour moi. Mais hormis ce goût personnel, je trouve que le livre tient ses promesses. Donc je le conseille, surtout si on aime les livres de ce type.
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Plusieurs choses : 1) Pour un premier livre, quelle plume !!! Les descriptions alimentaires sont succulentes et tellement minutieuses. 2) Le concept est GÉNIAL. Certes, il faut bien une cinquantaine de pages pour s’habituer au sexe à outrance du monde Laetitia, mais honnêtement ça décomplexe et c’est assez « empouvoirant ». Une fois qu’on s’y est habitué, le livre devient un vrai plaisir à découvrir, avec des expressions et des clins d’œil qui font sourire (mon préféré : Pornoprix) 3) Si le concept est génial, il aurait pu être plus exploité. L’autrice tient quelque chose de fabuleux qui pourrait être analysé et exploré sur encore quelques centaines de pages, voire plus de tomes ! Je reste un peu sur ma faim. 4) Mais il faut dire que de la littérature féministe de fiction, c’est rare et c’est un genre pas si facile que ça à maîtriser. Or Juliette Oury se l’est approprié avec brio. L’inversion des rôles met en exergue toutes les incohérences, les tabous, les injustices de notre société qui s’offusque aussi bien qu’elle se délecte des rapports sexuels. Et elle remet aussi en question le rôle de la femme dans cette société centrée sur le sexe, dans un couple hétérosexuel, dans des rapports hommes/femmes plus généralement. Et certes le livre est court, mais quel beau sujet que l’émancipation de la femme en passant par la découverte du plaisir (culinaire donc sexuel !).
J’ai vraiment trouvé ça brillant, je pense que c’est une lecture que je ne suis pas prête d’oublier !
Bonne lecture de plage Très fluide à lire et le jeu d’écriture sur les expressions est très bien fait Beaucoup de sujets traités mais j’ai comme un sentiment d’inaccompli sur certains… le perso principal manque un peu de consistance parfois
Un exercice de style assez indigeste sur l'inversion des usages sexuels et culinaires dans la société. L'inventaire des situations forcément cocasses prend le pas sur l'histoire et donc sur l'attachement aux personnages.
Le concept est intéressant mais les personnages sont plutôt très chiants… le livre repose uniquement sur le principe d’inversion sexe/bouffe, il y a des bonnes trouvailles mais c’est longuet, ça aurait pu être une nouvelle plutôt qu’un roman quoi.
J'ai été intriguée par l'inversion sexe/nourriture et m'attendais de ce fait à une démonstration par l'absurde de certains travers de notre société. Le roman ne dénonce rien et raconte quotidien banal d'une trentenaire en crise existentielle. On peut aisément intervertir les mots "cuisine" et "sexe" et se retrouver dans une histoire insipide. L'écriture assez simple ne m'a pas transportée non plus, les chapitres sont très courts donc difficile de plonger dans une scène. Je note quand même l'idée originale, je pense qu'avec un aspect plus politique les prochains livres de l'auteure pourraient être très intéressants !
Le thème de « dès que sa bouche fut pleine » est extrêmement simple, mais puissant : décrire un monde dans lequel le sexe est une activité sociale banale alors que la nourriture est taboue. Dans ce cadre, Juliette Oury développe une histoire « ordinaire » : un couple s’éloigne alors que l’un de ses membres est traversé par des désirs non partagés. Mais avec ce thème, elle devient le prétexte à des inventions stylistiques et linguistiques totalement désopilantes. Le langage inventé pour la circonstance est très imaginatif : le « Monoprix » devient le « Pornoprix » ; la « brigade des mœurs », celle des « mets » ; le « garde-manger », un « garde-baiser », etc. La description détaillée des scènes de cuisine et de nourriture devient torride… Bref, ce premier roman est une invention géniale. Sa lecture est jouissive… gourmande… bref, vous m’avez compris !
l'idée est bonne mais le potentiel est hyper mal exploité ok ya des moments marrants (genre le pornoprix) mais ça manque de fil rouge laetitia est quand même franchement gourde, bertrand est un vieux mec cis hétéro de merde sans intérêt qui se prend pour un mec swag (beurk les hommes) un livre très meh finalement
Un roman assez audacieux qui tient son pari jusqu'au bout. À la manière d'un exercice de style, "Dès que sa bouche fut pleine" inverse la place du sexe et de la nourriture pour interroger avec humour nos relations et leurs dynamiques les plus absurdes. Entre tabous, consentement et jugements, Juliette Oury porte un regard assez acerbe sur notre société. Les renversements de nombreuses situations et/ou expressions de la vie courante sont ingénieux.
Néanmoins, j'ai regretté une certaine platitude de la protagoniste, parfois trop unidimensionnelle. Le roman a tendance à verser dans une certaine lenteur et se complaît un peu dans son concept, manque parfois de dynamisme. J'aurais aimé être davantage bousculée et certains éléments auraient pu être davantage explorés. Cela reste malgré tout une bonne lecture !
J'étais vraiment emballée par le concept mais en même temps un peu rébarbative parce que j'avais peur qu'on tombe dans une comparaison toute simple entre le sexe et la bouffe, comme si ces deux besoins sont équivalents. C'est à peu près ça qui s'est passé, mais sans prise de position ou de thématiques autres que l'inversion de la nourriture et la sexualité. Le sexisme et les violences étaient illustrées d'une façon assez innovante grâce a ça et je crois que c'est l'un des points forts du livre. L'autrice est très douée en description, personnellement c'est quelque chose à lequel j'ai moins accroché mais c'est bien fait. C'est vraiment le manque de profondeur qui a nuit à ma lecture, autant au niveau du récit, du fond que chez les personnages.
Néanmoins, c'est un livre qui peut ouvrir à la réflexion en raison de son angle et ça ce n'est pas rien!
Le postulat de ce livre est hilarant (et très intéressant aussi). Et si c’était plutôt le fait de manger qui était tabou plutôt que la sexualité ?
Et dans cette société où tout le monde vit son alimentation caché – voir honteux – en ne se nourrissant que de barres anaromatiques, tout le monde baise et se touche, se retrouve pour une partie entre amis, partage une banquette entre collègues…
Mais petit à petit, Laetitia (qui s’emmerde quand même un peu dans son couple) sent monter le désir, celui de l’interdit, l’envie de goûter, de cuisiner, de manger, du gras, du goûteux, salé, épicé, sucré, des saveurs et des textures… Croquer dans cette irrésistible pomme !
Un livre sur le désir et la sensualité débordant d’érotisme culinaire
On peut saluer la prouesse d'avoir réussi à inverser s€xualité et cuisine jusque dans les moindres détails de la vie quotidienne sur toute la longueur des romans. Cela donne d'ailleurs lieu à quelques scènes cocasses, comme Laurent et la salade verte (je n'en dis pas plus...). Sur le fond, le propos engagé reste classique : on y parle de relations forcées, de chantage affectif, de charge mentale, de la difficulté des femmes à disposer de leur corps... Rien de neuf si ce n'est l'angle de vue. En bref, un roman original sans être extraordinaire.
Au-delà du concept, poussé jusqu’au bout non sans un humour assez jubilatoire, le livre raconte l’histoire d’une femme malheureuse dans son couple et qui se cherche. C’est peut-être assez rebattu, mais l’auteure s’appuie sur son concept pour créer des scènes d’une violence insoutenable (maltraitance conjugale, viol, etc) qui ponctuent le livre et lui donnent une noirceur qui tranche avec le ton global, jusqu’à obtenir quelque chose d’intéressant. Un petit regret sur le côté stéréotypé de certains personnages (le mari notamment). Mais globalement, un moment de lecture assez jouissif
Un livre comme je n’en avais jamais (encore) lu. Le concept est plus que perturbant mais il met en lumière beaucoup de choses autour de la sexualité dans nos sociétés (occidentales du moins). Il y a d’incroyables trouvailles, qu’il s’agisse de situations, d’expression, d’idées narratives… bref, un délice qui met parfois mal à l’aise mais qui joue avec des notions d’érotisme, de normalité, de consentement, d’exploration avec brio. A découvrir (voire à déguster !)
3,5 : Une belle métaphore de la pudeur sociale autour de la sexualité (et aussi quelque peu sur l’émancipation des femmes). J’ai trouvé certains passages parfaitement trouvés, comme par exemple le fait que l’apéro soit un visionnage de photos à tendance suggestive. Je m’attendais à ce que ce soit des préliminaires, mais non : j’ai trouvé ce geste finement pensé par l’autrice, et il donne à sourire quand on le lit. Un passage parmi tant d’autres subtilement trouvé !
3,5 en réalité mais j'arrondis à 4 pour l'originalité de l'idée. C'est le seul livre où je me suis sentie gênée de lire qu'une pomme se faisait manger, ou que j'ai eu les larmes aux yeux quand on fait manger un piment de force à Laeticia (vous comprendrez) J'ai un peu décroché aux 3/4 du livre, j'ai trouvé que l'histoire traînait un peu. Mais la richesse du champ lexical de la nourriture rendue lubrique est impressionnante.
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Une lecture ma foi originale et un peu étrange mais tout de même agréable et facile à lire. J'ai éprouvé pas mal de colère envers tous les protagonistes masculins, et même si l'autrice reste un peu en surface sur les sujets abordés, j'ai été contente de voir Malgré tout, je suis un peu restée sur ma faim (sans mauvais jeu de mot) et j'ai trouvé le dénouement un peu abrupte.
D’abord amusée par le concept, je me suis surprise à avoir les larmes aux yeux vers la fin de livre. (Attention spoiler) Un événement tragique se produit pour l’héroïne, et l’inversion sexe/nourriture est si bien installée à ce stade du livre, que j’ai vraiment ressenti l’agression qu’elle subit. J’ai ressenti parfois quelques longueurs dans la description des aliments (même si je comprend l’intérêt) mais en dehors de ça j’ai apprécié cette lecture.
Read in French. Great concept but was disappointed with the book. Too much time was spent describing the world in which sex and food were inversed. The main events of the book fell short of expectations. The main character was well developed but character development was lacking for other characters. Loved the play on words.
Concept intéressant. J'ai bien rit à certains moments, mais sans plus. La fin m'a un peu laissé sur ma faim (sans mauvais jeux de mot), je m'attendais à quelque chose de plus et j'ai été un peu déçue. À part ça, j'ai bien aimé l'histoire. À lire si vous aimé les romans un peu loufoques et atypiques.
Le pitch était intéressant : une société dans laquelle on ne mange que des barres sustentives sans goût, mais on s'invite pour coucher ensemble : le sexe a remplacé le repas. Certes, c'est bien vu et l'auteure transforme chaque situation à l'avenant. Bien sûr, ceux qui cuisine et mange des aliments sont mal vu. Mais c'est un exercice de style et le récit ne m'a pas emporté. Tant pis.
bha rien je suis d'accord avec 90% des avis sur ce livre : Idée vraiment originale, qlq beaux passages, plein de potentiel mais on en sort avec l'impression d'avoir raté quelques chose. c'est facile, agréable à lire mais peut-être que ça va pas assez loin au delà de l'idée de base ? bref je me rappelerai qd même de quelques fins de chapitre assez poétiques
2.5 Le concept sur le papier est super intéressant. Et après j'avais beaucoup de questions sur ce qu'on devait voir comme un équivalent et la fin ne m'a pas convaincu que ce livre avait vraiment besoin d'être aussi long :/
Très originale idée que de remplacer baiser par manger et vice versa S’ensuit « la brigade des mets « et d’autres qui traquent les personnes qui cherchent à faire de la cuisine alors qu’eux ne se nourrissent que de barres proteinées et ne se reçoivent que pour faire l’amour
le concept est si original et j'ai adoré chaque minute à lire ce concept si intéressant. après, l'histoire en elle-même n'est pas forcément incroyable, elle est plutôt banale, mais j'ai beaucoup aimé lire ce roman. si juliette oury écrit d'autres romans, ça serait un plaisir de les lire
Amusant et audacieux. Toutes les références se*uelles sont retranscrites avec les plaisirs de la table. Une idée qui ne pouvait pas être viable dans un livre plus long mais on peut lui reconnaître une originalité.
J’ai adoré tout le concept de ces réunions secrètes, les plaisirs culinaires et ces interdits. En revanche, j’ai moins aimé les personnages et certaines scènes volontairement provocantes décrites un brin maladroitement de cette société inversée.
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La qualité d’écriture est nettement inférieure à l’originalité du scénario. Néanmoins l’autrice arrive à aborder des sujets de sociétés féministes de manière subtile, parfois de manière très subtile, humoristique ou carrément cru.