Boum Boum: Politiques du dancefloor

by Arnaud Idelon

"La fête est politique." Ce slogan peine à convaincre aujourd'hui. Le dancefloor, investi par le capitalisme, s'édulcore dans son devenir ambiance. Le pouvoir mobilise la puissance de la fête pour célébrer une identité nationale fantasmée, et réprime en même temps ceux et celles qui lui échappent. Pourtant il survit dans la fête contemporaine une politique en mode mineur : espaces de réinvention de soi, géométries sociales alternatives, formes éphémères de communs et terreau de joie pour les luttes. De l'intime au collectif, ce livre est autant la cartographie de ces paradoxes festifs qu'une ode à la fête comme une zone à défendre contre la colonisation par le jour de nos sociabilités.

Genres: Nonfiction

210 pages, Paperback

First published January 1, 2025

Reviews

[Naomi Darko · Rating 4 out of 5]

Réflexion intéressante sur le sens de la fête et sur ce qu’elle peut apporter à chacun dans une société capitaliste. J’ai beaucoup aimé la figure du fêtard valorisée, une personne qui va chercher dans la nuit la liberté et la vulnérabilité qu’il ne trouve pas le jour.
Les chapitres sont très courts ce qui est parfois un peu frustrant mais beaucoup de références à d’autres livres qui donnent envie !

[In_Mart · Rating 4 out of 5]

Le livre-objet donne clairement envie d'être lu : son titre intriguant, et le travail léché des éditions Divergences qui propose des couvertures toujours attirantes. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais je me suis lancé : on découvre des petits chapitres qui abordent chacun un thème bien spécifique à propos de la fête. La première partie sur le rapport entre capitalisme et fête est super intéressante ! Les chapitres suivants proposent une sorte d'introspection de la part de l'auteur, sur son rapport à la fête, ce que ça lui a apporté et ce que ça lui apporte. La fin de l'ouvrage retourne vers le collectif, avec quelques belles pages sur le lien entre la fête et la lutte (on note la mention du collectif Les Inverti.e.s qui réussit brillamment à mélanger les deux). Le style est plus poétique qu'académique mais c'est très bien écrit. On peut regretter que les chapitres soient courts, mais l'auteur prévient d'emblée que ça sera le cas, donc il n'y a pas de déception de ce côté. J'ai apprécié l'introduction qui propose d'emblée le cadre d'analyse avec une auto-réflectivité bienvenue de sa part : il ne parle pas de toutes les fêtes mais de celles qui ne sont accessibles qu'à une certaine catégorie de personnes (généralement blancs, urbains, et pas vraiment prolos), mais il reste conscient de ses privilèges. Et surtout, ça donne envie de danser.

[Léa B · Rating 3 out of 5]

un peu déçue
je pensais que ça donnerait plus de moyens concrets pour penser la fête comme espace politique, je trouve que ça reste un peu en surface parfois, il y a aussi beaucoup de références à des installations/oeuvres d'arts donc faut avoir les ref ou alors regarder sur internet ce qui coupe la lecture

[Léonie Baudry · Rating 4 out of 5]

"Il y a toutes ces personnes avec qui partager ma béance, et qui sont mes intimes fortuits". Postface de Florian Gaité, p.182

"La fête se fait la synthèse de mode relationnels moteurs des luttes et des transformations sociales en intensifiant notre sentiment d'existence, individuel et collectif. Elle est un espace de découverte de soi, de ses limites comme de sa puissance, de l'expression d'un corps agissant, agi par les autres et les ambiances, d'un corps en capacité d'agir sur le monde et de performer d'autres possibles. Un espace de déconstruction, de désapprentissage, de découverte de mondes inconnus. Un espace d'amitiés immanente, de rapprochement dans un pur présent, débarrassé du capitalisme cognitif de la productivité, de la posture et de la performance sociale. Un espace d'enfance sociale scénarisant l'artificialité des normes et conventions. Un espace de fiction partagée, de rumeurs et de récits fomentés collectivement. Un espace agissant où toustes sont acteur•ices. Un espace archipélique rejetant les centralités et les polarités habituelles. Un espace océanique de réconciliation avec le monde, de compréhension à l'oblique de sa complexité, de régénération de nos puissances d'agir. Un rapport au monde renouvelé d'un être en fête qui écoute, se décentre, revient en enfance, s'en remet à d'autres sens, assume la vulnérabilité, sait prendre soin et fait commun dans le recommencement des nuits. Et si celles-ci finissent avec l'arrivée du jour, la permanence d'un échos festif éprouvé collectivement peut transformer le joue, inventer d'autres grammaires. Parce que la fête est transformatrice, capables des plus grandes métamorphoses au-delà de son propre espace temps. C'est avec cette énergie festive qu'il s'agit de lutter depuis les luttes, les lieux et les cabanes, des terres d'insurrection par et depuis la joie. Il nous faut savoir préserver la fête comme une zone à défendre, comme une grammaire pour laquelle il n'est pas une fatalité qu'elle soit colonisée par le jour." p.178/179

[feudetoutbois · Rating 4 out of 5]

J’ai beaucoup aimé cette lecture, je trouve le style très plaisant et le propos sourcé et problematisé. L’auteur investit et prend au sérieux les paradoxes de la fête (par exemple, espace de transgression et de défi des normes vs soupape vers le retour à l’ordre) et défend dans le même temps l’espoir politique qu’elle constitue, bien qu’assaillie de mouvements politiques ennemis. Le lien entre fête libre et luttes est très bien amené, j’avais peur que le « politique » de la fête ne lui soit circonscrit mais non. J’ai pris plaisir à lire ce livre, l’édition est superbe (éditions divergences ❤️) et j’y reviendrai pour poursuivre la réflexion au travers des lectures sur lesquelles l’auteur s’appuie.

[Tina · Rating 3 out of 5]

intéressant mais se regarde beaucoup écrire, un article aurait été suffisant

[Elie Sage · Rating 4 out of 5]

je dirai que je suis mitigée. je m'attendais pas à grand chose mais le format est sympa, y a des chapitres très courts. ça se présente sous la forme d'un essai en fait, c'est plus un texte revendicatif de la fête libre qu'autre chose. après c'est quand même cool y a un peu un côté retracer l'historique de la fête, le lier à pas mal de dimensions (enfance, politique) et des traces de ses vécus personnels, et aussi beaucoup d'apports d'autres penseur•euses.
il y a eu une partie assez courte j'ai trouvé sur la répression, alors qu'il y aurait eu matière à dire. très chouette ceci dit d'avoir parlé de la fête dans les luttes, au-delà de la fête qui lutte, le parallèle était très bon.
j'ai découvert la notion très intéressante de brave spaces, théorisée par la géniale bell hooks.

[Eline D’Hoore · Rating 4 out of 5]

trop chouette bouquin, mi-analytique mi-témoignage personnel, c'est léger et positif, on réfléchit différemment (ou pour la première fois) aux sens plus profonds que peut avoir la fête, comment elle peut changer des existences personnelles et collectives, pourquoi elle est un élément récurrent, recherché et réitéré... y a rien de prétentieux dans ce livre qui ouvre des voies de réflexion agréables à explorer. j'ai pu calquer des éléments de réflexion sur mes expériences personnelles et c'était trop cool de les aborder d'une nouvelle manière

bref si vous aimez faire la fête et si vous aimez réfléchir ce livre est miam parce qu'il permet de rallier les deux sans retirer le fun de l'histoire et ça c'est top

[Louna Moulin · Rating 5 out of 5]

mon premier essai, et pas des moindres avec un de mes sujets et activités préférées 😋 j’ai beaucoup aimé, la lecture a été simple (ce qui me faisait le plus peur pour les essais) j’ai beaucoup aimé le regard qui a été posé sur le monde de la fête d’aujourd’hui et notamment celui de la musique techno, je recommande fort 💕

[Cassandra Schmitte · Rating 3 out of 5]

Je ne m’attendais pas à ça. C’était plus poétique que scientifique, mais la poésie était belle.