De grandes dents

by Lucile Novat

Et si on avait fait fausse route dans l'interprétation du Petit Chaperon Rouge ? De cette histoire si familière, on a surtout retenu une mise en garde contre des prédateurs inconnus.
Et pourtant... Dans cet essai hybride à l'écriture étincelante, croisant enquête littéraire et histoire personnelle, Lucile Novat dissèque la fable et lève le malentendu. Alors retentit un tout autre avertissement.

Il était une fois, sous une flamboyante capuche rouge, un petit malentendu. Perrault et les frères Grimm s'étaient pourtant donné de la peine. Ils avaient semé les indices comme d'autres sèment les cailloux, à l'attention de qui voudrait retrouver leur trace. Mais en vain. Cette histoire que l'on connaissait par cœur, rien ne pouvait faire qu'on l'entende tout à fait. Quelque chose en nous résistait, à nos corps défendants. Le déni était si grand qu'il mit tout à l'envers. Affabulation collective: on verrouilla, d'un même geste, et le contresens et la porte de nos
maisons.

Rembobinons. Qu'est-ce que c'est que cette grand-mère « folle » de sa petite-fille ? Pourquoi l'enfant donne-t-elle si prestement son adresse au loup ? Aurait-elle d'excellentes raisons de traîner des pieds en chemin ? Est-il bien vrai que la forêt est un danger et la maison un lieu sûr ? Et, surtout, qui se cache sous la couverture ? Un loup grimé en mère-grand, vraiment ?

L'enquête est rouverte. Et si Le Petit Chaperon rouge avait été utilisé à contre-emploi, agitant la menace des monstres qui rôdent à l'extérieur, avec leur camionnette blanche et leurs sachets de bonbons ? Lorsqu'en vérité l'avertissement était là, sous nos yeux, écarlate et lumineux : ne montez pas dans le lit de vos aïeux.

Genres: Nonfiction, Feminism, Essays, France

136 pages, Paperback

Published September 5, 2024

Reviews

[Laura · Rating 4 out of 5]

Passionnant, et surtout nous fait lire le conte du petit chaperon rouge d'une manière bien plus sombre qu'escomptée... Je n'avais pas compris que l'essai parlait de l'inceste, mais la façon dont c'est traité est très bien faite. Nécessaire et instructif.

[Luna]

Pépite 👀👀

[Lune · Rating 5 out of 5]

vrm très bien

[DianeBai · Rating 3 out of 5]

Une analyse très intéressante sur le conte du "Petit chaperon rouge" qui voit davantage dans celui-ci une mise en garde et une dénonciation de l'inceste.

Cet acte abominable est le plus souvent effectué par un membre de la famille, à l'instar de la grand-mère du chaperon rouge;
L'autrice dit d'ailleurs qu'il s'agit davantage de la grand-mère-loup que du loup-grand-mère...


Ci-dessous plusieurs réflexions pertinentes qui ont retenu mon attention:

"Le « tabou de l'inceste », ce n'est peut-être pas tant l'interdiction de le pratiquer que l'interdiction d'en parler :
L'écho retentissant fait à la théorie de Lévi-Strauss tient à sa capacité à transcrire de façon synthétique la contradiction de l'ordre social qui admet l'inceste mais interdit qu'on en parle, interdit qu'on y fasse référence, interdit qu'on y pense. [...] « La prohibition de l'inceste fonde la société » a le bon goût d'inciter les gens qui vivent de l'inceste à se taire puisque personne ne peut vivre en se représentant comme hors de la société".

"L'enfant, étymologiquement, c'est celui qui ne parle pas : in privatif + fari qui signifie « parler ». L'aphasique sait garder un secret : seule une victime sur dix révèle les violences au moment des faits. Certes. Mais lorsque l'on sait que près d'une confidente sur deux ne fait rien à la suite des révélations de la victime, on est en droit de se demander si l'enfant n'est pas plutôt celui qui n'est pas entendu. [...] Le bûcheron est gêné. Oui d'accord, c'est pas très net cette affaire, mais prudence tout de même... c'est vrai quoi, on le sait : souvent, les enfants, ça exagère. Pourtant, en cherchant plus à fond l'origine latine du mot « enfant », je découvre (ou me souviens ?) que fari a également donné le mot « fable ». Est-ce que l'enfant n'est pas, aussi, celui qui ne raconte pas d'histoires - c'est-à-dire celui qui ne ment pas ?"

"De quel danger la grand-mère se protège-t-elle ? Craint-elle réellement que des rôdeurs fassent effraction dans son logis pour la ligoter pendant qu'ils cherchent son magot ? Ou bien serait-ce une diversion, voire une inversion mensongère ? Insinuer qu'il faut se méfier du dehors, faire croire qu'on est protégé dedans".


L'autrice consacre également un chapitre sur le genre dans le conte, spécifiquement les troubles qu'il suscite, en affirmant par exemple que l'héroïne est désignée au masculin autant de fois qu'au féminin:

"Anonyme, peu décrit physiquement et dissimulé sous sa large capuche, le petit personnage auquel on se réfère régulièrement au masculin pourrait aussi bien être un petit garçon.
[...] on pourrait penser que l'enfant gender fluid s'oppose à l'adulte à poil(s). Loup ou grand-mère, c'est à voir, ce qui est sûr c'est que son corps velu se distingue dans le lit, impressionne le bout de chou. Dans les versions orales du conte, cette distinction est d'ailleurs soulignée par la réponse de l'adulte aux exclamations de l'enfant devant ses membres hirsutes : « C'est de vieillesse mon enfant, c'est de vieillesse. » Ici, la dichotomie enfant/adulte est finalement plus importante que celle féminin/masculin".

"Un trouble menant à un autre, on peut aussi se demander si la possibilité d'une méprise entre le corps viril d'un loup et celui d'une grand-mère n'est pas un indice de la fluidité de genre de la grand-mère, laquelle pourrait aussi bien être un grand-père, un oncle, un cousin - t'as capté. Là encore, cette confusion élargit l'avertissement : la lectrice ou le lecteur peut projeter sur cette figure aux contours flous à peu près n'importe quelle doucereuse entité adulte et familière, femme ou homme.
Notez bien : disant cela, je ne voudrais pas exclure la possibilité que l'abus soit bel et bien commis par une femme. Je suis absolument convaincue qu'une femme peut, aussi, dévorer ses descendants.
Statistiquement, c'est moins fréquent, certes, mais il y a un pan de la réalité de la violence des femmes qui n'a pas encore trouvé sa place dans les consciences".

[Thefrenchlibrary · Rating 4 out of 5]

Très bonne introduction au sujet !!

[Fanny_ · Rating 4 out of 5]

Pas tout à fait d'accord avec toute la théorie développée ici (même si clairement c'est pas déconnant), mais ça ne me dérange pas particulièrement, j'ai quand même trouvé ça très intéressant, bien développé, bien décrypté et bien référencé (on adore les ref ciné ici faut juste pas avoir peur du spoil).

J'ai beaucoup aimé le ton que prend l'autrice à l'écrit, l'impression de parler avec une cops en fait.

Je regrette juste le format utilisé pour les notes de bas de pages, dont le contenu était super intéressant et qui auraient mérité à défaut de chapitres individuels, au moins des paragraphes dans la continuité du texte, ce qui aurait été plus confortable à la lecture et aurait peut-être même permis de développer plus le sujet autour de sa maman.

[Agathe 🧚🏻‍♀️🍧 · Rating 3 out of 5]

Très intéressant d’avoir une analyse du conte comme mise en garde/dénonciation de l’inceste. L’autrice a beaucoup d’humour et le texte est court ce qui le rend très accessible !

[Charline G · Rating 3 out of 5]

Analyse qui revient sur le conte du Petit Chaperon rouge : et si ce n'était pas de l'inconnu dont il faudrait se méfier, mais de la grand mère ?
Lucile Novat nous liste ici tous les indices présents dans le conte qui soulignent que la morale est davantage de se méfier des violences qui peuvent survenir en milieu familial plutôt que de mystifier un grand inconnu dans une ruelle sombre.

Je n'ai pas trop compris les apports de la vie de l'autrice dans cet essai, et je n'ai pas été entièrement convaincue par l'ensemble des arguments même si je vois désormais le conte sous un nouvel angle :)

[♱ℭybill♱ · Rating 5 out of 5]

j'ai bien appris

[Lu · Rating 5 out of 5]

Original, sur un thème important (l'inceste). La forme est aussi bien pensée, les notes de bas de page sont sur des éléments personnels de la vie de l'autrice. Le texte à la fin, l'histoire dont vous êtes le Perrault, très très bien vu aussi.

[sosso ;) · Rating 4 out of 5]

c’était vraiment intéressant ! un essai qui propose de lire Le Petit Chaperon Rouge comme un conte qui prévient des violences sexuelles non pas du complet inconnu (le loup) au dehors mais bien de la personne de la famille, dans un lieu connu (la grand-mère).
je ne sais pas si je suis complètement convaincue par tous les arguments de l’autrice mais ils sont pertinents. j’aurais aimé encore un peu plus d’approfondissement pour ressortir de cet essai médusée. ce qui est sûr, c’est que je vais relire Le Petit Chaperon Rouge et je vais me poser quelques questions…
j’ai adoré les notes d’humour cassant et sarcastique de l’autrice. j’ai également beaucoup apprécié ce qu’elle propose en seconde et dernière partie du livre. à découvrir selon moi

[Judoucette · Rating 3 out of 5]

Jamais lu un livre aussi original qui arrive à traiter très justement d’un sujet aussi grave en faisant la relecture du Petit Chaperon Rouge.

Parfois l’analyse psychanalytique va peut-être un peu trop loin à mon goût, mais toutes les théories restent intéressantes et pertinentes.

L’idée de l’appendice Barbie-bleue un conte dont vous êtes le Perrault, est juste géniale pour conclure cet essai avec humour.

[Morales Florence · Rating 5 out of 5]

Absolument incroyable, plein de référence écrit avec à la fois, sérieux et humour. Plein d'anecdotes familiales pour comprendre le processus mais aussi dans un timing parfait.

Ce livre explique pourquoi le conte " le petit chaperon rouge" est un livre sur l'inceste. Un livre qui explique les dimensions violences familiales, les secrets mais aussi les troubles.

Il explique par ce prisme pourquoi et comment on met en garde plusieurs générations d'enfants.
Le loup est entre les murs.

Il est surtout parfait dans sa compréhension quand débute l'affaire des viols de Mazan.
Viols avec évidemment une dimension incestuelle.

Bref, je recommande mille fois.

[Mathou · Rating 2 out of 5]

Méfiez-vous de votre grand-mère

J’ai été attirée par ce livre parce qu’il fait partie de la collection Zones (voir Sorcières ou Éloge du bug…) qui propose des textes critiques sur des sujets de sociétés pertinents et intelligents.

Ce livre vous propose, par l’analyse du compte du Petit chaperon rouge, une plongée dans les violences à caractère sexuel, qui souvent viennent d’un cercle plus proche qu’on ne le pense.

J’avoue avoir été extrêmement refroidie par la façon d’écrire de l’auteure. Lucile Novat est enseignante. Elle propose une analyse fraîche et fondée…mais elle n’écrit pas : elle parle. Elle parle à une amie, à un comptoir…

Ce format d’écriture m’a rendu la lecture difficile.

Mais cela n’enlève rien à la réflexion entamée. Ce livre m’a fait redécouvrir un monde de compte que j’avais, peut-être inconsciemment, rendu plus lisse et plat. Les violences sexuelles au sein même de la famille est un sujet important sur lequel il faut lever le voile. Et si Perrault l’avait déjà fait? Et si les frères Grimm avaient déguisé des violences par une grand-mère et non un loup? Et si le loup était finalement le compagnon d’infortune?

Ces questions n’auront pas de réponses arrêtées à la fin de cette lecture, mais les pistes de réflexion seront nombreuses et laisseront le loisir aux lecteurs d’approfondir leurs analyses.

Je trouve que ce livre est un bon moyen de lancer le débat; cependant, je le trouve plus « en surface » et moins consistant que d’autres livres de cette collection Zones.

[Manon🪐 · Rating 4 out of 5]

Enquête extrêmement intéressante qui permet réellement de se replonger dans ce que l’on croit savoir sur les contes qui ont bercé notre enfance.
La recherche et l’explication de texte qui nous est offerte est pertinente et sa mise en relation et en comparaison avec d’autres éléments, qu’ils soient contes, films, ou bien autres commentaires sur l’ouvrage du Petit Chaperon Rouge, est toujours bien pensée et encore une fois particulièrement intéressante.
Que l’on adhère ou non au final à cette analyse qui défend que Le Petit Chaperon Rouge serait finalement une mise en garde non pas contre le danger prédateur qui court dehors mais bien contre celui, bien plus tabou, qui sévit entre les murs de nos propres maisons, la lecture reste agréable et ne sera, contrairement à ce que l’autrice pense, pas oubliable ni oubliée.

[Joana · Rating 5 out of 5]

J'ai adoré la façon d'écrire de Lucile Novat, comme si elle parlait à ses potes et en même temps avec des termes précis et soutenus! Le sujet est difficile, mais son humour et son cynisme ont amené de la légèreté à la lecture.

Je trouve qu'elle montre bien comment notre analyse d'une situation peut être teintée par la peur des tabous et des malaises et nous faire détourner le regard d'une histoire pourtant pas si voilée que ça.

J'ai aussi beaucoup aimé toutes ses références autant à la pop culture qu'à différentes mythologies. Au début je ne voyais pas trop l'intérêt des histoires personnelles racontées en note de bas de page, mais au final j'ai trouvé que ça complétait bien l'essai et que c'était un bon moyen de ne pas mélanger les deux (et de laisser le choix aux lecteurs•ices de s'y attarder ou non).

[Moka Aumilieudeslivres · Rating 5 out of 5]

"Comme quoi, il faut se méfier des gens qui ferment leur porte à clef."

"Comme quoi, si les loups déguisés en grand-mère ne courent pas les rues, l'inverse, en revanche, peut se révéler plus banal, et il y a fort à parier qu'on a vu plus d'oncles déguisés en Père Noël abuser de leur nièce que de Pères Noël déguisés en oncle faire de même."

[Clara · Rating 5 out of 5]

Et s’il ne fallait pas se méfier du loup mais plutôt de la grand mère du petit chaperon rouge ?
Un essai qui parle d’inceste, et du message caché des contes, de leurs sous entendus et de la morale qu’ils veulent transmettre. Je n’avais jamais imaginé les contes sous cette forme la !!

[Aurelie Marion · Rating 3 out of 5]

Un point d’attaque intéressant sur le conte du petit chaperon rouge. Faut-il se méfier du loup ou plutôt de la mère-grand? Par contre, je n’ai pas compris l’intérêt de toutes ces notes de bas de page sur l’histoire personnelle de l’autrice. Et pour moi l’histoire dont vous êtes le héros sur fond de barbe bleue contemporain pas nécessaire non plus.

[Manon · Rating 2 out of 5]

Merci à Netgalley et aux éditions La Découverte (Collection Zones) pour m’avoir permis de lire ce livre gratuitement en échange d’une chronique objective.

Malheureusement je n’ai pas accroché à cet essai…
Je l’ai trouvé informatif mais pas assez fourni et poussé selon moi. J’aurais en effet aimé que l’autrice aille plus loin dans son analyse et cite par exemple d’autres auteurs ou livres, des articles, etc. et fasse figurer une bibliographie à la fin du livre afin de pouvoir aller plus loin de notre côté.

De plus, les notes de bas de page n’ont pas énormément apporté aux propos de l’autrice selon moi. Il s’agissait la plupart du temps d’anecdotes assez longues concernant directement l’autrice ou sa famille. Ces anecdotes m’ont ennuyée et sortie du récit, à tel point que j’ai rapidement arrêté de les lire. Aussi, je n’ai pas accroché à l’humour de Lucile Novat, mais c’est bien évidemment très subjectif.

Pour résumer, je pense que cet essai n’était simplement pas fait pour moi mais il développe des idées intéressantes et j’ai néanmoins appris pas mal de choses en le lisant. Je ne vois maintenant plus du tout le conte du Petit Chaperon Rouge de la même manière…

[Tachan · Rating 3 out of 5]

Hypée par une publication sur les réseaux sociaux qui présentait l'interprétation de Lucile Novat comme quelque chose de révolutionnaire, j'étais très curieuse de lire sa vision du Petit chaperon rouge. Je ressors mi-figue, mi-raisin.

Mi-figue parce que je n'ai pas aimé la plume de l'autrice. Bien trop familière, bien trop sujette à caution, elle parle énormément d'elle, alors que moi j'étais là pour parler de conte. Je n'ai pas aimé ses anecdotes personnelles qui parsèment l'essai. Je n'ai pas aimé sa familiarité artificielle et surjouée avec le lecteur. Ça m'a trop rappelé ces profs qui se la jouaient pour paraître proche de nous quand on était élève.

Mi-raisin parce que je m'attendais à un texte plus scientifique qu'il ne l'ait. Certes l'autrice analyse l'oeuvre de Grimm et Perrault ainsi que ses différentes variantes régionales et parsème sa pensée d'incipit d'autres grands auteurs, mais je n'ai pas eu le sentiment d'une démarche scientifique, et pensant lire un essai, je me suis retrouvée avec un objet un peu bâtard, étrange, pas aussi sérieux et fouillé que je l'aurais voulu.

Pour autant, j'ai beaucoup aimé son développement, ses rapprochements avec de nombreux textes d'auteurs comme V. Woolf, Freud, Eluard, Yourcenar. J'ai aussi vraiment accroché à ses propositions d'interprétations sur l'identité du loup, du chaperon, de la grand-mère. Elle enfonce nombre de portes ouvertes, mais je trouve important de parler comme elle le fait l'inceste et de violences sexuelles, et de montrer que notre littérature est riche de messages sur ce sujet. C'était très intéressant.

Par contre, je n'ai pas du tout aimé son jeu littéraire après son essai, façon ''histoire dont vous êtes le héros'', c'était tellement réducteur dans les propositions, qu'impossible de jouer jusqu'au bout...

Première incursion dans les éditions Zones et leurs ouvrages réputés actuels et révolutionnaires. Je ne suis pas fan de la familiarité de la plume. J'aurais aimé un essai plus fouillé et à la démarche plus scientifique. Mais j'ai apprécié le sujet et les propositions d'interprétation de l'autrice dénonçant ce drame tabou qu'est l'inceste pour y être plus attentif. C'est important. Et tant pis pour les portes ouvertes.

[noëmie (taylor's version) · Rating 5 out of 5]

Ce live m'a été conseillé par l'un de mes profs (en fait, il en parlé dans un cours mais c'est pareil) et quand Lucile Novat a fait une rencontre/ dédicace dans la librairie dans la ville où j'habite, j'ai demandé à ma mère d'y aller pour moi (bah oui, j'avais cours moi et surtout, je n'étais pas sur place !). Merci maman d'y être allée, tu es la meilleure. Ma mère y est allée, m'a dit que c'était super bien et que ça l'avait vraiment intéressée ! Elle est repartie avec un exemplaire dédicacé que j'ai eu pour Noël (le meilleur cadeau, clairement j'aurais pu pleurer)! Bon, je l'ai commencé dimanche et franchement, quelle lecture ! Le sujet est super intéressant (j'adore quand des personnes déconstruisent des œuvres qu'on connaît ou qu'elles explorent d'autres théories) et en plus, c'est truffé d'anecdotes ce qui rend la lecture fluide et drôle (alors que le sujet ne l'est pas forcément) ! Et puis, il ne faut pas non plus oublier que la manière dont l'autrice écrit me fait penser que c'est moi qui aurais pu écrire ce livre (je vous jure que les dossiers que je rends à Monsieur H. sont similaires dans la plume)!
Et puis, le petit bonus à la fin, ce conte dont vous êtes le Perrault ! Peu importe la décision que je prends, j'ai l'impression de ne jamais m'en sortir ! Si j'avais pu mettre dix étoiles, je l'aurais fait, ce livre est une pépite et je vais pouvoir le prêter à ma mère <3

[Victoria · Rating 4 out of 5]

Le Petit chaperon rouge est mon conte préféré, dans toutes ses versions. Ce conte a toujours été interprété comme un avertissement pour les enfants de se méfier des étrangers… ne pas accepter de bonbons, ne pas monter dans la voiture d’un inconnu, toujours avoir peur en sortant de chez soi… surtout quand on est une fille. Mais la morale de ce conte a-t-elle été mal interprétée ? Les chiffres sont assez parlants : “… seules 8% des agressions pédocriminelles sont perpétrées par des inconnus… Dans 92% des cas, la victime connait son agresseur… Dans près d’un cas sur deux, les viols et les agressions sont commis en présence ou au su des autres membres de la famille”. Alors si l’avertissement de ce conte était de se méfier de la grand-mère, de se méfier d’un membre de la famille ? Lucile Novat décortique chaque partie du conte de façon intéressante et pertinente, lui donnant une lumière différente. Même si j’ai trouvé que le texte manquait de fil directeur clair, les perspectives soulevées sont très intrigantes. Je ne relirai plus jamais ce conte avec la même vision.

https://redheadwithabrain.ch/index.ph...

[Amélie · Rating 3 out of 5]

J'ai trouvé l'analyse intéressante : on connaît la seconde lecture dans les milieux féministes du chaperon rouge qui serait une histoire de viol, on connaît moins cette lecture de l'inceste. Cela apporte de nouvelles perspectives, c'est étayé par pas mal de chiffres, de sources, j'ai beaucoup aimé cet aspect. J'ai aussi beaucoup aimé le ton assez enlevé de certaines parties. En revanche, je trouve que cet essai aurait pu être beaucoup plus court et ramassé : j'ai beaucoup accroché au début et j'ai un peu eu l'impression que l'autrice était payée au nombre de signes à la fin, la théorie s'étire un peu trop, c'est redondant etc. J'ai aussi eu un peu l'impression qu'elle s'écoutait parler : c'est une prof de français, elle a beaucoup de vocabulaire, mais parfois il y a des phrases que je trouvais très alambiquées et incompréhensibles pour aucune raison.

C'est donc un 3/5, à la fois instructif et un angle intéressant mais pas emballée complètement.

[Simon Pearson · Rating 4 out of 5]

La lecture du Petit Chaperon rouge non plus comme un avertissement sur les dangers qui viennent du dehors (la forêt), mais ceux qui viennent du dedans (le foyer, la famille) est intéressante et éclairante. Les liens avec d’autres contes et d’autres oeuvres de la culture populaire enrichissent l’analyse et montre à quel point l’omerta sur l’inceste, en le gardant caché, le protège. L’analyse est parfois anecdotique et tenue, et le ton familier, voire cabotin, s’il rend le tout digeste, nuit parfois à la profondeur des idées et à l’adhésion totale à celles-ci. Les notes de bas de page qui font écho à l’histoire personnelle et familiale de l’autrice sont un ajout pertinent, mais certaines notes semblent superflues, pas assez liées au corps de la réflexion pour être nécessaires.

[Valentine · Rating 5 out of 5]

⚠️ TW Inceste

Un essai très intéressant qui offre une nouvelle interprétation du conte du petit chaperon rouge.

Ici l'autrice analyse le conte en partant du principe que le danger ne vient pas de l'extérieur, de la forêt ; mais de l'intérieur, du foyer même.

L'autrice analyse les agissement et les paroles des différents personnage. Elle pointe certaines tournures de phrases dans le conte d'origine. Elle s'appuie sur des références de pop culture, des faits d'actualité passés et des histoires vraies pour démontrer que ce conte si célèbre cache un message bien plus sombre qu'il n'y paraît de prime abord.

Une lecture qui ne parle pas d'un sujet facile mais qui est nécessaire. La honte et la culpabilité ne devraient pas être l'affaire des victimes. Il faut parler de ce sujet de société.

[In_Mart · Rating 4 out of 5]

Un petit bouquin super accessible et intéressant qui propose une relecture du conte du petit chaperon rouge. Je connaissais le pitch et j’avais quelques doutes sur le propos a priori mais c’est finalement assez convainquant ! En principe pas fan du style oral/parlé dans les bouquins mais cette fois j’ai trouvé ça plutôt bien amené (surtout pour compenser le thème ultra grave). J’avais aussi peur de la collection Zones que je trouve souvent peu agréable à lire mais la mise en page est cette fois correcte. Assez sympa également les petites notes qui accompagnent la démonstration et qui font le parallèle avec la vie de l’autrice, on aurait presque envie d’un livre dédié.

[Manon Dufrénoy · Rating 5 out of 5]

Un essai indispensable qui propose une interprétation du Petit chaperon rouge rarement évoquée dans une langue accessible. Je suis extrêmement fan du contraste entre l'aspect familier de la forme et l'érudition du fond. Mention spéciale pour l'usage inhabituel des notes de bas de page.

5 étoiles également pour l'appendice "Barbie-bleue, un conte dont vous êtes le Perrault" qui, comme son nom l'indique, reprend la forme des livres dont vous êtes le héros pour nous faire voyager parmi les contes resitués dans un contexte contemporain.

Bref, si comme moi vous vénérez Perrault et les frères Grimm, lisez-le.

[GrangerDanger · Rating 3 out of 5]

Le concept est vraiment super - une idée originale pour aborder la question des violences (essentiellement intra familiales) et une analyse du texte extrêmement fine. J'étais un peu dubitative des notes de bas de page, même si éditorialement parlant c'était une jolie façon de rendre hommage, de rendre réel, d'équilibrer ; mais mon problème essentiel - et n'en déplaise à l'autrice ;) - c'est de présenter cet essai comme l'unique interprétation possible. Un peu de conditionnel et d'interrogations auraient été les bienvenus et ça en devenait parfois agaçant... mais ça ne m'empêchera pas de recommander cet ouvrage !

[Marlalalala · Rating 4 out of 5]

J’ai beaucoup aimé !!!! En général j’aime bien les livres qui réinterprètent de vieux textes, surtout des trucs de l’enfance ou des classiques auxquels personne ne touche et qui prennent un autre sens. Dans la même édition y'avait Feminispunk qui faisait une relecture de Fifi Brindacier d’ailleurs !
Quelques analyses partaient un peu en sucette à certains moments je pense, mais le propos était top et en plus c’était bien sourcé et pas juste des divagations d’auteurs (cc mona ch*llet là)

+ le one shot de la fin avec l’escape game sur les contes de Perrault était cool