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Cabane

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Berkeley, 1973. Département de dynamique des systèmes. Quatre jeunes chercheurs mettent les dernières touches au rapport qui va changer leur vie. Les résultats de l'IBM 360, alias « Gros Bébé », sont sans appel : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, le monde tel qu'on le connaît s'effondrera au cours du XXIᵉ siècle. Au sein de l'équipe, chacun réagit selon son tempérament ; le couple d'Américains, Mildred et Eugene Dundee, décide de monter sur le ring pour alerter l'opinion ; le Français Paul Quérillot songe à sa carrière et rêve de vivre vite ; et l'énigmatique Johannes Gudsonn, le Norvégien, surdoué des maths ? Gudsonn, on ne sait pas trop. Certains disent qu'il est devenu fou.

477 pages, Paperback

First published August 21, 2024

33 people are currently reading
668 people want to read

About the author

Abel Quentin

6 books16 followers
Albéric de Gayardon dit Abel Quentin

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Community Reviews

5 stars
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35 (8%)
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10 (2%)
Displaying 1 - 30 of 56 reviews
Profile Image for charlie medusa.
593 reviews1,456 followers
Read
October 20, 2024
je n'ai trouvé aucune plus-value particulière au maquillage des auteurs réels du rapport Meadows en personnages de fiction franchement archétypaux dont le développement était beaucoup trop cousu d'intentions visibles pour être touchant ou impactant émotionnellement d'une quelconque façon que ce soit... on me dira que ce n'est pas le but, que même c'est intentionnel, que chaque personnage campe justement une attitude, une réaction idéologique et comportementale face à l'horrifiante vérité de l'effondrement écologico-économique, et je répondrai que ça ne m'intéresse pas trop. au motif que ce dernier argument est d'une grande faiblesse, je m'abstiens par ailleurs de mettre une note à ce livre. toutefois je tiens à signaler mon emmerdement singulier à la lecture des descriptions plastiques sidéramment similaires des seins des filles qui bougent sous leur haut. je me demande ce que les glandes mammaires ont fait de si intéressant pour mériter une place si fréquente et si universelle dans les romans des hommes. cela doit m'échapper, je ne suis probablement pas à la hauteur pour comprendre (1m61)
Profile Image for Jean-Pascal.
Author 9 books27 followers
September 14, 2024
Ça se lit, même si ça tire pas mal à la ligne (je passe sur les couloirs qui distribuent les portes (au moins cinq fois) et les seins des filles qui ballotent sous leurs hauts (pareil)).
Mais le problème me semble plus profond. Je n'ai, après lecture, aucune idée du projet du roman. Pourquoi repartir des vrais auteurs du rapport Meadows, changer leurs noms et romancer leurs vies ? Le personnage principal (en fait) fait son apparition à la moitié du livre pour se concentrer sur un des protagonistes. Mais ce personnage, à mon sens mal ficelé, ne m'a jamais semblé crédible.
Du coup, j'ai mis un peu de temps à lire tout ça et je ne le recommande pas.
Profile Image for Emma Draws.
158 reviews13 followers
March 16, 2025
Beaucoup de choses à dire sur ce livre.
Commençons par le positif.

La capacité de fictionnalisation de l’auteur est extraordinaire et le schéma du roman complexe et touffu, sans être étouffant pour autant. Asphyxiant, il l’est sur une thématique importante cependant : le réchauffement climatique. Le texte d’Abel Quentin a ce pouvoir de résumer simplement et efficacement les problèmes écologiques actuels, en nous donnant froid dans le dos comme il faut (et c’est la raison pour laquelle je pense que tout le monde devrait lire ce récit ou des extraits, quoi de mieux pour agir ?)



MAIS, parce qu’il y a de gros mais.

Comment peut-on, en 2024, encore publier des livres qui objectifient ainsi les femmes et leurs seins? Il mentionne pas moins de sept fois les seins des femmes dans ce texte pour aucune raison valable. Les mentions sont faites par plusieurs des personnages masculins et sous-tendent une vision propre à l’auteur, et non pas simplement la personnalité du personnage en question. C’est un problème qui me paraît dépassé mais apparemment pas encore. J’ai parfois eu l’impression d’avoir à lire du Houellebecq.
Sans parler du fait que le livre ne passe absolument pas le test Bechdel, avec un seul personnage principal féminin, Mildred, et qui est « la femme de », qui n’a pas vraiment d’individualité propre.

D’autre part, la fin du livre altère absolument le message, jusqu’à présent, positif pour l’écologie. En mettant en scène une fin qui semble implicitement prôner l’attentat pour pallier le réchauffement climatique et le manque d’action générale. L’écologie ne doit-elle pas d’abord être une cause pour l’humanité? Le but n’est-il pas de préserver l’espèce humaine? (Et les autres, de toute évidence, même s’il n’en est pas question ici). J’ai trouvé ça dommage.

Autre point quelque peu négatif, la lecture comporte quelques longueurs (presque 500 pages), des moments de flottement où le lecteur ne comprend pas le but et où veut en venir l’auteur en créant une fiction des quatre chercheurs à l’origine du rapport Meadows.

Bilan mitigé donc car de très bonnes choses comme de très mauvaises.
Profile Image for Karine Mon coin lecture.
1,719 reviews294 followers
October 2, 2024
Une lecture faite de hauts et de bas. J'ai beaucoup aimé le début, l'idée. On nous raconte ici l'histoire et le destin des 4 auteurs du rapport 21, qui prédisait en 72-73, l'avenir du monde si l'humanité continait comme ça. C'est enrageant et désespérant à la fois.

J'ai aimé le contexte, les mathématiques... sauf qu'on dirait que je ne connais pas les personnages à la fin du roman. Et qu'il y avait définitivement des longueurs. Il y a un petit regain d'énergie à l'arrivée du personnage du journaliste... et je reste dubitative face à la fin du roman.

Bref, de bonnes idées, mais une exécution qui ne m'a pas convaincue. Il reçoit toutefois de très bonnes critiques.
1,345 reviews56 followers
August 28, 2024


Je découvre l’auteur avec son nouveau roman qui commence comme une histoire vraie : 4 scientifiques de Berkley écrivent le Rapport 21 en 1973 sur les perspectives de l’humanité. Bien sûr, les différents scenarios sont catastrophiques. L vrai rapport de 1972 a pour titre Les limites à la croissance.

J’ai aimé suivre Mildred et Eugene DUNDEE qui se verront confier la lourde tâche de parcourir le monde pour donner des conférences de presse en vue de faire connaître le rapport. Le couple décide, après la campagne de dénigrent dont ils ont fait l’objet, de se retirer à la campagne et d’élever des porcs.

Il y a le français Querillot qui ira ensuite travailler pour ELF et vivre une vie de nantis.

Et puis il y a le mystérieux norvégien Johannes GUDSONN, mathématicien prometteur, qui a littéralement disparu des radars.

Le journaliste Rudy Merlin est chargé de retrouver sa trace.

J’ai retrouvé avec plaisir le nom du mathématicien français Grothendieck, réformateur de la géométrie algébrique, plus grand mathématicien du 20e siècle, et qui a choisi la voie écologiste dès 1971.

J’ai découvert le groupe Bourbaki (toujours à propos des mathématiques), mais aussi mes enseignements de dynamique des systèmes et de typologie générale à Berkley.

J’ai eu de la peine pour le norvégien, jeune prodige des mathématiques, abandonné par sa famille, et obsédé par la suite de Fibonacci, la malédiction des villes et la bombe démographique.

Je me suis demandé pourquoi Unabomber se trouvait dans le texte : parce que Théodore Kaczynski a été lui aussi professeur à Berkley avant de devenir un ermite tueur.

Bien sûr, j’ai aimé ce roman qui remet la pensée de Bernanos au centre du combat du norvégien : un penseur contre la technique à tout prix (p.385).

J’ai aimé les pointes d’humour qui se glisse parfois : « La veuve Dundee était gaulée comme une momie » (p.420)

Un roman qui met en scène, dans sa seconde partie, la dérive d’un homme qui cherche la Perfection du Nombre en s’éloignant de l’humanité.

L’image que je retiendrai :

Celle de la cabane en Norvège dans laquelle vit Gudsonn quelques années avant de l’abandonner : en pleine nature, loin de la ville.

https://www.alexmotamots.fr/cabane-ab...
Profile Image for Mehdi.
325 reviews22 followers
September 29, 2024
Après “Soeur” et “le Voyant d’Etampes”, Abel Quentin signe un troisième roman qui est peut être son meilleur a date. La longue fresque écologique débute dans le Berkeley des années 70: au milieu des hippies baba cool gonflés à l’herbe et au LSD, une poignée d’étudiants signent un rapport prophétique sur les conséquences destructrices de la croissance industrielle et démographique. Vendu à 15 millions d’exemplaires, l’ouvrage connaît une immense renommée avant de sombrer peu à peu dans l’oubli sans avoir pu changer les consciences et altérer la trajectoire de l’humanité, éviter l’effondrement du monde tel que nous le connaissons. Que devient-on après avoir écrit un tel opus? C’est le propos de ce livre qui, dans les cinquante années suivant la publication du rapport, suit les destinées de ses auteurs. Si Mildred et Eugène Dundee, Paul Querillot, et le mystérieux Johannes Gudsonn ont des parcours de vie diamétralement opposés, ils restent tous fortement imprégnés de cette expérience. Dans un style balzacien qui ne s’encombre pas des modes de l’époque, Quentin embarque le lecteur dans une aventure palpitante . On gobe les 500 pages d’un trait, et on regrette que l’on arrive à la fin aussi rapidement.
13 reviews
October 17, 2024
(3,5)
pourquoi pas, très plat tout compte fait
Profile Image for Alexandre Mare.
40 reviews
August 9, 2025
Cabane d’Abel Quentin reprend le style que j’avais tant aimé dans Le Voyant d’Étampes, en s’attaquant cette fois à un autre grand thème de société après le wokisme : l’écologie et même la décroissance. Inspiré du véritable rapport Meadows, ici rebaptisé « Rapport 21 » et publié dans les années 70, le roman suit les quatre auteurs de ce document fictif, en explorant peu à peu la psychologie de chacun à travers différents points de vue et voix narratives. Dans la seconde partie, un nouveau narrateur apparaît : un journaliste un peu perdu, racontant à la première personne son enquête quasi policière sur Gudsonn, mathématicien norvégien génial et co-auteur du rapport, qui glisse vers la mystique et la folie. La « cabane » du titre prend plusieurs formes : prison de militants violents, retraite solitaire au cœur de la nature, ranch américain peuplé de porcs, ou cabane perchée sur un toit d’immeuble parisien où l’on choisit d’ignorer l’effondrement qui vient. Le récit évoque des figures réelles comme Jancovici et ces mathématiciens brillants devenus fous. En tant qu’ingénieur ayant un parcours proche de celui de Quériot, ce roman m’a particulièrement interpellé, et j’ai retrouvé avec plaisir un style incisif et une capacité à traiter avec finesse un sujet de société brûlant d’actualité.
Profile Image for Amandine.
95 reviews
February 4, 2025
Un scénario très bien construit qui m'a entrainé par son aspect crescendo et ses différentes formes: de l'omniscient au journal intime en passant par l'épistolaire.
Malgré un début rendu un peu laborieux par des détails non nécessaires au récit; j'ai été happée par le sujet basé sur le rapport "Les limites à la croissance" de 1972 commandé par le collectif de Rome. Au bout d'une centaine de pages, on s'attache aux personnages mais on ne distingue pas si l'auteur souhaite nous faire réfléchir sur la cause ou nous raconter la vie romancée des ses chercheurs.
Même si la vulgarité tranche parfois avec l'histoire qui est relativement bien documentée et impressionnante de références, j'ai passé un excellent moment!
Profile Image for Abel Berthomier.
28 reviews
January 8, 2025
Je comprends l’intention de l’auteur mais la lecture était assez laborieuse. Le personnage central de Gudsonn n’est pas très crédible. Celui du journaliste trentenaire parisien et dépressif, à la Houellebecq, est vu et revu. L’idée de raconter le parcours fictif des auteurs fictifs du rapport Meadows est vraiment prometteuse, mais les liens avec notre époques sont poussifs, et dans l’ensemble, j’ai l’impression d’avoir lu un livre tiède, peu original, aux longueurs injustifiées.
14 reviews3 followers
August 14, 2025
Bilan très mitigé sur ce roman :
La première moitié du roman est fluide et instructive, et plante le décor du rapport Meadows dont il est inspiré (la croissance conduira au dépassement des limites planétaires et à la perte de l’humanité). On s’attache aux 4 écrivains du rapport, leur acceptation des conclusions de celui-ci et leur vie d’après.
Cependant, la seconde moitié du roman est décevante : beaucoup de longueurs, le personnage de Gudsonn est caricatural, et celui du journaliste peu nécessaire et plat. Le roman en devient de moins en moins intéressant et la fin, peu crédible, me laisse sur ma faim.

Je recommande toutefois ce roman pour son aspect pédagogique qui amène à la réflexion sur nos modes de vie.
Profile Image for Bruno Menetrier.
290 reviews4 followers
December 18, 2024
En 1972, quatre jeunes universitaires prédisaient, modélisation à l'appui, l'effondrement de notre croissance exponentielle. Abel Quentin nous rappelle le message plus que jamais pertinent de ces lanceurs d'alertes, des collapsologues avant l'heure.

L'auteur, le livre (477 pages, 2024) :
Avec un peu de décalage, Abel Quentin s'empare du Rapport Meadows qui vient de fêter ses cinquante ans en 2022. Son bouquin, Cabane, a au moins le mérite de nous obliger à tapoter quelques recherches autour de ce fameux rapport et de ses auteurs qui en 1972, tirèrent (vainement) la sonnette d'alarme.
On était un tout petit peu trop jeune pour avoir entendu parler de ce rapport, mais c'est là une bien piètre excuse car il a été régulièrement actualisé depuis, tous les dix ans à peu près.

Le contexte :
Le bouquin évoque les auteurs du Rapport Meadows intitulé Les limites de la croissance, publié en 1972. Ces 4 jeunes universitaires du MIT analysaient les interactions de plusieurs “systèmes dynamiques complexes” (économie, démographie, ressources, pollution). Leurs modèles prédisaient un effondrement mondial vers 2050, en raison de notre croissance exponentielle insoutenable pour la planète.
À sa sortie, le rapport Meadows s'est vendu à des millions d'exemplaires mais ne nous inquiétons pas, il est tombé assez rapidement dans les oubliettes : aucun système politique n'est capable de faire les choix nécessaires et l'on sait aujourd'hui ce que devient notre planète.
“Les prophètes de malheur sont rarement écoutés” et généralement “on préfère foncer dans le mur en klaxonnant”.
Donc tout va bien, ce n'était qu'un rapport de plus, comme ceux du GIEC, une alarme que l'on peut oublier d'entendre en continuant de boursicoter sur des bulles spéculatives. Ouf.
Les auteurs du Rapport Meadows de 1972 (rebaptisé Rapport 21 dans le livre) étaient des Cassandre, des lanceurs d'alerte avant l'heure, des collapsologues, bien avant que tous ces mots ne soient inventés.
En 1979, quelques uns de leurs collègues vont même sortir le Rapport Charney sur le réchauffement climatique !
Toutes ces alertes ne datent donc pas d'hier mais bien d'avant-hier, il n'est pas inutile de le rappeler.
Comme ceux du GIEC, le rapport Meadows est souvent cité par ceux qui ne l'ont pas lu (moi, le premier) et le bouquin d'Abel Quentin est justement là pour vous permettre d'en parler à votre tour.

♥ On n'aime pas vraiment :
➔ La première partie du bouquin (beaucoup trop longue) s'attache aux pas des quatre universitaires du rapport, qui pour les besoins du roman, ont été redessinés et déménagés à Berkeley, la côte ouest est plus glamour et plus évocatrice des hippies. C'est un subtil mélange de bavardage intellectuel, d'ironie arrogante et d'amertume cynique : une recette qui ressemble fort aux figures imposées d'un prix qu'on court.
On a donc bien failli décrocher de ce bavardage un peu vain.
➔ Mais à mi-parcours, le bouquin change du tout au tout : Abel Quentin catapulte le lecteur en 2022, année marquant le cinquantenaire du rapport. En quelques pages, il nous résume le contexte qu'il vient de trop longuement développer et introduit un nouveau personnage : un journaliste se met à enquêter sur le quatrième larron du Rapport, le mathématicien norvégien, que l'écrivain avait pris soin de nous rendre un peu mystérieux. L'intrigue est enfin lancée.
➔ Las, la dernière partie du roman se perd dans un délire catastrophiste de survivalistes sectaires. On comprend bien que ce n'est qu'une histoire et pas la thèse d'Abel Quentin, mais paradoxalement, cela dessert dangereusement le propos initial. Le roman semblait jusqu'ici plutôt un hommage un peu ennuyeux aux auteurs du fameux Rapport Meadows mais transformer l'un des auteurs en savant fou (littéralement) n'est pas vraiment rendre service aux lanceurs d'alertes.
Avec beaucoup de mauvaise foi et un peu de méchanceté gratuite, laissons le dernier mot à Abel Quentin lui-même :
[...] Je relus à l’aube, et trouvai tout cela un peu fabriqué. C’était paresseux, sensationnel, approximatif, mais tout le monde le faisait, et il fallait bien vivre.

Le canevas :
Dans ce roman, Abel Quentin ré-invente donc le parcours des auteurs du célèbre Rapport Meadows (rebaptisé Rapport 21 dans le livre) en s'inspirant de quelques éléments de leur vie réelle pour créer ses propres personnages (il faut d'ailleurs régulièrement tapoter sur le ouèbe pour démêler le vrai du faux et de l'à peu près vrai).
Ce seront les Dundee qui vont figurer les Meadows, un couple de hippies écolos (c'était l'époque).
Dans la véritable équipe d'universitaires aux côtés des Meadows, il n'y avait pas de français mais bien un norvégien (Jørgen Randers) et un autre américain (William Behrens).
Aucun des quatre personnages d'Abel Quentin n'est vraiment sympathique : on les découvre perdus entre leurs égos, leurs déceptions (leur rapport fera beaucoup de bruit ... pour rien), leurs obsessions et leurs mesquineries. Voire leurs contradictions, puisque le personnage français inventé par l'écrivain finira par travailler pour l'industrie du pétrole. Bref, ce sont des gens très ordinaires.
[...] « Il y a cinquante ans, nous nous battions pour que nos sociétés humaines évitent l’effondrement. Aujourd’hui, la seule chose que nous puissions faire, c’est les préparer à encaisser le choc. »
La dernière partie du bouquin suit le journaliste qui enquête sur les traces du quatrième auteur du rapport, le norvégien, que l'auteur figure en gourou sectaire, disciple de Unabomber le premier terroriste technophobe.
Profile Image for Romain.
934 reviews58 followers
December 21, 2024
Les romanciers s’emparent volontiers des sujets qui font l’actualité. L’écologie en est un dont on ne parle certainement pas assez. Après Humus de Gaspard Koenig qui s’intéressait à l’agronomie, Abel Quentin revient à l’origine, à ceux qui très tôt avaient prévu la catastrophe, les lointains ancêtres des membres du GIEC.
Il était effarant de lire un livre vieux de cinquante ans qui disait tout.

Tout figure en effet dans le rapport Meadows. En s’appuyant sur la théorie des systèmes et à l’aide de moyens informatiques rudimentaires, quatre scientifiques, tels des cassandres, avaient prévu la crise. Mais publier et avertir n’a pas suffi à arrêter une machine qui s’était déjà emballée, il n’y a qu’à voir le mal qu’on les États à infléchir ne serait-ce qu’un tout petit peu la route qui mène tout droit vers la catastrophe lors des COP climat.
Pourquoi? Parce que nos braves économistes ont décidé, quelque part au XIXème siècle, que les ressources naturelles étaient inépuisables. Ces gens-là pensaient que la nature était… comment dire ? Un plateau de jeu de société. Un espace théorique, qui ne peut pas être altéré. Voilà, c’est ça. Or la nature n’est pas un espace théorique. Elle n’est pas non plus un magasin dans lequel on peut puiser éternellement, et qui serait réapprovisionné à l’infini. C’est une putain de planète, ronde comme une boule à facettes, d’une superficie qu’on ne pourra jamais augmenter.

Très bonne idée de s’emparer de ce sujet, mais Abel Quentin a choisi – par praticité certainement – de remplacer les personnages réels – à commencer par les auteurs du rapport – par des personnages de fiction. Pourquoi pas, et bien que ce soit troublant pour puisqu’il est difficile de faire le tri entre ce qui relève de la réalité et de la fiction, on peut comprendre l’envie de s’octroyer une liberté totale dans l’écriture de son histoire. Mais il est peut-être allé un peu loin car il ne s’est pas contenté d’exploiter ce rapport, mais aussi d’autres éléments historiques de l’activisme écologique – je n’en dis pas plus pour ne pas divulgâcher. Que vient faire la cabane dans tout ça me direz-vous ? Eh bien en remontant encore plus loins que les années 70, peut-être jusqu’aux racines de la conscience écologique, on pense à Henry David Thoreau et au récit qu’il fit de son séjour au milieu de la nature, dans son Walden.

J’aime beaucoup les livres incluant des éléments techniques, comme ceux d’ Aurélien Bellanger, mais celui-ci rate un peu sa cible, peut-être à cause d’une trop grande ambition.

Également publié sur mon blog.
10 reviews
October 22, 2024
Roman à lire assurément.
L'auteur nous replonge dans le rapport Meadows, sa signification sidérante, et vertigineuse si l'on s'en tient au fait que tout ce qui nous effare dans la crise écologique contemporaine (et pas qu'écologique d'ailleurs) avait été méthodiquement anticipé, décrypté, calculé il y 50 ans. Les recherches ultérieurs ont précisé, démontré sous des angles physiques, chimiques, géologiques, climatiques, mais le fond de l'histoire, le fait qu'une croissance infinie se heurtera toujours au mur de la réalité finie de notre terre, c'était là et on n'en a pas fait grand chose.
Mais le rapport ne sert dans le livre que de prétexte à un jeu beaucoup plus amusant. Il ne s'agit pas de Meadows, mais du devenir imaginé et symbolique de ses quatre (faux) auteurs (qui sont donc, dans le livre, des personnages fictifs, ce n'est pas une biographie), entre le scientifique, l'activiste, l'opportuniste et le messie (+ bonus, le plumitif contemporain, vous, moi, le lecteur, qui tombe sur sa chance de décrocher un Pulitzer). Et l'idée est très bonne.
Stylistiquement, pas mon univers de prédilection, mais ça n'enlève rien à l'originalité du livre.
J'ai des réserves sur la conduite du renfermement de Gudsonn, la fascination qui part d'un schéma Fibonacci qui pour le coup m'a paru un peu trop simple, surtout en partant des liens (bien!) construits avec Grothendiek. Un peu pareil pour Quérillot. Pas que le personnage sonne faux, mais je n'arrive pas à le trouver tout à fait réel. La surprise de découvrir Rudy Merlin au milieu du livre donne un deuxième souffle heureux et inattendu.
Profile Image for Nienke.
348 reviews1 follower
December 27, 2024
Haring appreciated “Sœur” and loved “Le voyant d’Etampes,” I so looked forward to reading the latest Quentin, Cabane. Always interesting to see how he describes a current theme through the lives of his characters.

Yes, the first half was very underwhelming to say the least.

The idea of ecological preservation became clear from page one, yet through so many descriptions the book did not come alive before page 250. The parts about the Dundees and Querillot were too long, too descriptive and were a struggle to get through.

The moment Rudy entered the story the book started to becoming interesting. Although also there the first part was not really necessary either, quite long to introduce him.

Rudy his quest for Gudsonn, how his mental health got impacted by science first and beliefs later, and how that in turn impacted Rudy was super interesting and there I recognized the Quintin from his earlier books. The story line was good and much more was shown via dialogue than simply described.

It also leaves the reader with questions on how they can contribute to a healthier planet, what is crazy and what not - it is in the end simply a deviation from a definition someone made, and even the big question, what makes life worth living?

I am therefore happy I finished it. For those being stuck in the first half of the book, just skip to the Rudy part and you will not miss much.



741 reviews
November 12, 2024
"Berkeley, 1973. Département de dynamique des systèmes. Quatre jeunes chercheurs mettent les dernières touches au rapport qui va changer leur vie. Les résultats de l'IBM 360, alias « Gros Bébé », sont sans appel : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, le monde tel qu'on le connaît s'effondrera au cours du XXIᵉ siècle. Au sein de l'équipe, chacun réagit selon son tempérament ; le couple d'Américains, Mildred et Eugene Dundee, décide de monter sur le ring pour alerter l'opinion ; le Français Paul Quérillot songe à sa carrière et rêve de vivre vite ; et l'énigmatique Johannes Gudsonn, le Norvégien, surdoué des maths ? Gudsonn, on ne sait pas trop. Certains disent qu'il est devenu fou."
8 reviews
January 13, 2025
Ce tableau des émotions et réactions face à la découverte du changement climatique et de l’effondrement certain de la société humaine telle que nous la connaissons aujourd’hui est passionnant. Maintenant que nous sommes toutes au courant, chacune peut se retrouver dans le comportement de l’un des quatre scientifiques : suis-je plutôt Quérillot ou Mildred, Eugene ou Gudsonn ? Que certains des personnages paraissent un peu caricaturaux ne m’a pas gênée : aucune réaction ne serait trop extrême si vous étiez la seule au courant des conséquences certaines de nos modes de consommation.
Habituellement mal à l’aise avec la représentation de la recherche scientifique dans les romans, elle m’a parue ici assez juste.
7 reviews
August 20, 2025
Excellente fiction spéculative qui imagine une réalité alternative à la nôtre, centrée sur les auteurs du fameux rapport 21, clin d’œil évident au rapport Meadows. L’ouvrage retrace, depuis les années de rédaction et de publication dans les années 1970 jusqu’à aujourd’hui, le destin de ses auteurs et l’impact de leur travail.
Dans une première partie richement construite, l’auteur brosse des récits de vie centrés sur chacun des scientifiques. On découvre, à travers eux, les conséquences politiques, médiatiques, économiques et même psychiques de la publication d’un tel rapport au beau milieu des Trente Glorieuses, période marquée par la foi dans une croissance illimitée.
La seconde partie, plus inattendue, change de registre. On y suit un journaliste parisien contemporain qui se lance dans une enquête visant à démystifier, mais surtout à retrouver la trace d’un des auteurs du rapport 21, mystérieusement disparu depuis les années 1980. Le roman prend alors des allures de thriller journalistique, haletant et surprenant.
Dans l’ensemble, le livre se lit avec plaisir : la trame est cohérente, les thèmes abordés sont stimulants, et les personnages, bien dessinés, parviennent à toucher le lecteur.
43 reviews
December 2, 2025
Hyper emballée par la 1e moitié où on se plonge dans le Berkeley des années 70, dans les coulisses des premières modélisations des conséquences du dérèglement climatiques, dans les petits papiers des lobbys industriels ; dans un style drôle, un vocabulaire riche, un rythme qui alterne entre le passé et le présent réussi, qui rend la lecture moins déprimante qu’elle en a l’air
Et puis arrive là deuxième partie où on perd la logique : le personnage qui prend le rôle principal est pathétique (il est journaliste donc évidemment dépeint comme alcoolique, célibataire et un peu raté), le ton est condescendant, les personnages féminins dénigrés ou infantilisés. Ça en devient lugubre et énervant tellement les réflexions amenés sur l’évolution qui nous attend, sont basiques.
10 reviews
March 10, 2025
Great book, first book a read about the Limits to Growth writen in 1972. At the time no one had a clue nor conscience of the challenge our world would adress in the XXIst century.

The author focuses on the four scientists that made the discovery and their lives after the delusion of raising awarness on the ecological matter and the need to stop the consumer society behaviours.

Without being judgemental the authour subtly depicts their choices and lives with a fifth character, a french journalist.

I greatly recommand, if You want to have a new perspective on the world’s future and environmental commitment.
Profile Image for Myriam.
72 reviews12 followers
March 16, 2025
J’étais à la fois intriguée et blasée par ce livre dense et trop long que j’avais hâte de finir. Il ne s’y passe pas grand chose et pourtant, je voulais poursuivre ma lecture. Je l’ai lu, j’étais intriguée, un peu divertie, mais sans plus.


Je dois aussi me prononcer sur un aspect de l’écriture :

Est-ce qu’on décrire les femmes d’une autre façon que par leurs seins?!?!?! Honnêtement c’est si chiant à lire, ça fait vraiment vieux pervert français et ça laisse un goût âcre à la lecture
« […] à ses seins qui bougeaient, sous ses chandails, comme deux petites bêtes autonomes »
Est-ce qu’on peut faire plus ridicule que ça?!
Profile Image for Louis.
16 reviews5 followers
April 18, 2025
Roman qui explore l'effondrement de notre monde à travers les destins croisés de quatre personnages. Inspiré du rapport Meadows de 1972, qui prévoyait les crises actuelles, le livre suit Mildred et Eugene Dundee, lanceurs d'alerte, Paul Quérillot, devenu cynique au service d'une compagnie pétrolière, et Johannes Gudsen, mélange de Wittgenstein et Grothendieck, objet d'une enquête. L'auteur aborde l'urgence vitale avec intelligence et efficacité narrative, captivant le lecteur. Un ouvrage puissant qui invite à réfléchir sur notre avenir, écrit avec une plume qui rappelle parfois Michel Houellebecq.
Profile Image for Emmanuel Deroeux.
132 reviews
June 3, 2025
On suit le destin, fictif mais inspiré de faits réels, de quatre scientifiques qui, dans les années 70, ont révélé les scénarios catastrophes de notre système économique écocide. chacun réagit différemment face à cette découverte qui ne laisse indifférent personne, surtout les grands industriels et les politiques.
Le concept est très intéressant, permettant notamment de prendre nous-mêmes conscience de cette urgence écologique et sociale. Cependant, le style de l'auteur, presque journalistique par sa structure chronologique et inégale dans son rythme, finit rapidement par lasser. J'ai même fini par abandonner en milieu de lecture...
15 reviews
July 31, 2025
Les conclusions du rapport 21, nom fictif du réel rapport Meadows, est le point central de ce roman. On y suit les destins déliés des 4 auteurs de ce célèbre rapport publié dans les années 70 qui a mis en lumière les conséquences désastreuses de la croissance. Le je-m’en-foutisme politique et industriel qui a suivi les conclusions du rapport ont brisé les auteurs, qui ont chacun choisi leur voie pour oublier ou lutter à leur façon. C’est un roman sombre et triste qui ne fait que dépeindre la triste réalité de notre situation, sur fond d’enquête journalistique qui apporte le suspense nécessaire pour tenir le lecteur en haleine.
Profile Image for Macqueron.
1,030 reviews13 followers
September 22, 2024
On se laisse prendre au jeu de ce livre jeu de piste inspiré du rapport Meadows. Le destin des auteurs de ce cri (bien entendu par des millions de personnes mais aussi utile que s’il avait été dans le désert) est une illustration effrayante de notre réaction face à la crise climatique. La recherche du plus illuminé des scientifiques tend parfois vers une espèce de roman lovecraftien. J’ai en revanche était très gêné par la conclusion: si le constat malthusianien est probablement indéniable, la solution du suicide collectif ne me semble pas vraiment la bonne réponse
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74 reviews1 follower
March 8, 2025
À partir d’un rapport historique sur les conséquences néfastes de la sur consommation et de son absence de prise en compte politique, l’auteur invente le destin de ses 4 auteurs. Le fil rouge reste l’absence d’écoute du public et des politiques pour le rapport mais les vies des 4 auteurs sont divergentes même si elles se croisent. Leur évocation soit directe , soit par le biais d’un journaliste qui part sur les traces d’un des chercheurs, disparu apporte une variété de lecture, de regard. Sans céder au catastrophisme, ce livre est une forme d’alerte.
Profile Image for brunelle.
67 reviews1 follower
June 29, 2025
vraiment y’en a marre des auteurs qui utilisent l’écologie comme prétexte pour écrire de la grosse merde.
Comme dans Humus de Gaspard Koenig, les personnages féminins (pas que y’en ai beaucoup mais bon) sont écrits avec les couilles et des remarques à vomir pop up de nulle part un peu trop souvent.
Les 200 premières pages sont chiantes à mourir. La partie enquête journalistique est plutôt intéressante. La fin est nulle.
Tous les personnages sont caricaturaux, c’est pathétique. L’écologie est un sujet qui doit entrer dans la fiction, mais elle mérite clairement mieux.
Profile Image for Jean-François.
48 reviews
November 5, 2024
Un excellent roman. Comme disait Pascal "habitude, seconde nature". Malgré des montagnes de preuves, l'humain ne change pas. Demain est déjà trop loin. Je ne vous céderai pas mon bonheur immédiat en échange d'un bienfait plus grand dans un futur indéterminé.

Le roman s'ouvre sur une citation de Groucho Marx qui nous donne à penser tout au long du roman:« Pourquoi devrais-je me préoccuper des générations futures? Qu’ont-elles fait pour moi? »
1 review
November 4, 2024
4.5 - bien écrit, et très prenant; basé sur une histoire vraie. Pas d’envolée romanesque mais pourtant on n’a pas envie de s’arrêter ! La construction en section dédiée par protagoniste donne du rythme et de l’intensité à mesure que l’histoire se déploie sous différents angles et dans différentes directions.
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