Un ouvrage collectif pour penser les identités lesbiennes contemporaines et les rendre visibles.
Qu’est-ce qu’être gouine ? Bien plus qu’une orientation sexuelle, l’homosexualité féminine se conjugue au pluriel : ce sont des identités, riches et diverses. Invisibilisées, les lesbiennes ne sont ni vues, ni lues, ni écoutées dans l’espace public et politique. Surtout, elles connaissent la double peine, croisement de l’homophobie et du sexisme : la lesbophobie, qui s’immisce dans toutes les sphères et les communautés de notre société, même dans les plus inclusives. Pour lutter contre ces discriminations et ces violences, il est donc urgent de donner à lire des vécus et des réflexions lesbiennes contemporaines. À travers un collectif composé d’autrices, d’artistes et d’activistes, cet ouvrage entend mettre en lumière à destination du plus grand nombre la richesse des identités lesbiennes d’aujourd’hui.
Autrice de Herstory, Histoire(s) des féminismes (La ville brûle, 2021), Marie Kirschen est journaliste, spécialisée sur les questions féministes et LGBT+. Ancienne rédactrice en chef du site web des Inrocks, elle est passée par les rédactions de BuzzFeed News, Libération ou encore Têtu. Depuis 2014, elle dirige la revue lesbienne Well Well Well. Maëlle Le Corre est journaliste, spécialiste des questions LGBT+. Co-fondatrice du média en ligne Komitid, elle a écrit pour la rubrique « société » à Madmoizelle en tant que journaliste, et collabore avec Mediapart, Têtu, ou encore Marie Claire. Elle a publié La PMA pour les nuls en 50 notions chez First Editions, en 2020.
J'ai beau ne pas trop aimer le format anthologie, je trouve que celui-ci marche vraiment bien. Ça fait beaucoup de bien de lire tous ces mots et toutes ces vies. Je pense pas qu'une anthologie doit nécessairement être un bingo de tous les profils possible et donc c'est pas vraiment un reproche que je fais au livre, mais j'avoue que j'aurais quand même aimé lire aussi un texte d'une meuf trans et d'une lesbienne un peu plus vieille, parce que là ça donne un peu le feeling que toutes les lesbiennes ont 35 ans.
J'ai beaucoup aimé le texte de Marie Kirschen sur les ex et celui d'Amandine Agic sur les questions de classes. Celui de Maëlle Le Corre sur les "lesbiennes bancales" m'a touchée et montre pour moi comme les parcours transfem et les parcours lesbiens sont proches et souvent entremêlés. Son impression d'avoir une "ardoise d'hétérosexuelle à effacer" résonne avec cette culpabilité propre aux transfem d'avoir été des hommes et de se demander quand est-ce que ce sera assez pour effacer cette ardoise là, mais aussi cette forme de regret de ne pas avoir connue une jeunesse lesbienne. Globalement la plupart des textes mon marqués pour la manière dont ils résonnaient et dans mon parcours trans et dans mon parcours lesbien.
Edit : en lisant quelques critiques j'ai lu des choses qui me font un peu bouger sur le texte de Maëlle Le Corre. Ça m'interroge sur cette figure de la gold star lesbian qui semble toujours un peu exister d'abord dans nos têtes plus que dans la vraie vie et qui fabrique artificiellement deux parcours lesbiens opposés alors qu'à mon avis ça ne correspond pas tant au réel
3,5 Certains textes étaient intéressants, le reste était + faible que les textes proposés dans pédés à mes yeux. Apres je me demande si c'est mas parce que, étant cette fois ci concernée, j'avais pas une + grande attente et donc + de chances de finir "déçue"
Edit : après réflexion ca manquait vrm de textes sur les vieilles gouines ou un texte d'une meuf trans, là à part les quelques uns intéressants j'ai l'impression d'avoir lu que des textes de lesbiennes trentenaires qui vivent à Paris, genre pardon mais le mot houmous apparait dans genre trois textes d'apres mes souvenirs c'est trop grave
MERCI PURÉE ENFIN BRAVO c’était incroyable comme traversé, du livre, de nous, de nos amitiés nos amour nos vécus nos injonctions et nos difficultés en tant que COMMUNAUTÉ et oui une COMMUNAUTÉ LESBIENNE hahahahahaha j’adore super super merci
je pense que j’en attendais plus de ce livre, mais certains textes (1 en particulier) ont frappé près de la maison in a good way, ça fait du bien de commencer à se sentir vue
J'ai beaucoup beaucoup aimé ce recueil de témoignages / histoires qui nous emmène au creux de la culture queer et lesbienne. Cela m'a fait du bien de lire des récits lesbiens qui change de la culture hétérosexuelle dans laquelle on baigne (sorry du spoiler lol ) !!! Cela fait de bien de voir que ces récits existent , que ces vies existent et que ces pensées existent. Les textes sont très différents, certains sont percutants, d'autres très doux. Ils sont courts et sont accessibles. Je suis contente de l'avoir en ma possession et pouvoir le relire encore et encore lorsque j'en ressens le besoin. Bravo bravo !!!
2 étoiles qui reflètent probablement surtout que je n’étais pas le public cible, j’ai beaucoup lu sur les lesbiennes et du coup c’est tombé un peu à plat pour moi
Un récit collectif accessible et passionnant, j'ai adoré que chaque autrice ait vraiment le champs libre et puisse écrire sur le lesbianisme de la manière de son choix. Je trouve que ça donne vraiment un recueil de récits pluriels, qui nous permet de nous rendre compte que chaque lesbienne a un vécu différent de son orientation sexuelle et amoureuse, que l'intersectionnalité rend chaque expérience singulière, et qu'il n'y a donc pas une seule manière de vivre son lesbianisme. Qu'il s'agisse de rassurer les bébés lesbiennes qui se sentent rejetées, pas assez ceci ou trop cela; ou bien qu'il s'agisse d'ouvrir les yeux des lesbiennes "établies" afin de montrer et de célébrer les vécus de nos consœurs; ou enfin de passer des coups de gueules puisque la communauté n'est évidemment pas parfaire, je trouve que ce recueil est utile à tellement de niveaux différents, et que nous pouvons toustes nous y retrouver d'une manière ou d'une autre. (Je genre quasiment tout au féminin mais vive les gendre non-conforming et trans lesbians évidemment)
d'où l'importance de lire des ouvrages collectifs comme celui-ci, de lire nos vies plurielles pour se comprendre et se construire à la fois individuellement et collectivement, mais également pour tenter de déconstruire nos propres injonctions. j'ai particulièrement apprécié Bancale de Maëlle Le Corre (sur l'hétérosexualité compulsive), Nos solitudes ensemble de Erika Nomeni (sur la violence à laquelle sont sujettes les femmes racisées dans la communauté lesbienne), À mes camarades radicales, à toutes les autres - de l'argent gratuit de Amandine Agić (sur les rapports de classe dans la communauté) et le dernier texte de No Anger, Lettre a l'enfant que j'ai été, qui parle de la double difficulté à se construire contre le validisme et l'homophobie.
Super anthologie qui fait vraiment du bien à lire. J’ai adoré les différentes voie qui évoque dès question différente mais surtout partage la queer joy. J’ai particulièrement aimer le texte de Maëlle Le Corre qui m’a vraiment toucher. Le texte de no anger pour son enfant intérieur et aussi très beau. Un plaisir de trouver ce genre d’anthologie en librairie
un livre important même si je m’attendais à un peu +!! mon avis est assez différent dépendant des récits, j’en adorais un et ensuite le suivant me laissait sur ma faim MAIS ça reste une œuvre nécessaire d’après moi! bref bravo les lesbiennes toujours
" Tu apprendras la fierté. Tu apprendras à être gouine. Tu apprendras à aimer. Et pour tout cela, je te dis merci" extrait de la lettre à l'enfant que j'ai été, d'Amandine Agié.
Un ouvrage important, qui fait du bien et rend visible huit auteurices qui parlent de leurs homosexualités. Des histoires qui parlent, qui font du bien, qui rendent visibles. Merci 💜
C'était super intéressant. Je m'attendais à ce que ce soit des récits assez basiques, mais ils abordent tous des aspects du lesbianisme peu racontés dans ce genre de recueil (ceux qui se veulent queer blablabla). Les auteurices soulignent la violence de classe dans la communauté queer et lesbienne, le validisme et le racisme, ce dont on ne parle pas dans les collectifs etc. C'était top. Merci la collection Points, en vrai je suis jamais déçu.e, c'est mes gars sûrs.
Comme toujours avec ce genre de livres, il y a des trucs que j'ai aimé, d'autres moins, d'autres qui sont pas pour moi. Je suis contente que ce genre de recueils commence à exister de manière générale ceci dit, surtout pour les personnes qui vont l'utiliser comme tremplin, comme entrée vers plus d'écrits lesbiens et ça je ne peux que l'encourager
Mention spéciale pour le texte de Marcia Burnier, construit autour de sa découverte de Dorothy Allison, sur écrire l'amour quand on est habituée à écrire seulement la violence, sur le sentiment de s'en empêcher, de ne pas arriver à écrire sur l'être aimé ou alors d'y arriver seulement pour écrire qu'on n'y arrive pas, c'est celui qui m'a le plus marquée (aussi parce que c'est le premier probablement) J'ai énormément aimé l'écriture de Meryem Alqamar,je la connaissais pas du tout et ça m'a donnée envie de plus, la partie sur le suicide chez Noémie Grunenwald, et j'ai soufflé du nez à certaines phrases d'Amandine Agić
J'ai ceci dit eu du mal avec "Bancale", beaucoup. Le concept me parle pas, il est extrêmement individualisant. Je comprends vraiment vraiment le besoin de parler et d'écrire sur le fait de commencer sa vie lesbienne plus tard, de vivre avec le regret de ne pas avoir vécu des expériences homosexuelles plus tôt, de s'être plus conformée à l'hétérosexualité que d'autre. Je pense que c'est un sujet important. Je pense aussi qu'on n'a pas forcément besoin de créer une sorte de dichotomie artificielle entre les lesbiennes «bancales» (celles qui sont devenues lesbiennes plus tard) et les autres (les lesbiennes "stables" du coup ? lol) pour le faire. L'hétérosexualité obligatoire nous concerne 𝑡𝑜𝑢𝑡𝑒𝑠, de la plus fem des fem qui ait jamais existé à la plus butch à moustache des butches. Il y a seulement des manières différentes de vivre sous son institution (s'y conformer ou non). Sous-entendre et présupposer que ne pas s'y conformer, souvent parce que le stigmate est apposé sur les individus qui dérogent le plus aux normes par ailleurs, c'est un quelconque avantage dans une construction minoritaire me dérange. Il n'y a pas de lesbiennes bancales et les autres. Ou plutôt, nous sommes 𝑡𝑜𝑢𝑡𝑒𝑠 bancales sous régime hétérosexuel. À trop fantasmer sur celles qui ont pu vivre leur homosexualité plus tôt, on en vient à remettre du signifiant dans un concept qui pourtant est combattu dans le texte (celui des gold stars, il y aurait déjà beaucoup à écrire la dessus), c'est l'écueil classique de ce genre de discours. Demandez à des lesbiennes qui ont été assignées lesbiennes très tôt si elles se sentent moins bancales dans leur homosexualité parce qu'elles ont pécho à 15 ans, qu'elles mettaient des casquettes à l'envers et qu'elles aimaient le foot, et demandez leur aussi s'il ne leur arrive pas aussi de douter, vous seriez surprisesª. Ce n'est pas pour répondre un "moi je" à un autre "moi je", juste je pense qu'il faut se sortir de la tête l'idée que certaines ont mieux réussi le fait d'être homosexuelle que d'autres, et que ça passe 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢 par ne pas faire peser ce poids sur celles qui le sont depuis longtemps.