UNE ENQUÊTE PASSIONNANTE SUR LE RAPPORT DES HOMMES À LA SANTÉ MENTALE.
Seuls 30 % des personnes ayant recours à la psychothérapie sont des hommes. À l’inverse, ce sont 40 % des femmes qui ont déjà eu recours à la psychothérapie ou à la psychanalyse. Comment expliquer cet écart ? Il serait tentant – misogyne mais tentant – d’affirmer que les femmes sont moins stables car plus émotives. La vraie raison est plus terre à terre : les femmes, davantage éduquées à parler de leur ressenti et de leurs difficultés psychiques, sont plus promptes à consulter.
Et pourtant. Les hommes ont bel et bien des problèmes mentaux. Seulement, ils les gardent en grande majorité pour eux. Soit ils pensent qu’ils peuvent s’en sortir seuls, soit ils se déchargent sur leur entourage sans s’en rendre compte, soit ils extériorisent, souvent de manière violente (par des comportements à risque, de l’agressivité).
Ces hommes malheureux, anxieux, Maud Le Rest est allée à leur rencontre. La santé mentale au masculin est un non-dit sociétal. Si la prétendue « crise de la masculinité » a pu être abordée par la philosophie ou la sociologie, les problèmes mentaux masculins sont la plupart du temps à peine effleurés. Les analyser, les défricher, serait pourtant bénéfique pour les deux genres.
Maud Le Rest est journaliste santé. Elle est également spécialisée dans les violences sexistes et sexuelles. Elle est la coautrice, avec Eva Tapiero, de l'enquête Les Patientes d'Hippocrate - Quand la médecine maltraite les femmes (Éditions Philippe Rey, 2022).
Essaie sur la santé mentale des hommes ou plutôt son absence, Maud Le Rest nous fait part de ses observations sur la psyché masculine contemporaine. D’abord, les hommes sont taiseux. Ils n’admettent pas qu’ils ne vont pas bien mentalement. S’il y a un souci, ils se croient être des bonhommes : la santé mentale, c’est pour les autres (les femmes) et les faibles. Ensuite, ils ne vont pas voir des psychiatres et des psychologues car ils en ont une vision utilitariste. Il faut que ce soit efficace en tant de séances pour que ce soit rentable car cela a un coût. Enfin, plusieurs modèles masculins dans les séries, films, livres façonne l’imaginaire masculin : le chevalier, le gangster, le mec viril, le super héros, le comique, le loser…certains servent de modèle à la masculinité toxique et d’autres de repoussoir.
Eh bien, tout cela est plutôt vrai dans l’ensemble. Moi-même après avoir fait quelques séquences avec deux psychologues et un psychiatre, je me suis vite rendu compte de l’aspect frustrant de cette pratique. Filer une demie journée de salaire pour une discussion de 30 minutes qui ne mène à rien, ça m’enrageait. Cela a un côté infantilisant très agréable néanmoins. Toutefois, je n’ai pas continué. Je fais donc comme les hommes de cet ouvrage, je me débrouille seul. Cela est plus facile maintenant avec Chat Gpt.
Par contre, j’ai dû mal à comprendre les témoignages des femmes de cet ouvrage. Elles veulent communiquer et partager sans que cela soit clair… Communiquer sur quoi ? Partager quoi ? C’est assez abscons.
Il faudrait un deuxième tome avec des solutions : « Tu as vu quelqu’un, ce n’est pas trop tôt ! »