Je m'appelle Naya, j'ai 35 ans, je suis une femme noire, pas trop moche, et je vais vous expliquer pourquoi je ne baise plus.
Tous les pseudos-coach en séduction le pensent : il est plus facile de baiser quand on est une femme. Selon eux, il nous suffirait d’aller piocher un homme dans un bar ou sur Tinder si une envie de cul nous vient au coucher du soleil. Pourtant, quand ça n’est pas la peur d’être assassinée, découpée en morceaux et placée dans un congélateur qui nous empêche de multiplier les coups d’un soir, c’est la crainte d’être confrontées à des comportements désobligeants et nocifs, fortement ancrés dans une culture patriarcale.
Naya Ali, alias @misundergirl sur les réseaux, a décidé d’arrêter de se plier aux injonctions sexistes et misogynoires qu’elle subissait lors de ses dates. Et plus elle écartait certaines pratiques et dynamiques de séduction, plus elle s’est mise à éliminer des candidats potentiels au coït. Sortir avec des hommes aujourd’hui, tout en se préservant et en refusant les agressions sexistes s’avère souvent être un parcours du combattant, violent et décourageant.
Avec le ton décomplexé et plein d’humour qu’on lui connaît, elle livre, à travers sa propre expérience, une analyse sociologique et politique, aussi fine qu’impertinente, des rapports de séduction. Émaillée d’anecdotes personnelles qui nous font passer du rire aux larmes, cette vision sans concession de la sexualité contemporaine sonne comme un véritable signal d’alarme.
Naya Ali, alias @misundergirl sur les réseaux, est journaliste et créatrice de contenu féministe, autrice et présentatrice du podcast Hot Line.
« […] je m’aime bien trop à l’intérieur, profondément, pour accepter que quelqu’un d’autre ne m’aime qu’en surface ».
Naya nous livre son parcours, ses espoirs et ses (nombreuses) désillusions. Un peu à la manière d’une grande sœur se frayant un chemin dans la sombre jungle du dating pour épargner ses lectrices de viles expériences similaires, elle nous dresse un portrait tristement réaliste des relations intimes. Sa plume nous livre ses ressentis, ses conseils et ses traumas avec une légèreté déconcertante.
Mais comme elle l’a si bien écrit, « je vis de mes traumas pour qu’ils ne me détruisent pas. Si je ne m’en sers pas pour écrire des histoires, si je n’en fais pas des blagues, qu’est ce que j’aurais pu en faire ? À quoi auraient-ils servi ? »
Durant la lecture, de nombreux passages résonnent indéniablement, et tout d’un coup, on se sent un peu moins seule.
Trois étoiles d'encouragement pour ce premier livre. Je l'ai acheté parce que même si je n'aime pas particulièrement l'autrice, elle est noire comme moi et c'est une femme comme moi. Je voulais savoir ce qu'elle avait à dire. Pas de grand chamboulement de mon coté, si on a lu les bell hooks, Mona Chollet, Virginie Despentes,etc .. on connait les thèmes et les mécanismes de pensée.
J'ai bien aimé les passages roses sur ses dates, surtout le dernier qui est tellement significatif du dating en 2024.
Son analyse sur l'amour et la politique aussi, le passage sur le "être apolitique" particulièrement.
C'est léger, ça se lit vite, ça peut apporter pleins de choses aux personnes qui n'ont pas de références féministes sur leurs étagères.
J'avais trop hâte d'ENFIN lire le livre de Naya et elle ne m'a pas déçue, cette femme est incroyable ♥
Son analyse des comportements associés au dating est très très intéressante, et son expérience dans la vie en général en tant que femme noire queer montre que les personnes les plus "déconstruites" sont bien souvent pleines d'a priori sexistes/racistes/LGBTphobes/etc. Les histoires personnelles disséminées dans le livre sont toutes extrêmement touchantes, et sa manière d'écrire m'a donné, comme toujours, l'envie de tout lire d'une traite.
Tout m'a semblé très pertinent mais j'ai vraiment apprécié les parties sur le lesbianisme politique qui n'est malheureusement pas accessible à toutes les femmes, ainsi que sur les transfuges de classe (dont je fais partie) qui ne se retrouvent jamais complètement d'un côté ni de l'autre de la barrière entre classes sociales, et encore plus dans le cas de l'autrice quand la couleur de peau y est mêlée.
La partie qui donne son titre au livre sur la soi-disant misère sexuelle que connaissent les hommes démonte les arguments des incels un par un, et nous explique clairement que si misère sexuelle il y a, ce sont encore et toujours les femmes qui la subissent.
Exceptionnel. Ce livre articule superbement les problèmes qu’on rencontre dans le dating en tant que femme queer racisée. Le tout avec une sincérité et une vulnérabilité précieuse.
Je pense que Naya a su capturer le moment de ras le bol, post féminisme sexpo, qu’on est en train de vivre. Le moment où on se demande comment on va faire pour relationner avec les hommes, et si on va le faire. Mdr c’est une question qu’on se posait dès les années 60, et elle est toujours aussi complexe.
Le livre est un bijou! En tant que femme de 25 ans, ça m’aide aussi à envisager la trentaine, et comment c’est. Merci beaucoup Naya Ali!
Thèmes importants, c'est trop peu souvent que le vécu des femmes noires queers est abordé! Facile à lire, se lit très rapidement. Ne m'a personellement pas plu dans son style d'écriture, on remarque que c'est un premier livre. Récit très personnel, humour qui n'est pas le mien. Certaines parties du texte reprises en rose au milieu de la page comme dans un magazine ou article internet (milieu dans lequel l'autrice à beaucoup travaillé) m'a semblé assez inutile, comme pour faire du remplissage.
Bien pour un premier livre d’autant que la voix de femmes racisées est encore bien trop rare. Écrit légèrement, aurait pu être plus approfondi, mais donne les bases.