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Pages volées

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Quand des pages entières de votre vie vous ont été volées, comment faire pour les retrouver, si ce n'est les écrire ?

Les parents d'Alexandra meurent dans un accident de voiture alors qu'elle n'a que huit ans. Elle est recueillie avec son frère par sa tante. Tandis qu'elle grandit entre premiers amours et amitiés adolescentes, un immense vide demeure en elle. Qui est-elle ? L'orpheline ? L'Ukrainienne ? La jeune fille qui aime les histoires ?

Vingt ans plus tard, alors qu'elle revient en Normandie, elle entreprend une enquête sur ce qui a permis sa survie : la langue, la littérature et l'écriture.

Un récit poignant sur ces continents intérieurs que nous habitons et qui nous habitent.

291 pages, Kindle Edition

Published August 23, 2024

33 people want to read

About the author

Alexandra Koszelyk

10 books19 followers

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Community Reviews

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Displaying 1 - 6 of 6 reviews
Profile Image for Priscilla.
701 reviews12 followers
August 27, 2024
Quelle joie de retrouver l'écriture poétique et les thématiques que j'avais aimées dans A crier dans les ruines, même si c'est sous la forme de non-fiction cette fois-ci.

Je trouve cela difficile de chroniquer cette lecture, l'autrice se met à nu devant nous à travers ces fragments d'écriture et qui suis-je pour commenter un vécu, des souvenirs, une dynamique nécessaire d'écriture pour repenser l'identité ?

Je ne peux que dire que j'ai lu lentement, quelques passages chaque jour, pour vivre le même rythme lent que cette naissance littéraire, pour laisser infuser les mots et les émotions. Car oui, des choses ont résonné en moi et est-ce que mon amour de l'esthétique de la ruine y est pour quelque chose ? La question des origines, de la langue maternelle qu'on ne parle pas, l'exil, les silences familiaux, tout cela me parle et c'est une jolie manière pour cet ouvrage de créer de nouvelles réflexions parmi les lecteurices, comme l'écrire a fait réfléchir l'autrice.

C'est une magnifique lecture sur l'écriture, l'identité, et encore bien plus, je sais que j'utiliserai probablement des extraits de cet ouvrage si je dois faire réfléchir sur certains sujets. Je ne dirai rien de plus, pour laisser chacun se faire une idée...
Profile Image for Nathalie Vanhauwaert.
1,087 reviews43 followers
January 18, 2025
C'est un récit très personnel entre l'autobiographie et l'essai.

Alexandra Koszelyk a perdu ses parents dans un accident de voiture très jeune, elle dit dans son livre "Je suis née à 8 ans 7 mois et 12 jours", jour du drame où elle se réveille seule dans un hôpital. Avant cela, oubli de tout souvenir.

Elle nous raconte sa dépossession, la difficulté de faire son deuil, ses parents étant déjà enterrés sans qu'elle puisse leur dire au revoir. Cette culpabilité, la douleur et l'absence trop difficile à vivre pour elle et son jeune frère.

Elle va découvrir le pouvoir rédempteur des mots en écoutant les chansons de Goldman puis dans les livres : Milan Kundera, Antigone, Gaudé... ces mots qui lui feront prendre conscience qu'une vie est possible malgré les deuils. Puis plus tard Joan Didion, Joyce Carol Oates, Camille de Toledo, Antoine Wauters.

Introspection, réflexion, peur de la transmission de ses peurs au moment de devenir mère, un livre encore "La mer noire " de Kéthévane Davrichewy dont une phrase résonne en elle "Ce qui compte c'est avancer sans se retourner" va être importante.

Elle est aussi en constante recherche de son identité, sur ce qui la définit, retrouver la vérité de ses origines en cherchant ses racines comme l'étymologie : la racine des mots et va commencer à écrire via son blog "Bric a book" et ensuite utiliser l'écriture pour lutter contre l'oubli.

Ecrire c'est un allégement, c'est donner du sens, naîtra "l'archiviste" , ses racines, sa langue maternelle : l'ukrainien, hommage à sa grand-mère. Lire et écrire pour oublier la mort et faire naître l'espoir.

Ce récit est touchant, écrit comme un journal, d'une justesse incroyable. L'écriture sensible, d'une grande sincérité nous emmène au coeur de l'intime. Elle parle des traumas de l'enfance, évolue de l'ombre à la lumière, fait remonter ce qui est enfoui en elle jusqu'à la libération en écrivant les pages de sa vie qui lui ont été volées.


Ma note : 9/10

Les jolies phrases

..La fiction m'aura apporté ce que je n'aurais pas pu vivre autrement.

L'image qu'on a de soi n'est pas l'image que les autres ont, mais laquelle est la plus vraie ?

L'enfant que je suis encore grandit dans un monde où l'adulte n'est pas fiable, pour une raison qui m'échappe encore. Celui-ci omet, tronque, maquille, falsifie et trahit la confiance accordée par l'enfant. Quel est cet aveuglement? Pourquoi agir comme si rien ne s'était passé ?

C'est sans doute cela, les ruptures. Un silence, puis une parole qui par la suite n'est plus jamais la même.

Et il y a de ça, dans ces chansons, une sortie de mon statut d'orpheline, qui m'apprend alors que malgré la douleur, l'absence et les deuils, une vie est possible, en dehors des cases que la vie nous impose. Et même si nous ne réussissons pas à rebondir, à nous extraire du chagrin ou de la douleur, le plus important est d'être nous-mêmes.

Les livres sont ces histoires qui me permettent de saisir que la vie est faite d'embûches dont il faut se relever.

Je porte un vêtement que personne ne voit, une chair tissée de mots dits qui se sont agglutinés au fil des générations. Á ma naissance, je n'étais donc pas nue, mais déjà enveloppée des roches compactes que je ne pouvais m'ôter. Sur les bâtiments romains est gravé le nom de leur fondateur, il en va de même pour nous, une épigraphe illisible inscrite sur notre front, et nous nous demandons comment la déchiffrer.

On fait avec, la douleur ne disparaît pas, la résilience est un concept qui permet de rassurer l'autre, de se dire que, malgré les traumatismes, la vie et la joie sont toujours possibles.

Tout l'intérêt de l'écriture réside là. Mieux se connaître soi, sans jamais arriver toutefois à se comprendre totalement, se remettre à l'écriture, à la création.

https://nathavh49.blogspot.com/2025/0...
Profile Image for Clelia LADINI.
575 reviews8 followers
September 18, 2024
4,5/5
Je remercie Stephane Leblanc, responsable des chroniqueurs de 20Minutes de m'avoir permis de lire ce livre.
Merci également aux forges de vulcain.
"Et puisque la littérature est un mouvement perpétuel, le texte se continue."
"Nous enterrons nos morts en les enveloppant d'histoires, des pages volées à l'oubli."
Voilà pourquoi je conseille ce livre:
Parce qu'avec ce livre, qui voit son processus d'écriture se dérouler sur une période quasiment équivalente à une gestation, l'autrice va réussir à poser des mots sur l'accident où ses parents ont perdu la vie, et où elle est son frère, seuls rescapés ont du vivre avec ce traumatisme. Une gestation pour renaitre, et pour mettre au monde ce livre. Une réelle plongée intimiste dans sa vie, sans pathos, sans voyeurisme, plutôt comme une dissection, certainement encore une forme de protection. Une analyse d'une extrême justesse, et sensibilité dans les mots que l'autrice manie tel un jongleur.

Parce que l'autrice a du se construire face au silence de sa famille. Face à ce silence sa première réaction a été également le silence, la lecture, l'apprentissage. Une forme de renaissance avec cette fois la parole, et l'écriture. Comme dans le processus d'apprentissage d'une langue, le silence, l'intériorisation est nécessaire, avant l'expression.
Le processus de construction d'une identité est très complexe, et surtout très personnelle, unique. Avec ce livre l'autrice nous donne les clés de lecture de ses livres . Il ne s'agit plus de personnages, mais bien de personnes et de faits.
Mon ressenti personnel lors de la lecture: Ce livre a été lu avec une forte émotion, la gorge nouée, le souffle court, comme en apnée. C'est un travail méthodique réalisé par l'autrice, à son rythme, avec plusieurs "relectures", pour analyser complètement, son vécu, son ressenti, ce qui depuis ce jour à fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui, sa "Construction".

I would like to thank Stephane Leblanc, 20Minutes columnist, for allowing me to read this book.
Thanks also to Forges de Vulcain.
“And since literature is perpetual motion, the text continues.”
“We bury our dead by wrapping them in stories, pages stolen from oblivion.”
That's why I recommend this book:
Because with this book, which sees its writing process unfold over a period almost equivalent to a gestation period, the author will succeed in putting into words the accident in which her parents lost their lives, and in which she and her brother, the only survivors had to live with this trauma. A gestation period to be reborn, and to bring this book into the world. A real, intimate dive into her life, without pathos or voyeurism, more like a dissection, certainly still a form of protection. An analysis of extreme accuracy, and sensitivity in the words that the author handles like a juggler.

Because the author had to come to terms with the silence of her family. Her first reaction to this silence was also silence, reading and learning. A form of rebirth, this time with words and writing. As in the process of learning a language, silence and internalization are necessary before expression.
The process of building an identity is highly complex, and above all highly personal and unique. With this book, the author gives us the keys to reading her books. It's no longer about characters, but about people and facts.
My personal reading experience: I read this book with strong emotion, my throat tied, my breath short, as if in apnea. It's a methodical work carried out by the author, at her own pace, with several “re-readings”, to analyze completely, her experience, her feelings, what since that day has made her what she is today, her “Construction”.
Profile Image for Matatoune.
630 reviews29 followers
September 17, 2024
Pages volées, ce récit est le livre le plus intime d’Alexandra Koszelyk. À partir de réflexions personnelles sur la littérature et sur ses choix d’écriture, sa voix, trouvée au cours d’une retraite littéraire, émeut terriblement tant elle se confie avec courage et émotions.

« Me remettre en écriture comme on irait se calfeutrer dans un monastère. »

Une question d’une autrice, lors de sa résidence littéraire en Normandie renvoie Alexandra Koszelyk directement au sens de son écriture. En lui demandant si grâce à elle, elle va à l’origine des choses, la réflexion peut cheminer. Après quatre romans, la rédaction de son journal livre ses constats bruts sur son identité, son enfance et la façon dont elle a grandi et appréhendé sa vie adulte.

« Sans cordon, sans corps non plus, un lien plus profond persiste. C’est lui que je veux sonder, aller fouiller, remuer la vase et ne plus nager dans une eau stagnante, mais qu’au contraire cette source redevient vivante, enrichit de toute cette boue grouillante de vie. »

Ce récit est attachant, touchant et extrêmement émouvant. Ce n’est pas une catharsis, ce sont des réflexions intimes, bouleversantes, notées au fil de son repli en soi. Il renvoie à l’universalité, à notre position par rapport à nos propres failles, nos propres combats, nos propres signifiants. « Parce que sans ces failles n’existeraient pas ces continents en nous. »

Enfance
La narratrice confie son vécu lors du décès de ses deux parents dans un accident de voiture, devenue orpheline dès 8 ans. Arrivée à l’âge adulte, l’écriture tient une place maîtresse dans son univers. Cette résidence littéraire fera surgir la possibilité d’écrire « Je », loin d’une fiction rassurante, pour lui permettre de trouver toutes les facettes de sa voix singulière. « L’autofiction pour déposer et ne plus répéter.«

Cette voix la ramène à l’enfance, aux champs, aux forêts, aux lieux du grand-père mais aussi de l’autre côté de son identité avec sa grand-mère, si particulière, la cultivatrice qui souhaitait implanter sa famille dans sa terre d’exil.

Sa passion
Alexandra Koszelyk raconte sa passion pour la littérature qui lui a permis d’apprendre à vivre. « Les livres me font fuir la réalité pour respirer. » Elle dissèque la place de la lecture dans sa vie, la façon de s’en saisir pour se dessaisir de tout ce qui alourdit son histoire, de tout ce qui empêche. Elle se livre corps et âme dans ce journal intime pour mieux se libérer du silence et de son mutisme.

Le texte d’Alexandra Koszelyk est courageux, sans complaisance et en toute simplicité, avec beaucoup de sincérité. Elle détaille les « piquets » de sa vie qui lui ont permis cette introspection au fil des jours pour faire tomber les masques de la fiction et trouver la force d’exprimer une autre façon de raconter l’intime.

Un vrai coup de cœur !
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/20...
Profile Image for Lucie Fvz.
248 reviews7 followers
January 23, 2025
Incontestablement, l'autrice a un vrai talent d'écriture et s'il y a bien une chose qu'on ne peut pas lui enlever, c'est sa poésie si délicate et poignante. Alexandra Koszelyk revient sur la mort de ses parents, accident de voiture tragique survenu lorsqu'elle avait 8 ans. Il ne s'agit pas vraiment d'un roman mais plutôt d'une sorte de journal intime dans lequel elle narre des souvenirs épars, utilisant l'écriture comme exutoire.

Mon travail de fin d'études avait pour objet l'écriture. Initialement, je rêvais de traiter l'écriture thérapeutique mais cela aurait été sortir des sentiers battus. C'est donc un thème qui m'a toujours animée. Cependant, dans "Pages volées", j'ai eu l'impression que l'autrice cherchait à panser sa peine avec l'écriture sans rien transmettre au lecteur en retour. Ou alors, je suis peut-être passée complètement à côté du sujet ? J'ai ressenti une mise à distance alors que l'empathie ne m'a pourtant pas quittée durant ma lecture. Cette étrange ambivalence m'a dérangée. Je comprends parfaitement la démarche d'Alexandra Koszelyk que je salue mais je m'interroge sur son envie d'être publiée. Qu'a-t-elle cherché à transmettre ? Quel message ? Quels apprentissages ? Hormis la beauté de la poésie et le partage de sa souffrance, je ne vois pas.

C'est donc tristement que j'ai abandonné ma lecture peu avant la fin. Ces souvenirs épars ont eu raison de mon engouement et de ma patience. L'autrice a indubitablement orienté ce roman comme un exercice cathartique et je salue son courage. Hélas, je ne me suis pas du tout sentie happée ni emportée par son histoire telle qu'elle a choisi de nous la partager.

Mon avis : https://adopteunlivreblog.wordpress.c...
Profile Image for Mélanie.
912 reviews188 followers
September 9, 2024
Comment la littérature peut donner une respiration dans une vie pleine de fracas ? Alexandra Koszelyk se raconte, sur la perte de ses parents à sa quête d'identité dans un roman proche du journal, au plus près des émotions et des réflexions qui construisent chaque jour la femme qu'elle est.

Néanmoins j'ai eu l'impression que le roman n'avançant pas et ayant le sentiment de relire la même chose narrée différemment. La forme du journal veut ça, mais je n'y est pas été sensible dans ce cas de figure.
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