« Naît en moi le projet d’écrire sur le skate, naît le désir de retourner les peurs superposées, la violence d’un ancien amoureux qui a teinté toutes mes relations subséquentes, qui a étendu son terrain de jeu tentaculaire jusqu’aux confins de mes luttes intimes. Alors Oui, pour ce que ça représente à l’intérieur et à l’extérieur de moi : Renversons le straight park. ». Pour combattre l’anxiété, Gabriel passe ses journées dans les skateparks, ces arènes hétéronormées où il apprivoise l’autre en le photographiant, puis consacre ses nuits à toutes sortes d’excès. Mais la rencontre d’un skater au nom familier brise le rythme de cet été caniculaire montréalais et l’entraîne dans un récit rocambolesque qui le force à revisiter les terreurs du passé : les hommes, les normes de genre, les traumas familiaux et la violence conjugale. Dans une écriture explosive ponctuée d’images intimes, l’auteur examine les tensions qui se nouent en soi quand tout s’oppose – le jour et la nuit, les straights et les queers, la sobriété et l’ivresse, l’autocompassion et l’autodestruction, l’amour et la domination – pour tenter de se réparer des relations toxiques et atteindre une sorte de ravissement.. Gabriel Cholette est auteur et docteur en littérature médiévale. Inspiré par les manuscrits du Moyen Âge, il crée des formes brèves en les liant à des images, telles des enluminures modernes. Son premier livre, Les carnets de l’underground (Triptyque 2021), a été traduit en anglais (House of Anansi, 2022) et réédité en France (Le Gospel, 2023). En peu de temps, il s’est imposé comme une voix essentielle de la littérature queer au Québec..
4.5 ⭐️ Absolument fan des photos qui accompagnent les récits.
« Mes cordes sensibles vibrent de sympathie, creusent dans mon corps une fosse d’adolescent où saisir les doléances de mon père et, dans pas longtemps, dans vraiment pas longtemps, les reproduire. »
C'est un livre sur le pouvoir de l'écriture alors forcément ça m'a plu: l'auteur postule l'existence, à travers la littérature, d'hétérotopies et de lieux utopiques qui peuvent advenir par le travail sur la langue, par les usages du langage. Le Straight park, c'est un texte qui (se) libère.
Un petit bijou, une œuvre engagée qui envoie une claque à l’hétéronormativité et qui témoigne d’un mouvement qui a eu lieu dans un Skate Park de Montréal pendant la pandémie : la communauté LGBTQ+ a investi ce lieu tous les jeudis soirs.
Il y a, dans cette œuvre, un entrecroisement entre l’intime (récits personnels du narrateur qui témoignent des violences qu’il a subies) et le politique (photographies des membres de la communauté qui ont investi de la Skate Park).
Ce qui commence comme un projet d'observation et documentation des soirées queers dans un skate park du Mile End évolue rapidement en un objet littéraire absolument unique. C'est un livre triste et doux-amer, mais pas que. Il y a des bribes d'espoir dans ces anecdotes d'abus de confiance, de duplicité, de violence conjugale, de soirées bien arrosées et bien poudrées. Des bribes d'espoir, et un immense plaisir de lecture.
‘’ Je deviens rouge d'été devant un garçon, pas rouge colérique, plutôt rouge Spitfire; faire du skate c’est se rendre visible, sortir de soi pour se faire voir, reculer jusqu'à la frontière abstraite entre l'intérieur et l'extérieur, ce n’est peut-être pas ça au début, ce n’est peut-être jamais ça pour les autres, mais ce l'est pour moi, [...] ‘’
Je l’ai lu également dans le cadre de mon club de lecture queer et contrairement à ma lecture précédente, ce fut moins un succès total pour moi. Peut-être pas un échec total non plus, mais pas un livre qui se distingue de la masse de livre queer du même genre. Pas un livre qui m’a vraiment marqué ni par son écriture ni par son histoire.
Commençons par quelque chose qui m’a sincèrement dérangé. Pourquoi tout est jaune? J’ai un problème avec la répétition d’expression dans un livre, ce n’est pas parce que ton expression est bonne une fois qu’elle l’est 32 fois. Et seulement dans les 25 premières pages (j’ai arrêté de compter après) le mot jaune est utilisé 7 fois comme figure de style. J’accepte l’été jaune, l’humeur jaune, je peux même accepter le garçon jaune même si ça sonne wrong, mais le naufrage jaune c’est trop pousser sorry. L’auteur utilisait beaucoup, mais genre beaucoup les couleurs dans ses métaphores et expressions et des fois je ne trouvais pas que ça appuyait son point ni que sa mettait l’emphase sur ce qu’il voulait dire. Ça ajoutait même parfois de la lourdeur au texte parfois, surtout dû aux répétitions et au fait que l’évidence du sens de l’emploi de la couleur n’était pas évidente ni utile.
Je n’ai pas trouvé que le style d’écriture était constant. On passait d’un style très soutenu à un style très orale d’une phrase à l’autre sans transition et sans qu’il se mélange. Les deux types d’écriture ne formait pas un mélange homogène créant un gros contraste drastique entre eux deux un peu dérangeant qui montrait plus un manque de contrôle littéraire qu’un style particulier. Je sentais le manque d’écriture et l’envie d’être artistique et de mettre des phrases pousser, plus qu’un réel style contrôlé. On peut facilement mélanger la poésie avec le langage parler courant, mais cela demande un travaille soutenue, il faut qu’il se mélange habilement dans les phrases sans qu’aucun des deux ne soit abandonner en cours de route. Je pense que bien que ce ne fût pas mal écrit pour autant et qu’on voyait que l’auteur avait du vocabulaire, j’ai surtout senti un manque d’expérience au travers son livre. Par contre, j’ai beaucoup aimé son écriture inclusive qui fut maintenue au courant du livre, c’est important de populariser cela dans la littérature.
Au niveau de l’histoire, c’était dans le très classique de l’histoire queer de l’acceptation de soit dans son milieu et par son couple. Si ce n’est pas par sa famille ici ce n’est pas le milieu du skate, mais ça revient quand même au même. C’est encore une fois une histoire très négative sur la communauté queer, on est rejeté par les straight et en plus on est emprisonné dans des relations super toxique. Pourquoi tout les ouvrages doivent toujours donner cette visions sombre et déprimante de la communauté? Ce n’est pas comme ça qu’on va aider les jeunes à s’assumer en leur disant que ça va être dure pénible et qu’ils ne seront jamais bien. Pourquoi pas parler de la solidarité de la communauté, de la famille qu’on y trouve, des partys vraiment plus cools que ceux straight et de l’épanouissement de soi? Non toujours montrer le négatif seulement. Je le répète toujours parce que je suis tanné et ce livre rentre dans cette catégorie de négativité non nécessaire. Tu veux parler de tes mauvaises expériences très bien c’est important, mais tu n’as vraiment rien de positif à dire aussi? Rien d’un peu encourageant pour les gens dans le placard qui te lise? Tu n’es pas qu’une personne queer sur la drogue rejetée de ses parents, des skates park qui sort avec un gars qui ne s’assume pas et te bats… Ça aurait pu être correcte si ce n’était pas que ça la littérature queer et les œuvres queer de manière générale et si avec la monté de l’homophobie on n’avait pas besoin de montrer une image plus positive au jeune ou au moins pas super pessimiste. Je suis critique parce que je suis tannée.
Au niveau du rythme, je l’ai trouvé inégale, j’ai trouvé tous les passages dans le skate park extrêmement redondants, les partys avec la drogue et les straights revenait tous au même et un seul chapitre sur le sujet aurait été nettement suffisant. Déjà que je m’attendais à lire un livre sur le skate et qu’au final les planche était très décorative et qu’on réalise rapidement que le personnage n’en fait même pas réellement. J’ai été également un peu confuse sur la chronologie du livre, on faisait des va et vient dans le passer, surtout dans la première moitié, donc lorsqu’on revoit Viv je ne savais pas si c’était avant pendant ou après leur relation. Je pense que ça aurait pu être mieux introduit. Je pense même que le sujet de la violence conjugale était mal abordé. C’est important dans parler, mais je trouve que ça l’a presque été banaliser. Juste en mode ah merde c’était plate, mais sa arrive, mais il reste une personne importante pour moi. Je m’attendais à une réalisation qui n’a pas eu lieux. On vit tous la violence et nos traumas différemment, mais dans un livre la banaliser et presque la normaliser je pense que ça peut être dangereux pour les lecteurs qui le lisent qui sont dans la même situation. Si à la fin il le lâche c’est à cause qu’il a un bébé et que sa vie est chaotique, pas que c’est une mauvaise personne. Même dans l’épilogue il ne semble pas dénoncer le stacking et le fait qu’il rentrait dans sa chambre par infraction, seulement le dire comme un fait banal et je pense que cela aurait eu plus d’impact qu’il prenne position. Rendu-là n’importe quelle position.
Je sais que j’ai eu l’aire sévère, mais ayant lu un million de livre du même genre avec le même style sur le même sujet, je deviens plus difficile dans mes critiques, mais si vous n’avez pas l’impression d’avoir déjà vu ce synopsis mille fois, vous allez sans doute appréciez votre lecture. Des fois je me dis que peut-être je lis trop, mais bon certain livre arrive encore à me surprendre alors bon, je continue d’y croire, je deviens juste difficile!
J’ai pas compris la hype. Je suis pas certain d’avoir tout compris en fait. Je comprends que ce genre littéraire peut plaire à plusieurs mais je n’étais clairement pas le public cible. Je salue tout de même l’importance de la représentation et le courage de l’auteur de se livrer de façon si généreuse à travers son œuvre.