Voyager ne sert à rien. Pourquoi choisir les chemins de traverse, s’engager dans les replis accidentés du Caucase ? En parcourant à pied l'Arménie et la Géorgie, Clara Arnaud revient à l'essentiel. Au rythme de la marche, les pas claquent, ceux du cheval répondent, et la pensée chemine, loin de la cacophonie et de l'urgence du monde.
Un très beau livre. A la fois un livre de voyage qui nous laisse voir en pointillé le périple du sud de l'Arménie au nord de la Géorgie, la Touchétie, mais aussi une réflexion sur l'acte du voyage (qui, "au contraire des vacances, ne se doit ni d'être agréable, ni reposant.") Beaucoup d'émotion au fil des rencontres avec 2 peuples marqués par les guerres ; le voyage se déroule en 2016, on s'imagine la détresse que doit être celle de ces Arméniens aujourd'hui après la perte du Haut Karabagh. Des pages superbes sur la relation avec Boy et Davaï les chevaux arménien et géorgien. Des pages qui prennent aux tripes à la description des passages en montagne rendus extrêmement dangereux pour Clara et Davaï par la météo, l'altitude, le terrain. De très belles réflexions sur l'écriture : "En photographiant, on ne se contente pas de "saisir un instant", on intervient sur une situation, modifiant les comportements de ceux-là mêmes dont l'on cherche à capter la spontanéité. L'écriture me parait bien plus respectueuse du moment : elle entre en jeu a posteriori, n'interfère pas directement avec son sujet. On n'écrit pas une scène au moment où on la vit, on la reconstitue par la suite, dans un savant dosage de souvenirs, d'imagination, d'interprétation et de poésie. " "L'écriture est aussi le lieu de toutes les libertés, celles que l'on s'autorise par rapport au réel, en reconstituant, interprétant, travestissant, embellissant."
Vivante évocation de la nature et des hommes de ces contrées sauvages, ce livre fait vraiment voyager. Trop de maladresses de style cependant, voire de fautes de français, et une ponctuation erratique fort gênante. Au milieu de tout cela, quelques pépites: des phrases qui sonnent admirablement juste.
Un joli récit, de jolis liens tissés. J’ai apprécié découvrir le voyage avec ces deux compagnons aux tempéraments différents. Cependant, il est parfois difficile de réellement imaginer les ambiances et d’en être imprégné, les sous-chapitres sautant un peu du coq à l’âne, il est donc difficile de suivre le fil du voyage.
Clara Arnaud choisit de partir visiter le Caucase (Arménie, Géorgie) à pied, avec un cheval pour porter ses affaires. Elle fait face à l'incompréhension des locaux: pourquoi est-elle seule? Où est son mari? Pourquoi ne monte-t-elle pas sur le cheval? Elle parle quelques phrases de russe et raconte ces pays, leurs habitants, les frontières, les guerres. Non seulement le sujet abordé est très intéressant, mais la langue utilisée l'est tout autant. Très poétique, parfois incluant totalement le lecteur, sous la toile de tente et la pluie, parfois l'excluant complètement. Un coup de cœur, une ode au voyage, une ode à la vie en marge.
Un super livre de voyage qui donne envie de partir avec 3 fois rien. J’aime beaucoup l’écriture de Clara Arnaud et sa manière d’appréhender le monde qui nous entoure.