Cinq années après la première édition de Libres ! Ovidie et Diglee mettent à jour ce texte important en y intégrant 8 nouveaux chapitres : charge mentale contraceptive, harcèlement en ligne, asexualité, orgasm gap... Autant de thématiques qui font aujourd'hui l'objet de débats publics, prouvant encore une fois que l'intime est politique.
Maureen Wingrove, alias Diglee, est une illustratrice, autrice de bande dessinée et romancière française. Elle a étudié le dessin à l'école Émile-Cohl à Lyon et en est diplômée en 2009. Elle est également passionnée de poésie et de littérature.
Lors de ses études, Maureen Windgrove débute un blog BD, sous le pseudonyme Diglee. Elle y publie d'abord des travaux réalisés à Émile Cohl, des croquis et aussi des BD, inspirées pour la plupart par son quotidien. Ce sont ces dernières qui la poussent à continuer dans cette voie.
En 2010, à 22 ans, elle publie sa toute première BD À Renaud, qu’elle signe de son vrai nom. En 2011, elle publie Love Friendship & autres complications, une BD humoristique pour adolescent.e.s. La même année, une adaptation de son blog paraît chez Marabout , Autobiographie d’une fille Gaga. suivie de la suite, Confessions d’une Glitter Addict, en 2012. En 2013 sort Forever Bitch, sa première BD de fiction, chez Delcourt : une chronique douce-amère de la vie affective et sexuelle de trois jeunes femmes de 27 ans.
En 2017, Diglee écrit sa première série de romans pour adolescents. Cette même année, elle rencontre Ovidie au festival d’Angoulême, dont elle admire le travail et l’engagement politique. Deux ans plus tard, en 2017, elle publient ensemble Libre! Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels chez Delcourt, un essai illustré féministe qui est aujourd’hui adapté en mini série sur Arte. En 2020, elles publient un deuxième ouvrage ensemble, Baiser après me too, chez Marabout, qui aborde la sexualité hétérosexuelle et ses nombreuses injonctions sexistes, dans le climat post Me Too.
En 2021, elle publie Ressac, un récit intime, son premier ouvrage de littérature générale, ainsi qu'une anthologie très personnelle intitulée Je serai le feu, réunissant cinquante poétesses qui ont chacune marqué leur époque.
Je m'attendais à un manifeste tout en BD, et à part une planche par chapitre pour le conclure c'était uniquement du texte (avec quelques illustrations dispersées ici et là). Le propos est chouette mais il n'est pas non plus révolutionnaire. Si on a déjà une """"culture féministe"""", on apprends pas grand chose (même si des piqures de rappel ne font pas de mal). Il peut néanmoins être une belle entrée en matière pour quelqu'un qui commence à s'intéresser au sujet : c'est bien condensé et bien résumé. Et l'objet livre en soit est très joli.
Plus un essai qu'une bande dessinée, Libres! s'attaque aux préjugés et aux humiliations faites par la société sur le corps des femmes et, par extension, la femme elle-même, sa perception par rapport à son corps, ses pratiques, etc. Les auteures le disent: ce livre tranche avec les sempiternels livres sur comment être une femme, comment savoir « combler son homme »... Libres! est en fait un manifeste pour ouvrir les yeux. Des textes très vindicatifs, parfois subjectifs, mais toujours appuyés sur des faits, composent l'entièreté de ce livre avec, à chaque fin de chapitre, une mini-bande dessinée pour illustrer ce qui a été affirmé auparavant. Les auteures se prononcent sur le sperme, le poids, les règles, les fesses, la bisexualité, le couple, la chirurgie esthétique, le point G, le mansplainning... Bref, il n'y a pas un sujet qui ne passe pas! C'est un livre essentiel à lire si l'on veut comprendre ce qui se passe dans notre société, mais surtout si l'on veut se libérer de tous ces préjugés patriarcales et judéo-chrétiens qui compose notre culture à tort... Un essai pour enfin laisser les femmes être ce qu'elles veulent vraiment sans contrainte!
Fantastique manifeste, rafraîchissant, judicieusement illustré par Diglee (avec des couples, des corps, des personnages de toutes sortes, et ça c'est COOL) et plein de bon sens et de bienveillance.
Il est peut être un peu léger, et n'apprendra pas beaucoup de choses à celles et ceux qui sont déjà à l'aise avec leurs corps et sexualités, ceux qui n'ont pas attendu Libres ! pour commencer à déconstruire les diktats de notre belle société mais il reste néanmoins HYPER agréable à lire, et fait sacrément du bien.
ENFIN j'ai pu me procurer cet ouvrage qui me faisait très envie depuis sa parution (et même avant, les différents partages qu'en avait fait Diglee sur sa page étaient tellement prometteurs...), que j'ai dévoré d'une traite. C'est un ouvrage qui aborde de façon simple et décomplexante de nombreuses thématiques en lien avec le corps des femmes, le rapport à la sexualité, contraints par les diktats façonnés par le patriarcat. J'ai savouré les planches de Diglee, l'évolution de son travail et son féminisme plus affirmé sont un bonheur <3 et c'est tellement tellement agréable de percevoir autant de représentations et de diversité dans les corps qu'elle mettait en dessin. C'est libérateur <3 Les thématiques traitées par Ovidie, de leur côté, sont très variées (point G, vieillesse, épilation, etc.) et abordées de façon simple, accessible. C'est, je pense, un bon moyen pour découvrir et prendre conscience des diktats qui existent, mais je crains que ce ne soit un peu... "léger" pour des personnes qui ont commencé à déconstruire les stéréotypes de genre. Toutefois, je salue l'initiative, le ton de l'ouvrage, et je ferai en sorte de le faire circuler autour de moi, pour qu'hommes et femmes en bénéficient !
« La seule certitude qu’il nous reste en matière de sexe : nous sommes les seules décisionnaires de ce que nous faisons de notre corps et rien ni personne ne devrait jamais nous dicter notre conduite »
Lu à quatre mains amoureuses, déclencheur de conversations enrichissantes !
2.75* - il y a bien des points positifs mais comme pour bcp de bd sur la condition féminin publiées en France, je suis trop vielle, trop pauvre, trop agenre, et trop américaine pour être là cible de cet oeuvre.
break free from the BS about women propagated by the media/society !
Je viens de finir le livre d’Ovidie sur les injonctions sexuelles faites aux femmes. Et dès les premières pages, j’ai compris que ce n’était pas pour moi. Pas dans le sens où je n’étais pas concernée — parce que je le suis — mais dans le sens où ce livre ne me parle pas, ne me tend pas la main, ne me pousse pas à penser autrement.
En fait, il ne m’apprend rien. Rien que je n’aie déjà compris, intégré, déconstruit, ressenti. C’est un livre très blanc, très occidental, très centré sur une norme qui se prend pour l’universel. Le genre de féminisme qui parle en “nous”, mais qui oublie très vite qui ce “nous” inclut vraiment.
Quand elle parle du twerk, par exemple, elle l’analyse comme un simple transfert d’objet de désir : des seins vers les fesses. Mais à aucun moment elle ne dit d’où ça vient. Aucun mot sur les origines culturelles, sur la danse ancestrale , sur l’héritage afro. Aucun mot sur le fétichisme racial, pourtant central dans la manière dont certaines pratiques corporelles sont réceptionnées. Elle parle du twerk comme on parle d’un phénomène pop. C’est léger. C’est aveugle. C’est un effacement en bonne et due forme.
Et c’est un peu le ton général du livre : on cite Beyoncé ou Cardi B, on évoque les injonctions à la jouissance, on critique la charge mentale du désir… mais toujours dans un entre-soi de femmes blanches, hétéros, urbaines. Il n’y a pas de place pour les réalités multiples. Pas de regard croisé, pas d’intersection. Comme si la libération ne concernait qu’un seul type de corps.
Quand elle parle du voile, c’est pareil. Elle commence par dire que les femmes occidentales devraient peut-être regarder leurs propres chaînes avant de vouloir briser celles des autres. Et sur le papier, c’est vrai. Sauf que dans la formulation, on retrouve ce vieux réflexe de la sauveuse blanche : “libérons-nous d’abord, on viendra vous chercher ensuite”. Comme si l’émancipation suivait une hiérarchie. C’est gênant.
Ce qui me dérange le plus, je crois, c’est qu’elle parle de sexualité comme si tout le monde vivait la même chose. Comme si on couchait tous de la même manière, qu’on avait les mêmes rapports, les mêmes questions, les mêmes corps, les mêmes références. C’est pas vrai. Et c’est même violent, parfois, d’être ramenée à cette norme hétéronormée, essentialisante, écrasante.
Alors oui, il y a des moments où elle pose des questions intéressantes, des anecdotes qui peuvent déculpabiliser, faire sourire ou faire écho. Mais ça reste à la surface. Toujours. Et c’est pas avec de la surface qu’on renverse des systèmes.
En vrai, j’aurais voulu qu’elle prenne des risques. Qu’elle se remette en question. Qu’elle ouvre la porte aux voix qu’on n’entend pas. Là, c’est une énième tentative de féminisme “pédagogique”, aseptisé, acceptable. Celui qui rassure plus qu’il ne dérange. Celui qui regarde beaucoup mais ne voit pas.
PS : Je sais désormais, grâce à ce livre, quel goût est supposé avoir le sperme : du lait périmé dans lequel auraient infusé des asperges. Voilà. Je ne sais pas ce que je suis censée faire de cette information, mais maintenant, elle vit quelque part dans un coin de mon cerveau.
Un "manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels" selon les termes de l'autrice, je dirais même un manifeste pour déculpabiliser les femmes et leur dire, ce que beaucoup savent déjà j'espère, qu'elles font ce qu'elles veulent avec leur corps. Les thèmes abordés sont nombreux (représentation du corps féminin, de l'organe sexuel féminin, des règles, du plaisir féminin, des pratiques sexuelles, ...) et le livre est découpé en chapitres avec un texte rédigé par Ovidie (d'environ cinq pages) suivi d'une planche dessinée par Diglee pour illustrer le propos. C'est frais, percutant, parfois très cru, mais très juste. Les femmes représentées sont de tous les âges, poids, formes, couleurs. C'est évidemment un regard d'homme hétérosexuel cisgenre que je porte sur ces sujets et le livre mais je l'ai trouvé très bien fait et pensé. Il ne me semble pas y avoir appris grand-chose mais il est parfois nécessaire d'enfoncer des portes ouvertes sur un sujet aussi important.
Un livre que j'aurais aimé avoir lu il y a dix ans!
J'ai vraiment adoré la formule essai/BD.
Aux antipodes de tous les livres, magasines, articles etc. qui disent aux femmes comment devenir des amantes parfaites, ce manifeste déconstruit les injonctions faites aux femmes au lit et dans la société.
À la fois drôle, simple et efficace, Ovidie et Diglee nous offre des pistes de réflexion, de manière décomplexée et déculpabilisante.
[15/20] Voici une bonne porte d'entrée pour questionner les normes de genre et réfléchir aux sujets féministes liés à la sexualité. Toutefois, cet essai, qui a, certes, le mérite d'aborder une multitudes de sujets, ne fait que les effleurer avec un ton qui m'a dérangée à plusieurs reprises. La fraîcheur apportée par les illustrations de Diglee m'a néanmoins permis de surmonter sans mal ma frustration !
des dessins justes, vrais, des réflexions intéressantes et toujours plus engagées. une superbe réussite !
ps : j'ai lu l'autre roman des autrices qui vient juste de sortir et qui n'est pas sur goodreads et qui s'appelle "Tu n'es pas obligée". UNE PEPITE. vraiment en ce moment j'enchaîne les romans féministes de qualité. je veux acheter ce roman et le distribuer autour de moi. et si vous pouvez, lisez-le et offrez-le aux plus petits.
Libres ! est un bel appel à ne pas se laisser dicter notre vie sexuelle et affective et à assumer ce que nous sommes dans un ton à la fois rafraîchissant, piquant et très plaisant. C’est un magnifique ouvrage où le ton tantôt militant, tantôt intimiste d’Ovidie s’associe à merveille avec les dessins sarcastiques et très justes de Diglee.
J'ai adoré la façon dont la sexualité est abordé dans ce livre, il met au coeur la condition des femmes dans ce domaine ! Intéressant et bien écrit je le conseille à toutes les filles !!
Les points positifs : - Les dessins de Diglee apportent une touche d'humour et sont très jolis. Souvent, ils expriment en quelques bulles le propos complet d'Ovidie. J'ai également apprécié la diversité des personnages de ses planches, notamment le couple de lesbiennes, elles sont trop mims. - J'ai trouvé que le chapitre "La burqa de chair" était parfait ! Ovidie relève, en cinq pages, toute l'hypocrisie qui se cache derrière le débat sur le voile en France. Elle conclue d'ailleurs ce chapitre par : "À poil ou en burqa, jamais le féminisme ne devrait être un prétexte pour s'en prendre aux autres femmes."
Les points négatifs : - Je pense que je ne suis pas le public visé. Le livre est sûrement très bien pour les adolescentes qui commencent ou vont commencer leur vie sexuelle, pour les femmes qui ont vécu jusqu'à présent sans jamais entendre parler du féminisme (coucou Maman) ou pour les hommes (vraiment, je leur recommande) mais pas pour une féministe trentenaire qui a déjà beaucoup lu sur le sujet. Les différents thèmes ne sont pas assez développés et, pour être honnête, je n'ai pas besoin d'une BD pour apprendre que je ne suis pas obligée de m'épiler la vulve si je n'en ai pas envie... Par contre, si ce livre avait pu remplacer les "Dico des filles" et autres délires que j'ai lus à l'adolescence, j'aurais gagné du temps ;) - J'ai trouvé que les données étaient un peu datées. Le livre est paru en 2017 (il y a 5 ans), je ne sais pas si les temps ont beaucoup changé entre temps ou si Ovidie utilise des exemples déjà un peu datés pour l'époque mais j'ai eu l'impression qu'une mise à jour (des études évoquées et des exemples notamment publicitaires ou de pop-culture évoqués par l'autrice) serait la bienvenue.
Si sur le fond les textes d'Ovidie ne nous apprennent pas grand-chose que nous ne savions déjà, c'est sa manière décomplexée d'aborder les divers sujets de cette BD qui en fait un ouvrage original et plein de fraîcheur. Sans toutefois oublier d'être sérieuses, Ovidie et Diglee usent d'humour pour nous ouvrir les yeux sur les contradictions effarantes qui constituent les fondements de notre sexualité. Ovidie vise juste lorsqu'elle dit que "percevoir l'absurdité de vouloir rendre son corps conforme aux canons de beauté ne suffit pas à pouvoir s'émanciper." Eh oui, le chemin est encore long et des ouvrages tels que celui-ci vont encore longtemps apparaître sur les rayons de nos librairies jusqu'à ce que l'on soit toutes réellement "libres !"
(3.5) C'est très surprise que je suis ressortie de la librairie graphique en main. C'est pas très souvent que je dépense mon argent pour autre chose que du roman. Mais son format un peu hybride m'a beaucoup intriguée, et le fait que je sois dans ma période lisons des trucs féministes n'a pas aidé. Les thématiques sont variées et intéressante. Le ton plutôt piquant se trouve justifié. C'est emprunt de subjectivité mais en même temps ça cible bien une réalité. La réalité. Les mots les plus tabous sont forcément prononcés et on apprécie. Je me suis pas forcément sentie super imprégnée par cet ouvrage mais il a le mérite d'exister ! En revanche, pas forcément d'accord avec certains des points abordés.
Deux-trois infos qui m’ont interpellée mais sinon rien de très novateur je trouve (même pour l’année de sa sortie). La verve d’Ovidie me plaît beaucoup, cela dit, j’ai franchement rigolé à certaines de ses réparties et des images convoquées.
Probablement une bonne entrée en matière quand on ne connaît pas grand-chose aux différents sujets du féminisme, mais ça survole beaucoup chacun des points présentés et c’est dommage. Ce n’était peut-être pas la forme finale espérée par ses autrices non plus.
Sympathique. Je n'ai pas appris grand chose de nouveau, mais je pense que si j'avais lu ça plus jeune au début de ma vie d'adultes (fin lycée vers 18 ans) cela m'aurait beaucoup aidé !
Comme pour beaucoup de personnes, ce livre m’avait tapé dans l’œil au moment de sa sortie, et je suis ravie de l’avoir lu ! Certes, il n’apprendra pas grand-chose à celleux qui ont déjà bien avancé sur le chemin du féminisme, mais c’est toujours très plaisant à lire, et surtout vous pouvez le recommander à tout votre entourage. Surtout aux femmes qui ont du mal à s’accepter comme elles sont : Libres ! peut être le point de départ parfait.
En une petite centaine de pages, ce livre adresse un bon nombre de sujets : la grossophobie et l’acceptation de soi, le tabou des règles, la bisexualité et le fétichisme que font les hommes des relations lesbiennes, l’invisibilisation des femmes de plus de quarante ans, le point G et le clitoris, la pilosité, la sodomie (et à quel point les hommes trouvent des arguments pour convaincre leurs compagnes, mais refusent catégoriquement d’essayer eux-mêmes…), mais aussi l’injonction à la performance, que ce soit au niveau de la taille des pénis ou du nombre de rapports et de positions à avoir.
Vous pourrez me dire que ce n’est rien de nouveau, mais c’est bien dit et surtout c’est juste. Le livre mentionne à plusieurs reprises les personnes transgenres et même intersexes, bien qu’elles soient appelées « intergenre » et que je ne suis pas certaine que le terme existe, en tous cas je ne l’ai jamais croisé… Mon seul petit regret sera le dernier chapitre, qui emprunte à Fifty Shades le titre « Cinquante nuances de conservatisme » pour parler justement de l’expansion des pratiques proches du BDSM. Mais cela sans faire le point sur les romans et films en question, pour justement expliquer qu’il s’agit de relations toxiques et abusives. Il me semble que ça aurait été l’occasion parfaite de rappeler que les productions culturelles contemporaines, mais aussi plus anciennes, ont la fâcheuse tendance à romantiser les comportements violents et toxiques dans une relation.
Les dessins de Diglee, qu’il s’agisse des illustrations ou des planches de bande dessinées, sont fabuleux. Ils illustrent parfaitement les textes, toujours avec humour mais sans manquer de dénoncer les travers de notre société occidentale. L’objet livre en lui-même est très beau d’ailleurs, il y a un réel travail de mise en page, avec des pages de séparation des chapitres qui donnent une impression très élégante et professionnelle !
À faire lire sans modération aux jeunes filles qui commencent à s’intéresser à la sexualité, et aux femmes qui ont encore du mal à l’assumer ou à en parler 🙂
Abonnée à plusieurs pages féministes sur les réseaux sociaux, j'ai vu plusieurs articles plutôt positifs traitant de ce livre. Intéressée, je l'ai immédiatement feuilleté une fois arrivé à la librairie. Le ton et le sujet m'ont définitivement plu et il s'est rapidement retrouvé sur ma table de chevet.
Le livre est découpé en quinze chapitres et j'ai été agréablement surprise de voir que chacun ne fait que cinq pages maximum. Le texte est aéré et ne donne pas cet impression de gros paquet trop souvent décourageant. Chaque chapitre se ferme sur une page de BD au ton satirique mais léger qui souligne l'agréable présentation de cette mise en page.
Comme je le disais, il y a donc quinze chapitres pour autant de sujets traités allant de mise en avant du pénis dans la société au dégoût des règles, en passant par la fascination pour les rapports lesbiens.
J'ai beaucoup aimé la justesse avec laquelle ils ont été traités. Les propos sont clairs, précis, justifiés et documentés, bibliographie à l'appui. Je me suis reconnue dans plusieurs des situations évoquées et me souvenu des questions et malaises que j'ai eus alors.
L'ensemble du manifeste est développé sur un ton humoristique qui ne casse pas pour autant le sérieux du texte. J'ai parfois eu l'impression que les auteures m'expliquaient directement, comme autour d'un verre. Je n'ai pas ressenti de jugements : l'ensemble expose et disserte simplement sur des faits de société.
On peut dire que le sujet est trop simplement traité mais je trouve que c'est justement ce qui permet une bonne entrée en matière, pour quelqu'un qui commence seulement à s'intéresser à la question de la liberté de la femme ou qui veut seulement mettre au clair certains points. Personnellement, je suis très intéressée mais je me sais trop peu renseignée pour m'impliquer d'avantage. C'est pourquoi j'ai beaucoup adhéré à ce manifeste qui m'a permise de mieux analyser beaucoup de situations de la vie quotidienne, de poser des mots sur des faits qui me gênaient et surtout de déculpabiliser pour la plupart.
Libres, c'est parler de sexe de manière totalement décomplexée, sans tourner mille ans autour du pot. Oui, le plaisir féminin et les règles existent et oui, on en parle. Pas avec les messieurs, bien sûr, qui se trouve choqués d'entendre de tels insanités dans la bouche de jeunes femmes. Ça fait sale, ça fait "pas bien". Comment ça, "pas bien"? Alors il faudrait que l'acte se résume à mener à l'éjaculation masculine puis dodo ? C'est une blague j'espère ?
Cet ouvrage tombe à pic dans une ère où l'on encore des vulves mal représentées dans les manuels de SVT. Si c'est pas ahurissants ça... À la fois ludique et plein de soutien, ce livre qui prend le format d'une BD mais les codes du roman, nous guide et nous fait voir que les possibilités que l'on a avec son corps sont infinies. Il suffit d'être ingénieux, d'écouter son/sa/ses partenaire.s, et d'en PARLER avec QUI L'ON SOUHAITE pour toujours CONTINUER À S'INSTRUIRE sur le sujet. Le sexe n'est pas sale. C'est la représentation datée et stéréotypée que vous avez en tête qui l'est.
Ce livre déconstruit de manière intelligente tous les a priori et les préjugés sur la sexualité (ces croyances qui vont toujours dans le sens des hommes...) et questionne la notion de couple, les fou en miettes pour rétablir une espèce de justesse dans tout ce fatras et punaise qu'est-ce que ça fait du bien ! Les thèmes abordés peuvent être traités de manière assez crus (je pense notamment à ce chapitre sur le sperme, à la fois risible et désespérant) mais toujours dans le but précis de soulever des incohérences, des inégalités etc. Et puis merde, de taper du poing sur la table pour dire que non, les règles ne sont ni sales, ni mortifère et que oui, on a le droit de s'aimer parce que c'est là qu'on peut vraiment commencer à aimer les autres. Un très bel ouvrage à mettre entre toutes les mains, jeunes et plus âgées, féminine mais surtout masculine.
Ovidie déconstruit beaucoup de comportements et d'injonctions que l'on a intériorisés. A la lecture de ce livre, je n'ai pu m'empêcher de ressentir de la colère et une profonde injustice. Mais cela m'a également permis de mieux me sentir sur certains points et d'arriver à me déculpabiliser de ne pas vouloir me soumettre à un bon nombre de diktats. Cela reste difficile mais c'est une pierre à l'édifice de ma construction personnelle.
De plus, le livre est très bien fait et les dessins de Diglee sont magnifiques !
Quelques citations qui m'ont marquées :
"Faut-il s'en prendre aux femmes sous prétexte de vouloir les libérer" (p.75)
" Si on parvenait enfin à envisager une pratique sexuelle dans un but pur de plaisir et d'excitation et non uniquement en termes de marchandage, cela nous ferait sacrément du bien" (p. 107)
" L'homme se doit d'être fort, expérimenté et trouve son plaisir dans la domination et l'avilissement de l'Autre. La femme n'a de valeur sexuelle que si elle a "peu servie"" (p124)
"On peut même être catholique intégriste et rêver de se faire prendre par quinze inconnus au bois de Boulogne [...] L'important n'est pas de vouloir changer dans la minute mais au moins de continuer à s'interroger et à s'autoriser à questionner notre environnement culturel" (p. 124)
On ne peut pas reprocher à cet ouvrage de ne pas aborder divers thèmes autour de la sexualité : de l'épilation à diverses pratiques, tout y passe.
Mais pour moi, si les illustrations sont sympathiques, le texte agréable à lire, c’est seulement un constat et ne va pas au-delà. Alors oui, je suis pour ce genre de livres, je suis contente que les femmes puissent trouver des informations aussi librement, mais pour moi, ce n’est pas le titre que je vais recommander en premier lieu.
La partie la plus agréable à lire pour moi fut la courte BD d’une page qui accompagne chacun des chapitres. C’est sympa à lire, mais ce n’est pas l’ouvrage à avoir dans sa bibliothèque selon moi. C’est trop rapide, cela ne cherche parfois pas plus loin qu’une constatation. Le message est : faites ce que vous voulez, écoutez-vous, c’est tout ce qui compte.
On retrouve bien les styles de Diglee et d’Ovidie, le langage un peu cru, le côté franc et honnête, l’humour aussi. Mais je m’attendais à plus d’informations, à peut-être une narration plus complète et adaptée aussi à celles et ceux qui découvrent la sexualité.
Pour moi, il manque des choses à ces courts chapitres. Un bon début en quelque sorte… Peut-être parce que la réédition est plus complète ?
Je m'attendais à une bande dessinée mais les planches de Diglee sont là pour illustrer les textes cinglants d'Ovidie.
Le manifeste aborde 15 thématiques différentes, injonctions et normes sexuelles communément imposées aux femmes dans notre société, pour mieux les expliquer et les déconstruire.
De l'apologie de l'épilation intégrale ou de la fellation comme ciment du couple, du tabou des règles aux bienfaits présupposés du sperme pour la santé (des femmes seulement, attention), en passant par les modes du polyamour et de la bisexualité (féminine seulement aussi), ce livre nous invite à prendre conscience et à nous questionner sur ces normes qui définissent notre sexualité, que l'on choisisse ensuite de les suivre, ou pas, en toute connaissance de cause.
J'en attendais plus mais j'apprécie et j'encourage ce genre d'initiatives !
On ne peut qu'apprécier la démarche de ce livre. Les propos sont certes un "premier pas" vers les concepts mentionnés. Certains n'apprennent rien en lisant ça ? Très bien, mais ça a le mérite d'être mis noir sur blanc .. Et si toutes les femmes se sentent libres et trouvent que ce livre ne sert à rien, j'aurai envie de dire tant mieux, mais m'est avis que c'est loin d'être le cas. Et messieurs, un peu de mise au clair est toujours nécessaire au vu des réactions que l'on peut souvent rencontrer. Le côté BD est peu exploité. Je pense que ce livre aurait pu aller plus loin dans le mix de l'écrit et du dessin. Il n'en reste pas moins que j'ai vraiment beaucoup apprécié sa lecture , les réflexions qui en découlent, la prise de conscience parfois A mettre dans les mains de tous les ados dans les écoles par exemple !
Objet surprenant à mi-chemin entre le plaidoyer féministe et la BD girly, Libres est un ouvrage absolument essentiel pour toutes les femmes. En tournant les pages on se sent soudainement moins seule, moins nulle, moins en conflit avec son corps. Ovidie et Diglee ont fait un boulot remarquable car on apprend pas mal de chose sur la sexualité, et surtout le message est clair : ne pas se culpabiliser et ne pas trop écouter les messages véhiculés par notre société. Non le corps de la femme n'est pas source de honte ; oui on peut se sentir libre dans ses baskets et faire ce qu'on veut, sans complexe.