Quand Tass était enfant, les adultes lui ont raconté l’histoire de sa terre à plusieurs reprises et dans différentes versions. Malgré tous ces récits, Tass n’a jamais bien su où commençait l’histoire des siens. Comme elle n’a jamais réussi à expliquer la Nouvelle-Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole. Aujourd’hui, elle est revenue à Nouméa et a repris son poste de professeure. Dans l’une de ses classes, il y a des jumeaux kanak qu’elle s’agace de trouver intrigants, avec leurs curieux tatouages : sont-ils liés à un insaisissable mouvement indépendantiste ? Lorsqu’ils disparaissent, Tass part à leur recherche, de Nouméa à Bourail – sans se douter qu’en chemin c’est l’histoire de ses ancêtres qui lui sera, prodigieusement, révélée. Le destin de Tass croise celui de l’archipel calédonien et Alice Zeniter, avec une virtuosité romanesque remarquable, met en scène son passionnant visage contemporain, à l’ombre duquel s’invite, façon western, son passé pénitentiaire et colonial.
Alice Zeniter is a French novelist, translator, scriptwriter, dramatist and director.
She has won a Prix Renaudot young adult award for her third novel, Juste avant l'Oubli, and a Prix Goncourt young adult for her fourth novel, L'Art de Perdre.
Zeniter published her first novel, Deux moins un égal zéro, at the age of 16. Her second novel, Jusque dans nos bras, was published in 2010 and translated in English as Take This Man.
Her latest novel, L'Art de Perdre, won multiple prizes and awards.
2,5?? Le sujet était hyper intéressant, j'ai appris, mais j'aurais préféré un essai à un roman. Je ne me suis pas attachée aux personnages que je ne trouvais pas fouillés. J'ai eu l'impression que l'histoire était un prétexte pour parler de l'histoire et d'exploiter des thèmes chers à l'autrice : colonialisme, culture du viol... À la fin, c'était vraiment didactique.
Bref, déception. Même si la plume n'est pas désagréable.
J’ai vu il y a quelques semaines, pendant une visite familiale, un épisode de Meurtres à… Et j’ai eu l’impression de revivre ce moment, pas nécessairement désagréable, mais assez normé avec des stéréotypes et un cahier des charges :
Lae protagoniste qui est un.e local.e, qui est parti.e vivre en métropole, et ça l’a changé, lui demandant de faire corps avec ses origines et sa vision de la France de là-bas, faisant qu’on l’accueille avec une certaine méfiance.
L’affection de ce personnage pour l’île / son pays, et son syndrome du héros, dirigé vers un / des jeunes locaux en lesquels il voit du potentiel.
Grand laïus sur la jeunesse perdue, pauvre et désœuvrée de l’île.
Un personnage présenté comme sachant, et ancien, qui va permettre de faire des longues logorrhées sur l’histoire locale et son importance (histoire qu’on ne soit pas trop perdu en tant que spectateur / lecteur), qui va être mis à l’opposé d’un autre personnage, plus jeune et engagé, militant, qui veut en découdre (histoire qu’on ne soit pas trop perdu encore, qu’on comprenne quoi, on ne sait jamais).
Un plan séquence, souvent un peu trouble, sur une vision de l’île et de son histoire sombre.
Quelques références à l’alcoolisme, une nourriture locale, deux trois points culture, la mise en avant des jolis paysages et une sombre vie, la culture du viol, les mères-enfants, bonus pour la plante aphrodisiaque dont abusent certains locaux pour oublier la douleur de leur vie.
Ce sont des points importants, qu’il faut rappeler, évidemment. Que les régions d’outre-mer ont une histoire, qu’ils ont souffert de la colonisation, que leur vie actuelle est difficile, mais ça a un côté assez répétitif dans le traitement ; plein de bonnes intentions, mais avec les mêmes clichés qui ne donnent que peu de place à l’incompréhension : mange ta culture.
Et ça, Alice Zeniter veut bien le mettre en avant, puisqu’à la fin, elle ne se donne même plus la peine de donner l’illusion qu’on est toujours dans un roman. Peut-être qu’elle devait justifier toutes ces heures d’études et les poser par écrit, ne pas perdre le fruit de son travail, peut-être qu’elle aurait dû plutôt proposer un documentaire traitant clairement du sujet quitte à collaborer avec des chercheurs pour donner un côté plus sérieux à la chose ?
Au final, le côté fictionnel avec l’histoire de Célestin, Pénélope et l’héroïne (+ le groupe d’Empathie Violente) n’est traité qu’en surface et oublié très vite dans le pamphlet contre la colonisation et la culture du viol et du racisme. C’est un sujet important, mais aucun des deux n’est, pour moi, réussi. J’ai été touchée par certains passages, mais ça n’a pas suffi dans la longueur.
J’y ai vu un prétexte pour parler d’elle-même, de ses recherches, mais leur donner une forme plus palpable pour un public, donner l’idée d’une histoire, et coincer à la fin avec un cours d’histoire moderne et de géopolitique.
J’ai eu du mal à accrocher au début car les personnages sont très « transparents ». Ils ne sont là que pour raconter autre chose qu’eux, chacun témoigne d’un morceau de l’histoire de l’île, et j’ai trouvé ça extraordinaire de lire un roman où je m’en fous des personnages et de ce qui va leur arriver. J’ai trouvé que c’était une prouesse technique qui met en valeur le vrai personnage : Kanaky. Chaque personnage est raconté par l’île alors qu’ils cherchent à la raconter, à la saisir. Des passages m’ont déstabilisée, des passages plus documentaires notamment voire à la limite de l’essai mais au fond : pourquoi pas ? Les commentaires très malveillants que je lis somment l’autrice de choisir entre essai et fiction et ce faisant ils agissent comme des gros colons blancs. Moi c’est la première fois que je lis quelqu’un essayant de raconter une histoire coloniale qui n’est pas la sienne, avec l’enjeu sous-jacent qui est : comment ne pas recoloniser avec. Os récits de fiction ? Comment écrire une histoire, un roman, sans déposséder les gens de leurs récits ? D’où je parle ? À qui ? Je crois que les colères d’enfants gâtés qui se lisent dans les reviews sont très symptomatiques de la réussite brillante de ce roman, elles sont des réactions épidermiques à un roman qui nous oblige à supporter des formes d’inconfort. Et ça tombe bien parce que l’inconfort suscité par le roman est théorisé par les personnages mêmes du roman comme un mode d’action décolonial.
Bref, une vraie réussite, un roman très intelligent, même si on ne s’attache pas aux personnages (mais ça n’a jamais été le but).
J'avais hâte de me plonger dans Frapper l’épopée, je m’attendais à une histoire plus immersive, à suivre Tass de retour sur sa terre natale et à plonger dans la vie calédonienne à travers ses yeux. Mais le livre prend vite un virage plus historique et didactique sur l’histoire coloniale, les tribus kanaks et les enjeux sociaux complexes, sans toutefois plonger véritablement dans la profondeur émotionnelle des personnages. Je n’ai malheureusement pas réussi à m’attacher à eux et j’ai trouvé l’histoire trop distante. Dommage, car l’écriture est belle, mais je m'attendais surtout à quelque chose de plus intime et vivant, qui aurait mieux capturé la Nouvelle-Calédonie.
J'abandonne officiellement la lecture du dernier Alice Zeniter même si j'ai mal au cœur de le faire. Je n'aime pas ne pas aller au bout des bouquins mais après 120 pages je m'ennuie toujours autant et je ne suis attachée à aucun personnage. A chaque fois je le repose pour lire autre chose. La plume reste celle d'Alice Zeniter, donc de qualité mais cela ne suffit malheureusement pas. C'est une grosse déception, moi qui avais tant aimé "L'art de perdre".
Alice Zeniter, dont j’avais énormément aimé l’Art de perdre, nous refait le coup d’une quête des origines, et nous voilà partis pour la Nouvelle Calédonie. Cela promettait d’être intéressant, surtout après avoir lu partout force éloges de la critique sur ce nouveau livre. Las ! Elle a manifestement hésité entre un récit historique et une œuvre romanesque, et ne croit ni à l’un à l’autre, et le lecteur encore moins. Au beau milieu d’une histoire déjà poussive, elle abandonne son héroïne au fond d’un trou dans la forêt pour dérouler la fiche Wikipedia sur l’histoire de l’île et son peuplement par les bagnards, et se lancer ensuite dans un chapitre totalement WTF où elle s’invente un hypothétique lien familial avec l’un d’eux, ne nous épargnant pas au passage l’inventaire des patronymes de tous les villageois de quelques bleds d’Afrique du Nord où elle aurait eu (ou pas) des ancêtres. Chaque nom est le prétexte à une digression : et si c’était une connaissance de mon arrière arrière grand père ? Ah ben non, sans doute que non mais pourquoi pas.Eet celui là ? Non plus… etc etc. Du grand n’importe quoi, et au final un grand mépris pour les lecteurs, ou probablement beaucoup d’orgueil pour penser que ces digressions puissent intéresser quiconque en dehors de sa famille (et encore), et sans doute les deux. Bref, ça m’a énervé.
l’histoire et les personnages sont très chouette. les idées exploitées sont vraiment intéressantes, malheureusement je trouve que la forme est trop faible. le roman est complètement déconstruit et on est souvent perdu dans la lecture. malgré cela, j’ai tout de même apprécié ce roman et l’approche de cette histoire par alice zeniter m’a touché
Un livre touchant et très éclairant sur l'histoire de la Nouvelle-Calédonie à travers le récit de Tass qui découvre ses origines sans concessions et où la violence de l'histoire et l'empathie se mêlent de manière sensible et sincère.
“Elle dit que quiconque blesse un enfant s’enferme dans aujourd’hui et que pour aimer aujourd’hui, il faut être blanc et loyaliste parce que Kanaky, c’est demain.”
C’était une lecture tellement enrichissante. De la Nouvelle-Calédonie je ne savais que ce que j’avais entendu aux actualités récemment, je manquais cruellement de contexte ; contexte que Frapper l’épopée m’a apporté, sans jamais sacrifier le romanesque au profit de l’essai. Vraiment impressionné par les talents de narratrice, de conteuse d’Alice Zeniter. Le récit est ultra maîtrisé et en même temps, il y a une sorte de souplesse, on sent qu’elle nous amène dans des endroits insolites même pour elle. J’aurais juste aimé rester un peu plus longtemps avec les jumeaux, aller jusqu’au bout de cette histoire-là.
J’entrais dans cette lecture sans trop y croire, ayant lu des avis plus que mitigés ; des copines du Club de Lecture ayant abandonnées.
Et j’ai aimé cette lecture si changeante : j’ai au départ détesté ce groupe terroriste « Empathie violente » et puis j’ai fini par comprendre leur façon d’agir. J’ai au départ eu de la peine pour Tass (Tassadit) qui vit une rupture amoureuse, et puis je n’ai pas aimé qu’elle ne comprenne pas le combat kanak.
Certes, la grossesse en fin de volume parait un peu rajoutée, et l’auteure s’en explique en fin de volume.
J’ai aimé monsieur Emmanuel, le proviseur du lycée dans lequel travaille Tass, empathique à sa façon.
J’ai aimé retrouver ce Caillou perdu au milieu de l’océan ; ce peuple kanak taiseux comme nos vieux paysans métro.
J’ai aimé cette empathie violente qui défait sans violence, qui sape petit à petit, à la manière des anciens colonisateurs.
J’ai découvert que des algériens, marocains, tunisiens avaient eu aussi été déportés en Nouvelle.
J’ai découvert Déwé Gorodé et son écrit « Sous les cendres des conques ».
J’ai découvert Ataï qui mena l’insurrection kanak de 1878 contre les colonisateurs français.
J’ai adoré la « vision » dans la rivière qui permet à Tass de découvrir son histoire familiale : l’arrivée de son grand-père algérien bagnard, son mariage et ses enfants.
Je me suis demandée d’où venait ce titre avant de comprendre qu’il fait référence à la façon dont le groupe « Empathie violente » agit pour déstabiliser les colons.
Un roman passionnant sur l’histoire de la colonisation de la Nouvelle-Calédonie, de ses tribus, de la coutume et de sa signification, et de la difficile / impossible insertion dans le monde européen.
Une citation :
Mais une femme ne se fait pas violer. (…)
Un homme viole une femme.Des hommes violent des femmes. Très souvent. Il y a des hommes qui violent des femmes.Ils ont des corps, des visages te des noms. On ne peut pas accepter qu’ils disparaissent de la phrase. Que le viol reste suspendu derrière eux, après leur passage, mais personne pour l’avoir commis. (p.324)
L’image que je retiendrai :
Celle des partisans d’empathie violente enlevant petit à petit de la terre sous la statue de la poignée de mains Place des cocotiers pour que Jacques Lafleur descende au même niveau que Jean-Marie Tjibaou.
Un livre sur la nouvelle Calédonie Un roman qui met en scène plusieurs catégories de la population "locale" de l'archipel en 2022 (on exclue les cadres des grosses boîtes de passage) J ai d'abord eu du mal a entrer dans l'histoire, un peu lente, un peu banale... Mais au fil des pages, on se rend compte qu'au delà du roman, c'est une vraie visite de la NC que nous propose Alice Zeniter. Avec son écriture ciselée et fluide on découvre la population insulaire, la situation politique et sociale, la ville de Nouméa, la faune, la flore, les enjeux environnementaux... et par bribes, d'abord, l'histoire de son peuplement et l'origine des tensions jamais apaisées. Le roman décolle petit à petit et prend carrément de la hauteur quand Alice Zeniter, d'origine Algérienne, retrace les mouvements imposés, improbables mais historiques des différents habitants des territoires francais au XIXe. L'Afrique du Nord, la Guyane, le Pacifique pris dans le tourbillon et les expériences du développement économique et social voulu par les gouvernements français. C'est pédagogique et passionnant, c'est souvent brutal, bien sûr triste, mais quand même tendre et sans polémique apparente. La méthode est originale car on glisse du roman à l'autobiographie. En effet, l'auteur s'imice soudain dans le récit, au moment où celui-ci prend une tournure un peu loufoque. C'est vachement bien construit, très réussi.
c’était super intéressant, j’ai appris plein de trucs concernant la colonisation de la nouvelle-calédonie, des kanaks et des occidentaux à nouméa le sujet était traité tout en nuances en revanche l’écriture m’a pas transporté et le personnage de tass un peu sans avis dessus
Quel titre, Frapper l'épopée, le nouveau roman de Zeniter Alice ! Toujours la même langue, généreuse, exigeante et même "chatoyante", tant elle envoûte, mais aussi voix dérangeante, empreinte de révolte, souvent à peine estompée, pour découvrir ce territoire français du bout du monde et son histoire, La Nouvelle Calédonie. Ce lieu fait penser aux vacances, quelques fois aux vahinés, tant le français et la géographie sont fâchés !
Bien sûr, Alice Zeniter ne dira rien des lagons aphrodisiaques, des îlots d'îles parsemées de plages préservées, avec cette nature qu'un dépliant touristique ne cesse d’encenser. Car, Frapper l'épopée raconte le passé des autochtones, la colonisation fortement maintenue par le pouvoir politique français et le lien avec ces Algériens, déportés pour s'être révoltés à la même époque que les Communards, sur le "caillou" au siècle dernier.
Le roman commence en présentant Tass, une jeune femme qui vient de rompre avec son tendre amant, habitant Orléans. Elle revient sur sa terre natale, enfin considérée comme adulte.
Parallèlement, Alice Zeniter présente un groupe constitué pour développer des activités de rébellions, leurs chefs sont NEP, n'epouserapasunpauvre, FidR, Fille de la réussite et Un Ruisseau. Tous viennent d'e passés et de lieux d'horizon et de cultures différents.
Leur objectif est de développer des actions dites d'empathie violente" et de "terrorisme empathique"...Leur Nouméa à eux, ils l'appellent Babylone.
Brins d'histoire Le lecteur vit au côté de cette communauté, avec Tass et son chat Gras, en son centre une année scolaire particulière, puisqu'elle est professeur de français. Deux lycéens vont plus particulièrement attirer son attention. D'abord, c'est l'étrange beauté de Célestin qui s'oppose à la laideur de sa jumelle, Pénélope, qui la fascine. Puis, ce sont les tags sur leurs corps, la fugue ou peut-être leur disparition.
Tass va chercher à comprendre ce qui arrive à ses élèves et en chemin, croisera le groupe d'activisme.
Difficile de résumer un roman aussi dense avec ce style littéraire d'une si grande qualité. Par la fiction, Alice Zeniter analyse les ravages de la colonisation. Grâce à un procédé fantastique, elle fait en sorte que Tass rencontre son ancêtre, un Algérien déporté, et nous fait vivre leur vie en citant les paroles de certains communards, comme Louise Michel, qu'ils ont croisée. Le roman frise l'introspection lorsqu’Alice Zeniter avoue avoir cherché de possibles cousins dans les listes établies.
Néanmoins, l'histoire que l'écrivaine nous conte n'échappe pas aux constats désenchantés, comme celui de savoir que les Communards ont combattu la rébellion Kanak. Ou en faisant le constat que les Arabes déportés étaient certainement racistes.
Remonter à ses racines Alice Zeniter imagine le destin de l'ancêtre de Tass pour illustrer le statut des forçats puis "libérés", ainsi que celui de certaines femmes. Sa vie après son emprisonnement semble déconnectée de l'enquête principale que certains lecteurs trouvent inutiles. Pourtant ce me semble un passage obligé pour appréhender les enjeux actuels de La Nouvelle Calédonie.
Mais, il ne faut pas croire que le roman Frapper l'épopée soit assumant ou pontifiant. De nombreuses fois, les remarques des uns et des autres font mouche, anime le sourire tant Alice Zeniter analyse notre époque avec justesse et pertinence.
"Frappée l'épopée" est un roman exigeant et engagé qui ne cède ni à une écriture facile ni à un sujet consensuel. Même si Alice Zeniter change de continent, elle interroge la colonisation et ses conséquences dans un pays aux multiples influences culturelles, entre Asie et Australie, avec son ancien centre pénitentiaire aux ramifications jusque dans l'histoire actuelle. Un roman encore très réussi ! Chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/20...
J’ai aimé ce livre, j’ai vécu en Nouvelle-Calédonie pendant plus de trois ans. Ce livre aurait été totalement différent si je n’avais pas vécu à Le Caillou. Et c’était comme ça. Je reconnais les jeunes Kanaks, les vide greniers et marches, la chaleur et l’humidité, ce que l’on ressent en arrivant à Tontouta, mais en tant que Finlandais, je ne peux absolument pas savoir ce que c’est que de vivre en tant que peuple autochtone dans une colonie. C’est une petite île très intéressante avec une histoire si complexe et à plusieurs niveaux qu’il est presque impossible de la comprendre.
I went in with high expectations given the buzz around this novel. Ultimately quite disappointed.
I appreciate that Zeniter does some experimenting with storytelling and narrative voice, I just don’t think it really worked. It was a slog to get through, and at times felt very repetitive, to the point that I was tempted to skip passages.
Still giving 3 stars because I am now much better informed on the history of Nouvelle Calédonie, and I really liked the concept of violent empathy.
~ 3rd read for the prix littéraire des étudiants de sciences po ~
Autant l’art de perdre de Zeniter était un magnifique roman autant celui ci est d’une grande déception alors que le sujet est o combien intéressant et complexe.
L’on retrouve la belle plume de Zeniter mais l’on sent au fil des pages que Zeniter ne sait pas quoi faire ni comment raconter toutes les recherches qu’elle a fait sur la Nouvelle Caledonie !
Seul mérite du livre est de mettre en avant la Nouvelle Caledonie et son histoire complexe et terrible.
Je suis assez d’accord avec une critique lue ici : je trouve que l’aspect romanesque de ce livre n’est pas très réussi. On ne s’attacha pas aux personnages et la quête de Tass n’est qu’un prétexte pour donner à voir un aspect de l’histoire calédonienne
Difficile de dire si j'ai aimé ou pas aimé ce roman... Tout d'abord j'ai appris beaucoup de choses sur la Nouvelle Calédonie, son histoire, ses habitants, la colonisation, le bagne, les déportés français et arabes... L'écriture est une fois de plus très belle. Mais les personnages, l'histoire elle-même, je ne sais pas j'ai pas réussi à m'y attacher. Dommage car j'avais tant aimé "l'art de perdre ".
Ce livre est très puissant. C’est un roman anti-colonialiste très ancré dans le réel de la Nouvelle Calédonie. J’ai appris tellement de faits, je le conseille vivement.
Je n’ai pas lu l’art de perdre, j’ai voulu commencer par celui là car attirée par le thème de la nouvelle caledonie, son bagne, et les exilés algériens sous la colonisation. Cependant, je ne recommande pas. J’ai pas du tout accroché à Tass, son histoire de prof, son obsession pour ses élèves etc. J’ai bien aimé l’histoire d’Arezki, les anecdotes sur Nouméa, etc vers la fin, sinon non.
Encore un beau livre sur les racines, le passé qui s'oublie, sur la colonisation. Zeniter reprend ici ses thèmes de prédilection et nous offre (dans la continuité de L'art de perdre) un magnifique texte.
J’ai l’impression d’avoir lu en audiolivre plusieurs livres en un. L’histoire de Tass, puis celle de son grand père, puis celle de l’autrice. Interessant quand même de se plonger dans l’histoire de la Nouvelle Calédonie. Peut-être trop long car mon intérêt s’est érodé à certains moments.
Argh… mais quelle frustration! C’est bien écrit, c’est intéressant, on suit globalement les personnages avec plaisir. Mais qu’est-ce que c’est que cette construction? Si le thème était l’auteure qui veut écrire sur le territoire calédonien (comme c’est le cas un court instant, et pourquoi pas), il fallait l’assumer. Si c’était une histoire familiale entre le premier arrivant et la génération actuelle, il fallait l’assumer aussi. Si c’était un reportage, il fallait l’assumer. C’est un peu tout ça, mais aussi un peu rien de tout ça. Dommage car une fois de plus, c’était intéressanr et bien écrit
Ce roman est centré sur Tass, jeune femme issue d'une double culture calédonienne et française et par ailleurs alter-égo de l'autrice Alice Zeniter. Tass revient en Nouvelle-Calédonie après avoir passé quelques années en métropole et une rupture amoureuse. Elle doit s'intégrer à nouveau sur le Caillou, l'île étant marquée par les conflits sociaux et le colonialisme. Tass est traversée par une crise identitaire : elle est fortement attachée à la Nouvelle-Calédonie et comprend le sentiment de dépossession des kanaks, en même temps elle a un mode de vie et une culture plutôt française de part sa mère française et sa vie pendant plusieurs années en métropole. En tant que professeure de français elle appartient à la bourgeoisie culturelle de Nouméa. Son entourage est composé de ses collègues et des amies de sa mère, et elle n'a pas de famille sur place hormis sa mère et son frère. Son père est décédé quand elle était enfant et elle en sait très peu sur ses origines paternelles : son père est descendant d'un kabyle condamné au bagne à Nouméa. Son seul héritage est son nom d'origine kabyle. Les thèmes explorés par ce roman sont très intéressants : l'histoire et ses résurgences, les conséquences de la colonisation, l'identité et les luttes sociales en nouvelle-calédonie etc. La recherche identitaire de Tass est intéressante, cependant j'ai trouvé que le roman était très autocentré sur Tass/ l'autrice, avec des recours narratifs pour légitimer son retour au pays qui ne me convainquent ni sur le plan littéraire ni sur le plan politique. Au milieu du livre Tass part en brousse pour retrouver des adolescents kanaks qu'elle veut à tout prix protéger, et tombe dans un ruisseau. Elle tombe dans un espèce de transe et a des visions de son ancêtre bagnard. Ce rite initiatique a pour fonction de prouver qu'elle est bien calédonienne, qu'elle est légitime à habiter sur cette île, notamment vis-à-vis d'un groupe de militants kanaks. C'est comme si cette transe venait apporter toutes les réponses au conflit intérieur de Tass. L'autrice en profite pour prendre directement la parole et s'interroger sur la possibilité qu'elle ait elle aussi des ancêtres exilés en Nouvelle-Calédonie (elle est d'origine kabyle comme Tass). Cette transe initiatique dans le ruisseau intervient comme une sorte de rédemption magique face à la culpabilité de Tass, comme si le fait qu'elle « rencontre » en transe son ancêtre bagnard la faisait entrer ou la rattachait dans la communauté des peuples vaincus, comme si cela effaçait tous ses privilèges en tant que fille de métropolitaine et que professeure de français. La fascination et l'obsession de Tass pour protéger les jumeaux kanaks n'est pas du tout questionnée. Ces personnages sont superficiels et n'ont d'objet que pour permettre à Tass de les protéger. On est en plein dans le trope de la white savior, qui utilise sa légitimité de professeure de français pour protéger des adolescents en détresse d'une famille kanak alcoolique et violente. Le groupe militant « empathie violente » est intéressant mais manque quand même de subversivité. C'est un mouvement qui se dit « terroriste » et mène en réalité des actions symboliques qui visent subtilement à déstabiliser les caldoches et les métropolitains dans leur sentiment de possession de l'île. Ce groupe veut créer une expérience empathique de la dépossession chez les colons. C'est très intéressant, mais cela reste un mouvement intellectuel très minoritaire et plutôt romantisé. Il me semble que son point de vue à travers le personnage de Tass et les militants d'empathie violente est assez peu représentatif et peine à faire comprendre les enjeux pour la population kanak. Il y a pas mal de séquences assez clichés (le cyclone, le namalak, le marché, le mauvais sort par le boucan), on ressent que l'autrice n'est pas calédonienne. L'intrigue n'est pas très bonne et l'autrice ne fait pas spécialement d’effort pour que le récit soit vraisemblable. Cependant cela reste un roman original qui traite de thèmes intéressants et d'un territoire incompris par la France.
Un autre très bon roman de la part d’Alice Zeniter qui n’a jamais manqué de me transporter dans le monde postcolonial francophone. Pour moi, habitante de la métropole, Kanaky est une archipel lointaine comme le montre Tass lors de son voyage. Alors, pouvoir être introduite aux mondes des Blancs et des Kanaks, et leurs expériences radicalement opposées sur l’île, a été essentiel dans l’introduction de son histoire. Oui, je concède que les personnes d’Un Ruisseau, NEP et FidR ne sont pas les personnages les plus attachants de l’univers d’Alice Zeniter mais je trouve qu’ils inspirent la compassion à travers leurs combats d’empathie violente. Ils nous mettent au coeur de la lutte indépendantiste et sans le vouloir, au coeur de leur vie parallel. Pour le personnage se Tass, j’ai vu en elle la mémoire de tant de descendant immigré mais aussi des bagnards, ne sachant pas interpréter son identité. Tout comme Naïma dans L’art de perdre, elle est entre de monde qu’elle essaye d’interpréter à travers la lutte Kanak mais aussi la reconstitution de son histoire familiale. Comme l’explique Zeniter à la première personne dans le roman quand un lecteur calédonien lui remarqua qu’ils pouvaient être cousins, ce fut un choque. Cependant, à travers les recherches dans les archives et la fiction, Zeniter peut mettre la lumière sur l’histoire des Algériens (et des Nord Africains) qui furent au bagne en Kanaky. Histoire qui est peu connue, surtout pour nous métropolitains. Alors oui, pour moi, ce roman est TRÈS important dans la littérature francophone et permet de mettre plus en lumière le passé colonial français et sa présence néo-coloniale dans ses territoires d’outre-mer… Surtout avec les événements de 2024…
This entire review has been hidden because of spoilers.
Plume agréable. L’autrice démontre un réel travail de recherche sur l’histoire calédonienne et parvient à bien saisir certaines facettes de la mentalité locale contemporaine. Comme le soulignent plusieurs lecteurs, le récit principal pâtit un peu de l’interruption consacrée à l’histoire, certes intéressante, de l’ancêtre algérien de Tass. Bien que l’imaginaire calédonien tende parfois vers le mystique, ce passage tranche avec le ton général du livre, et aurait gagné à être mieux intégré au fil narratif.
La part importante consacrée à l’histoire de l’île, bien que bien écrite, peut sembler un peu pesante par moments. En revanche, les dialogues entre les personnages, ainsi que plusieurs observations sur la société calédonienne ou la confrontation avec les mentalités métropolitaines sonnent très juste. C’est, en tout cas, l’impression que cela m’a laissée en tant que zoreille ayant vécu plus d’une décennie en Nouvelle-Calédonie.
C’est d’autant plus remarquable que l’autrice n’a effectué que deux séjours sur place. Cela suggère peut-être que la Calédonie n’est pas si difficile à appréhender, à condition de s’y intéresser avec sincérité. Ou bien que le colonialisme, dans sa version française, revêt des traits communs quel que soit le territoire concerné.
L’idée d’une « empathie violente » m’a également semblé intéressante.
Petite anecdote personnelle pour conclure : la photo d’Alice Zeniter en couverture m’a curieusement rappelé l’une de mes professeures de français au lycée, à Nouméa.
Commencé puis arrêté au milieu d’autres (8 livres en cours!). J’ai finalement tout recommencé du début et l’ai alors lu en deux week-ends. Et heureusement !
J’adore définitivement les interrogations de Zeniter sur la colonisation et la mémoire. Ici en Kanaky, une prof descendante d’Algérien envoyé au bagne… (ni Blanche, ni Kanak) qui rentre en Kanaky après plusieurs années passées en France. Groupe de terroristes empathiques, prônent l’empathie violente: concept génial! « Créer chez les Blancs un sentiment de dépossession, troublée l’évidence du chez-soi, limer la confiance qu’ils ont dans leur statut de propriétaires. Entrer sans rien prendre, juste pour brûler le sommeil, agiter les craintes. Être de petits porteurs de chaos. » J’aurais presque aimé en savoir plus sur eux. Et justement, beaucoup de personnages dont on aimerait connaître plus. Ca distille un goût de « je ne vais pas tout vous servir sur un plateau »
Passage ou l’autrice se justifie du choix de cette histoire qui aurait pu être sienne. C’est vrai qu’il y a un moment très historique, on a quitté le roman … astuce narrative du voyage aquatique, l’eau qui fait un « spectacle de mémoire ». Pourquoi pas après tout. Beaucoup de très beaux passages. Et les esprit des ancêtres « tu l’as senti ? » Le souffle sur la nuque.
Conclusion: même si j’ai quelques critiques à faire, j’ai quand même adoré <3
This entire review has been hidden because of spoilers.
Tass est prof de français à Nouméa. Dans le lycée où elle enseigne, elle est intriguée par des jumaux, qui du jour au lendemain cessent d'aller en cours... Tass décide alors de mener l'enquête, ce qui la conduira à rencontrer des membres d'empathie violente, un groupe de kanaks luttant pour la réapropriation de leurs terres et de leur histoire. J'ai trouvé cette idée (que je ne souhaite pas trop développer pour vous laisser la surprise) absolument brillante et inventive. Je souhaiterais qu'il existe dans la vraie vie Un Ruisseau, NEP et FiDR, tant leurs actions envers les descendants de colons sont intelligentes et bien pensées. J'ai été un peu perdu vers les deux tiers du livre, quand l'autrice nous parle du parcours de l'ancêtre de Tass, j'avoue avoir un peu décroché en lisant les passages historiques (dont je salut la documentation fouillée et extrêmement précise). C'est un très beau livre sur la transmission, sur ce qui reste de nous après notre passage, ce qu'on arrive à léguer dans les trous d'eau ou au contraire ce qui se perd et reste un mystère... la fin m'a beaucoup émue, je l'ai trouvé bouleversante. Un grand livre qui rend honneur au peuple Kanak (et à Louise Michel...).