L'Art de la paix

by Bertrand Badie

Sun Tzu, général chinois du VIᵉ siècle avant Jésus-Christ, a écrit un Art de la guerre qui aujourd’hui encore suscite l’intérêt de très nombreux lecteurs. Tandis que la guerre refait irruption en Europe et au Proche-Orient, si l’on étudiait comment faire la paix au XXIᵉ siècle ? C’est à cette mission que Bertrand Badie, le plus philosophe des professeurs en relations internationales, s’est attelé dans cet ouvrage à la portée universelle.
La paix a changé de nature. Longtemps cantonnée à l’état de non-guerre, associée à des périodes de trêve obtenues par transactions géographiques, économiques, dynastiques, elle ne peut désormais être établie qu’à la condition d’être redéfinie, pensée comme un tout, considérée à l’heure de la mondialisation et des nouvelles menaces, notamment climatiques, qui pèsent sur notre planète.
S’appuyant sur quantité d’exemples historiques ou contemporains, Bertrand Badie dresse des perspectives : faire primer le social sur le rapport de force, chercher à comprendre l’Autre, trouver les justes normes, combler ce qui nous sépare…
Revisitant des références essentielles d’Aristote à Kant, il propose neuf vertus à mettre en œuvre pour faire la paix.

Genres: Nonfiction

224 pages, Kindle Edition

Published October 2, 2024

About the author

Bertrand Badie , born on May 14 , 1950in Paris , is a French political scientist specializing in international relations 1 , 2 . He is professor of universities at the Paris Institute of Political Studies and associate professor - researcher at the Center for International Studies and Research (CERI)

Reviews

[Eva Buffon · Rating 4 out of 5]

Dans un monde mondialisé, les conflits sont devenus de plus en plus complexes.

En réalité, il ne s’agit plus désormais d’un simple différend politique entre les belligérants. Les causes sociales, économiques, environnementales, culturelles et religieuses constituent tout autant un risque pour la paix et la sécurité internationales.

Les acteurs, également, se multiplient. Fini le monde westphalien où seuls les États dictaient la paix ou la guerre. Résumer la résolution des conflits et des menaces qui pèsent sur notre monde à ces simples affirmations est dangereux. En effet, il est nécessaire d’opérer une distinction fondamentale : l’intérêt de l’État, qui cherche à défendre un statut passé, est différent de l’intérêt général, de la société civile. Les COP en sont le parfait exemple : les mesures ne sont pas prises et nous sommes face à un immobilisme. Prenons en compte les acteurs de la société civile, les ONG, les groupes autochtones (pour lesquels un projet de personnalité juridique internationale sui generis est en cours à l’ONU).

Le monde est composé aujourd’hui d’une grande diversité d’acteurs ; il faut désormais les inclure.

Les organisations internationales doivent agir en ce sens et ne plus se limiter à une représentation purement interétatique. Tout cela doit se faire en trouvant un équilibre dans la représentation des acteurs, sans donner la part belle uniquement aux acteurs privés, comme nous avons pu le constater avec l’OMS, dont le principal donateur est la fondation Bill Gates, avec un risque d’influence des entreprises dans la santé mondiale.

Finalement, ce que je comprends est que, même si la mondialisation rend les acteurs de la scène internationale plus visibles, cela ne signifie pas que nous nous comprenons. Des différences culturelles persistent dans notre compréhension du monde. « La vraie paix se construit en rompant avec l’idée d’uniforme ».

[Sylvain Pomerleau · Rating 4 out of 5]

Belle explication basée sur des valeurs qui devraient être l’objectif de tous. Parfois ardu à lire lorsque ça fait longtemps qu’on a pas fait de philosophie!