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Rue Duplessis: Ma petite noirceur

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«Juin 2018. J’effectue une entrevue sur les ondes de Radio-Canada avec l’écrivain Édouard Louis. On discute ensemble de son parcours de transfuge de classe. Mes parents sont à l’écoute. L’histoire de pauvreté économique, culturelle et politique des parents d’Édouard Louis les renverse tant elle ressemble à la leur. C’est un choc. Plus tard, ma mère m’écrit ce message : “Ce que ton père pis moi on a vécu, y’a plein de gens d’ici qui l’ont subi aussi, christie. Ça prendrait quelqu’un pour raconter ça un jour.”»Né d’un père analphabète et d’une mère peu scolarisée, Jean-Philippe Pleau a grandi à Drummondville, rue Duplessis, dans une famille ouvrière. Les circonstances de sa vie lui ont cependant permis de poursuivre des études universitaires en sociologie et de devenir animateur de radio. Il est aujourd’hui étranger au monde d’où il vient, sans vraiment appartenir à celui dans lequel il a abouti. Rue Duplessis est l’histoire de cette déchirure sociale. Un récit émouvant où Jean-Philippe Pleau raconte sa migration intérieure, parfois violente, souvent étonnante, jamais banale. Le roman d’une vie qui se lit comme une lettre d’amour adressée à ses un amour séparé par une distance de classe.

328 pages, Paperback

Published April 4, 2024

274 people are currently reading
3554 people want to read

About the author

Jean-Philippe Pleau

2 books71 followers
Jean-Philippe Pleau est sociologue. Né en 1977, il travaille à la radio de Radio-Canada depuis 2005. Il a coanimé l’émission C’est fou… avec Serge Bouchard de 2014 à 2021, et il anime depuis l’automne 2021 l’émission Réfléchir à voix haute sur ICI Première.

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2 stars
279 (5%)
1 star
79 (1%)
Displaying 1 - 30 of 665 reviews
Profile Image for Rubis Lantier.
55 reviews33 followers
September 9, 2024
Je vais acheter un t-shirt custom à Jean-Philippe Pleau qui dit "MON PÈRE EST ANALPHABÈTE".

Ça aurait été plus simple que d'écrire ce livre qui finit plus et qui est essentiellement le CV du gars plus un ramassis de name-dropping du tout-Montréal entrecoupé du roast de ses parents.

Le livre n'est pas qu'inintéressant, au début y'a une couple de bonnes anecdotes, comme celle de la blessure de travail non compensée de son père, ou son historique pédiatrique. Mais vraiment tôt dans ma lecture, je suis mal à l'aise. Je me pose des questions. Est-ce que c'est parce que je partage pas assez son vécu? Bien que j'aie vécu de la pauvreté économique dans ma vie, je ne viens pas d'un background de pauvreté culturelle. Mes parents ont toujours encouragé l'instruction, l'amour des arts, l'ouverture sur le monde. Il n'y avait pas plus de racisme ou d'homophobie chez nous que celle qui se trouvait dans chaque maisonnée québ des années 90. Je le sais par mon amoureux musicien et poète qui a grandi dans une maison sans livres et sans musique: on souffre de cette absence. OK.

Mais plus j'avance dans le livre, plus je suis frappée par l'absence de leçon, ou de crédit à ces fameux parents. Où se trouve la lettre d'amour à ses parents que la quatrième de couverture m'a promis? Nulle part, juste une répétition anônnante, hypnotique du terme "transfuge de classe", et un rappel régulier de l'analphabétisme fonctionnel de son père.

Je dis bien fonctionnel, parce que Jean-Pierre s'en est sorti pas pire. Malgré l'effort de misérabilisme patent de ce roman, JP a su fournir à sa famille une maison (juste une demie!!), une voiture, de la nourriture chaque jour (des esti de recettes de pauvres qui connaissent rien!!), même l'école privée pour son fils unique (mais une cheapo là, juste 500$ par an, rien à voir avec celle qu'a fréquentée Mr. Taylor!!). Mais ça je le sais parce que j'ai fait attention, pas parce qu'on lui donne reconnaissance. En quelque part au début du livre, ça parle de donner une voix à ceux qui n'en ont pas: je m'excuse, mais c'pas fait. Pas pantoute. Ailleurs dans le livre, ça dit qu'une amie lui a dit que si la valeur sociologique de son livre est plus grande que le risque qu'il prend en le publiant, il devrait le publier. J'ai envie de relancer avec un extrait de l'excellent livre Là où je me terre, de Caroline Dawson, cité à répétition dans celui-ci:

"Parfois les gens me demandent à quel moment je suis devenue politisée. Dans notre coin, la politique cognait à la porte de nos vies et cassait des fenêtres quand on ne regardait pas. Elle était là quand on perdait notre cache-cou et que c'était un petit drame pour le budget familial, quand on croisait enfin nos voisins fantômes à l'épicerie le premier du mois, quand on donnait notre berlingot de lait le matin à notre amie dont la mère s'était fait slaquer à l'une des usines qui fermaient, quand on croisait les flics sur Sainte-Catherine qui arrêtaient les grands frères des filles du camp de jour devenus des petits pimps, mais qui laissaient les autres à terre, devenus junkies, chaque fois qu'on changeait de gouvernement et que mes parents n'avaient pas le droit de vote. Il n'y avait pas la vie d'un côté et la politique de l'autre. Il y avait les adultes et leurs règles et nous, qui tentions de nous déployer dedans en sachant le monde injuste, le pouvoir malfamé et l'autorité louche."

Ce qu'il y a de valeur sociologique dans ce livre est déjà connu de quiconque a déjà eu faim, a déjà rushé. Il me semble que cet effort de Pleau de paraître pauvre est semblable à celui de ses parents qui se sont inventés parents d'un enfant très malade, d'un enfant qui a des problèmes de drogue. Peut-être que ça lui achète du street cred auprès de ses amis de chez Radio-Can. Je pense que ça va réussir à mettre en maudit les vrais pauvres économiques.

Mais Pleau est si bon avec les pauvres économiques qu'on a droit à des passages de livre juste pour apprendre qu'il ose regarder les itinérants et qu'il dit bonjour aux femmes de chambre. Le bourgeois idéal, quoi.

Je vais finir ici parce que ça va faire, j'ai pas l'habitude de m'épancher en reviews négatifs sur GoodRead (j'ai l'habitude de les réserver pour mes stories IG où je ne vais froisser personne), mais j'ai lu ce livre (d'une traite, en me soignant d'une grippe sur le sofa) avec la même émotion que lorsqu'on écoute quelqu'un dire quelque chose avec laquelle on est VRAIMENT PAS D'ACCORD mais qu'on le laisse finir avant de répliquer. J'avais besoin de venir répliquer un peu quelque part.
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Profile Image for MAPS - Booktube.
1,197 reviews402 followers
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July 21, 2024
Ouvrage courageux.

Je ne sais pas trop où me placer. Peut-être avais-je de trop grandes attentes? Je m’attendais à lire davantage un format roman, et entre vous et moi, récit à la limite, mais très biographique. En plus d’avoir très souvent des citations ou des références, des mêmes personnes et/ou des mêmes ouvrages.

J’ai trouvé qu’il y avait un manque de ligne directrice. Ça aurait pu traiter de différents aspects au fur et à mesure des chapitres. C’était aussi assez répétitif dans le propos principal.

J’ai l’impression que ça manquait de nuances et d’une vision plus large. Au delà de l’aspect monétaire, il y avait aussi l’époque. Il en parle un mini peu, après avoir cogné le clou de la pauvreté.

J’ai aussi l’impression qu’aujourd’hui il offre beaucoup de pouvoir à l’élitisme littéraire. Je conviens tout à fait que ce milieu est ainsi, mais on dirait que je le sentais beaucoup dans ses propos.

Je ne sais pas trop. Je comprends le comment du pourquoi de cet ouvrage. Je comprends le malaise de sa famille devant ce projet livre qui garde les noms et les moments tels quels.

Je ne suis pas certaine d’être capable de mettre exactement le doigt sur ce qui m’a dérangé, mais c’est arrivé.
Profile Image for Marc-Antoine Dufresne.
68 reviews5 followers
February 10, 2025
j’aurais préféré écrire que j’ai aimé ce livre;
bien que je connecte à plusieurs niveaux avec la notion de transfuge de l’auteur (mon père n’a jamais fini son secondaire et a tendance à changer d’emploi fréquemment pour repartir à zéro, ma mère n’a jamais connu l’université, j’ai majoritairement vécu en appartement avec mes parents alors que je rêvais d’avoir une maison où inviter mes amis sans avoir la chambre de mes parents à 2 mètres, je n’ai jamais pu jouer au hockey parce que c’était trop cher - en fait, une chance, au final);
j’ai trouvé le discours méprisant, condescendant, voire vantard qu’enfin quelqu’un « s’en sorte », de même que répétitif (était-ce réellement nécessaire de mentionner à maintes reprises textuellement que son père était analphabète et sa mère de faible scolarité?);
bref, j’haïs ça écrire des critiques négatives, mais ça fait partie de la joute littéraire, j’imagine.
Profile Image for Jennifer.
398 reviews70 followers
April 13, 2024
Selon moi un des livres les plus importants à avoir été écrits dans l'histoire récente. J'espère pouvoir prendre le temps de revenir plus tard pour étayer ma pensée davantage mais wow. Merci à l'auteur pour son travail.
1 review
January 16, 2025
J’ai tout détesté.
J’ai l’impression d’avoir lu le récit d’un homme qui veut faire pitié. Aidez-le, le pauvre, il n’a pas pu manger de tartare de saumon avant ses 35 ans, il est seulement propriétaire d’un duplex transformé en maison et il a un emploi à Radio-Canada.
320 pages pour rappeler constamment que son père est analphabète et qu’il a eu une enfance difficile parce qu’il avait une petite maison. Voilà ce que j’en retiens.
Profile Image for Félix.
59 reviews1 follower
August 27, 2024
Un de mes amis nous a déjà dit « Si je chillais pas avec vous autre, j'aurais jamais été à l'uni ». J'ai souvent pensé à ça en lisant Rue Duplessis. Parce que l'accès à l'éducation c'est pas juste une question de ressources financières, c'est une question de culture, de soutien, de classes sociales. Et que l'égalité des chances, c'est de la bouette

Dans l'ensemble, j'ai bien aimé Rue Duplessis parce qu'il apporte une touche bien québécoise au concept de transfuge de classe. C'est vrai que tout le monde se reconnait un peu dans ce livre, et ce, même si on ne vient pas d'un milieu pauvre. J'ai moi-même, en quelque sorte, passé d'un milieu « non-urbain » à un milieu « urbain » en trainant avec moi beaucoup d'éléments qu'on m'a reproché dans mon nouveau milieu (accent de «région», dire "comment" ou lieu de "combien", voir le vieux comme était laid et le neuf comme étant moderne et beau). Je ne suis pas transfuge de classe, mais j'ai reconnu des éléments personnels d'un certain passage d'une vie à un autre (adaptations, mépris, etc.).

En lisant Dider Éribon, Annie Ernaux et Edouard Louis (cités 100 fois dans le texte), j'ai toujours eu un genre de goût amer du fait qu'il·elle·s parlent si frontalement de la pauvreté, mais d'une manière si « prétentieuse ». Ça donne l'impression que les seules personnes qui vont lire le livre - une certaine classe aisée « bourgeoise » - étudient les pauvres comme un spécimen dans un laboratoire. Au moins, Jean-Philippe Pleau m'a donné l'impression de pleinement se revendiquer d'un milieu populaire (entre guillemets). Ça se lit dans la manière dont le livre est écrit. Son caractère « sociologique » est très bien apporté et est bien vulgarisé (l'analyse sociologique des chaines épiceries aux pages 208-209 est particulièrement clair).

Ma plus grande critique est peut-être spécifique aux récits de « transfuges de classe » dans son ensemble, desquels j'ai souvent des critiques. Comme si le concept devenait une étiquette qu'on peut se coller sur le chest pour expliquer pourquoi on agit de cette manière-ci ou de cette manière-là. Mais bon, il me faudrait un peu plus de temps pour formuler ma critique à fond. Pour l'instant, c'est juste un feeling qui me rend parfois mal à l'aise.
Profile Image for Amélie Faubert.
142 reviews160 followers
September 17, 2024
Mon coup de coeur de l’année, une des lectures les plus marquantes de ma vie - c’est gros mais c’est sincère.
Profile Image for Mariane Prégent.
160 reviews12 followers
August 14, 2024
Ok, maintenant je comprends pourquoi tout le monde parle de cet ouvrage présentement.

Oeuvre nécessaire, tellement vraie, qui va m'habiter longtemps. Ça m'a vraiment fait réfléchir, et ça m'a donné envie de lire plus sur le phénomène des "transfuges de classe". C'est aussi instructif et intéressant qu'accessible et touchant.
Profile Image for Elliot Fortin.
4 reviews
November 6, 2024
Peut-être suis-je trop peu instruit en sciences sociales pour comprendre le propos… mais à mon sens on y raconte plus la vie d’une personne qui a décidé de devenir hautaine, et qui a réussie. J’ai attendu tout le livre que ça devienne pertinent, mais ce fut seulement un « bien-cuit » pour les proches de l’auteur.
Profile Image for Zoé Lajeunesse.
24 reviews2 followers
June 26, 2024
Cette impression de lire, à certains égards, mon histoire. Une lecture qui apaise et bouleverse à la fois tant ça résonne. 🤎
Profile Image for Pier-Anne Paradis.
38 reviews2 followers
January 19, 2025
Euh. Je ne sais pas par où commencer. J’ai grincé souvent des dents, quand même. C’est un témoignage sur sa trajectoire de changement de classe et l’auteur s’appuie sur la sociologie pour se raconter, principalement des oeuvres de Bourdieu (pour ne pas dire exclusivement). Jusque là c’est chill et je comprend l’idée de départ, même si selon moi ça manquait de facettes historiques,anthropologiques et psychologiques pour venir wrap up ce qu’il essaie de dénoncer.

Là où je suis inconfortable, c’est que ça manque de nuance et ça devient condescendant envers la classe ouvrière. Évidemment que je me suis reconnu dans son histoire de transfuge de classe et je comprend, dans un sens, sa « fierté » d’avoir déjoué les déterminants sociaux, par contre il reproduit ce qu’il tente de dénoncer. Je m’explique : Dans son livre, l’auteur veut tellllement se dissocier de son père qui est analphabète et qui parle au son, mais il veut lui donner une voix. C’est contre-productif, finalement. Elle sont où les leçons d’humilité et l’introspection de la part de l’auteur?

J’apprécie que l’auteur nous donne accès à sa pensée et je trouve ça courageux, mais j’ai un malaise face à la démarche. Anyway. Je pense que je ne peux pas être neutre face à ce livre parce que ça vient toucher des cordes sensibles et le classisme est mon cheval de bataille depuis tellement d’années. J’ai l’impression que ça aurait pu être davantage complet comme oeuvre.

S/O au bout dans l’histoire où il parle du fauteuil de salon exclusivement réservé au paternel et où personne d’autre ne peut s’asseoir (communément appelé chez moi le « lazyboy » à papa). Ça m’a fait rire et l’explication derrière fait beeennn du sens, maintenant que j’y pense. J’étais certaine que c’était comme ça dans toute les familles. Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir les larmes aux yeux par moments, c’est surtout pour des passages comme cela que j’ai poursuivi ma lecture.
Profile Image for Marie-Claude Gagné.
459 reviews26 followers
May 1, 2025
Ouf, où me situer par rapport à ce livre. C’est un livre avec des anecdotes et des tranches de vie qui ravivent des souvenirs. Ça m’a rappelé un peu Là où je me terre de Caroline Dawson, que j’avais beaucoup aimé et qui était plus doux. Ça se lit bien, j’ai ri parfois, même si ça me faisait un pincement au coeur à lire pour les parents par moment.

Mais l’auteur m’a tellement semblé antipathique… J’étais fatiguée de lire qu’il a donc bien passé à une classe sociale supérieure toutes les 5 pages, et tout ce mépris pour sa famille 🫣 Les situations sont souvent plus liées à l’époque, à la génération des Boomers et à sa personnalité qu’à la classe sociale à mon avis, bien que constamment et indistinctement attribuées à ce fait.

⭐️⭐️ : Pas aimé
Profile Image for Romane Vilandré.
24 reviews1 follower
March 26, 2025
Prémisse intéressante. Malheureusement cet ouvrage n'a pas su être à la hauteur de ses propres promesses. Me voilà un an après ma lecture initiale et il m'arrive de penser spontannément à ce livre et à quel point sa lecture fut un exercice désagréable.

En me butant à un manque de motivation à continuer cet ouvrage, j'ai exprimé à mon conjoint le malaise que j'avais. Je trouvais le récit trop académique, et le ton de l'auteur très condescendant envers ses parents (la quatrième de couverture nous promet après tout "une lettre d'amour"). Mon conjoint m'écoute et me répond "Il sonne comme un gars au cégep qui plugue trop souvent Bourdieu". Il n'aurait pas pu voir plus juste, il y a environ deux citations de Bourdieu par paragraphe.

Chaque chapitre pourrait se résumer sensiblement à la même chose, soit :
-Je suis un transfuge social;
-J'écris sur la réalité de transfuge social, comme Caroline Dawson et Édouard Louis.
-Serge Bouchard était mon ami;
-*Citation de Pierre Bourdieu*;
-Mon père est analphabète et ma mère a peu d'éducation. Pas comme moi ! Moi, je suis très éduqué. (Maman si tu lis ça, bravo! Tu as lu plusieurs mots l'un à la suite de l'autre!);
-*15 notes de bas de page*.

Le livre est quasiment une mise en abîme sur le fait d'écrire un livre, puisqu'il y réfère constamment.

"On me demande souvent: qu'est-ce-qui a enclenché ton parcours de transfuge de classe? Désormais, je pourrai répondre que j'ai écrit un livre pour le raconter, et que j'invite les gens à le lire."

Oui, Jean-Philippe, je suis justement en train de le lire! Où est le récit?

Mais Jean-Philippe n'a pas oublié d'où il vient, il est sensible au sort des pauvres. Comme preuve, il les salue!

"J'ai toujours salué les femmes de chambre dans les hôtels ainsi que les employés qui font le ménage des lieux où j'ai travaillé"

En parlant d'un itinérant qui sieste sur son balcon "il met ma blonde mal à l'aise, alors que moi, je le salue quand j'entre et sors de la maison"

Jean-Philippe Pleau semble n'être capable de considérer ses parents qu'à travers deux prismes: Disséqués comme des rats dans un laboratoire sociologique, ou en tant que portraits artistiques du Pauvre avec un p majuscule, poétiques et figés dans le temps (pensez à l'oeuvre de Perrault, qu'il utilise à plusieurs reprises comme cadre d'observation). Le tout contribue au même résultat déshumanisant.

Somme toute, l'ouvrage manque de direction, et Jean-Philippe Pleau tente très fort de se peindre en tant que victime (vous comprennez, sa maison d'enfance était petite, et il a dû travailler pendant ses études...!).Trop académique (rappelant parfois un travail universitaire) et trop peu autobiographique. J'aurais aimé que l'auteur tire ses propres conclusions, ses propres réflexions. Pour une autobiographie, il manquait grossièrement d'intimité, et j'ai parfois eu l'impression que les citations et les théories guidaient la narration plutôt que l'inverse.

Il y a une bonne chose à tirer de cet ouvrage : les centaines de références qui méritent toutes d'être explorées. Cet ouvrage en contient d'autres, que je préfère. Les derniers chapitres étaient beaucoup plus fluides que le reste de l'ouvrage, avec un rythme soutenu par des anecdotes fondatrices et des réflexions sur leur sens et sur la portée qu'elles ont eu dans son voyage vertical de classes. Peut-être que le prochain livre aura une identité plus claire!
Profile Image for Louise Gallien.
39 reviews2 followers
July 12, 2024
Je souhaite que ce livre circule, qu’il soit lu par le plus grand nombre.
L’auteur a mis des mots sur des réalités difficiles à expliquer, sur des enjeux de classes sociales qu’on essaie de taire. Quel excellent livre à la fois léger mais plein de sens.
Profile Image for Pascale Roy.
363 reviews17 followers
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April 7, 2024
Jean-Philippe Pleau se décrit comme un transfuge de classe. « Né d’un père analphabète et d’une mère peu scolarisée, il a grandit à Drummondville, rue Duplessis, dans une famille ouvrière. Les circonstances de sa vie lui ont permis de poursuivre des études universitaires en sociologie et de devenir animateur de radio. Il est aujourd’hui étranger au monde d’où il vient, sans vraiment appartenir à celui dans lequel il a abouti. C’est l’histoire d’une déchirure sociale. »

Voici mon avis (mettons) de Rue Duplessis que j’attendais avec impatience… et avec raison! Si son premier livre, Au temps de la pensée pressée, fut un réel coup de cœur. Rue Duplessis l’est tout autant, mais pour différentes raisons.

Jean-Philippe nous livre un témoignage intime mais universel dans la mesure où de nombreux adultes de cette génération s’y reconnaîtront. Moi-même du même âge que lui, provenant d’un milieu modeste et rural et ayant quitté le nid familial pour faire des études universitaires, j’ai senti plusieurs atomes crochus avec lui. Cependant, mon enfance a été pas mal plus jolie et joyeuse que la sienne.

On va se le dire. Certains passages sont difficiles à lire, notamment les moments d’intimidation et de violence qu’il a vécus. Il ne dépeint pas ses parents de façon flatteuse et ça rend parfois inconfortable. Mais c’est nécessaire pour comprendre.

On vit le processus de transfuge de classe du début à la fin du livre. Au commencement, c’est douloureux. Mais au fil des chapitres, tout prend son sens. Jean-Philippe décrit les inégalités sociales de façon concrète et donne une voix à ce pan de la société qu’on tend à ne pas écouter. La petite noirceur fait place à la lumière.

(Jean-Philippe, j’ai particulièrement aimé tes passages entre parenthèses adressés à tes parents et à d’autres membres de ton entourage. On sent toute la bienveillance et l’amour que tu leur portes. Ça m’a beaucoup émue.)

Sur la forme, j’ajouterais que les chapitres courts et rythmés nous accrochent rapidement. Très difficile pour moi d’arrêter de lire. Et que dire des nombreuses références! J’ai déjà une liste de livres à lire pour poursuivre mon tour d’horizon sur le sujet. Même le clin d’œil à Stromae m’a fait plaisir.

C’est un livre qu’on referme, mais pas tout à fait complètement. Il va m’habiter longtemps. Il y a tellement matière à réflexion! Merci Jean-Philippe de t’être livré à cet exercice pas facile. Tu ouvres la voie à de nombreuses discussions nécessaires encore (et particulièrement) en 2024. Merci à ta mère de t’avoir encouragé à le faire. Elle fait preuve de courage et de beaucoup d’amour.
Profile Image for Rosalie.
176 reviews9 followers
January 31, 2025
Un ouvrage qui révoque l’idée farfelue de l’égalité des chances et qui rappelle l’existence des classes sociales par l’entremise de plusieurs concepts sociologiques rendus accessibles grâce à de nombreux exemples concrets. Au départ, j’ai cru à un ton condescendant, pour finalement me rendre compte qu’en fait, ce n’est que la triste réalité.
J’ai vraiment beaucoup aimé et me suis sentie interpellée. Je vais certainement me procurer une copie papier de cet oeuvre.
Profile Image for Jeanne Mercier.
32 reviews1 follower
May 14, 2024
10/10 pour le contenu mais -12000/10 pour le contenant , la page couverture qui se dédouble dès le premier jour c'est non
Profile Image for Camille.
197 reviews13 followers
November 21, 2024
Mon dieu j’ai adoré ma lecture, mais je me questionne quand même sur l’impact du livre sur les gens dont ils parlent… est-ce que ses parents sont venus au lancement? J’ai le cœur gros.
Profile Image for Catherine Crouttie.
2 reviews1 follower
August 15, 2025
Ce serait difficile de résumer en quelques mots à quel point cette lecture m'a été désagréable; en toute vérité, c'est autour de la page 102 que j'ai abdiqué.

Il y a une tendance, dans les romans à thèse contemporains, à surexpliquer, à vouloir rendre bien visible et évident le propos ou le message sous-jacent qui sous-tend le roman pour un lectorat qu'on semble sous-estimer d'emblée, qui doit se faire tenir par la main et donner toutes les clés de lecture pour en venir aux conclusions souhaitées par l'auteur. Du "complexe Webuy" de "Que notre joie demeure" au père analphabète et à la mère peu scolarisée mentionnés chaque 3 pages dans "Rue Duplessis", les auteurs abusent du crayon surligneur pour attirer notre attention sur leurs thèses respectives. D'aucuns pourraient dénoter un certain pédantisme dans la relation auteur-lecteur : "mon lecteur de type 'grand public' ne sera pas assez intelligent pour comprendre ce que j'avance, donc je vais m'assurer tout expliquer en long et en large, que mes symboles soient très grossiers, pour que ce quidam quasi-illettré comprenne ce que je veux dire." Cette condescendance à l'égard des personnes moins scolarisées est d'ailleurs l'un des thèmes centraux de "Rue Duplessis", où est péniblement étalé le mépris ressenti par l'auteur/personnage principal envers sa famille.

En ce qui concerne "Rue Duplessis", c'est même à se demander à quel point le roman a été édité tellement les répétitions des concepts sont lourdes et lassantes; était-ce réellement nécessaire de répéter le terme "transfuge de classe" chaque chapitre? On a compris dès l'avant-propos que Pleau avait réussi à se sortir de sa "misère" (ou sa "petite noirceur") en étudiant en sciences sociales au lieu de s'abaisser à travailler à l'usine comme son père; dès lors, ça devient extrêmement redondant de lire et relire les formulations figées "père analphabète", "mère peu scolarisée" et "transfuge de classe"; au mieux, on peut se dire que Pleau a fait fausse route en choisissant d'écrire un roman plutôt qu'un essai documentaire et que cette manie de tout catégoriser est une déformation professionnelle de sociologue; au pire, on se dit qu'il nous prend vraiment tous pour des caves avec une mémoire de poisson rouge.

Par ailleurs, la thèse même du roman est quelque peu bancale. Pleau se réclame d'autres "transfuges de classe" (comment dire à quel point ce terme m'horripile, mais ça, c'est une autre histoire), comme Annie Ernaux et Édouard Louis, alors qu'il n'en a ni la subtilité dans le traitement du propos, ni le talent littéraire à mon humble avis. Et ça, c'est sans même mentionner à quel point le concept de tranfuge de classe ne s'applique pas autant au Québec - et à Pleau, personnellement - qu'à des gens issus d'autres pays où la hiérarchie sociale est réellement un monolithe contre lequel il semble impossible de se battre, comme la France ou l'Inde. Au Québec, généralement, on félicite les gens qui réussissent mieux que leurs parents plutôt que de les "shamer" de leurs origines.

Simplement dans ma petite banlieue native en périphérie de la ville de Québec, je peux facilement compter au moins 5 personnes qui sont devenues auteurs et autrices alors que leurs parents ont des origines aussi, sinon plus modestes que celles des parents de Pleau. Rappelons que les parents de ce dernier, selon le roman, possédaient leur propre maison et changeaient de voiture aux 3 ans. Je ne peux pas en dire autant de moi, personnellement, ni des auteurs-autrices à qui je pense. On dirait pratiquement que Pleau veut légitimer sa jalousie de n'être pas né à Outremont de parents profs d'université en "pinnant" le tout sur un concept sociologique dont il peut se réclamer de manière discutable.

En terminant, c'est un véritable coup de poing dans le ventre de lire que ce roman se veut une lettre d'amour à la famille de l'auteur. Comme disent les gens sur Tiktok : may this kind of love NEVER find me. Ou, en bon français : avec des amis comme ça, pas besoin d'ennemis.
Profile Image for Julie Theriault.
26 reviews1 follower
July 16, 2025
Je n'ai pas aimé ma lecture . J'ai trouvé que son approche manquais cruellement de douceur..a la limite égocentrique. Il n'a pas vécu dans la pauvreté mais bien dans la classe ouvrière. J'ai lu des parents aimants, débrouillards, résilients ..avec des defauts comme n'importe quelle famille...pourquoi ne pas le mettre de l'avant? Et tellement répétitif le changement de "classe sociale" a toutes les 5 pages ..Je n'en pouvait plus. Est-ce vraiment positif comme changement si pour l'auteur il ne snob plus les femmes de chambre car il est maintenant "sensibilisera leur situation dû à son passé ? Ça me lève le coeur tellement c'est individualiste et méprisant. Mes parents ont fait des études collégiales et on a voyageais on mangeait pas au restaurant et avait des voitures et vêtements usagés ..le hockey c'était trop cher. .. Mon conjoint a un secondaire 5 et dirige des employés et gagne mieux sa vie que beaucoup de doctorant..comme si l'université était une fin en soi .
184 reviews9 followers
Read
August 10, 2024
J'ai envie de mettre ce roman entre les mains de plein de monde parce qu'il analyse la pauvreté et la différence des classes d'une manière assez accessible. Je pense que le regard sociologique qu'il pose sur la honte, la classe et une certaine pauvreté, est assez importante et qu'on ne prend pas toujours le temps d'y penser, du moins pas comme ça.

D'un autre côté, il y a plein de choses qui m'ont dérangé, une façon de se mettre en scène que j'ai trouvé lourde et une approche en marteau piqueur: il n'arrête pas de marteler ses messages principaux. Mais surtout, une comparaison enre le transfuge de classe (qu'il appele une migration intérieure) et l'immigration. L'idée c'est que celui qui a changé de classe, qui a passé d'une classe ouvrière, par exemple, à une classe bourgeoise, connait des enjeux similaires à ceux d'un immigrant. C'est assez choquant comme comparaison bien que certains parralèles soient justes. La comparairon ne vient pas de Pleau, d'autres l'ont fait avant lui, mais il la martèle pendant tout le roman et la première fois qu'il l'annonce, c'est quand il rencontre le propriétaire d'un restaurant asiatique de Drummonville et qu'il compare leurs conditions, l'un, immigrant d'exterieur, l'autre de l'intérieur.

Je sais pas comment te dire ça Jean-Philippe, mais t'as aucune idée de ce que cet immigrant a vécu. Te faire regarder croche parce que t'utilises des mots inventés par ton père ou que tu prononces mal un nom d'un pays dont t'as jamais entendu parler, te sentir pas à ta place dans un parti, ou te faire regarder comme un intellectuel par tes anciens amis de secondaire, c'est à des années lumière de ce que vit un immigrant qui ne parle pas français en arrivant.

Faque à lire (mettons), mais avec un méchant regard critique
Profile Image for Karine Mon coin lecture.
1,719 reviews293 followers
September 1, 2024
Jean-Philippe Pleau est transfuge de classe. Né dans un quartier pauvre et populaire, il est devenu sociologue et philosophe à la radio de Radio-Canada. Tout un grand écart.

Dans cette oeuvre, il s'interroge sur sa position et son parcours avec un regard de sociologue qui reste cependant très personnel. Toujours assis entre deux chaises, il vit avec une honte constante.

Entendons-nous, pour faire le travail que je fais, j'ai beaucoup lu sur la pauvreté, la vulnérabilité sociale et ses impacts. Du coup, je n'ai pas "appris" avec ce texte. Toutefois, il est très accessible et ouvre plusieurs portes pour discuter par la suite. Nous avons eu des conversations hyper intéressantes avec des amis l'ayant lu. Un bon moment de lecture.
Profile Image for Camille Fournier-Aquin.
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August 31, 2024
Je trouve difficile de donner une « note » à un récit si personnel. Qui suis-je pour juger son histoire?

Je peux dire que j’ai aimé apprendre sur les transfuges de classe (un terme que je ne connaissais pas) mais je me suis rendue compte que j’avais déjà lu de telles histoires comme celle de Caroline Dawson et de l’auteure de Burgundy.

J’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs, mais je crois que cette lecture est importante pour avoir un petit « reality check » sur les privilèges de certains et sur les injustices qui font toujours partie de notre société.
Profile Image for Karine Martel.
252 reviews7 followers
September 23, 2024
Un roman qui porte définitivement à réflexion. On se questionne constamment en le lisant et on se reconnaît immanquablement. J’ai beaucoup aimé ce moment de lecture qui m’a amené ailleurs. Enfin, je n’avais jamais perçu la sociologie de cette façon, aussi près de ma réalité.
Profile Image for Simon Verner.
90 reviews
April 13, 2025
Je n’ai suivi aucun cours de socio dans ma vie et je ne connaissais pas du tout le terme transfuge de classe avant ma lecture. J’ai découvert plusieurs concepts et je me suis même un peu mieux compris moi-même.
Une lecture qui amène plein de belles réflexions sur soi. Je le conseille à tous mes amis transfuges!
Profile Image for Plumette.
189 reviews31 followers
November 6, 2024
J’ai tellement aimé ce roman (mettons)!

Je l’ai dévoré. Les chapitres courts y sont pour quelque chose.

Les classes sociales, c’est un sujet assez tabou. On parle d’argent, d’éducation, de culture, tous des sujets sensibles. Et c’est difficile d’en parler sans froisser personne.

Il y a un peu de tout le monde dans ce livre. C’est comme regarder le Québec au microscope.

Dans la même veine que bien d’autres autofictions/récits (un genre que j’affectionne beaucoup), comme Là où je me terre, Mélasse de fantaisie, Burgundy, et j’en oublie sûrement d’autres.
Profile Image for Mariannee Simardd.
138 reviews3 followers
December 25, 2024
Je donne 12 étoiles sur 5.
C’est un récit qui m’a fait vivre beaucoup d’émotions au niveau personnel, d’où les ressemblances entre les parcours de Jean-Philippe et le mien. Je l’en remercie pour les mots et vous recommande fortement de le lire.
Certainement un de mes coups de cœur de 2024 !
Displaying 1 - 30 of 665 reviews

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