En débarquant dans un village perdu de la côte écossaise, Christopher Runyard est convaincu que sa présence n’est due qu’à un malentendu. Immédiatement subjugué par cette baie hors du temps, il ignore que, voilà des siècles, une tragédie s’y est déroulée au nom d’un secret qui n’a rien d’une légende. Depuis, l’onde de choc du drame n’en finit pas de provoquer rivalités et intrigues, chacun cherchant à s’approprier la clé du mystère. Ces derniers temps, les habitants meurent de façon suspecte, et Runyard est le prochain sur la liste. Pour survivre à cette énigme qui vire à la malédiction, il va devoir découvrir qui est digne de confiance, et répondre aux deux seules questions que nous devons tous nous poser un jour : qui sommes-nous au fond, et que valons-nous réellement quand la tempête se déchaîne ?
Ce roman mêle habilement suspense et atmosphère mystérieuse, en plongeant le lecteur dans un village où le passé continue d’imprégner le présent. L’intrigue, centrée sur un secret ancien qui déchire la communauté, invite à réfléchir sur la confiance, la loyauté et les vérités cachées.
J'aurais voulu mettre 3,5... Personnellement, je trouve que, même si le style littéraire permet une lecture rapide et facile, il y a quelques longueurs... et un petit manque de profondeur sur certains points... Malgré tout, l'histoire est intéressante... quoique la fin, à mon sens (et ça n'engage que moi) est un peu rapide et décevante... J'aurais aimé plus de flash back... que la connexion type réincarnation entre le personnage principal et son ancêtre soit plus approfondie... que l'aspect "historique" de la baie soit développé plus amplement... je reste un peu sur ma faim... Il y a pourtant vraiment de très bonnes choses...
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Dans « J’ai commencé par mourir », nous sommes sur une côte sauvage écossaise, là où le vent chante des ballades anciennes. En ces lieux se trouve un village oublié, perdu entre ciel et mer. Ses toits sont battus par les embruns, et les murs de pierre racontent des histoires que seuls les cœurs attentifs peuvent encore entendre. Les chemins de terre serpentent entre des falaises abruptes, où l’océan vient frapper avec une constance presque tendre, comme un vieil ami qui revient sans cesse. Ici, tout est silence et murmure. Le jour, la pâle lumière du nord danse sur les vagues, et les montagnes lointaines se drapent de brume comme d’anciennes reines endormies. Le vent passe entre les cimes déchirées, jouant des mélodies secrètes pour ceux qui savent écouter. À la nuit tombée, les étoiles s’allument, si proches qu’on croirait pouvoir les saisir du bout des doigts. C’est un lieu hors du monde, où les battements du cœur suivent le rythme lent des marées.
En 1668, dans ce village modeste de pêcheurs, le temps s’est arrêté. Seamus, sauve un livre avant une catastrophe annoncée. « Chacun à leur tour, à travers ce document qu’ils enrichissaient au fil de leurs existences, tous furent les gardiens du trésor des lieux, les protecteurs de la véritable nature de la baie. ». Ici, les légendes comme les secrets se transmettent de père en fils et sont gardés dans un silence éternel qui enveloppe tout.
La mer se retire, laissant sur le sable des empreintes éphémères, comme les pas des ancêtres qui auraient traversé les sentiers en rêve. Nous sommes de nos jours. Christopher Runyard s’enfonce dans les terres écossaises pour rejoindre la côte ouest, dans le petit village cité plus haut. Il a hérité d’une propriété en ces lieux où demeurent trente-deux habitants…Peu de gens vivent encore ici, mais les âmes de ceux qui sont partis semblent hanter chaque coin de rue. Dans l’air flotte peut-être l’odeur de tourbe brûlée, mêlée à celle des algues mouillées. Un vieux phare, érigé comme un gardien solitaire, continue de balayer l’horizon de sa lumière vacillante, comme s’il guettait encore le retour de navires oubliés.
Pourquoi ? Comment ? C’est précisément ce que Christopher cherche à savoir et l’objet de son voyage. Ce qui est certain c’est que les précédents héritiers sont morts et que le titre du roman de Gilles Legardiner, « J’ai commencé par mourir », donne une idée de ce qui attend Christopher.
L’enquête va être compliquée. Ces trente-deux âmes vivent aussi enracinées que les chênes tordus par les ans, leurs visages burinés par le froid et les tempêtes, leurs regards durs comme les pierres. Les habitants ne parlent pas, ou si peu, et quand ils le font, c’est d’une voix basse. Ils gardent leurs histoires comme on garde un secret précieux, leur méfiance est tissée de légendes et de prudence. Autant dire que l’arrivée de cet étranger n’est pas du goût de tout le monde. Ici, rien ne change, et ils veillent à ce qu’il en soit toujours ainsi. La nouveauté leur est étrangère, presque hostile, comme une ombre qui menace de détruire l’équilibre fragile qu’ils ont bâti au fil des siècles. Ici, on ne s’immisce pas dans les affaires des autres. Ce qui se passe derrière les murs reste derrière les murs, mais Christopher pose beaucoup de questions. Il aura l’immense honneur d’affirmer « J’ai commencé par mourir », plusieurs fois.
Voici le décor planté et l’intrigue posée. Vous l’aurez deviné, « J’ai commencé par mourir » est un roman d’atmosphère. Ce village, on le sent sous la peau, comme une histoire qu’on aurait oubliée, mais que l’auteur nous murmure, pour qui veut bien l’écouter. Ces lieux possèdent un charme piquant. C’est une beauté qui ne se donne pas au premier regard, qui se cache dans les détails tout au long du récit, dans la lumière vacillante d’un feu derrière une fenêtre, dans la brume qui s’élève doucement au petit matin. Le roman nous enveloppe comme un plaid et donne envie d’y rester blotti.
Cependant, ne vous trompez pas, en sus de l’atmosphère et de l’intrigue, vous pourrez compter sur le formidable sens de l’humour de Gilles Legardinier pour vous faire éclater de rire. Si vous l’avez déjà rencontré, vous connaissez son regard malicieux et son sourire toujours prêt à éclore. Son humour est une flèche précise qui touche toujours sa cible. Il maîtrise l’art des dialogues comme personne. Chaque échange qu’il couche sur le papier semble tiré d’une conversation qu’on aimerait avoir, pleine de verve, et de réparties imprévisibles et si finement trouvées.
Il sait capter l’essence des échanges humains, ces moments fugaces où tout se joue en quelques phrases, et il les transforme en véritables joutes verbales. Ses personnages s’affrontent par la parole comme dans un duel d’esprit, où le dernier mot n’est jamais une victoire absolue, mais plutôt un clin d’œil subtil à une vérité plus profonde. Il excelle à jongler avec les mots, leur donner des couleurs inattendues, souvent drôles, toujours percutantes.
Dans « J’ai commencé par mourir », les dialogues sont des danses, des feintes et des pirouettes, où chaque phrase esquisse une nouvelle facette de ses personnages, les rendant instantanément vivants et attachants. Il a cette rare capacité à faire rire avec profondeur, à allier le comique et le plus « grave ». Sous l’humour, il y a toujours une réflexion plus vaste, un regard lucide, mais jamais cynique sur l’humanité. Sa plume célèbre la complexité des relations humaines avec une tendresse espiègle, révélant les failles et les forces des êtres par le biais d’un bon mot ou d’un sous-entendu parfaitement placé.
Gilles Legardinier est de ceux qui écrivent comme on tend une main, avec bienveillance et un sourire au coin des lèvres, tissant des récits où l’humain occupe toujours le premier plan. Son humour est subtil, jamais forcé, comme une étincelle qui éclaire même les moments les plus sombres. Il sait que la vie, dans toute sa complexité, a besoin d’être abordée avec légèreté, mais aussi avec un respect profond pour les êtres qui la peuplent. Ses valeurs sont palpables à la lecture de « J’ai commencé par mourir », l’humanité, la solidarité, l’amour sous toutes ses formes, et une foi dans la bonté des gens, même quand le monde vacille. Ce n’est pas qu’il ignore les zones d’ombre, loin de là, mais il croit fermement que l’espoir, l’humour, et la tendresse peuvent toujours l’emporter.(voir la partie « Et pour finir ») Et sous la surface de ses mots, transparaît toujours un regard empathique, celui d’un écrivain qui comprend profondément les failles, les forces et les beautés de l’âme humaine.
Il n’a rien à prouver, son écriture est un prolongement naturel de son être : généreuse, sincère et lumineuse.
Sympathique mais sans plus. En effet, la première moitié est vraiment intrigante, avec des rebondissements, des personnages haut en couleur, un petit coin de terre écossais battu par le vent, le froid, la pluie, son atmosphère faite de légendes et de drames survenus des siècles auparavant. Le couple est "charmant", même si on peut reprocher à Gilles Legardinier de créer un peu (quand il ne fait pas de la chick lit) le même genre de héros : le type gentil et normal, plein d'humour face à la fille badasse capable de se battre et de mettre à terre les méchants.
Seulement, j'ai trouvé que le dernier tiers s'effilochait... l'intrigue retombe quelque peu, s'étire, et le rythme souffre de ce manque de souffle. Alors, l'histoire oui, est divertissante, mais c'est un roman que l'on oublie quelques jours après l'avoir lu.
Une énigme bien ficelée qui ne ressemble pas aux autres romans. Dans un petit village écossais, tous ses habitants sont liés, ils sont tous propriétaires par descendance. Christopher débarque alors, ne sachant pas dans quoi il s’aventure. Manquant de peu de perdre la vie à cause d’un écureuil, il apprend que ses prédécesseurs sont mystérieusement morts. Les autres habitants se méfient de lui. Petit à petit, il va dénouer les fils pour comprendre les secrets qui pèsent sur ce village.
Je me suis ennuyée absolument tout du long... c'est pourtant bien écrit, comme tous les romans de l'auteur que j'adore habituellement. Il y a des longueurs et des lenteurs, c'est parfois brouillon... Bref il a fait beaucoup mieux !
Gilles Legardinier, connu pour ses récits touchants et souvent teintés d'humour, nous offre avec "J'ai commencé par mourir" une œuvre qui s'éloigne des sentiers battus de la comédie pour plonger dans les profondeurs du mystère et du suspense. Dès les premières pages, le lecteur est introduit à Christopher Runyard, un protagoniste en quête de réponses, qui débarque dans un village perdu de la côte écossaise, persuadé que sa présence n'est qu'un malentendu. Cette installation, qui pourrait sembler banale, s'avère rapidement le point de départ d'une aventure teintée de secrets anciens et de tragédies récurrentes.
Le village, avec son ambiance à la fois pittoresque et troublante, devient un personnage à part entière. Legardinier excelle à peindre des paysages à couper le souffle, où la mer tumultueuse et les falaises abruptes contrastent avec la tranquillité apparente des habitants. Pourtant, derrière cette façade sereine se cache un passé lourd de conséquences : des siècles de rivalités et de conflits sont liés à un secret qui continue d'empoisonner la vie de ceux qui y vivent. Les descriptions minutieuses de l'environnement renforcent l'atmosphère inquiétante qui imprègne le récit, créant une tension palpable à chaque page.
Alors que Runyard s'efforce de s'adapter à ce nouveau cadre, il se rend rapidement compte que les habitants ne sont pas seulement réticents à l'accueillir, mais qu'ils sont aussi profondément marqués par des événements tragiques. La mort mystérieuse de plusieurs villageois éveille les soupçons et soulève des interrogations. Runyard, qui se retrouve rapidement sur la liste des victimes potentielles, doit apprendre à naviguer dans un réseau d'intrigues et de faux-semblants. Qui peut-on vraiment croire dans ce village où chaque regard semble porter un jugement, où chaque sourire cache un secret ?
L’intrigue se déroule comme un véritable puzzle, chaque pièce révélant davantage la complexité des relations humaines. Legardinier joue habilement avec les attentes du lecteur, introduisant des retournements de situation qui ne manquent pas de surprendre. Les personnages sont finement esquissés, chacun avec ses propres motivations et traumatismes, rendant la quête de Runyard d'autant plus captivante. Au fur et à mesure que l'histoire progresse, la tension monte, et le lecteur est entraîné dans une spirale d'émotions qui va bien au-delà du simple suspense.
Ce qui distingue particulièrement "J'ai commencé par mourir", c'est la profondeur des thèmes abordés. À travers les épreuves que traverse Runyard, Legardinier soulève des questions fondamentales sur l'identité et la valeur de l'être humain. Qui sommes-nous réellement lorsque notre vie est menacée ? Que révélons-nous de nous-mêmes face à l'adversité ? Ces réflexions résonnent fortement, invitant le lecteur à une introspection personnelle tout en étant absorbé par le récit.
Dans un style qui allie clarté et richesse d'évocation, Legardinier parvient à créer une atmosphère immersive, captivant le lecteur de bout en bout. "J'ai commencé par mourir" n'est pas seulement un thriller, mais une exploration profonde des relations humaines, des secrets du passé et des luttes internes.