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Nos insomnies

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"Comme toutes les familles, nous avions un secret. Ce secret, c'était que la nuit, nous ne dormions pas." Dans un village de l'Essonne, à la fin des années 1990, une petite fille grandit au sein d'une famille en apparence sans histoires. Pourtant, elle perçoit confusément une menace. Il y a d'abord ce secret familial bien gardé, ces insomnies qui rendent les journées électriques. Il y a ces mots redoutables - lotissement, couloir aérien - qui résonnent comme de mauvais augures. Et puis il y a le père, irascible et distant, qui demeure un mystère pour la fillette. À mesure que les mois passent, le huis clos familial se fait oppressant. Jusqu'à ce qu'un drame survienne, que personne ne nomme... Ressuscitant le monde de l'enfance et son inquiétante étrangeté, Clothilde Salelles explore dans Nos insomnies la question du tabou et le pouvoir ambivalent des mots, destructeurs et salutaires.

256 pages, Paperback

Published January 9, 2025

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Displaying 1 - 8 of 8 reviews
Profile Image for cam.
116 reviews15 followers
July 14, 2025
Je suis un peu mitigée à propos de ce livre.
J'ai trouvé pas mal de familiarités dans le portrait de ce père absent quand il est là, présent lorsqu'il n'est pas là, et dont l'existence est anxiogène. C'est pour ça que je l'ai lu. J'ai apprécié la fin, la douceur, mêlée d'admiration et de reconnaissance avec laquelle l'autrice parle de sa mère. J'ai trouvé quelques réflexions intéressantes au cœur du livre, celle par exemple sur une gestion genrée du deuil (avec des garçons "perturbés" qui peuvent perturber en retour le quotidien autour d'eux, alors que la narratrice est "épargnée" et disparait avec ses interrogations et ses incompréhensions dans le silence qu'on lui impose).
Pour autant je n'ai pas réussi à accrocher totalement. D'abord à cause de la narration, à la fois absente et présente elle aussi. Le roman est constitué d'un ensemble de souvenirs et scènes familiales qui lui confèrent une dimension intime très importante, mais pas grand chose ne se passe, à tel point que j'ai parfois eu l'impression de lire un témoignage plus qu'un roman. En raison de l'écriture aussi, dont les phrases simples, à la grammaire et au rythme simples, nourrissant des images simples et accessibles à la plupart des lecteurices (celui du quotidien d'une famille de classe moyenne dans un village gagné par l'extension urbaine), sont perlées de mots compliqués, dont j'avoue n'avoir que rarement compris le sens, dans le but très certainement de donner à la prose une densité et une poésie, mais avec pour moi un effet dictionnaire plutôt qu'autre chose.
Petit raté pour ma part donc, mais je suis sûre que les lecteurices ayant fait face aux mêmes évènements pourront y trouver du réconfort.
Profile Image for Alain GROSMAN.
98 reviews
May 29, 2025
[FR] Clothilde Salelles use d’un écrit aux termes choisis révélant une culture du verbe et des mots pour décrire avec précision et justesse la vie qui semble bien rangée d’une famille de banlieusards… même si ceux-ci vivent autour de leurs insomnies mais aussi de ce qui fait leur vie : les turpitudes quotidiennes comme les fractures irrémédiables !
[EN] Clothilde Salelles uses carefully chosen language revealing a culture of words and words to describe with precision and accuracy the seemingly orderly life of a suburban family... even if they live around their insomnia but also around what makes up their life: the daily turpitudes as well as the irremediable fractures !
Profile Image for Mag.
497 reviews26 followers
June 3, 2025
Un huis-clos familial feutré, traversé par une écriture subtile, profonde et apaisante. Un texte original qui parle de l’absence raconté à travers le regard d’une enfant, et du mystérieux halo qui entoure le monde adulte.
Profile Image for Laurent.
433 reviews4 followers
March 11, 2025
Une (trop?) belle écriture pour un hymne touchant à un père encore plus absent quand il était présent.
Profile Image for Amandine_crt.
238 reviews1 follower
March 14, 2025
J'ai aimé, je crois. J'aime le fond mais la forme m'empêche d'avoir une lecture fluide. Un peu dommage parce qu'il avait tout pour me plaire.
Profile Image for Nathalie Vanhauwaert.
1,087 reviews43 followers
July 24, 2025
Direction dans un petit village de banlieue d'Essonne fin des années 90, un petit pavillon, une famille, un père, la mère, des jumeaux et la narratrice âgée de 9 ans. Elle va nous raconter sa famille, son quotidien et le secret, sujet tabou qui entoure la famille: ce secret est que "la nuit, nous ne dormions pas".

Ce récit c'est le quotidien, des fragments de vie qui nous sont racontés à hauteur d'enfant mais avec une langue maîtrisée, un vocabulaire savamment choisi, un texte littéraire porté par la langue.

Il ne se passe rien de particulier, juste des fragments de vie, elle écoute la nuit les bruits des parents insomniaques, nous décrit l'ambiance "lourde", anxiogène en inventant une langue avec 'journédificil" "maldedos" "chutpapadort" mais aussi un peu plus tard les éléments perturbateurs comme "lotissementd'àcôté" "bruitsd'travaux" "couloiraérien" " cesfoutusavions".

Une famille où personne n'est nommé, juste ces amies d'enfance Marion et Julie chez qui la vie prend une tout autre forme. Chez elle pas de "méparents" "papamaman", c'est "monpère" "mamère", un père qui est là sans l'être, qui s'isole dans son cagibi la journée, qui part promener la chienne. On sent au fil des pages qu'un drame se trame.

Seul moment de répit, les vacances, une certaine normalité en camping mais chaque année est la répétition des précédentes jusqu'au drame.

Difficile enfant de mettre des mots sur ce qui est ressenti quand on ne parle pas dans la famille, même lorsque le drame aura lieu, on ne parle pas sur "cequisépassé" ni du "commentçasépassé".

Ce manque de mots destructeurs deviendra un jour enfin salutaire et salvateur. Un très beau roman porté par la langue, l'écriture est parfaitement maîtrisée, les mots excessivement bien choisis.

Ma note : 8/10


Les jolies phrases

Sans doute avais-je déjà conscience que les choses devaient être verbalisées pour exister.

Tandis que moi, je poursuivais ma non-existence sans mots pour la raconter.

Ce qui était grave pour les adultes ce n'étaient pas les évènements en tant que tels: c'était que les choses ne se déroulent pas comme ils l'avaient prévu.

Les malheurs des adultes ne venaient pas des choses en elles-mêmes, mais de l'écart entre ce qu'ils avaient programmé et ce qui advenait, de cette distorsion entre la petite image qui flottait dans leurs têtes et ce que la réalité leur réservait.

Au milieu de la nuit, je sentais encore un peu de colère, ses flammes se rallumaient ; alors je me concentrais sur cette idée - ma colère existait dans le monde, elle était même, peut-être, justifiée aux yeux de ma mère - et, en me blottissant contre elle, je finis par m'endormir dessus.

Les mots étaient des fauves auxquels on avait rendu leur liberté. Cette liberté était vertigineuse.

https://nathavh49.blogspot.com/2025/0...
Profile Image for Virginie.
222 reviews4 followers
June 3, 2025
"Une image surtout était un antidote à l'insomnie, image, qui n'était pas, elle, un souvenir : je marchais dans la forêt, jusqu'à ce que les trouées de la clairière s'ouvrent à moi. Sous la voûte arborée, cisaillée par des fresques d'ombres et de fragments de soleil, se trouvait une harde de biches et de cerfs, l'encolure palpitante, soufflant et caressant du sabot le sol jonché de feuilles de la même couleur cuivrée que leur pelage. Ils observaient le fauve assis face à eux, les yeux affûtés, le fauve seul, sans laisse ni collier. Les deux camps étaient plongés dans un échange de regards silencieux, un échange traversé par un frisson de réserve et de fascination.
Les insomnies ne dépendaient plus de ce qui se tramait dans la pièce d'à côté, des respirations, des râles, des murmures, des glissements crépusculaires, ... de cet univers étrange qui n'existait qu'en nous, que nous ne partagions avec personne. Elles n'étaient plus un secret. Elles pouvaient être domptées"
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