Ma grand-mère, Mame Sanou, me disait que nous sommes possédés par les esprits qui dorment dans les semences, celles de la canne à sucre, du riz, du café, de l’arachide, de la banane, du piment, etc. Enfant, je la croyais, et je la crois encore.
Depuis, j’ai appris que ces esprits ont un nom scientifique et que chacune de ces plantes cultivées transporte des pages d’histoire humaine, certaines glorieuses et d’autres barbares, à travers les âges et notre planète. J’ai aussi appris pourquoi j’étais, comme des millions de terriens, possédé par le sucre!
Dans Ces esprits qui dorment dans les semences, je vous invite à un voyage où se mêlent l’histoire, la biologie, l’anthropologie et la politique. Du potager de Mame Sanou aux plaines des Amériques et des champs de ma famille à ceux de la mondialisation, ce livre est ma façon de rendre hommage à ma grand-mère, qui a nourri mon imaginaire en me faisant découvrir le monde végétal de façon poétique et avant-gardiste.
Namedi Nahuyni (parfois orthographié Namedi Nahuyni), dit Boucar Diouf, né le 26 mai 1965 au Sénégal, est un un biologiste, océanographe et humoriste québécois d'origine sénégalaise. Arrivé au Québec en 1991 à Rimouski pour y faire des études supérieures, il a enseigné un temps la biologie à l'Université du Québec à Rimouski. Il mène actuellement une carrière d'humoriste, de chroniqueur et d'animateur radio.
Citer wikipedia et faire des erreurs factuelles (comme se tromper entre Louis XVI et Louis XIV), désolé mais mon côté historien a de la misère. Après ça, je me peux plus faire confiance à la recherche qui compte la grande partie du livre.
J’aurais préféré plus d’annecdotes et de sagesse de Mame Sanou!
J’aurais pris davantage d’histoires personnelles ou de grandes leçons philosophiques en lien avec Mame Sanou que de connaissances et d’expertises scientifiques/biologiques.
J'avais acheté ce livre dans l'intention de l'offrir à mon grand-père, lui qui, à 84 ans passés, s’adonne chaque saison à ses petites semences. Il expérimente, il prend soin. Ce jardinage lui permet aussi parfois d’alléger le poids de la solitude. Malheureusement, hospitalisé à ce moment, même lire n’était pas une option.
Je suis repartie à la maison avec le livre (et mon chagrin). Si, au départ, les faits relatifs à la nature sont fascinants, il ne faut pas longtemps pour comprendre que les plantes, et leur esprit, sont à l'origine des Nords esclavagistes. Avec une vulgarisation soignée, le tout lié à des histoires personnelles et un humour percutant, Boucar nous plonge dans l’histoire du commerce triangulaire.
Hybride entre la biologie, la sociologie et l’anthropologie, cet essai accessible nous amène à être fasciné.es par la force de la nature, à confronter notre consumérisme et à réfléchir sur notre position, quelques milliers d'années plus tard, comme complices de l’esclavage moderne.
Je redonnerai le livre à mon grand-père cette semaine. Le printemps arrive et la santé est plus stable. Ce sera le temps de se mettre les mains dans la terre.
Je pensais que le livre sèmerait des conversations de concombres et de tomates. Mais les plantes ne font pas seulement voyager leurs semences, elles font aussi voyager les idées et les croyances.
Je ne suis pas une grande fan de non-fiction. Je préfère la fiction en général, mais le style de Boucar Diouf est inégalable pour raconter n'importe quels faits scientifiques avec humour et sagesse.